Qui pourra arrêter Barcel... ah non, crénom d'vindiou, qui a échangé les fiches avec celles de mercredi? Une équipe ukrainienne qui repart avec le nul qu'elle était visiblement venue chercher, un Paris Saint-Germain qu'aurait dû mais qu'a pas pu. Ici, on aime bien vanter le jeu produit en UEFA, véritablement empreint de l'esprit coupe d'Europe, comparé à celui de la Ligue des champions... sauf des fois.


Ceci n'est pas une composition d'équipe.

La nalyse

C'est dans une formation qui n'a rien à voir avec l'infographie proposée par M6 que le PSG se présente sur la pelouse du Parc. Oscillant entre un 4-3-3 avec Luyindula à gauche et Sessegnon à droite, et un 4-3-1-2 donnant les clés de l'animation offensive au virevoltant Béninois, les Parisiens peinent à se trouver pendant le premier quart d'heure du match.
Si le dense 4-5-1 de Kiev monopolise le ballon au milieu du terrain, les joueurs du Dynamo ne parviennent pas à passer le rideau Camara ni la tringle Traoré. Dominé au milieu, le jeu du PSG se limite alors à de grands ballons de la défense vers Hoarau. Celui-ci ayant trouvé du répondant en la personne de Goran Sabljic (1m90), cette stratégie se révèle vite inepte, obligeant Paris à construire au sol, ce dont le spectateur ne se plaindra pas.


"Le geste de trop"
Raynald Denoueix avait coutume de dire qu'il fallait savoir se désorganiser pour attaquer, et c'est exactement ce que le PSG fit à partir de la 20e minute – Rothen, Chantome, Sessegnon et Luyindula permutant sans arrêt. Avec un brin de précision supplémentaire dans les transmissions, cette animation aurait eu très fière allure. Entre la 20e et la 35e minute, les joueurs de Paul Le Guen se procurent ainsi de franches occasions à la suite de jolis mouvements collectifs. Sessegnon (23e et 25e), Chantôme (31e) et Rothen (33e) mettent à mal la défense adverse et font briller le gardien Bogush. Malheureusement, de nombreuses passes approximatives, à l'image d'un coup franc indirect dans la surface, et une tendance à vouloir faire le fameux geste de trop, cher à Thierry Roland, empêchent le PSG de vraiment mettre la pression sur l'équipe du Dynamo.

À force de soigner leur possession de balle sans en faire grand chose, les joueurs de Kiev se disent que ce n'est pas tout de le faire tourner, qu'il faut aussi songer à l'allumer, le pétard. Ce que l'attaquant Milevskyi fait, de loin et d'une frappe enroulée du droit de peu au-dessus (38è). Visiblement contents de ce tir, les Ukrainiens décident que ça suffit pour la première mi-temps et cadenassent le jeu jusqu'au coup de sifflet de l'arbitre... sans que les pieds de fée de Sessegnon ne puissent jamais en forcer la serrure.


L'art de jouer bas
Le retour des vestiaires est à l'image de la première mi-temps, avec une mainmise des Blancs lors des quinze premières minutes. Leurs timides assauts étant bien jugulés par une défense parisienne très sereine, c'est en tirant de loin qu'ils tentent de faire sortir les Parisiens. Las, il en faut davantage pour convaincre Traoré et Camara, ce ne sont pas des Ukrainiens qui vont apprendre au PSG à jouer bas, foi de Le Guen.

Comme en première mi-temps, les Parisiens prennent le dessus pendant dix minutes entre la 60e et la 70e, sans se montrer véritablement menaçants, mais en proposant un jeu de passes prometteur. Les sorties consécutives de Luyindula, Hoarau et Sessegnon (remplacés par Kezman, Maurice et Pancrate) sonnent le Glas de la possession de balle parisienne. À partir de la 75e, Le Guen négocie un accord secret avec Yurij Semin qui doit sûrement avoir une rencontre importante ce week-end lui aussi, et le match se termine entre gentlemen dont les coup de pieds arrêtés ratés succédèrent aux frappes lointaines non cadrées.



Le mot du match : "technique"

À en croire Thierry Roland et Jean-Marc Ferreri, les joueurs de Kiev sont indiscutablement "techniques". Répété une bonne vingtaine de fois pendant le match, ce qualificatif sied pourtant mal à une équipe qui n'est pas parvenue pas à passer Sammy Traoré, ni à déstabiliser un jeune Makonda certes plein de promesses. Si l'on devait qualifier de technique toute équipe sachant faire tourner la balle dans son propre camp pendant tout le match, Barcelone devrait légitimement trembler à l'idée d'affronter Nancy.



Les joueurs à suivre

• Le parisien à suivre si t'es cap : Sessegnon.
• Le parisien qu'on aimerait bien suivre à nouveau : Makonda.
• L'ukrainien que M6 a suivi alors que nous non : Aliyev.
• L'ukrainien que M6 n'a pas suivi alors que nous si : Corrêa.





Les observations en vrac

• Kezman, Makelele, Giuly sur le banc au coup d'envoi, l'effectif 2001/2002 du PSG a vraiment de la gueule. 
• Emprunté dès la 60e minute à dix-neuf ans, oh Makonda, Makonda, tu danses tous les soirs ou quoi?
• Six corners côté ukrainien et aucun de dangereux, ouf, on a trouvé pire que le PSG.
• On est les seuls à avoir pouffé comme des adolescentes quand Thierry Roland a osé "Hmmm, l'est immense Sabljic"?
• Des attaquants qui jouent à la passe à DIX dans la surface adverse et qui veulent rentrer dans les cages en dribblant le gardien, des défenseurs centraux qui tentent des ouvertures de quarante mètres, des permutations incessantes ... quel est le con qui a fait croire aux joueurs du PSG qu'un autre football était possible? Un pointard dévissé à la suite d'une déviation de la tête d'Hoarau sur un dégagement de Landreau, c'est ça le PSG!
• Voir un trident Kezman-Maurice-Pancrate le lendemain d'un Eto'o-Messi-Henry, c'est un peu comme regarder Louis la brocante après un épisode de 24 Heures.
• Si à l'époque Yepes avait su qu'un coup de pied sauté en pleine face donnait un coup franc indirect alors qu'un tirage de maillot le condamnait au penalty, les attaquants de Ligue 1 auraient moins fait les malins aux abords de la surface parisienne.
• Gomis, Savidan et maintenant Luyindula ... faudra penser à interdire à Ribéry d'accueillir en souriant les nouveaux en équipe de France. Ils ne s'en remettent jamais.