En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Nasri, mis à l'index

Tribune – La non-sélection de Samir Nasri en équipe de France ne semble même plus faire débat. Pourtant, en quoi a-t-il mérité cette suspension implicite?

Auteur : Troglodyt le 9 Nov 2012

 

 

Texte initalement posté sur le fil "Toujours Bleus" du Forum.

 

Je suis surpris par l’évidence avec laquelle Samir Nasri semble évincé. Que lui est-il reproché? De ne pas rentrer dans le projet politico-sociétal que nous ambitionnons pour l’équipe de France de football? De ne pas avoir un niveau footballistique qui lui permette de prétendre à une sélection?

 


L'étendard de la France

Samir Nasri paie sans doute l’image que certains ont de lui. C’est-à-dire celle du joueur de 25 ans qui tend son doigt et lance quelques insultes à des journalistes. Qui a souffert de cela? Les journalistes en question? C’est une infraction, ils n’ont qu’à porter plainte! L’image de l’équipe de France de football? Qu’est-ce, l’image de l’équipe de France de football? Le miroir de la nation, le visage commun dont nous devrions être fiers car il porterait le masque de la solidarité, de l’humanité et de la force que certains politiques ne réussissent pas à insuffler au sein de la société? Si c’est cela l’équipe de France, pourquoi ne pas sélectionner, alors, ceux qui le méritent vraiment, c’est-à-dire toi lecteur des Cahiers du football qui sait boire une bière le cul dans l’herbe avec un adversaire après un match de Ligue des Cahiers, Arnaud Le Lan qui roule en AX (sous réserve que ce ne soit pas un diesel), Sylvain Kastendeuch qui n’a jamais pris de carton rouge, Éric Sikora qui a le mérite de n’avoir jamais eu l’opportunité d’un transfert, et le footballeur amateur qui dépense 10% de son SMIC en billet pour un France-Roumanie et en maillot officiel? Ils n’ont sans doute pas le niveau pour jouer des matches de football de niveau international...

 

 


Sujets de Téléfoot : octobre 2011, juin 2012.

 

 

Si cette considération importe peu, alors l’équipe de France de football a perdu son objet; à moins que son objet soit devenu celui que d’aucuns veulent lui assigner aujourd’hui – être l’étendard d’une France qui doute de ses valeurs. Dans ce cas, il faut que nous nous remettions en question, parce que l’équipe de France de football, d’un point de vue politique, n’est pas grand-chose d’autre que l’image que ceux qui la dirigent veulent lui faire porter, c’est-à-dire l’image qui, dans leur esprit, est attendue par les soixante-cinq millions de sélectionneurs que nous sommes.

 

 


Ancien sauveur

Que font les Samir Nasri à l’équipe de France de football? Ils n’en respecteraient pas le maillot? Défaisons-nous immédiatement de l’image du maillot à respecter: ce maillot est depuis suffisamment longtemps assez moche pour enlever à quiconque l’envie de le respecter. Ils y viendraient sans envie ni énergie? C’est une idée qui a du mal à se justifier à considérer les motivations attribuées à ces joueurs: s’ils ne sont intéressés que par l’argent, leur futur transfert, les boîtes de nuit parisiennes et les prostituées, justement, l’équipe de France de football a les moyens de leur apporter tout cela.

 

Samir Nasri craque face aux journalistes. Cela fait partie de son métier de savoir se contenir et répondre aux questions que nous-mêmes parfois jugeons débiles. Mais, indépendamment de la manière d’exprimer le sentiment qu’il a pu ressentir, c’est presque sain de se sentir libéré par un but marqué sous un maillot dans lequel la presse le présente comme médiocre, ou de se sentir énervé par une défaite éliminatoire. C’est un joueur qui vit sous les feux de la presse sportive depuis plus de quinze ans, présenté tour à tour comme le nouveau savon de Marseille, le sauveur de l’identité du club le plus médiatisé de France, le nouveau Zidane, voire le sauveur de l’équipe de France de football, donc de la France. Bref, suffisamment pour en avoir marre, ne serait-ce que de voir l’exercice de son métier commenté par des gens qui ne comprennent pas toujours grand-chose au football mais qui sont en revanche très réactifs pour signaler avec quelle fille il a joué au tennis ou combien lui a coûté sa dernière voiture.

 

Il faudrait surtout nous poser la question de notre responsabilité à tous (la FFF, les clubs de football, les journalistes, les supporteurs) sur la manière dont sont préparés – ou non – ces gamins à devenir ce qu’ils sont devenus (riches, célèbres, médiatisés) et surtout ce que nous aimerions qu’ils deviennent (les parangons des vertus de la République indivisible, laïque, démocratique, sociale et victorieuse).

 

 


Samir Nasri, international

S’agissant des qualités de footballeur de Samir Nasri, et pour revenir brièvement sur l’Euro, comment a-t-il pu, d’un point de vue purement footballistique, canaliser autant de reproches? Ce joueur est placé meneur de jeu d’une équipe dont le milieu de terrain n’a connu aucune stabilité tactique pendant deux ans, meneur de jeu d’une équipe dont la défense comme la récupération ont une qualité de relance très limitée, et surtout meneur de jeu d’une équipe dont l’organisation tactique ne lui permettait pas de remplir le rôle que d’aucuns lui auraient assigné.

 

Que savons nous, d’ailleurs, du rôle dans lequel l’avait installé Laurent Blanc? Sur les trois matches qu’il a joués, la composition et l’organisation des cinq milieux de terrain changent trois fois. Contre l’Angleterre, il repique trop dans l’axe et abandonne son aile – comment ne pas être aspiré par ce vide dans l’axe? Contre l’Ukraine, l’euphorie collective lui permettra de s’en tirer avec les seuls habituels reproches sur son inefficacité. Contre la Suède, il ne se noie pas plus que les autres mais conserve trop le ballon dans une équipe dont le principal défaut depuis six années est peut-être l’absence de mobilité des attaquants.

