Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Messieurs les Lyonnais, vous repasserez

Plutôt que de regretter un statut de mal-aimés qui s'explique pourtant assez bien, l'OL et ses supporters feraient mieux d'en prendre leur parti. Analyse d'un désamour logique.
Auteur : Étienne Melvec le 24 Avr 2006

 

Aux grandes années, le destin des Verts était d'être populaires, jusqu'à l'excès. Celui des Marseillais, de flirter avec les limites. Sans modération. Celui des Parisiens, de verser, à un moment ou un autre, dans le burlesque. Exagérément. Le destin des Lyonnais, c'est d'être... pas assez aimés. Jamais assez aimés. L'OL est toujours dans le moins, navigue dans l'en-deça. L'excès façon lyonnaise, c'est cette série inédite de titres, obtenus de manière de plus en plus "inexorable", selon le vœu de Jean-Michel Aulas qui qualifiait ainsi, il y a quelques années, la future consécration de son club. Une méthode qui n'encourage pas la fameuse "passion", même si elle ne l'exclut pas. Décréter ce déficit et en gloser est d'ailleurs particulièrement inintéressant, même si c'est très courant. Au moins postulera-t-on que même si les sondages accordent à Lyon la première place "dans le cœur des Français", il lui "manque" effectivement quelque chose. Après avoir abordé les aspects sportifs dans le numéro 25 ("Lyon: pas de génie sans bouillir"), venons-en à des éléments plus symboliques, c'est-à-dire à ces quatre carences élémentaires qui empêchent l'Olympique lyonnais…


Les histoires les plus courtes…
Les règnes stéphanois et marseillais furent presque aussi hégémoniques. Mais les procès faits à ces deux clubs ne furent pas de même nature. Aussi, plutôt que de chercher dans tel ou tel atavisme local les raisons de la spécificité de cet Olympique-là, on ferait mieux de considérer simplement son histoire. Un constat s'impose d'emblée: son ascension ne repose pas sur des antécédents très forts, même s'il serait idiot de lui nier toute mémoire. On peut ainsi souligner, sans lui faire injure, la disproportion totale entre son palmarès au 20e siècle et son parcours au 21e. L'armoire à trophées lyonnaise a sextuplé de volume en cinq ans...
Un véritable choc culturel qui implique que l'OL d'aujourd'hui n'a que lui-même pour modèle: pas seulement en raison de la singularité du modèle aulassien, mais aussi parce qu'il n'a pas de référent fort dans son propre passé.

Ainsi, émergeant d'un long anonymat relatif, le club n'a pas connu... la chute, tout simplement, celle qui confère à l'expérience d'un supporter toute la richesse d'une palette de sentiments qui incluent l'amertume, la déception, la nostalgie, les souvenirs enjolivés, etc. On comprend que les soutiens de l'OL ne soient pas très pressés de connaître ces affres, mais ils doivent alors accepter le regard des autres, qui n'est pas seulement empreint de jalousie mais aussi du sentiment qu'il manque quelque chose à ce club dont la grandeur – réelle – est trop récente dans un sport qui accorde tant d'importance aux souvenirs glorieux, aux certificats d'authenticité délivrés par les livres d'histoire, à l'épaisseur des souvenirs.

arm_trophees2.jpg


Syndrome Anquetil
Gérard Houllier, ayant plusieurs fois recouru à la métaphore cycliste au cours de la saison pour évoquer les "séries de cols" que son équipe devait franchir, prenons sa roue. Pas pour évoquer la préférence supposée des Français pour les valeureux seconds au travers du mythe de Raymond Poulidor, mais plutôt pour rappeler que la contrepartie nationale de celui-ci, que son indispensable moitié, c'était Jacques Anquetil... Une machine à gagner froide et antipathique, encore plus que Merckx. Le problème est qu'en guise de référence importée de la petite reine, plutôt qu'un Anquetil qui savait tirer de ses victoires d'autres formes de reconnaissance, c'est Armstrong et son règne qui viennent à l'esprit. La Ligue 1 n'arrive même pas, en effet, à opposer un second sympathique au leader lyonnais, ne serait-ce que parce que Poulidor était régulier à la seconde place, lui, et que le duel passionnait les foules.

