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Coronavirus : quelle mort faut-il préférer pour la saison sportive ?

Huis clos, reports, annulations: l'épidémie de Covid-19 menace les compétitions de différents degrés de chaos. Elle interroge aussi le rôle du sport dans un tel contexte. 

Auteur : Jérôme Latta le 10 Mars 2020

 

 

Dans le chaos créé par l'épidémie de coronavirus, les incertitudes que celle-ci fait peser sur les compétitions sportives ne sont pas les plus graves… Mais elles nous font brutalement prendre conscience de ce qui nous attend dans les semaines et les mois à venir.

 

Comme les manifestations culturelles ou festives, les très nombreux événements sportifs entrent dans le spectre des mesures gouvernementales, en tant qu'événements ne pouvant être considérés comme "utiles à la vie de la nation".

 

L'ampleur de la menace, non pas sur quelques matches, mais sur les compétitions elles-mêmes, se précise. Et encore ne fait-on que pressentir les imbroglios et les impasses que la situation promet.

 

 

 


Stade 3 et stades vides

La "doctrine d'organisation" définie par l'État a fait passer la jauge des interdictions de rassemblement de 5.000 à 1.000 personnes, jusqu'au 15 avril – au moins –, avant même l'officialisation du "stade 3" de l'épidémie. Les préfets auront le choix entre report, maintien à huis clos et huis clos partiel.

 

Après les premières perturbations, deux rencontres hautement médiatisées ont été à leur tour concernées: PSG-Borussia (huis clos) et France-Irlande de rugby (report). De quoi frapper un peu plus les esprits que les pourtant très nombreuses annulations de compétitions dans les autres sports.

 

[Mise à jour, 10 mars, 15h45 : la LFP s'est "prononcée ce jour sur la tenue des matches de Ligue 1 et Ligue 2 à huis clos total jusqu'au 15 avril 2020".]

 

Il suffit de jeter un œil du côté de l'Italie, qui a pris deux à trois semaines d'avance: des reports de match, on a glissé vers un décret de huis clos jusqu'au 3 avril, puis vers la probable suspension de tous les championnats, demandée par le Comité olympique italien jusqu'à la même date. Une échéance qui a les plus grandes chances d'être repoussée.

 

En France, nous en sommes encore à regretter le huis clos du Parc des Princes, mercredi. Faut-il préférer un report, aux motifs légitimes du caractère sinistre d'un stade vide et du préjudice pour le PSG en matière de soutien? Ce serait sous-estimer les risques que ce report ne soit une remise aux calendes grecques. 

 


Les huis clos, moindre mal

Il y a très peu de chances que la crise soit terminée dans un mois. Le calendrier très dense du football a des marges pour absorber des perturbations mineures, pas des décalages de plusieurs semaines affectant toutes les compétitions. Dès lors, du point de vue de l'organisation, les huis clos sont un moindre mal. L'UEFA, qui les préconise, en a bien conscience.

 

Du moins avant qu'une suspension générale, dans la foulée de l'Italie, ne tranche le débat. Même si l'épidémie atteint son pic d'ici deux à quatre semaines, meilleur des cas d'après les épidémiologistes, il sera impossible de compenser les retards accumulés sans empiéter sur le temps de préparation de l'Euro, voire sur le tournoi lui-même.

 

Le Championnat d'Europe des nations est en effet menacé, a minima par des interdictions de déplacement des supporters si le risque sanitaire est encore trop élevé. La catastrophe industrielle deviendrait totale en cas d'annulation pure et simple. L'idée saugrenue d'un Euro dans douze pays encaisse un sévère revers de karma.

 

Autant dire que, sauf résorption rapide de la pandémie en Europe, ou recours systématique aux huis clos (qui ne tiendra pas si les équipes sont elles-mêmes atteintes), les mois qui viennent nous promettent un formidable chaos calendaire. Et des polémiques dantesques en cas de gel des compétitions avec attribution des titres et des qualifications-relégations.

