Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Les mots pour rien dire

Au mercato d'hiver, on vend infiniment plus de sornettes que de joueurs. Mais pour le journaliste sportif, c'est tout un art. Mode d'emploi.
Auteur : Thibault Lécuyer le 4 Fev 2009

 

Le mercato d'hiver est terminé et, comme chaque année, on se demande s'il a été inventé pour que les équipes corrigent leurs erreurs de l'été, ou pour que les journaux aient du papier à vendre pendant une période plutôt creuse.
Au moins, il permet de découvrir une passionnante expression du journalisme sportif: la phrase qui ne coûte rien. Petite sœur de l'assertion gratuite, fille de la spéculation hasardeuse, la phrase qui ne coûte rien peut servir dans n'importe quel article car, par essence, on peut aussi bien l'écrire que ne pas l'écrire puisqu'elle ne contient aucune information et ne demande aucun effort.


Exemple n°1

"Si une belle opportunité se présente, Jean-Michel Aulas ne la laissera pas passer".
(L'Équipe du 16/12)

Cas typique. On imagine effectivement mal Jean-Michel Aulas laisser passer l'opportunité de recruter Lionel Messi pour trois millions d'euros, ou d'acheter une Mercedes CLK d'occasion avec 3.000 kilomètres au compteur pour 10.000 euros.
C'est le principe même de la phrase qui ne coûte rien : elle tente de faire croire qu'il se passe quelque chose, alors qu'il ne se passe rien, en créant l'image du président lyonnais tapi dans l'ombre, prêt à se jeter sur sa proie.



Exemple n°2

"Emerson, âgé de 33 ans, ne serait pas retenu par le Milan AC et verrait d'un bon œil le challenge parisien".
(Aujourd'hui Sport du 07/01)

Il s'agit d'une variante : la phrase qui ne coûte rien peut également être une information invérifiable, associée à un concept nébuleux: ici "le challenge parisien", qui donne du poids au mouvement possible. Emerson ne viendrait pas jouer au PSG, il viendrait relever le challenge parisien. On comprend mieux son intérêt.

mercato1.jpg


Exemple n°3

"Du côté du milieu de terrain offensif Alex, le PSG compte bien activer les bonnes relations dont il jouit avec le club turc depuis l'affaire Kezman".
(Aujourd'hui Sport du 07/01)

Faire de la fumée sans feu nécessite un peu de savoir-faire. Notez l'utilisation de l'expression "l'affaire Kezman", qui confère un air plus mystérieux encore à l'information. Information qui se résume d'ailleurs à dire que le PSG a déjà le numéro de téléphone de Fenerbahçe. On sous-estime le nombre de transferts qui ont capoté faute de détenir les coordonnées du club vendeur.
La phrase qui ne coûte rien donne l'apparence de la plausibilité à une information qu'on ne donne pas. Si vous avez cru au transfert d'Alex, auto punissez-vous en cherchant vous aussi à "activer vos bonnes relations".



Exemple n°4

"Selon une source proche du dossier, l’Olympique Lyonnais pourrait rapidement formuler une première offre de près de douze millions d’euros (dès lundi?) pour Ricardo Oliveira".
(Mercato365)

La phrase qui ne coûte rien est une grande fan de la célèbre "source proche du dossier", cette allumeuse. Notez bien le "dès lundi", qui ne coûte rien. Pure élucubration de l'auteur qui n'en sait rien, mais aimerait bien que vous reveniez sur son site le lundi suivant. Ricardo Oliveira a finalement été transféré au Betis Séville pour sept millions d'euros.



Exemple n°5

"Même s’ils se montrent encore officiellement très prudents, il est clair que les dirigeants lyonnais ne sont pas inactifs sur le mercato d’hiver".
(L'Équipe du 31/12)

Cette fois, c'est en une du quotidien que la phrase qui ne coûte rien s'invite. Et elle fait face à son adversaire le plus redoutable: la réalité. Il est essentiel de nier que Lyon résistera à une poussée de fièvre acheteuse, car évidemment, sans feuilleton hivernal, pas de ventes.
Dotée d'un seul "il est clair", cette phrase qui ne coûte rien est un peu faiblarde. Il aurait mieux valu écrire: "Même s’ils se montrent encore officiellement très prudents, les dirigeants lyonnais n'ont pu que faire le constat des lacunes de leur effectif alors que s'ouvre le mercato d’hiver". Mystère, vacuité, impatience et polémique: le B-A BA.



Exemple n°6

"Si le climat semble aujourd'hui propice à la poursuite de l'aventure, rien ne dit qu'au printemps, quand il dressera le bilan de sa saison et prendra connaissance des possibilités qui s'offrent à lui, Yoann Gourcuff sera certain que son avenir est en Gironde. D'ici là, le temps fera son ouvrage, dans un sens ou dans l'autre".
(lequipe.fr le 26/01)

Nous sommes là en présence d'un cas très particulier, la phrase qui ne coûte rien, mais s'assume comme telle. L'auteur ne dispose d'aucune information et se met à l'abri derrière un cryptique "climat propice" pour affirmer avec péremption qu'il n'est pas certain que dans plusieurs mois, Gourcuff soit certain. Tant d'incertitude, ça ne peut qu'exciter le lecteur dont la perplexité augmente à la lecture de la conclusion: "le temps fera son œuvre, dans un sens ou dans l'autre". Une phrase qui signifie: "on n'en sait rien mais nous au moins, on est là pour vous dire qu'il va se passer quelque chose".

Réactions

  • RabbiJacob le 04/02/2009 à 10h36
    Bourrinos je crois que ton addiction aux newsletters des sites de foot mérite aussi la main tendue.
    Veux tu venir avec moi au groupe de parole ?