Résultat : il faut aux dirigeants et joueurs lyonnais répéter à quel point ce dernier championnat fut difficile à conquérir, qu'il l'a été "de haute lutte" – en dépit de l'évidence et sans convaincre, forcément. On touche là une des nombreuses ingratitudes du haut niveau: l'exploit consistant à s'y maintenir est énorme, mais mal reconnu, et la performance sportive n'est pas vraiment valorisée sous cette forme quasiment routinière.
Il manque donc à l'OL des rivaux sérieux et durables. Il lui manque donc d'avoir laissé échapper un ou deux titres – ce qu'on peut difficilement lui reprocher... Mais aussi de n'être pas aller porter ailleurs une flamme qui pouvait difficilement s'embraser dans le cadre étriqué de la Ligue 1.


L'Europe, l'Europe, l'Europe !
Ni équipe de coups, ni équipe de coupes – comme semble le confirmer ce contraste persistant entre des parcours impeccables dans les poules de la C1 et des éliminations qui paraissent toujours prématurées – l'OL a donc surtout échoué à sortir des sentiers battus du championnat pour enrichir son histoire d'une saison européenne exceptionnelle véritablement mémorable, ou encore pour agrémenter son palmarès d'un doublé national.
L'urgence à enfin décrocher un titre européen, ou du moins à vivre une épopée jusqu'en finale, se fait un peu plus vive chaque saison, sous peine de laisser la trace paradoxale, dans l'histoire, d'un profond sillon en France et de quelques éraflures en Europe. Imaginons un retour en force des rivaux français de l'OL: voyez le tableau si plusieurs d'entre eux en venaient à dépasser régulièrement le seuil de compétence européenne des Lyonnais... Déjà, en 2004, l'OM et Monaco lui avaient nettement volé la vedette avec leurs finales continentales.

Les dirigeant rhodaniens sont bien convaincus de cette nécessité, mais il ne se départissent pas de leur stratégie consistant à s'appuyer sur la certitude que le pompon finira par se décrocher tout seul, que le titre européen succombera inévitablement à leurs assiduités. Mais est-ce vraiment ainsi que l'on accède au toit de l'Europe ou que l'on entraîne des élans amoureux au travers du pays, transcendant les habituels clivages?


Un président à double tranchant
Comme nous le soulignions plus haut, l'OL n'a donc pas marqué les esprits au cours d'époques qui furent plus héroïques que celle qui a cours aujourd'hui – dont il est justement le pur produit. Si Jean-Michel Aulas fait ainsi l'unanimité pour sa gestion, non seulement son discours est aussi peu évocateur qu'un bilan comptable, mais en plus il joue constamment contre son camp en matière d'image, donnant aux détracteurs de l'OL leurs plus belles cartouches.
Ne s'étant jamais départi, en dépit d'une reconnaissance sportive croissante, d'une paranoïa et d'une aigreur de plus en plus déplacées et déplaisantes, il a en effet significativement contribué au désamour dont souffre l'OL – embarquant avec lui de nombreux supporters ne souhaitant pas se démarquer de "leur" président. On objectera que Roger Rocher, Claude Bez ou Bernard Tapie ne faisaient pas plus l'unanimité, mais ces trois-là possédaient une humanité particulière qui en faisaient justement des objets de passion... là où JMA est surtout un motif d'énervement qui peinera toujours – du moins tant qu'il agira comme un factotum du G14 et représentera une philosophie qui conçoit l'élite comme un cénacle exclusif – à incarner l'intérêt collectif du football français.


L'OL, qui a radicalement changé de statut depuis son sacre de 2002, doit assumer la domination qui s'est ensuivie, et les frustrations paradoxales qui l'accompagnent. Si tous les voyants économiques et sportifs sont au vert, si le club peut à juste titre compter sur des projets aussi essentiels que la construction de son futur stade, si aucun des quatre points évoqués ci-dessus n'est insurmontable, il doit s'attendre à ne pas rattraper tout de suite ces déficits structurels… À moins d'une révolution d'autant moins probable que le principe même de profonds bouleversements est très étranger à l'Olympique lyonnais. Il faut bien s'assumer tel que l'on est. Et attendre que l'histoire resserve les plats avec plus de justice. Messieurs les Lyonnais, vous repasserez!

