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SdF : un stade de retard

Dix ans après, rien n'a changé: le Stade de France est un beau monument, mais un bien mauvais stade de football.

Auteur : Jérôme Latta le 4 Fev 2008

 

Le 28 janvier, le Stade de France a célébré le dixième anniversaire du premier match organisé en son enceinte: le France-Espagne de 1998 – 1-0, but de Zidane par une température polaire (1). L'événement a été fêté sur place devant un millier de VIP et ailleurs par une série d'articles globalement bienveillants pour l'édifice. Pouvait-il en être autrement? Le Stade de France a été sanctifié par la victoire du 12 juillet 1998, et aucune polémique antérieure ou postérieure n'est vraiment venue altérer son image – qui en fait un tel lieu de pèlerinage qu'il parvient à faire jouer un match de Coupe de la Ligue à guichets presque fermés (la finale).


stadedefrance_11.jpgChapiteau de cirque
Des polémiques, il y en eut, pourtant. Le contrat signé entre l'État et le consortium, a permis à ce dernier de toucher 80 millions d'euros publics au titre de dédommagement pour l'absence de club résident (lire "Une histoire chaotique, un présent polémique"). Le contrat entre le consortium et la FFF a induit un énorme manque à gagner pour celle-ci sur la billetterie, tout en l'obligeant à faire jouer les Bleus à Saint-Denis plus souvent qu'à leur tour (2). Sans que les exploitants ne parviennent à leur offrir une pelouse digne de ce nom.

Mais tout le monde en conviendra: il est beau. Avec sa silhouette singulière, grâce à son toit en anneau et la pente de ses escaliers extérieurs, il serait même superbe s'il n'était outrageusement bariolé. Par ailleurs, il est à peu près rentable. Pas tant grâce au football qu'en vertu de son statut de salle de spectacle à ciel ouvert. C'est un peu le problème: le SdF se prête mieux à l'organisation d'un "opéra mis en scène par des exploitants de cirque ou d'une course de tracteurs sur glace" (selon les mots de Jean-Patrick Sacdefiel dans sa chronique "OL Groland" des CdF #40) qu'à la tenue d'un match de football. Du moins du point de vue des spectateurs.


Erreur de génération
À l'heure où l'on discute du "retard français" en matière de stades – retard en partie dû à une concentration des investissements du Mondial 1998 dans la construction du "Grand stade" parisien –, celui-ci a totalement raté la marche. Même si ses tribunes basses sont partiellement amovibles, il n'en demeure pas moins... un stade d'athlétisme, affligé d'une distance excessive entre la pelouse et les tribunes, dont la pente trop douce aggrave l'effet. Où que l'on soit, on est assuré d'être mal placé, y compris au centre des latérales. Heureusement que le stade est joli, cela laisse des choses à regarder.

En 1995, cet édifice très balladurien avait battu en finale, un peu à la surprise générale (3), le projet de Jean Nouvel qui, lui, était clairement précurseur des modèles actuels: toit et tribunes amovibles, modularité maximale avec la possibilité de fermer une salle autour d'un demi-terrain et de recevoir des matches de tennis, de handball ou de basket, etc. Rectangulaire, fermé sur lui-même, sombre, le stade de Nouvel ne donnait pas dans la rondeur des lauréats Macary, Zublena, Regembal et Constantini. Mais il aurait lancé la lignée des "Arenas" au lieu de prolonger celle de nombreux stades italiens du Mondiale 90 (4).

alter_sdf1.jpg



Inadapté pour un club résident
Maintenant qu'il est dépouillé de la perspective des JO 2012, quel projet peut-on faire pour le Stade de France, à part le regarder vieillir? Dans son éditorial de L'Équipe Magazine du 12 janvier, Jean-Philippe Leclaire fustige le Paris Saint-Germain d'avoir raté une énorme occasion de se refaire un destin en choisissant de ne pas être le club résident qui donnerait aujourd'hui un sens au bâtiment. "Les hommes de Paul Le Guen joueraient-ils moins bien au Stade de France?", interroge-t-il en comparant la frilosité parisienne avec l'audace d'Arsenal, Manchester City et Liverpool. Un parallèle assez grotesque en soi, et qui oublie de signaler que les nouvelles ou futures enceintes de ces trois clubs sont de vrais stades de football.

