Quand Ben Arfa va, tout va
Matchbox: Valenciennes-Marseille, 1-3. Des Marseillais en progrès et un Ben Arfa de gala ont disposé de Valenciennois bien peu convaincants.
Auteur : Thibault Lécuyer
le 20 Oct 2008
Buts : Pujol (81e). Koné (13e), Ben Arfa (74e), Kaboré (93e)
La nalyse
La leçon du match de Monaco, durant lequel Marseille s'était entêté dans l'axe, semble avoir été retenue. Les Phocéens ont écarté le jeu tant que possible, notamment à gauche où Taiwo a combiné avec chacun des attaquants venus en soutien. En l'absence de Ziani, et donc d'un meneur véritablement axial (à part le fantôme de Valbuena) la tactique de Valenciennes qui tentait de refaire le casse de Monte-Carlo en densifiant le centre du terrain s'avéra peu payante face aux choix de Gerets.
Solidité mentale
Pour des raisons opposées, les deux équipes ont laissé beaucoup d'espace. VA parce que l'adversaire semblait insaisissable, l'OM parce qu'il laissait des boulevards derrière. Le match en fut d'autant plus agréable, le nombre d'occasions franches dépassant largement la dizaine. Il en fallut quelques-unes à Marseille pour ouvrir le score, sur une action où la chance de voir le ballon revenir sur Koné compensa la malchance de voir le tir de Valbuena repoussé par la barre.
Comme à son habitude, l'OM s'est montré plus brouillon après avoir ouvert la marque. Pas forcément moins volontaire, mais avec moins d'application dans les gestes. La nouveauté résidait dans une solidité mentale supérieure qui montre les progrès réalisés par les hommes de Gerets: toujours fébriles derrière, les Marseillais n'ont cette fois jamais perdu le contrôle du match. Pendant toute la première mi-temps, la seule arme des Valenciennois fut l'envoi de longs ballons en profondeur sur la droite dans le dos de Taiwo, par Lacourt puis Khiter.
Déjà vu
En rentrant aux vestiaires, Valenciennes pouvait espérer faire regretter à Marseille ses onze tirs pour un seul cadré. D'ailleurs, le premier de la seconde mi-temps est pour les Nordistes, face à des Marseillais qui semblent jouer trop facile. La suite est déjà vue mille fois: une action géniale permet aux Phocéens de doubler la marque, lesquels se font peur en laissant leurs adversaires revenir à dix minutes de la fin. Le but de Kaboré ne soulagera les Ciel et Blanc que pour les arrêts de jeu du temps additionnel, ou l'inverse.
Malgré une maîtrise presque complète, on attend encore que cet OM donne sa pleine mesure. La feuille de stats n'est pas si flatteuse: le match se termine à trois tirs cadrés partout, face à une équipe de Valenciennes faiblarde. Kombouaré accumule les pépins en ce début de saison et aligne une équipe qui n'a peut-être pas le niveau L1 (on se souvient que VA a été éliminé par Vannes en Coupe de la Ligue). Il faudra attendre les retours de blessure pour évaluer son niveau.
Les gars en vrac
Penneteau s'est posté très haut pour couper au mieux les contres marseillais… et n'a fait aucun arrêt de tout le match, puisqu'il encaisse les trois seuls tirs cadrés de l'OM. Saez s'est beaucoup démené, s'activant au four et au moulin avec une liberté étonnante, même si son look donne décidément l'impression qu'il dort dans sa voiture avec sa guitare et son chien. Le seul joueur à véritablement sortir du lot fut Tiene, qui a montré une activité énorme. Un des rares joueurs capables de porter le ballon, de jouer verticalement et d'en imposer physiquement à ses adversaires directs. Auteur d'un missile sur la barre de Mandanda à la 33e. Audel est sorti trop tôt, mais son duel physique avec Zubar, tout en vitesse et en puissance, promettait beaucoup.
Taiwo a sorti un match "de chez match" dirait Thuram, il devrait donc se louper dans les grandes largeurs lors de la prochaine rencontre, en C1 par exemple. Valbuena a semblé hors du rythme, ratant un nombre inhabituel de passes, souvent dans le zag quand le jeu se passait dans le zig, et un peu éclipsé par ses partenaires. Car l'OM pourrait se résumer à un "Quand Ben Arfa va tout va". Lancé seul face au gardien, personne n'a douté qu'il marquerait, ce qui n'aurait probablement pas été le cas pour les vingt et un autres joueurs sur le terrain.
Les observations en vrac
• Zenden a pris un joueur de vitesse. Ça fait beaucoup, la semaine où Jean-Michel Larqué a été optimiste pendant un match des Bleus.
• Pourquoi Grégoire Margotton a-t-il passé le match à prononcer Zoubar, et Christophe Dugarry à prononcer Poujol?
• Si Hatem Ben Arfa jouait au basket, il se ferait reprendre sans arrêt pour reprise de dribble.
• On se demande pourquoi Canal+ a placé son micro d'ambiance en plein milieu du Kop marseillais, si ce n'est pour faire profiter à tout le monde des "VA, VA, on t'encule".
• Une lésion musculaire pour Belmadi, un coma pour Sommeil. Les ex-Marseillais sont vraiment prêts à inventer n'importe quoi pour éviter de jouer contre leur ancien club.
• Mathieu Valbuena réécrit les lois de la physique: un corps possédant un centre de gravité bas n'adhère pas au sol.