 

Il n’est pas honnêtement soutenable qu’un joueur comme Samir Nasri ne puisse rien apporter à l’équipe de France de football. Ses qualités reconnues – la conservation du ballon, la vision de jeu, la qualité de la transmission, la lucidité technique – en font l’un des meilleurs joueurs à son poste. Cela alors qu’à vingt-cinq ans, il est loin d’avoir acquis sa pleine maturité. S’il n’a pas donné la pleine mesure de son talent en équipe de France de football ces dernières années, le fait qu’aucun joueur n’ait été à son meilleur niveau en sélection durant les six dernières années doit conduire à interroger autre chose qu’une somme de faillites individuelles. Les joueurs ont-ils été mis en condition pour exprimer leurs pleines capacités, que ce soit par le sélectionneur, par la FFF, par les journalistes et par nous supporteurs? L’intérêt est pourtant d’exploiter au mieux leurs capacités individuelles dans un collectif. Or, c’est une chose qui semble n’avoir jamais été faite avec aucun de nos milieux de terrain depuis bien longtemps, si ce n’est peut-être avec Franck Ribéry maintenant qu’il est positionné à gauche. Samir Nasri a été trimballé à droite, au centre seul avec deux récupérateurs derrière lui, au centre à deux avec un récupérateur derrière lui… Sans jamais être fixé, ni personnellement, ni dans un collectif.

 

Samir Nasri n’est peut-être pas indispensable à l’équipe de France de football, encore moins à la France. Mais qu’il est peut-être un peu précipité, voire injuste, de le condamner définitivement. Surtout pour se contenter de proposer des alternatives individuelles, sans interroger, encore une fois, ce qui fait défaut dans cette sélection, et dans son environnement, depuis trop longtemps.
 

Réactions

  • Tonton Danijel le 09/11/2012 à 11h33
    Juste une petite précision: Troglodyt a rédigé ce billet avant l'annonce de la liste de Deschamps et il ne remet pas en cause les choix de DD (qui a bien plus de paramètres que nous pour juger qui peut bien figurer dans son groupe), mais juste les griefs exprimés sur le fil Bleu quant à un éventuel retour en sélection de Nasri...

  • nima le 09/11/2012 à 11h34
    Si on met de coté l'aspect comportement (sur le terrain, dans les médias, dans le groupe), Nasri n'a tout simplement rien montré en EDF qui fasse de lui un joueur indiscutable.
    C'est pas comme s'il avait pas eu sa chance en plus.
    Sa non sélection est pour moi un non événement.
    Je n'ai jamais vu en lui notre futur sauveur, donc je n'attends rien de lui. Son absence ne me fait ni chaud ni froid, quelles qu'en soient les raison. Si demain il revient, j'espère qu'il me donnera tort, car j'ai envie de voir une belle équipe de France.

  • Sens de la dérision le 09/11/2012 à 11h44
    C'est assez rigolo de voir qu'il y a 4 sortes de cédéfistes :
    - ceux qui pensent que la non-sélection de Nasri est due à son caractère et qui la trouvent normale
    - ceux qui pensent qu'elle est due à son niveau et qui la trouvent normale
    - ceux qui pensent qu'elle est due à son caractère et qui la trouvent anormale en regard de son niveau de jeu
    - ceux qui pensent qu'elle est due à son niveau de jeu et qui la trouvent anormale parce qu'il a un bon niveau de jeu.

    Pas gagné cette histoire.

  • kimporte el flaco le 09/11/2012 à 11h47
    Non mais faut arrêter avec ça il a parfaitement le niveau, rien que sur le dernier Euro il est plus décisif que Benzema.
    Ca n'a rien à voir avec ses qualités footballistiques c'est un choix type Jacquet qui consiste à dire les fortes têtes on en veut pas.

  • kimporte el flaco le 09/11/2012 à 11h52
    Non mais faut arrêter avec ça il a parfaitement le niveau, rien que sur le dernier Euro il est plus décisif que Benzema.
    Ca n'a rien à voir avec ses qualités footballistiques c'est un choix type Jacquet qui consiste à dire les fortes têtes on en veut pas.

  • A la gloire de Coco Michel le 09/11/2012 à 12h06
    Encore une histoire de sms échangés avec la femme/fille (les deux ?! oh le saligaud) du sélectionneur.

  • LMD le 09/11/2012 à 12h18
    kimporte el flaco
    aujourd'hui à 11h47
    ---

    Ca dépend ce qu'on appelle "le niveau".
    Pour être considéré en EdF, c'est très probable.
    Pour que sa sélection coule de source, même sur les seuls critères sportifs, c'est déjà plus discutable, et les faits ne semblent pas lui donner raison.

  • Luis Caroll le 09/11/2012 à 12h20
    "Non mais faut arrêter avec ça il a parfaitement le niveau, rien que sur le dernier Euro il est plus décisif que Benzema."

    Plus décisif que le mec qui a pas mis un but?

  • kimporte el flaco le 09/11/2012 à 12h41
    ... qui a pas mis un but et qui pourtant est titulaire indiscutable simplement parce qu'en talent pur c'est le meilleur.
    Donc à ce compte là des joueurs type Nasri ou Ben Arfa pourrait très bien être au minimum dans le groupe.
    Tout ça pour dire que Deschamps a su tirer les conclusions qui s'imposent après avoir discuté avec Blanc concernant l'état d'esprit de ces deux joueurs.

  • zeurope le 09/11/2012 à 12h55
    Si le talent pur consiste à simplement bien savoir tripoter le ballon, je comprends le malentendu.

La revue des Cahiers du football