Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Terry atterre l'Angleterre

Pour une aventure avec l'ex de son meilleur ami – accessoirement coéquipier en sélection – John Terry déchaîne les médias anglais et risque son brassard de capitaine...
Auteur : Étienne Melvec le 2 Fev 2010

 

Vu de France, il est tout de même difficile d'imaginer la tornade qui s'abat actuellement sur John Terry outre-Manche, sauf à comparer avec une autre affaire "de mœurs" (cette seule expression paraissant nous ramener au mieux dans les années 50) ayant récemment défrayé la chronique, concernant cette fois un sportif... américain en la personne de Tiger Woods. Or, si les proportions prises par ce dernier scandale peuvent être (un peu) facilement expliquées par le puritanisme attribué aux Étatsuniens, il y a un peu plus d'étonnement à faire le constat que l'Angleterre peut aussi transformer une histoire privée en question morale à l'échelle nationale – même si l'intrigue s'y prête particulièrement.
Ladite histoire a commencé vendredi avec l'échec d'un recours juridique de John Terry pour empêcher la publication d'informations concernant sa vie privée: en l'occurrence, une liaison avec l'ex-épouse de son ancien coéquipier Wayne Bridge, qui ne quitte désormais plus les unes de la presse anglaise. Pour corser le mélange, les deux joueurs étaient censés être "meilleurs amis" et leurs compagnes se fréquentaient également.


terry_dad_year.jpg'Papa de l'année"
Durant le week-end, les tabloïds ouvrent les vannes des égouts et mettent sur la place publique un avortement qu'aurait organisé Terry pour sa maîtresse (Vanessa Perroncel, une Française présentée comme "mannequin pour sous-vêtements"), afin de ne pas compromettre son image. Ils ne mettent pas en scène un vaudeville, mais un mélo très moraliste qui cloue Terry – ironiquement élu "papa de l'année" en 2009 par une marque agroalimentaire – au pilori. "Disgraced England captain John Terry got best pal Wayne Bridge’s girlfriend prégnant", résume gracieusement le Mirror.
Les rebondissements se succèdent. Selon son conseiller juridique, la jeune pécheresse, aujourd'hui séparée de Bridge, a reçu une offre de 250.000 livres pour raconter dans la presse sa version de l'histoire, et négocie ses confidences. Le trompé en différé, père de leur enfant de quatre ans (actuellement blessé), garde le silence mais certains de ses coéquipiers de Manchester City ont porté un tee-shirt de soutien, ce week-end. D'anciens épisodes d'inconduite conjugale de John Terry sont racontés par le menu. La vertueuse épouse, qui a tant souffert, quitte le domicile familial avec ses deux enfants, prend la direction de la maison de vacances à Dubai) et annonce qu'elle demande le divorce...


L'enjeu du brassard
Jusque-là, même déballée sur la place publique, l'affaire pouvait peut-être rester cantonnée à la sphère personnelle, Bridge n'évoluant plus à Chelsea – charge aux joueurs de ne pas laisser cette pression compromettre leurs performances (Terry a d'ailleurs inscrit le but de la victoire des Blues face à Burnley, ce samedi). Las, les deux joueurs sont internationaux et John Terry, superstar nationale, est capitaine des Lions. Il n'en fallait pas plus pour qu'une partie de la presse exige la déchéance du brassard (voire une exclusion de la sélection pour les plus radicaux) au motif que les deux joueurs ne pouvaient décemment pas se retrouver dans le même groupe et la même défense.
Voilà Fabio Capello placé devant un dilemme extra-sportif auquel il ne devait pas s'attendre, en quelque sorte sommé de trancher au grand jour une sombre affaire de coucherie. "Il est acquis que le manager italien aura le dernier mot sur la possibilité pour Terry de mener encore la sélection nationale, et son verdict est attendu bien avant le prochain match de l'Angleterre" (1), écrit The Independent. La Fédération anglaise, qui a tardé à commenter l'affaire, s'en est remise lundi au jugement du sélectionneur.

terry_tabloids.jpg


Capello sommé de trancher
Le ministre des Sports lui-même s'est exprimé: "Sur le terrain, John Terry est un joueur fantastique et un bon capitaine, mais pour être capitaine de l'Angleterre, vous devez endosser des responsabilités plus larges pour le pays. Clairement, si ces allégations sont prouvées, cela met en question son rôle de capitaine". Le syndicat des joueurs professionnels offre ses services pour intercéder entre les deux footballeurs. À ce stade, les éditorialistes modérés condamnent moins Terry au nom de la morale qu'ils ne lui reprochent d'avoir entrainé l'équipe nationale dans un tel bourbier, alors qu'il n'ignorait pas les conséquences potentielles de ses aventures. D'autres avancent qu'un homme coupable d'une trahison de ce genre (envers un coéquipier et ami) ne peut plus prétendre à l'estime de ses partenaires, ce qui compromet son capitanat.
Fabio Capello rentre jeudi en Angleterre, et a fait savoir qu'il ne s'exprimerait pas avant d'avoir entendu le joueur. Compte tenu de l'ampleur de l'affaire, il peut être tenté de trancher dans le vif pour rétablir la sérénité autour de son groupe, en confiant le brassard à une figure moins controversée de son effectif. Il n'en restera alors peut-être que "beaucoup de bruit pour rien", à l'exception d'éventuelles pertes de sponsors pour un John Terry qui rejoint la grande galerie des personnalités les plus controversées du football anglais.


L'histoire en dit tout de même assez long sur les symboles attachés au capitanat des équipes nationales, et sur le risque de ne plus désigner que des figures convenables sous tous rapports. Dans un autre pays, elle aurait eu des résonnances différentes, mais chacun a tout de même une conception de l'exemplarité que suppose le chiffon noué à la manche, avec différentes doses d'idéologie ou d'hypocrisie. On peut estimer qu'en France, l'affaire n'aurait pas franchi les digues en usage pour ce qui relève de la vie privée, ou qu'elle aurait déclenché plus de sourires que d'indignation. Mais pour se garder de donner (ou de prendre) des leçons de bonne et de mauvaise morale, il faudrait inversement savoir ce qui serait advenu si John Terry avait qualifié l'Angleterre à la Coupe du monde avec un but de la main.


(1) L'Angleterre affronte l'Égypte le 3 mars à Wembley.

Réactions

  • Tonton Danijel le 02/02/2010 à 21h22
    Oook
    mardi 2 février 2010 - 16h04
    (...) sachant qu'il a quand meme une famille à nourir,
    ______________________________________

    C'est peut-être ça le problème: il n'en a pas qu'une à nourrir...

  • Mangeur Vasqué le 02/02/2010 à 22h20
    Oook Oook
    mardi 2 février 2010 - 14h30
    Heu... c'est quoi l'histoire du guide touristique par contre?

    *********************************************

    lien

    Pour moi, beaucoup de ce qui se passe maintenant est de la faute de Steve Mc Laren, j’explique pourquoi dans le fil anglais, c’est trop long pour figurer ici (tartine envoyée y'a 5 minutes).



  • damirez le 09/02/2010 à 14h14
    Quand même quand on y repense... Toussa pour ça...
    lien

    Bizarre!

La revue des Cahiers du football