Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Messieurs les Lyonnais, vous repasserez

Plutôt que de regretter un statut de mal-aimés qui s'explique pourtant assez bien, l'OL et ses supporters feraient mieux d'en prendre leur parti. Analyse d'un désamour logique.
Auteur : Étienne Melvec le 24 Avr 2006

 

Aux grandes années, le destin des Verts était d'être populaires, jusqu'à l'excès. Celui des Marseillais, de flirter avec les limites. Sans modération. Celui des Parisiens, de verser, à un moment ou un autre, dans le burlesque. Exagérément. Le destin des Lyonnais, c'est d'être... pas assez aimés. Jamais assez aimés. L'OL est toujours dans le moins, navigue dans l'en-deça. L'excès façon lyonnaise, c'est cette série inédite de titres, obtenus de manière de plus en plus "inexorable", selon le vœu de Jean-Michel Aulas qui qualifiait ainsi, il y a quelques années, la future consécration de son club. Une méthode qui n'encourage pas la fameuse "passion", même si elle ne l'exclut pas. Décréter ce déficit et en gloser est d'ailleurs particulièrement inintéressant, même si c'est très courant. Au moins postulera-t-on que même si les sondages accordent à Lyon la première place "dans le cœur des Français", il lui "manque" effectivement quelque chose. Après avoir abordé les aspects sportifs dans le numéro 25 ("Lyon: pas de génie sans bouillir"), venons-en à des éléments plus symboliques, c'est-à-dire à ces quatre carences élémentaires qui empêchent l'Olympique lyonnais…


Les histoires les plus courtes…
Les règnes stéphanois et marseillais furent presque aussi hégémoniques. Mais les procès faits à ces deux clubs ne furent pas de même nature. Aussi, plutôt que de chercher dans tel ou tel atavisme local les raisons de la spécificité de cet Olympique-là, on ferait mieux de considérer simplement son histoire. Un constat s'impose d'emblée: son ascension ne repose pas sur des antécédents très forts, même s'il serait idiot de lui nier toute mémoire. On peut ainsi souligner, sans lui faire injure, la disproportion totale entre son palmarès au 20e siècle et son parcours au 21e. L'armoire à trophées lyonnaise a sextuplé de volume en cinq ans...
Un véritable choc culturel qui implique que l'OL d'aujourd'hui n'a que lui-même pour modèle: pas seulement en raison de la singularité du modèle aulassien, mais aussi parce qu'il n'a pas de référent fort dans son propre passé.

Ainsi, émergeant d'un long anonymat relatif, le club n'a pas connu... la chute, tout simplement, celle qui confère à l'expérience d'un supporter toute la richesse d'une palette de sentiments qui incluent l'amertume, la déception, la nostalgie, les souvenirs enjolivés, etc. On comprend que les soutiens de l'OL ne soient pas très pressés de connaître ces affres, mais ils doivent alors accepter le regard des autres, qui n'est pas seulement empreint de jalousie mais aussi du sentiment qu'il manque quelque chose à ce club dont la grandeur – réelle – est trop récente dans un sport qui accorde tant d'importance aux souvenirs glorieux, aux certificats d'authenticité délivrés par les livres d'histoire, à l'épaisseur des souvenirs.

arm_trophees2.jpg


Syndrome Anquetil
Gérard Houllier, ayant plusieurs fois recouru à la métaphore cycliste au cours de la saison pour évoquer les "séries de cols" que son équipe devait franchir, prenons sa roue. Pas pour évoquer la préférence supposée des Français pour les valeureux seconds au travers du mythe de Raymond Poulidor, mais plutôt pour rappeler que la contrepartie nationale de celui-ci, que son indispensable moitié, c'était Jacques Anquetil... Une machine à gagner froide et antipathique, encore plus que Merckx. Le problème est qu'en guise de référence importée de la petite reine, plutôt qu'un Anquetil qui savait tirer de ses victoires d'autres formes de reconnaissance, c'est Armstrong et son règne qui viennent à l'esprit. La Ligue 1 n'arrive même pas, en effet, à opposer un second sympathique au leader lyonnais, ne serait-ce que parce que Poulidor était régulier à la seconde place, lui, et que le duel passionnait les foules.

