Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Passe en retraite : Mickaël Pagis

Rendons hommage à ceux qui nous quittent et inaugurons notre rubrique nécro (pour les petites morts) en commençant par celle d'un artiste déjà regretté.
Auteur : Ronald Déboire le 9 Août 2010

 

Un centre venu de la droite, un amorti de la poitrine à l'entrée de la surface de réparation, un rebond du ballon au sol et une demi-volée du pied droit pleine lucarne (1). Limpide. C'était le 13 janvier dernier, à Lille, en huitième de finale de Coupe de la Ligue, Mickaël Pagis inscrivait le dernier but de sa carrière professionnelle, le seul d'une ultime saison au cours de laquelle il n'aura participé qu'à cinq matches officiels avec le Stade Rennais. Ça fout le cafard.
C'était prévisible. Dés son arrivée au club l'été dernier, Frédéric Antonetti annonce la couleur: Pagis est un attaquant parfait pour évoluer dans un 4-4-2, sa nouvelle équipe jouera en 4-2-3-1. L'entraîneur corse n'est pas du genre à changer d'avis, et Pagis achève sa carrière de footballeur professionnel comme il l'a entamée: en toute discrétion, pour ne pas dire dans l'anonymat.

pagis_retraite.jpg

Croco mordant
Formé au Stade Lavallois, Pagis y débute en deuxième division lors de la saison 93/94. Le club navigue alors en milieu de tableau, mais le natif d'Angers peine à s'y imposer, malgré un talent évident. Après une première expérience plus convaincante (13 buts en 26 matches) à l'échelon inférieur lors de la saison 95/96, en prêt à Châtellerault, il part à l'été 98 pour tenter une nouvelle fois sa chance en National avec le Gazélec Ajaccio. Bien lui en prend. Le GFCOA échoue à deux points de la montée, mais il termine meilleur buteur avec 17 réalisations. Et retrouve la D2 en rejoignant Nîmes.
Pour sa première saison dans le Gard, Pagis affirme ses bonnes dispositions de buteurs (16 réussites au compteur) et un tempérament de sanguin (7 cartons jaunes et 4 rouges) qui ne s'atténuera que sur le tard, pour preuve les respectables totaux de 69 avertissements et 8 expulsions depuis la saison 96/97 (Source LFP)


Fernandez, la main de l'ange
La même année, Sochaux manque d'un rien la montée en D1. Son équipe à nouveau à la lutte pour l'accession six mois plus tard, Jean Fernandez l'enrôle au mercato hivernal pour apporter une touche technique en soutien des flèches Frau et Santos. Les Doubiens remportent le titre, puis accrochent l'Intertoto pour leur retour dans l'élite.
Guy Lacombe remplace alors Fernandez parti pour Metz. Pagis rayonne, Sochaux termine 5e et finaliste de la Coupe de la Ligue, puis les relations avec son entraineur se tendent, et jouant beaucoup moins, il rejoint Strasbourg à l'aube de la saison 2004/05. Il y forme avec Niang un des meilleurs duos offensifs de L1, mais le Sénégalais s'en va à l'OM l'été suivant, et le RCS coule en fond de tableau. C'est là que vient une nouvelle fois le chercher Fernandez, désormais coach de l'OM – à la recherche d'attaquants plus crédibles que Gimenez, Mendoza ou Koke – et qui reconstitue la prolifique association.

pagis_carrasso.jpg
"Vas-y Micka, dis-leur combien de buts m’a marqué Djibril à l’entraînement depuis qu’il est arrivé".

Dernière à Rennes
Hélas, encore une fois, Fernandez abandonne son poulain quelques mois après lui avoir offert un club et une exposition enfin à la hauteur de son talent. À Marseille, il devient aux yeux de tous le "Pagicien", un joueur "pagistral". De tous les néologismes dérivés des patronymes de footballeurs, combien tombent aussi justement sous le sens que celui-ci? Combien de footballeurs, seulement, peuvent se prévaloir de ce statut de chouchou des esthètes en se révélant aussi tard? (il arrive en L1 à vingt-huit ans et à l'OM à plus de trente-deux).
Il faut dire que Pagis est un oiseau rare: le buste droit et la tête levée même dans ses courses, il n'est pas spécialement rapide, ni endurant, ni puissant. Son jeu est fait de prises de balles soyeuses, de déviations et passes à une touche, de reprises de volées et de ballons piqués. De semelles en avant et de mauvais coups aussi, ponctuellement. Il évoque un autre ancien Marseillais, Cantona. Son ancien président à Laval, à ses débuts, l'avait annoncé comme "un nouveau Van Basten", alors que son équipe atteignait les demi-finales de la Coupe de France…

C'est finalement en Bretagne, après l'arrivé de Djibril Cissé à l'OM en 2007, que Pagis est venu chercher du temps de jeu pour assouvir encore un peu son amour du beau geste. Aujourd'hui, Laval est toujours en D2, Sochaux se bat pour le maintien, Châtellerault, le Gazélec et Strasbourg sont portés disparus, Cissé est en Grèce, Gyan est l'avant-centre de Rennes, Brandao celui de Marseille, et le temps de jeu de Pagis définitivement achevé. Vraiment, ça fout le cafard.

pagis_cantona.jpg
Continue dans cette voie, petit, et toi aussi, un jour, tu feras la connaissance de Mookie.


