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Le Real rétrécit le Barça

Notre correspondant à Barcelone a suivi le sommet de la Liga de l'intérieur. Le Barça, en classe éco au Clásico, doit-il déjà se réinventer... sans Ronaldinho ni Rijkaard?
Auteur : Antoine Faye le 26 Dec 2007

 

Il n'est même pas 17 heures. À plus de deux heures du coup d'envoi, les supporters catalans battent le pavé et convergent déjà vers le Camp Nou. Le Clásico ne s'attend pas, il s'anticipe: c'est le pèlerinage de tout supporter blaugrana digne de ce nom. La foule envahit les rues annexes au stade, les scooters et les voitures slaloment entre les passants pour s'approcher aussi près que possible du stade.

Les paradoxes de Barcelone
Barça-Madrid dégage un parfum unique. C'est le jour où l'adversaire prime sur l'enjeu et convertit Barcelone en centre du monde pour 90 minutes. Chaque année, les équipes sont plus fortes, les contentieux plus importants et l'attente toujours plus grande. Les supporters catalans espèrent de ce match qu’il soit le point d'inflexion de la saison. Partir en vacances sur un succès, aux conséquences surtout morales, relancerait l'équipe en vue de la deuxième partie de championnat.
Dans le stade, l'ambiance est à couper au couteau. Tout habitué du Camp Nou distinguera l’ambiance des grands soirs, l'envie d'en découdre, reconnaissable, mais aussi l’angoisse et la crispation. L’heure est grave à Can Barça. Déjà relégués à quatre points de leurs meilleurs ennemis, les Barcelonistes doivent gagner. Pour l'honneur, bien sûr, mais aussi parce qu'une défaite ouvrirait une brèche de sept points, juste avant les départs de Eto'o et Touré pour la Coupe d'Afrique des nations. Trop pour empêcher le 31e sacre du Real?

Difficile de savoir où en est le Barça. Très irréguliers à l'extérieur, les Catalans ont compensé leurs faux-pas par des victoires systématiques au Camp Nou, où ils restent invaincus en Liga depuis deux ans. Mais cette saison, aucune équipe digne de ce nom ne s'est encore mesurée aux hommes de Rijkaard sur leurs terres. Ni Lyon – encore faible à ce moment-là – ni Séville – alors en état de choc – n'ont permis au Barça de se jauger face à un adversaire de calibre européen.

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Rijkaard droit dans ses bottes
Le scénario est limpide : obligé de l'emporter, le Barça doit prendre le jeu à son compte et  créer les espaces sans lesquels les Catalans sont stériles. Si Bernd Schuster, l'entraîneur madrilène, est présenté par la presse comme le chantre du jeu offensif, il n’a fait que poursuivre le travail de son prédécesseur en perfectionnant l’équipe. C'est donc en toute logique que l'Allemand a livré au Camp Nou un Real à la mode Capello: fort derrière, rugueux au milieu et efficace devant. La défense à plat est soutenue par deux milieux défensifs mobiles, chargés de couper la transmission entre la paire Touré-Xavi et le dernier étage de l'attaque blaugrana. Diarra et la Bestia Baptista doivent apporter du muscle au milieu: Gutí reste donc sur le banc. Robben, dont le jeu est trop axé sur le un contre un, est également écarté au profit – comme toujours – de Sneijder, qui prend moins de risques balle au pied. Le danger pour le Barça viendra des contres, s'appuyant sur la vélocité de jeu et de course de joueurs comme Robinho.

Du côté catalan, Frank Rijkaard a pris le parti d'aligner Deco et Ronaldinho d'entrée. Personne n'en doutait, à vrai dire. Mais le comportement de l’entraîneur batave qui, toute la semaine, a cherché à brouiller les pistes, a déplu aux socios qui jugent indigne d'avancer masqué... surtout que les convictions du Hollandais sont invariables. L'appel de l'histoire, contre la forme du moment. Droit dans ses bottes, le coach effectue un choix à double tranchant. Cette génération doit prouver qu’elle peut encore être compétitive... ou sombrer.


Ronaldinho rate le tournant
Les deux équipes entrent dans le colisée blaugrana, couvert pendant deux minutes d’un tifo à la hauteur de l'évènement. El Cant del Barça est scandé par 98.000 poitrines. Réception à couper le souffle. Annonce des compositions. Celle du Real est inaudible, ensevelie sous les cris des supporters. Les oreilles crépitent, faute de pouvoir ingurgiter les décibels qui tombent des gradins.
Les joueurs, sur le terrain, tentent de faire abstraction du spectacle des tribunes. En vain... Dans ses cinquante ans d'histoire, l'antre du Barça a été le théâtre de trop d'affiches pour ignorer l'influence de ses accueils. Cette ambiance inouïe – mélange de jubilation, d'envie d'en découdre, ajoutées à l'expression de l'identité d'un public – rappelle chaque année aux Madrilènes qu'on ne foule pas la gespa du Camp Nou sans en ressortir changé. Demandez à Figo.