Des années après la décision du club parisien (lire "Le Parc, miraculé du 'grand stade'"), ce choix apparaît toujours aussi légitime. C'est quasiment au nom de la patrie qu'il aurait fallu abandonner son enceinte historique, reconnue comme l'une des plus belles de France, comme la plus sonore et l'une où la visibilité est la meilleure. Un Parc qui suscite actuellement l'appétit des "exploitants d'équipements sportifs" et qui fait l'objet de projets de rénovation incluant une augmentation de sa capacité et une amélioration de ses aménagements... Bref, un stade finalement assez conforme à ceux que de nombreuses villes sont sur le point de construire à grands frais (lire CdF #40). Et qui a beaucoup d'atouts, pour un club comme le PSG, que le SdF n'a pas. Personne ne semble vouloir faire le constat que ce dernier est, depuis sa conception, inadapté à la "résidence" d'un club français.


En définitive, le principal mérite du Stade de France ne tient pas à son architecture, mais relève de l'impulsion donnée à l'aménagement de la Plaine de France, ainsi que du bénéfice d'image pour Saint-Denis. Pour le reste, on peut craindre que son statut de stade touristique se réduise progressivement à celui de monument commémoratif ou d'icône paysagère.


(1) Un de ces matches très accomplis des Bleus d'avant juin 1998 qui s'étaient instantanément effacés des mémoires des anti-Jacquet, et qui n'y ont toujours pas ressurgi. Pourtant, Diomède avait été très bon. Lire "Zidane keeps playing on the field".

(2) Quatre matches annuels plus la finale de la coupe de France. Pour sa part, le contrat entre le consortium et la Fédération française de rugby tond cette dernière des revenus liés aux panneaux publicitaires.

(3) Le choix du lauréat par Édouard Balladur entre les deux tours de l'élection présidentielle 1995 n'était pas exempt de considérations politico-économiques. La Cour des comptes et la Commission de Bruxelles ont estimé en juillet 96 que l'appel d'offres et le traité de concession étaient trop favorables au consortium.

(4) La Juventus projette ainsi d'abandonner un Stadio delle Alpi froid et complètement inadapté.

Réactions

  • 5ylV@iN le 04/02/2008 à 13h40

    suppdebastille
    lundi 4 février 2008 - 11h41
    "barbaque
    lundi 4 février 2008 - 11h37

    Pas du tout convaincu, je pense qu'un BenHur ou un concert de Celine Dion rapporte nettement plus qu' un PSG - Caen
    ________________

    Ben-Hur, bien que joué à guichets fermés a été déficitaire comme les 4 derniers pestacles de Robert Hossein. Et quoi qu'en dise Guazzini, le Stade Français et ses matches avec feu d'artifices, concert de Calogero et pom-pom girls ne fait pas péter le tiroir-caisse non plus. De quoi refroidir plus d'un promoteur. L'Etat risque donc de payer la danseuse encore longtemps...

    Sur le nom, c'est à l'issue d'un concours ouvert au public, ni plus ni moins, que SdF a battu Albert Camus ou Michel Platini. Je me souviens avoir dit "Tout ça pour ça".

  • visant le 04/02/2008 à 14h15
    "Loul
    lundi 4 février 2008 - 02h39

    J'ajouterais aux handicaps déjà énoncés du SDF les points suivants :
    - des propriétés acoustiques décourageants pour les supporters : le toit a été spécialement étudié pour absorber le plus possible les bruits venant du stade afin de préserver le voisinage de troubles sonores. Malheureusement cela se paye comptant en plaisir pour les spectateurs et il faut vraiment que tout le stade chante à l'unisson pour s'entendre chanter."

    ------------------

    Je plussune.
    On accuse souvent les supporters venant au SDF (les "parisiens" quoi) d'être responsable des faibles encouragements qui descendent des tribunes, chose dont on ne se plaignait pas au Parc... Or il me semble que ce sont à peu près les même supp' non?
    L'accoustique "footbalistique" du SDF est malheureusement minable...

  • Hal Elegym le 04/02/2008 à 14h29
    > Sur le nom, c'est à l'issue d'un concours ouvert au public, ni plus ni
    > moins, que SdF a battu Albert Camus ou Michel Platini. Je me
    > souviens avoir dit "Tout ça pour ça".