Les points retraite de Mickaël Pagis

La meilleure saison
2004-2005. Sous la houlette de Jacky Dugueperoux, Strasbourg gagne la coupe de la Ligue. Pagis inscrit un doublé en quart de finale, réussit l'ouverture à l'origine du premier but en finale puis décale Devaux sur le second. Avec quinze réalisations, il se place à la deuxième place du classement des buteurs les plus prolifiques du championnat, derrière Frei mais devant Pauleta.

La pire saison
2003-2004. Beaucoup moins utilisé que par le passé, il marque un seul but en championnat et vit les matchs européens face à Dortmund et l'Inter surtout depuis le banc.

Le meilleur moment
Ce triplé mémorable face à Lyon en 2008 (2).

Le pire moment
L'annonce de l'arrivée de Guy Lacombe au Stade Rennais, probablement.

Le meilleur ami
Mamadou Niang

Le pire ennemi
Juan Ángel Krupoviesa

La reconversion souhaitable
Conseiller technique des attaquants du Stade Rennais. Souhaitable pour eux surtout.

La reconversion à éviter
Conseiller technique des attaquants du Stade Rennais. Non vraiment, il risque de déprimer.


(1) Voir la vidéo (vers 1'50''). 
(2) Voir la vidéo.

Réactions

  • semtex le 09/08/2010 à 17h00
    Alain Deroin> Lors d'un Rennes-OM, Pagis avait mis un sale coup à Krupoviesa (qui débutait en L1), et s'était pris un jaune. Ce dernier avait répondu, et s'était pris un rouge. Rennes marque 2 buts en supériorité numérique et gagne le match. Anigo avait déclaré qu'il y avait un plan "anti-Krupoviesa" à Rennes.

  • sansai le 09/08/2010 à 17h28
    J'ai un vague souvenir de ça oui, une des vilaines semelles pied en avant dont Micka avait le secret. De mémoire, c'était assez moche.

    Et là c'est très très flou, mais j'ai le vague souvenir de Krupoviesa ayant eu d'autres soucis disciplinaires peu avant ce match, d'où le plan anti-Ange supposé par Anigo...

    Sinon, son éclosion tardive, elle est totalement assumée. Il dit lui-même qu'il est perdu en cours de route.

    Resteront des Lavallois pour regretter qu'il ne soit pas revenu faire une dernière pige à la Lulu Le Pen. Mais bon, pour un mec qui a connu son premier gros contrat à 32 ans, il était évident qu'il allait tirer le maximum possible jusqu'à sa dernière saison, il pouvait sans doutes moins se payer le luxe de faire dans le sentimental que d'autres.

    Reconversion souhaitable ? Préparateur au Stade Lavallois, évidemment, option ateliers des gammes techniques. Reviens à la maison, Micka !

  • sansai le 09/08/2010 à 17h29
    (qu'il s'est perdu, pardon)

  • Alain Delon? Non Alain Deroin. le 09/08/2010 à 18h45
    @semtex : ah voilà! Sacrées semelles.

  • Henry golera-t-on encore? le 09/08/2010 à 18h46
    Oui Pagis devait être dehors après sa faute sur Krupoviesa, mais la "vengeance" de ce dernier est assez lamentable en son genre.
    De toute façon leur passé et leur continuation a prouvé que Micka était un maladroit chronique du crampon en avant et que Krupo avait quelques difficultés à différencier une cheville d'un ballon.

  • Lucho Gonzealaise le 09/08/2010 à 19h58
    sansai
    lundi 9 août 2010 - 17h28

    Faites qu'il t'entende... Il ferait un très bon parrain pour Ludovic Genest, qui évolue vraiment dans un registre semblable, mais en plus rapide. Pour exemple, lors du match contre Chateauroux, il a tenté une vollée de 35m, juste pour le fun. Elle a frôlé la barre. Ce n'est qu'un exemple parmis d'autres, mais il nous gratifie souvent de quelques vollées, talonnades et autres gestes techniques très sexy. Si tu reviens voir jouer Laval, surveille-le bien.

    (Oui, je continue à faire sa pub, mais je lui souhaite vraiment d'aller loin)

  • Gengis Oliver le 10/08/2010 à 23h58
    Une technique pagistrale, certes, mais aussi un des seuls attaquants français doté d'un cerveau.
    Salut l'artiste. A Rennes, tu étais aussi Briand que l'autre.
    (Désolé, c'est nul !)

La revue des Cahiers du football