 


Le spectre des annulations

De fait, les championnats nationaux, voire la Ligue des champions, n'ont même plus la certitude de pouvoir "finir la saison". Le spectre des annulations devient plus tangible, ce que les supporters de Liverpool doivent voir comme le signe d'une malédiction. Et tous les autres comme un choc.

 

Dans l'histoire contemporaine, quasiment seules les guerres ont interrompu le cours des compétitions – y compris la guerre civile irlandaise, dans le cas du Tournoi des cinq nations 1972. Devant l'urgence sanitaire, le sport retrouve son caractère dérisoire – même si l'industrie qu'il est devenu subira les mêmes graves conséquences économiques que d'autres secteurs.

 

Nous éprouvons alors une forme de stupeur à constater que notre divertissement préféré, qui a pour caractéristique de se poursuivre quels que soient les désastres qui frappent l'humanité, puisse être arrêté. Habituellement, le monde s'effondre, mais le spectacle continue.

 

Paradoxalement, c'est de sa futilité que nous allons particulièrement ressentir le manque en cette période anxiogène. Pour un peu, quitte à valider son rôle d'opium populaire, on en viendrait à considérer que le sport est "utile à la vie de la nation". Il ne guérit pas de la maladie, mais il en traite certains symptômes.

 

[mise à jour, 10 mars, 16h50. Le Milan AC a annoncé la suspension de ses entraînements, et l'association des footballeurs professionnels espagnols demandé la suspension de tous les matches. On peut penser que, dès lors que des cas seront déclarés au sein des équipes, les huis clos cesseront d'être une option. On se dirigera alors vers des suspensions, ce qui rendra plus probable les annulations des compétitions, ou le "gel" des classements – si cela peut être accepté, ne serait-ce que juridiquement.]

 

 

 

Réactions

  • fabraf le 12/03/2020 à 12h08
    On peut aussi reporter l’Euro aux mêmes dates l’an prochain... Bref, moi pas comprendre le problème.

    On peut reporter pour des années la livraison d’un EPR, d’un sous-marin, l’organisation d'élections nationales et de millier sur d’autres projets. Mais suspendre une saison de foot quelques mois serait problématique (pour qui au fait ?).

  • Sens de la dérision le 12/03/2020 à 13h33
    Parce qu'on parle de trucs importants là !

  • Ba Zenga le 12/03/2020 à 13h39
    J'ai beau réfléchir au problème dans tous les sens, je reste définitivement sur la ligne de fabraf... On adore ça, mais ce n'est que du foot, bon sang. Faut avoir le sens des priorités et être clair.

    Pourquoi ne pas décaler tout simplement, surtout que, comme dit par plusieurs, il faudra bien le faire pour cette foutue Coupe du monde au Qatar? Ces huis clos et ces mesures inégales ne me semblent ni plus justes, ni plus saines. Je ne vois pas à quoi ça obéit, à part à une logique financière et ça, j'ai plutôt tendance à m'en tamponner le coquillard (et pas qu'un peu).

    Et s'il faut annuler les compétitions, j'avoue ne pas avoir trop de problème avec l'idée de geler les classements actuels pour les championnats. Après tout, c'est une épreuve de régularité et même si toutes les équipes n'ont pas eu le même calendrier (forcément), cela reflète quand même pas mal de choses surtout qu'on est déjà en mars. C'est différent des Coupes avec leurs matches à élimination directe, selon moi.

  • Jamel Attal le 12/03/2020 à 13h40
    @fabraf

    Superbe exemple, l'EPR. Dix ans de retard, 8 milliards d'euros de surcoût, un fiasco technologique et politique, toujours pas d'issue.