Le match ne réserve pas de surprise. Le Real gêne considérablement le Barça. Pire, les hommes de Schuster font circuler le ballon plus vite et jouent avec des idées plus claires, selon un schéma parfaitement maîtrisé. À chaque action madrilène, les craintes du socio barcelonais se montrent  proportionnelles à la rivalité existant avec la Casa Blanca. Et à la demi-heure de jeu, Iniesta fait passer par deux fois le frisson dans la défense merengue, mais Casillas s'interpose et empêche Ronaldinho de changer le cours de sa vie en blaugrana. Comme un symbole, mais aussi le tournant du match, voire de la saison.


marca_clasico.jpgEto'o se sacrifie
Les Madrilènes répondent dans les secondes qui suivent. Le une-deux entre Baptista et Van Nistelrooy perce la défense catalane. Baptista décroise une frappe du droit qui trouve la lucarne de Valdès. Stupeur et résignation. C'est au moment où les locaux se montraient les plus tranchants que les Merengues les poignardent. Un peu cruel, peut-être, mais le Real joue un ton au dessus. Quatre passes, une frappe, un but. 
Sous l'emprise du Real, le match sombre dans la léthargie. Le Barça tente avec plus de cœur que de talent. Ronaldinho, vibrant portrait de son impuissance, n'y arrive pas... et réclame des fautes en vain. Eto'o, encore diminué, passe sa soirée à presser la défense, enchaînant les courses derrière le ballon. Son immense volonté et son sens du sacrifice n'ont pas suffi à perturber Pepe qui, en 90 minutes, est passé du stade d'inconnu acheté 30 millions d'euros à celui de défenseur indispensable. Le Clásico peut changer un destin.

La deuxième mi-temps n'apporte rien de plus. Le Real tient le match par le bon bout et le Barça manque de répondant. Qui pour inverser la tendance? Voilà deux ans, Iniesta, Larsson et Messi répondaient présents. Le Barça manque de banc. L'équipe de Rijkaard tombe en déliquescence et semble incapable de contourner son adversaire. Le public pousse sans trop y croire. À chaque occasion, une petite lueur qui disparaît aussi vite qu'elle est apparue, laissant l'impression de s'être emballé pour rien. Ce Real paraît invulnérable. À moins que ce Barça soit inoffensif.
Les supporters finissent par perdre leur patience, et leurs illusions. Ronaldinho essuie des sifflets après un énième dribble manqué... Idem pour Rijkaard au moment de remplacer Xavi par Bojan. L'entrée du jeune prodige de la Masia est trop tardive au goût des socios. Par la force des choses, Ronaldinho finit son premier match depuis longtemps, surtout pour éviter un divorce définitif entre le public et l'idole déchue.


Cette saison, le Barça mesure l'ampleur du mal que les départs précoces de Cesc et Piqué ont causé. C'est en Giovani et Bojan que les Blaugranas doivent chercher leur salut. Aux yeux de beaucoup, ils sont trop tendres pour un Clásico. Si le Mexicain connaît une progression lente, nul ne peut douter en revanche que Bojan est un joueur déjà bluffant. Volontaire, technique, et qui compense les trente kilos de muscles qui lui manquent par un aplomb déconcertant pour un joueur de moins de dix-huit ans.
Le Real repart donc avec un titre de champion d’automne, qui a déjà un goût de champion d’Espagne. Pour le Barça, terminer la saison dans les trois premières places est fondamental, mais il est manifeste que l'ossature championne d'Europe a fait son temps… et que les retouches qui y ont été apportées en début de saison ne suffisent pas. Il faudra donc un nouveau projet. Exit Rijkaard, sans doute, et exit Ronaldinho, dont le club tentera de monnayer autant que possible la sortie. À vingt-et-une journées de la fin, le Barça semble déjà devoir préparer la saison prochaine.

Réactions

  • rom's le 27/12/2007 à 13h46
    Bof... Un duo qui a brillé en Premier League... Il a quand même fallu attendre après Sheringham et Solskjaer pour que Man U remporte la LdC. En revanche, le quator au milieu de terrain était franchement jouissif.

  • leo le 27/12/2007 à 16h53
    Au vu du grand format, le 1-1 voire une victoire des catalans n'aurait pas été illogique.

    Les occasions de but les plus dangereuses étaient à mettre au crédit des blaugrana et même si le Real a fait preuve d'une discipline et d'une maîtrise des événements assez belle à voir, leur victoire m'a semblé heureuse.
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    Au vu du match entier, y'a pas photo (et le Real a plus d'occasions que le Barça, pas compris qu'elles ne soient pas montrées dans le résumé de Canal, le 2-0 semblait touours plus proche que l'égalisation du Barça, au fait, pénalty ou pas de Marquez sur Robinho ?).
    Le Real a joué le match qu'il a voulu et le Barça n'a jamais semblé en mesure de renverser la vapeur.

  • richard le 28/12/2007 à 11h32
    rom's> Même si la finale s'est jouée après la rentrée de Teddy et Solskjaer la campagne européenne 99 du duo Yorke-Cole a été franchement exceptionnelle (avec Roy Keane, ce sont notamment les meilleurs joueurs du match retour à Turin, en demies).

    Et ce qui me plaisait beaucoup chez eux c'est que la qualité de leur duo était bien supérieure à la simple addition de leurs deux talents respectifs. Ce n'était pas des stars ultimes, juste des joueurs d'un bon niveau européen mais leur entente sur le terrain leur donnait un vrai plus.

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