  • Jean Christophe Tout vénal le 04/02/2009 à 10h48
    Je me demande dans quelle mesure les clubs de foot instrumentalisent cette tendance des médias (dans les négociations, je veux dire). Parce que, lorsque l'on dit que la neige va tomber, ça n'influe pas sur les intempéries. Mais je me doute que les médias ont une parole un peu plus performative. Dans quelle mesure, telle est mon questionnement en ce mercredi matin où mon cerveau fume à côté de mon café.

  • pavlovitch le 04/02/2009 à 11h02
    Aulas avait quand même donné aux journalistes un bel os à ronger en clamant bien fort en décembre: on est prêt à faire des gros investissements, à donner à Puel les moyens d'aller loin en LdC, etc. etc. Non seulement il a l'air un peu bête un mois plus tard puisqu'il n'a rien fait. Mais sur le coup, ses mots ne servaient à rien, et étaient même contre-productifs, vu que s'il avait voulu n'importe quel joueur, les autres clubs auraient pu se fonder sur ces déclarations pour gonfler au maximum le prix.

  • Le Chamack-Ramé-(P)lanus le 04/02/2009 à 11h04
    Tu penses que les président, voyant qu'on annonce un type chez eux, se disent "He ouais, pourquoi pas ? il a l'air bien ce gars, et en plus le journaliste il dit que j'ai justement des carences sur mon côté gauche.... Josiane, appelez moi son agent !" ?

    je ne crois pas.
    Je maintiens que c'est au mieux de l'approximatif, et au pire de l'aléatoire.
    Annonçons, Annonçons, on finira bien par avoir bon !!

    Pour Rabbi, arrête de te brosser les dents le soir ! tu finiras avec les ratiches jaunes et elles se déchausseront probablement l'an prochain, mais quel tranquillité tu vas gagner ! quel paix avant de te coucher....

  • Le Chamack-Ramé-(P)lanus le 04/02/2009 à 11h09
    Pavlovitch, t'es fou ???

    "Aulas a l'air un peu bête" ????

    "ses mots ne servaient à rien, et étaient même contre-productifs"

    Tu vas au devant de gros emmerdements, là !!

    un procès ou pire: un communiqué qui commencera comme ça "L'Olympique Lyonnais, et son président Jean Michel Aulas, s'étonnent des propos tenus par M. Pavlovitch....

    Aie Aie Aie, il fait pas bon être toi, aujourd'hui !!!

  • arnaldo01 le 04/02/2009 à 11h15
    Jean Christophe Tout vénal
    mercredi 4 février 2009 - 10h48
    Je me demande dans quelle mesure les clubs de foot instrumentalisent cette tendance des médias (dans les négociations, je veux dire). Parce que, lorsque l'on dit que la neige va tomber, ça n'influe pas sur les intempéries. Mais je me doute que les médias ont une parole un peu plus performative. Dans quelle mesure, telle est mon questionnement en ce mercredi matin où mon cerveau fume à côté de mon café.



    Si la météo annonce de la neige pour la fin de semaine, la vente de manteaux, gants, bonnets va augmenter. C'est pareil pour le foot. Si un joueur est annoncé à l'OL par exemple, on peut etre sur que les visites sur le site web de l'OL vont augmenter et peut etre meme l'achat des places. Donc je pense que les clubs sont complices de ces fausses rumeurs. Un dernier exemple : la blague du départ de fred a Stoke a été déposé sur le forum de site web de l'OL. Ils ont des modérateurs donc ca veut bien dire que ces rumeurs à la con les arrangeaient bien...

  • Jean Christophe Tout vénal le 04/02/2009 à 11h19
    Le Chamack-Ramé-(P)lanus
    mercredi 4 février 2009 - 11h04
    Tu penses que les président, voyant qu'on annonce un type chez eux, se disent "He ouais, pourquoi pas ? il a l'air bien ce gars, et en plus le journaliste il dit que j'ai justement des carences sur mon côté gauche.... Josiane, appelez moi son agent !" ?


    Ce n'est pas exactement ce que j'ai voulu dire. Juste que les médias ne sortent pas tous des infos ex nihilo et que les dirigeants des clubs doivent intéragir sur le contenu des journaux pour balancer un peu d'intox.
    En ce sens, les papiers ont probablement une influence sur le déroulement du mercato.

  • Jean Christophe Tout vénal le 04/02/2009 à 11h20
    Et pif paf pouf, une point pour moi.

  • Yoop2804 le 04/02/2009 à 11h43
    Le Chamack-Ramé-(P)lanus
    mercredi 4 février 2009 - 11h04
    Tu penses que les président, voyant qu'on annonce un type chez eux, se disent "He ouais, pourquoi pas ? il a l'air bien ce gars, et en plus le journaliste il dit que j'ai justement des carences sur mon côté gauche.... Josiane, appelez moi son agent !" ?
    ------------
    L'influence de la rumeur sur le recrutement des clubs se fait pas tant ressentir sur le club où un joueur est annoncé que sur les autres clubs. C'est le coup classique de l'agent qui, parce qu'il est pote (voire "associé") avec le journaliste et/ou parce que le journaliste le croit sur parole, fait annoncer dans la presse que son joueur est dans le collimateur de tel ou tel club et qui va voir les autres clubs en leur disant "Eho, z'avez-vu mon ptit gars, y a Trucmuche qui s'y intéresse, c'est bien la preuve qu'il est super fort, hein ! Alors dépêchez-vous de le faire signer sinon z'allez vous le faire piquer !"

  • JP13 le 04/02/2009 à 11h48
    Tiens, je viens de trouver çà :

    Un mercato d’hiver frileux en France
    lien


    Post sans aucune valeur ........................

La revue des Cahiers du football