Résultat : il faut aux dirigeants et joueurs lyonnais répéter à quel point ce dernier championnat fut difficile à conquérir, qu'il l'a été "de haute lutte" – en dépit de l'évidence et sans convaincre, forcément. On touche là une des nombreuses ingratitudes du haut niveau: l'exploit consistant à s'y maintenir est énorme, mais mal reconnu, et la performance sportive n'est pas vraiment valorisée sous cette forme quasiment routinière.
Il manque donc à l'OL des rivaux sérieux et durables. Il lui manque donc d'avoir laissé échapper un ou deux titres – ce qu'on peut difficilement lui reprocher... Mais aussi de n'être pas aller porter ailleurs une flamme qui pouvait difficilement s'embraser dans le cadre étriqué de la Ligue 1.


L'Europe, l'Europe, l'Europe !
Ni équipe de coups, ni équipe de coupes – comme semble le confirmer ce contraste persistant entre des parcours impeccables dans les poules de la C1 et des éliminations qui paraissent toujours prématurées – l'OL a donc surtout échoué à sortir des sentiers battus du championnat pour enrichir son histoire d'une saison européenne exceptionnelle véritablement mémorable, ou encore pour agrémenter son palmarès d'un doublé national.
L'urgence à enfin décrocher un titre européen, ou du moins à vivre une épopée jusqu'en finale, se fait un peu plus vive chaque saison, sous peine de laisser la trace paradoxale, dans l'histoire, d'un profond sillon en France et de quelques éraflures en Europe. Imaginons un retour en force des rivaux français de l'OL: voyez le tableau si plusieurs d'entre eux en venaient à dépasser régulièrement le seuil de compétence européenne des Lyonnais... Déjà, en 2004, l'OM et Monaco lui avaient nettement volé la vedette avec leurs finales continentales.

Les dirigeant rhodaniens sont bien convaincus de cette nécessité, mais il ne se départissent pas de leur stratégie consistant à s'appuyer sur la certitude que le pompon finira par se décrocher tout seul, que le titre européen succombera inévitablement à leurs assiduités. Mais est-ce vraiment ainsi que l'on accède au toit de l'Europe ou que l'on entraîne des élans amoureux au travers du pays, transcendant les habituels clivages?


Un président à double tranchant
Comme nous le soulignions plus haut, l'OL n'a donc pas marqué les esprits au cours d'époques qui furent plus héroïques que celle qui a cours aujourd'hui – dont il est justement le pur produit. Si Jean-Michel Aulas fait ainsi l'unanimité pour sa gestion, non seulement son discours est aussi peu évocateur qu'un bilan comptable, mais en plus il joue constamment contre son camp en matière d'image, donnant aux détracteurs de l'OL leurs plus belles cartouches.
Ne s'étant jamais départi, en dépit d'une reconnaissance sportive croissante, d'une paranoïa et d'une aigreur de plus en plus déplacées et déplaisantes, il a en effet significativement contribué au désamour dont souffre l'OL – embarquant avec lui de nombreux supporters ne souhaitant pas se démarquer de "leur" président. On objectera que Roger Rocher, Claude Bez ou Bernard Tapie ne faisaient pas plus l'unanimité, mais ces trois-là possédaient une humanité particulière qui en faisaient justement des objets de passion... là où JMA est surtout un motif d'énervement qui peinera toujours – du moins tant qu'il agira comme un factotum du G14 et représentera une philosophie qui conçoit l'élite comme un cénacle exclusif – à incarner l'intérêt collectif du football français.