Réactions

  • ouais.super le 25/04/2006 à 16h28
    Loustic, pour répondre rapidement au reste de ton post, je partage l'analyse. L'ASSE des 70's et l'OM des 80's avaient sans doute fédéré plus de public derrière leur équipe que ne le fait l'OL aujourd'hui. Et les raisons que tu évoques sont, à mon sens, valables. Ce que je critique, finalement, c'est que cet engouement moindre se transforme dans la bouche de certains en "les français n'aiment pas l'OL", quand bien même les sondages de popularité, qui valent ce qu'ils valent, disent le contraire.

    Sinon j'avais noté que c'était de l'humour, mais bon, emporté dans mon élan de justicier, j'ai encore choisi d'argumenter plutôt que de rigoler. Toutes mes désoles.

    J'vais me cherche une bouteille de sang de bébé dans le frigo pour me calmer.

  • Clivier1 le 25/04/2006 à 16h45
    loustic is back - mardi 25 avril 2006 - 16h16
    Et le coup du vos ancètres crevaient dans les mines, je ne trouve pas ça spécialement drole. Mais bon
    *********

    Euh à part 40 mecs au crane rasé se réclamant des Nucléos, je pense que une immense majorité de lyonnais a trouvé cette banderole abjecte et completement débile...

  • baygonsec le 25/04/2006 à 16h47
    Lugdus, pour être précis.

  • djay le 25/04/2006 à 16h56
    Deux questions:
    * Est il possible de recenser le nombre de supporters/sympathisants de chaque club en France ? Au risque de me planter lourdement, je soupconne encore l'OM, le psg, StE voire Lens d'etre devant. Ce n'est qu'une hypothese, mais qd bien meme Lyon ne serait "que" troisieme de ce classement (hypothese encore une fois), il me semblerait pas idiot de conclure a un decalage entre la qualite de cette equipe et sa popularite.
    Encore une fois, j'emets l'hypothese non verifiable que Lyon n'est pas le club prefere des francais. Or de part leur niveau de jeu, tout autre place que la premiere semble donc peu logique et l'on pourrait conclure a un certain desamour vis a vis de ce club. Ils sont les meilleurs, ils jouent bien, ils sont serieux, mais ils ne sont pas le clubs preferes. Il y a un decalage que l'article tente d'expliquer.
    Evidemment cette idee repose sur le fait que Lyon n'est pas le club qui compte le plus grand nombre de sympathisants en France. Hypothese qu'un certain nombre de sondages vient contredire.

    * Justement les sondages, je voulais poser la question, peut on citer deux clubs dans ces sondages ? Auquel cas quel est la representativite du resultats. Et finalement, y a t il eu un sondage quel est le club le plus deteste des Francais ? Je serais curieux d'en voir les resultats. A ma grande surprise, j'ai trouve sur un forums de supporters de l'OM (c'est mon secret cache, je frequente un forum de beaufs...) que le club que les membres detestaient le plus etait Lyon ! J'ai toujours pas compris ! Je veux dire en tant que Marseillais, n'est on pas suppose detester le PSG en 1, Bordeaux en 2, SaintE en 3, et Nice en 4 ? Apres vous pouvez intervertir l'ordre des 3 derniers, m'en fiche.

    J'espere avoir repondu a ceusses qui s'interroge sur la legitimite du postulat de base. Il me semble qu'il ne releve pas d'une elucubration personnelle de l'auteur, mais que si on part du principe que ses resultats devraient faire de l'OL le club numero 1 en terme d'affectif, il y a comme un decalage.

    * A part ca, pq TV5 ne diffuse pas la finale de la CdF ? Je suis aux USA et j'ai failli faire une syncope en voyant la grille des programmes de samedi.

