Liverpool-Borussia Dortmund : All you need is Klopp
Matchbox – Liverpool et le Borussia Dortmund ont livré une rencontre mémorable (4-3), décidée par la force mentale insufflée aux Reds par Jürgen Klopp, un entraîneur décidément pas comme les autres.
"Ce soir, c’était brillant, exceptionnel, merveilleux, émouvant, tout cela… Je ne l’oublierai jamais. C’est spécial." Jürgen Klopp aurait pu continuer encore longtemps son énumération d’adjectifs. Ce Liverpool-Dortmund restera comme l’un des matches marquants de cette saison 2015/2016, peut-être le plus beau jusqu’ici. Il y avait tout: une atmosphère unique, un contexte rendu particulier par la commémoration, avec un jour d’avance, du vingt-septième anniversaire de la tragédie d’Hillsborough, une intensité kloppienne et du talent, beaucoup de talent des deux côtés, des rebondissements à foison, une remontée folle qui nous ramène à cette mémorable nuit stambouliote de 2005… L’entraîneur allemand est trop modeste pour l’admettre, mais le fait que deux équipes qui portent son sceau nous offrent cette rencontre n’est certainement pas une coïncidence.
Rock around the Klopp
On a coutume, en ces pages, de se focaliser sur l’aspect tactique, passionnant de par les stratégies qu’il engage, les rapports de force qu’il provoque, les réflexions qu’il alimente. Mais pour une fois, on aurait presque envie de ne pas en dire un mot. Ce serait oublier un peu vite que si Liverpool s’est retrouvé dos au mur, c’est parce que ses lacunes correspondaient parfaitement au point fort majeur du BvB: en perdant des ballons dans l’entrejeu, en laissant trop d’espaces aux milieux allemands, les Reds ont été piqués à deux reprises sur des attaques rapides tranchantes. "Ce qu’on essayait de faire n’était pas trop mauvais, mais quand on perd le ballon au mauvais moment contre Dortmund, c’est très dur de défendre", soulignait Klopp après le match, lui qui connait la recette par cœur.
Une tactique kloppienne a condamné Liverpool, un mental kloppien a mené à sa résurrection. "À la mi-temps, l’entraîneur nous a dit qu’il fallait créer un moment dont on parlerait à nos petits-enfants, à nos enfants et offrir une soirée spéciale aux supporters", confiait Divock Origi. "Souvent, dans le foot, un tel match est fini, notait Jürgen Klopp. Mais pas ici (à Anfield), pas avec cette équipe de Liverpool." Il en avait déjà fait la démonstration ailleurs, à Dortmund, contre Malaga en Ligue des champions. Cet entraîneur, comme Diego Simeone, a quelque chose en plus. En l'observant haranguer inlassablement ses joueurs à 0-2, en écoutant ses déclarations d’après-match, en prêtant attention au ton, en observant son regard, on perçoit la source de l’exploit, les racines de la révolte. La passion inébranlable et une foi immuable en son équipe qui rendent l’espoir permanent et le renoncement inenvisageable. On comprend aisément pourquoi ses joueurs se transcendent. Nous aussi, assis devant notre ordinateur, on aurait presque envie d’enfiler short et crampons dans l’instant et de tout donner pour lui. On avait ressenti la même chose la veille en buvant les paroles d’El Cholo.
La vague rouge a fini par submerger un Borussia qui s’est, lui, effondré émotionnellement. "On a laissé le match s’inverser, regrettait Thomas Tuchel. La rencontre est devenue très émotionnelle, on en a perdu le contrôle. On aurait dû contrôler, se montrer, bouger pour mettre en place notre jeu de position. On a manqué un peu de confiance, on s’est trop focalisé sur la défense." Son Borussia était peut-être plus abouti tactiquement qu’un Liverpool encore en construction. Mais le magnétisme de Klopp et la ferveur d'Anfield ont compensé. Et quand un match s’emballe, quand les rebondissements s’enchaînent, la tactique devient secondaire. "Ce qui s’est passé contre la Juventus était plus mental et émotionnel", avait déjà remarqué Pep Guardiola après la qualification épique du Bayern, en février. Les fautifs peuvent se transformer en héros, comme Mamadou Sakho, impliqué sur les trois buts borussen mais auteur de l’égalisation à 3-3, avec une rage qui rappelle celle de France-Ukraine 2013. "Cela fait partie de ces moments dans la vie et dans le foot où il faut montrer du caractère. C’est ce que les gars ont fait, et c’était plutôt cool à regarder." Bel euphémisme.
Vu du forum
=>> lyes215 – 21h07
Sublime cet avant-match. Le chant par tout le stade, les écharpes... Frissons garantis.
=>> Nos meilleures Sané – 21h19
Tiens, c'est Golum qui entraine le Borussia?
=>> Moravcik dans les prés – 21h56
On ne peut pas les obliger à faire ce match toutes les semaines, toute l'année?
=>> McManaman – 22h24
C'est n'importe quoi ce match. On se moque du football. Vivement le prochain match avec Jardim ou Correa qu'on se régale enfin.
=>> Dino Dini – 22h42
Pas mal ce match.
=>> PCarnehan – 22h49
Si Laurent Blanc regarde ce match, il va être frappé d'apoplexie.
=>> George Worst – 22h50
Tu voulais dire d'aKloppexie ?
=>> Harold Ayew – 22h50
Si Michel regarde ce match, il doit croire que c'est du hockey sur glace.
=>> Dino Dini – 22h56
Assez bon match
=>> Moravcik dans les prés – 22h58
Il est con cet arbitre, à sa place je n'aurais jamais sifflé la fin.
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