    Oué, moi aussi j'avais dit "tout ça pour ça".
    Par contre, dans mes souvenirs, c'etait pas un grand concours ouvert au public, mais comme ça a ete dit precedement, une commission presidee par Pivot et comprenant, entre autres, Francis Huster...
    Et je me rappelle tres nettement que c'est Platini qui avait proposé, avec un enthousiasme proche de Droopy sous anxiolytiques, "Parc de France... Ou Stade de France..." (sic).

  • Roberto Cabanastonvilla le 04/02/2008 à 14h40

    suppdebastille
    lundi 4 février 2008 - 09h54
    "Roberto Cabanastonvilla
    lundi 4 février 2008 - 02h09


    Concernant le SDF (nommé ainsi par...lyane foly, vive la france!) le projet de nouvel était certes meilleur, mais l'esthétique du batiment était tout de même très moche (du Nouvel, quoi)."

    C'etait pas B.Pivot à la tête de la commission qui avait réfléchi au nom du stade.
    *****



    si.


    Tout un programme, déjà. Foot+culture, en fraaaance c'est pivot (triste)


    foly était dans la comission (payée combien) et elle s'est vantée d'avoir trouvé le nom

  • Roberto Cabanastonvilla le 04/02/2008 à 14h45
    cela dit, quand je vois le "nom" proposé par pivot,je me dit qu'on a échappé au pire



    (cela dit bis, après le parc des princes, j'aurai bien vu "le stade des rois", vu qu'on était à saint-denis)

  • Roberto Cabanastonvilla le 04/02/2008 à 14h45
    bon, évidemment, en anglais, ça sonne mieux : Kings's Park.

  • Obiwan Kenobi le 04/02/2008 à 18h49
    Il me semble que le nom "Stade de France" n'était pas uniquement un choix de type "patriotique", en fait.

    Si je me souviens bien, une des motivations du choix était que le stade serait construit sur la "Plaine de France" (c'est la même origine que le mot "Ile-de-France", il me semble).

    Mais bon, c'est peut-être une explication qui est apparue a posteriori, suite aux réactions. C'est pas impossible.


    Et quant à l'ambiance "Stade de France", je suis d'accord avec je-ne-sais-plus-qui pour dire que c'est principalement lié aux qualités acoustiques du stade.
    Parce que même au rugby, c'est extrêmement décevant !

    Et je crois aussi que le Parc est unique pour ces qualités-là, donc le Stade de France souffre d'autant plus de la comparaison.


  • Loul le 04/02/2008 à 19h23
    Puisqu'on évoque le choix du nom pour le stade, dans mes souvenirs personnels, si le choix avait fini par être celui de Stade de France, c'est que des petits rigolos s'étaient précipités pour déposer les noms de stade les plus envisageables afin de négocier leur éventuel abandon contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
    Stade de France a donc été un choix par défaut afin de ne pas rémunérer les petits malins profiteurs.

  • Brian Cohen le 04/02/2008 à 21h07
    c'est vrai que l'on peut regretter après coup le choix du stade soucoupe volante à celui de nouvel.
    a l'époque, le choix avait été fait sur des critères essentiellement financier (3MdF d'un coté contre 5MdF), la France était preque en récession a l'époque.
    le projet de nouvel était certes cher, mais vraiment novateur. je crois, qu'il devait ressembler à un San Siro moderne ou un Westfalenstadion (Dortmund) avec des tribunes verticales et l'ambiance qui va avec. vraiment dommage

  • Gillou le 04/02/2008 à 22h37
    J'y suis allé une seule fois pour assister au triomphe de l'ASNL sur l'OGCN en finale de la coupe moustache.
    Pour les transports, le RER est quand même proche, certes moins qu'à Gerland mais quand même.
    Pour les commodités, c'est clair qu'il faut anticiper la mitemps ou le coup de sifflet final. J'en ai d'ailleurs un bon souvenir, pas mais forcément les gens qui sont passés après...oups!
    Le truc qui me chagrine, par rapport à l'ambiance, ce sont les tarifs rédhibitoires, du genre 65€ la finale de moustache's cup.
    Avec des taraux pareils, c'est clair qu'on n'a pas la France d'en bas, celle qui supporte, qui crie ou qui insulte, à tous les étages.
    L'outil est certes beau, mais le projet nouvel était plus novateur. Il me semble d'ailleurs que le coup des tribunes rétractables a été honteusement pompé par le titulaire du marché.
    J'avais aussi bien aimé la mixité avant le match entre les supporteurs. Après c'était encore mieux, pour les supporteurs de l'ASNL.

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