Orlando, loin de l'Euro
Une Balle dans le pied – L'absence d'hommage de l'UEFA aux victimes du massacre d'Orlando témoigne d'une sensibilité variable aux drames planétaire, d'un certain malaise envers l'homophobie, et d'un rapport compliqué à la "politique"…
Ce fut presque une surprise : aucun geste, minute de silence en particulier, n'aura été consacré aux victimes du massacre d'Orlando sur les terrains de l'Euro 2016 [1]. Le football est pourtant enclin aux hommages et aux cérémonies marquant les deuils ou leurs commémorations. L'UEFA s'est retranchée derrière un usage selon lequel, à l'en croire, seuls les drames concernant le football, le pays organisateur ou l'une des deux équipes peuvent faire l'objet de tels gestes. Ainsi qu'exceptionnellement, "des événements tragiques de grande ampleur ayant conduit à la mort de milliers de personnes, comme des catastrophes naturelles par exemple", a expliqué l'instance à Marianne.
Le premier cas de figure avait été illustré, en novembre, par les minutes de silence qui avaient marqué les lendemains des attentats de Paris (commis en partie aux abords du Stade de France lors de France-Allemagne) ainsi que le spectaculaire hommage de Wembley lorsque, la semaine suivante, l'Angleterre avait reçu la France. Le second lorsqu'en mars 2011, la confédération avait décidé que tous les matches européens suivant le séisme au Japon seraient précédés d'une minute de silence. Mais en mars dernier, des matches internationaux comme Pays-Bas-France et Allemagne-Angleterre avaient été précédés de minutes de silence, tandis que les joueurs portaient des brassards noirs, en hommage aux victimes des attentats de Bruxelles… (…)