L'OL, qui a radicalement changé de statut depuis son sacre de 2002, doit assumer la domination qui s'est ensuivie, et les frustrations paradoxales qui l'accompagnent. Si tous les voyants économiques et sportifs sont au vert, si le club peut à juste titre compter sur des projets aussi essentiels que la construction de son futur stade, si aucun des quatre points évoqués ci-dessus n'est insurmontable, il doit s'attendre à ne pas rattraper tout de suite ces déficits structurels… À moins d'une révolution d'autant moins probable que le principe même de profonds bouleversements est très étranger à l'Olympique lyonnais. Il faut bien s'assumer tel que l'on est. Et attendre que l'histoire resserve les plats avec plus de justice. Messieurs les Lyonnais, vous repasserez!

Réactions

  • Clivier1 le 26/04/2006 à 02h23
    23 pages pour finir sur OL Feux de l'Amour, une des series les plus populaires de l'histoire de la télé.
    Si c'est pas une preuve ca!

  • ouais.super le 26/04/2006 à 12h04
    "Amour, Gloire et Bouchons Lyonnais" me semblerait plus vendeur sur notre segment CSP+

  • Raspou le 26/04/2006 à 12h41
    Eh beh, je sais pas s'il y a de la passion à l'OL, mais niveau littérature, en prose comme vers... waouh, ça sent bon la L2.

    lien a le mérite de poser la question essentielle sur les façons de mesurer ce "désamour" que beaucoup perçoivent mais qu'on ne peut étayer de données un minimum objectives. Je ne crois pas trop aux audiences télé, car on peut regarder un match sans vibrer pour une équipe (c'est mon cas, j'aime juste le football - et par ailleurs le PSG, mais ça n'a vraiment rien à voir). Je crois déjà plus aux sondages sur la popularité, mais je me méfie des biais relatifs à la constitution de l'échantillon, à la manière de rédiger et poser la question, etc.

    Donc une idée: est-ce qu'un bon indicateur ne serait pas le nombre de clubs de supporters hors de la région d'origine du club (et leur nombre d'adhérents)? Je sais par exemple qu'en Italie, c'est spectaculaire, ça montre bien la popularité de la Juve partout dans le pays (et dans le monde)... Quelqu'un a-t-il une idée sur ces chiffres en France?


  • babou le 26/04/2006 à 13h07
    ça peut être une bonne idée Raspou.

    Concenrnant l'ol je pense que ces fameux clubs de supporters, il y en a peu hors de la grande région lyonnaise. En tout cas j'ai pu constaté que l'ol est très populaire dans toute la région rhône alpes, donc également en savoie, isère etc ... Pareil en bourgogne, un peu au sud ...
    Mais hormis un "grand bassin lyonnais" je pense que la popularité est limitée.

    Sainté, MArseille et le Psg ont des clubs de supporters un peu partout je crois.
    Je me souviens d'un Red Star- saint étienne au stade de france en 98 un peu avant la coupe du monde. La plupart des supporters étaient stéphanois et beaucoup d'entre eux venaient de la région parisienne et semblaient organisés.

    Enfin bon, comme tout les critères qu'on aborde depuis quelques jours, ça peut être un indicateur mais sans être déterminant. C'est un somme de ces critères qui peut donner l'impression, réelle ou fausse, que l'ol manque de popularité.

    Ce qui est faux, c'est de dire que ses supporters en souffrent.

  • Raspou le 26/04/2006 à 13h48
    Ils ne peuvent pas souffrir, il n'y a pas de passion.

    Bon, c'est pas facile, cette petite recherche. En tout cas google ne semble pas suffire. J'ai juste trouvé une liste des fan clubs du PSG (sur Wikipédia, un article par ailleurs assez gerbant de complaisance sur la présence de l'extrême-droite à Boulogne):

