Mauvaises fortunes : l’argent des actionnaires et le bonheur des clubs
Une Balle dans le pied – L’arrivée d’un milliardaire ou d’un fonds d’investissement est souvent perçue comme un moyen providentiel de survivre dans la jungle du football. Mais pour beaucoup de clubs français, la désillusion est de mise.
En 2010, aucun club professionnel français n’était sous contrôle d’un actionnaire étranger. Aujourd’hui, ils sont onze, dont cinq en Ligue 2. Certains ont même changé de pavillon, comme l’OGC Nice, dont le rachat à ses propriétaires sino-américains par le groupe Ineos, propriété de la première fortune britannique, Jim Ratcliffe, a été officialisé hier.
Avec le big bang des capitaux de club et le creusement des inégalités financières, l’arrivée d’un nabab ou d’un fonds d’investissement est alors perçue comme providentielle. Les dirigeants entrevoient une possibilité de vendre leurs parts à bon compte, les supporters espèrent le prince charmant qui va réveiller leur belle endormie et lui ouvrir les portes du royaume.
Pourtant, le conte de fées tourne parfois au marasme, voire au cauchemar – des institutions du football français comme le Racing Club de Lens et le FC Sochaux peuvent en témoigner. Quand un club n’est plus un bien commun ancré dans un territoire et une histoire, et que sa propriété est réduite à celle de son capital, il prend le risque de sa volatilisation. (…)