Nasri, le doigt où ça fait mal
Une Balle dans le pied – Le geste de Nasri parle moins des footballeurs que de leurs rapports avec les médias...
Lundi soir, dans la foulée de son tir victorieux contre l'Angleterre, Samir Nasri a donc choisi de s'adresser, du geste et de la parole, à des membres de la tribune de presse pour les enjoindre à "fermer leur gueule" (ou leur bouche, selon les versions). La réaction n'est pas très digne, ni très intelligente, mais elle n'a pas le caractère de gravité, ni le sens qu'on lui a immanquablement prêtés. Elle dessert l'intéressé, qui a retourné cette victoire personnelle contre lui-même et perdu une large partie de son avantage. Non seulement il a fait oublier son match, mais à célébrer une revanche aussi précoce au premier match de compétition, il s'expose aussi à un retour de ce bâton que tiennent encore les journalistes: Nasri devra être fort pour résister à cette pression supplémentaire et à la certitude que des contre-performances lui vaudraient très mauvaise presse.
LE DOIGT ET LES DEVOIRS
Il ravive aussi le sempiternel procès en personnalité mené contre les footballeurs, systématiquement réduits à des stéréotypes éculés et, pour nos internationaux, ramenés à l'épisode de Knysna. Le principal reproche que l'on fera à Nasri est bien d'avoir réveillé les moralistes qui persistent à faire porter à une équipe de football, fût-elle nationale, des responsabilités exorbitantes (lire "Le footballeur est un mauvais exemple")
(...)