    # Fan Club PSG Cameroun
    # Handicap PSG
    # PSG Club Ain
    # PSG Club Aisne
    # PSG Club Angers
    # PSG Club Aude
    # PSG Club Auvergne
    # PSG Club Avignon
    # PSG Club Bayonne
    # PSG Club Belgique
    # PSG Club Centre
    # PSG Club Est
    # PSG Club Eure
    # PSG Club Gers
    # PSG Club Guadeloupe
    # PSG Club Haute-Saône
    # PSG Club Hérault
    # PSG Club Ile De La Reunion
    # PSG Club Indre
    # PSG Club Jura
    # PSG Club Liban
    # PSG Club Marne
    # PSG Club Martinique
    # PSG Club Morbihan
    # PSG Club Picardie
    # PSG Club Puy-De-Dôme
    # PSG Club Section Pays-Haut
    # PSG Club Var P.A.C.A.
    # PSG Club Vendée

    Alors, bande de Lyonnais, on dit mieux?

  • Si le vin vil tord le 26/04/2006 à 14h14
    En même temps pour SaintE, c'est plus facile. Parce que l'exil stéphanois (-30.000 personnes depuis les années 60) fait qu'il y en a de partout des verts!

  • djay le 26/04/2006 à 16h43
    # PSG Club Avignon
    # PSG VAR P.A.C.A.

    Fouyaya les membres de ces clubs n'ont pas peur de prendre des coups ! J'ai joue, gamin, dans un club a 15 km d'Avignon, et beh, je crois pouvoir vous assurer que se pointer avec un maillot rouge et bleu (autre que le Barca) aurait pas vraiment ete une bonne idee...

  • olerouge le 26/04/2006 à 16h48
    Whaouh ! Je viens de m'enquiller les 24 pages, c'est du brutal !
    Pour répondre à lien, aucun élément tangible ne prouve un quelconque désamour pour l'OL. Et surtout pas chez les amateurs de football.
    C'est plutôt dans les réactions des autres qu'on s'aperçoit que l'OL laisse parfois indifférent. J'ai eu un collègue supporter de Lyon pendant quelques temps. Jamais il ne se faisait chambrer par la fille de la compta un lendemain de défaite, c'est toujours moi, supp' du PSG qui y avait droit. Pourtant son potentiel "je démarre au quart de tour" était plus qu'intéressant. Le truc, c'est que la fille de la compta qui n'en a rien à taper du foot, elle ne sait même pas qu'il y a une équipe de foot à Lyon.
    Dans le même ordre d'idées, les Guignols ne parlent quasiment jamais de l'OL. Le PSG et l'OM ont souvent droit à leur petit couplet.
    Chez Pascale Clark, Denisot, Ardisson, je ne crois pas que beaucoup de joueurs de l'OL aient été invités.
    En ça, je rejoins Caro qui parlait du manque d'individualités sur et en dehors du terrain.
    Et du coup, je rejoins aussi Axl. Si Lyon possédait en ses rangs une star de l'Equipe de France, ça changerait pas mal la donne.
    Si Coupet arrête un penalty à la dernière seconde de la finale de la Coupe du Monde, je pense que ça fera beaucoup pour sa popularité et donc pour celle de l'OL.

    A titre individuel, dès que l'OL est en Ligue des Champions, je suis un de leurs plus fervents supporters. Mais je n'ai pas eu encore ce match dont je pourrais parler à mes gosses dans les années à venir (dans le genre Bordeaux-Milan, Marseille-Milan, PSG-Real, PSG-Barcelone, PSG-Steaua, PSG-Cler... ah non, pas celui-là). Mais il viendra, à n'en pas douter.

    Autre solution pour atteindre les cîmes de la popularité, faire n'importe quoi. Comme un vrai club populaire, quoi.

  • Gabriel Fouquet le 26/04/2006 à 17h04
    En somme, il manque surtout à l’OL une victoire en ligue des champions ou, à défaut, une défaite en finale mémorable.
    Je crois qu’Aulas en a bien conscience.

  • Alexis le 26/04/2006 à 17h18
    Pourtant la défaite mémorable en finale, vous l'avez : 1996.

    Bon, c'est pas la coupe d'Europe. Mais c'est mémorable.

La revue des Cahiers du football