  • Si le vin vil tord le 25/04/2006 à 17h20
    djay - mardi 25 avril 2006 - 16h56
    Deux questions:
    * Est il possible de recenser le nombre de supporters/sympathisants de chaque club en France ?
    * Justement les sondages, je voulais poser la question, peut on citer deux clubs dans ces sondages ? Auquel cas quel est la representativite du resultats. Et finalement, y a t il eu un sondage quel est le club le plus deteste des Francais ?
    _____________________________________
    * Oui c'est possible. Faut demander à Chirac de faire un référendum, c'est autrement plus important que leurs histoires de Président de la République ou encore de Constitution européenne.
    * Sur le sondage dont j'ai donné le lien, il est marqué : club donné spontanément. Donc un seul j'imagine.
    Il y a eu un sondage parmi 50 joueurs de L1 (niveau représentativité il y a mieux je pense) qui avait donné :
    ACA-OM-PSG pour les moins aimés.
    OM-PSG - (Lyon-SaintE-Bordeaux) pour les plus aimés.
    Pour les présidents, Aulas se trouvait aussi dans les deux catégories.
    J'ai retrouvé les résultats sur un forum quelque part dans les entrailles du net. Il suffit de taper sous Google "Le Sondage qui Fait du Bruit".

  • PGP le 25/04/2006 à 17h25
    loustic is back - mardi 25 avril 2006 - 16h16
    Babou : il serait temps de vous renouveler.
    Entre ça et le vous n'avez pas bonne mine, ainsi que les Verts pales, ou le 69 > 42 ca devient éculé
    Et le coup du vos ancètres crevaient dans les mines, je ne trouve pas ça spécialement drole. Mais bon


    Tout comme le fait d'accuser sans preuve... Ca s'apparente à de la rumeur... une arme très puissante mais très très vile...

    Comme tu le vois, chacun sa perception du respect;-)

  • Gabriel Fouquet le 25/04/2006 à 17h25
    Le seul instrument permettant d’évaluer le nombre de sympathisants d’un club place l’OL en tête.
    Mais cet instrument est réputé peu fiable.
    Donc l’OL a, "par hypothèse", moins de sympathisant que les autre, et est donc moins aimé qu’il le devrait.
    C’est d’un illogisme imparable.

  • Djézon Bouteille le 25/04/2006 à 17h47
    Il y a moyen de virer tous les posts sauf ceux de GabFouq? (et le mien, hein)
    Quant a lien, je trouve particulierment courageux a lui de s'attaquer a la doublette thibs-barbaque brillant representants de la "betise a front de taureau", celle que tu vois arriver dans ta gueule, et que tu ne peux pas t'empecher de regarder sans bouger, fascine.

  • ouais.super le 25/04/2006 à 17h53
    J'attaque pas Djézon, je défends, tel un Cris en état de grâce ! :-p

  • L'oeil était dans la tombe le 25/04/2006 à 18h01
    2 choses me tracassent dans ces 21 pages de réaction.

    D'abord, cher loustic is back, pour ta gouverne, Mr Pinault n'est pas président du Stade Rennais, il en est juste le généreux mécène (et d'ailleurs je l'ai rarement entendu intervenir sur le sujet dans les médias: faut dire que jusqu'à une période récente, il ne devait pas en être particulièrement fier).

    La seconde, je trouve que l'importance donnée aux sondages qui donnent Lyon comme le club préféré des Français est énorme. Heureusement qu'après 5 titres de champion de Frannce et 2 1/4 de finale de la Ligue des Champions, Lyon est le club préféré des Français. Quel autre club a réussi cela dans un passé récent (voire l'a réussi tout court)? La côte de popularité d'un club ne se mesure pas dans le présent AMHA mais dans le futur. C'est la patine du temps qui fait les légendes et souvenez-vous que Reims, Sainté et Marseille sont allés au moins en finale de coupe d'Europe, ce qui manque sans doute encore à l'OL. Tout le monde se rappelle que les Verts ont perdu la finale de 76 mais combien de personnes peuvent dire le nombre de titres conquis par Sainté dans les années 70?

La revue des Cahiers du football