    Personne ne dit qu'il est impossible de reporter / suspendre / annuler une saison de football. Mais, oui, c'est pour le moins "problématique". Pour qui ? Pour tout le monde concerné de près ou de loin par le football, à des degrés divers mais particulièrement aigus pour les parties prenantes directes : fédérations, confédérations, ligues, clubs, diffuseurs, spectateurs, joueurs, acteurs économiques et institutionnels, lien doit certes relativiser : ça ne touchera pas beaucoup ceux qui ne s'intéressent pas au football, et quiconque d'un tant soit peu sensé pondérera les problèmes du football par les problèmes globaux que pose l'épidémie : sanitaires avant tout, économiques, politiques, sociaux, lien bon, fabraf "pas comprendre le problème".

  • fabraf le 12/03/2020 à 15h13
    On ne s'est pas compris. Je prenais l'exemple des livraisons de l'EPR ou d'un sous-marin pour justement montrer qu'on arrivait tant bien que mal à trouver des solutions à des problèmes bien plus importants.

    Ensuite, évidemment que chaque situation qui ne se déroule pas comme prévu est problématique. Ça s'appelle la vie en fait.

    Par contre, je ne vois (peut-être à tort) toujours rien d'insurmontable : les joueurs, les équipes, les stades seront toujours là passée cette crise. Alors quoi ?
    - Ça bouscule le calendrier initial : allez en parler aux millions de chef de projet à travers le monde
    - Ça bouscule les grilles des programmes : et alors ? Ce ne sera ni la première ni la dernière que ça arrive.

    Bref, faudra expliciter cette phrase
    "Personne ne dit qu'il est impossible de reporter / suspendre / annuler une saison de football. Mais, oui, c'est pour le moins "problématique". Pour qui ? Pour tout le monde concerné de près ou de loin par le football, à des degrés divers mais particulièrement aigus pour les parties prenantes directes : fédérations, confédérations, ligues, clubs, diffuseurs, spectateurs, joueurs, acteurs économiques et institutionnels, etc."

    Parce que je vois, au contraire, moins de problèmes économiques et sociales à reporter durant la durée de la crise ces événements plutôt que de les disputer à huis clos (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'étais en désaccord avec ton propos).

    Les quelques gros clubs (10/15 en France tous sports confondus) ne seront pas trop impactés financièrement.
    Par contre, je pense aux centaines de clubs (basket, hand, volley, rugby, L2, National, CFA...) qui arrivent à vivre par la grâce des recettes guichet (cf l'interview de Choulet, le coach de Roanne en basket) : pour eux, la solution du report, que j'ai seulement reprise ici, est la seule viable et a beaucoup moins d'impacts que des rencontres à huis clos.

    Alors finir la saison le 31 mai, le 20 juillet, le 31 août, le 15 octobre... On s'adaptera comme on le fait tous au quotidien.

  • fabraf le 12/03/2020 à 15h17
    (Ça me fait penser au gouvernement qui n'a pas voulu reporter les Municipales de quelques mois. Pour... pourquoi au fait ?)

  • leo le 12/03/2020 à 15h35
    fabraf
    aujourd'hui à 15h17

    (Ça me fait penser au gouvernement qui n'a pas voulu reporter les Municipales de quelques mois. Pour... pourquoi au fait ?)
    ---

    Parce que les vieux votent plus à droite donc il ne faut pas perdre trop de temps.

  • Tonton Danijel le 12/03/2020 à 15h42
    Mais à Paris ce sont les morts qui votent à droite, non?

  • Jamel Attal le 12/03/2020 à 16h37
    Wow.

  • fabraf le 12/03/2020 à 18h15
    Vu l'évolution rapide de la situation, notre débat n'aura plus lieu d'être d'ici mardi au plus tard puisque les instances tendent (logiquement) vers ma position :
    - Euro reporté à l'an prochain
    - suspension des championnats et des Coupes d'Europe avec reprise quand ça sera possible pour terminer les compétitions

    Juste le temps j'imagine de "lister les problèmes à résoudre, rassembler les informations, prendre la mesure des contraintes et élaborer des scénarios, je pense qu'à Nyon, ils devront se poser un paquet d'heures, voire plusieurs jours autour d'une table". Comme quoi, ce sac de nœuds n'était peut-être pas si inextricable :)

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