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Le bout du monde

L'équipe de France continue de nous entraîner à regarder ses matches à des heures indues, en vue de la Coupe du monde. Le diagnostic intégral d'un Australie-France matinal et pluvieux, mais plutôt chaud.
Auteur : Pierre Martini le 11 Nov 2001

 

L'instinct norvégien
A chaque match amical, l'équipe de France est en répétition, dans la longue préparation de son Mondial, déchargée de contingences aussi angoissantes que les ultimes matches des éliminatoires et les barrages qui s'ensuivent. Le problème est que ses adversaires ont parfois ce genre de soucis — à l'image d'une Australie qui jouera sa qualification sur un aller-retour couperet. Et d'autre part, ils disputent toujours contre les Bleus une sorte de finale de Coupe du Monde. Cela se voit sur les visages au moment de l'entrée sur la pelouse, et se sentira surtout dans l'engagement.
La sélection australienne n'avait pas adopté de stratégie autre que celle de la plupart des équipes dépourvues ou presque d'individualités et de qualité technique contre des équipes qui les surclassent: on agresse, de préférence les créateurs ("l'instinct norvégien"). On n'en finit pas de stigmatiser l'arbitrage laxiste des matches amicaux, comme s'il existait des tacles assassins, mais amicaux quand même.
Bien organisés en défense, parés pour contrer, mais dépourvus d'imagination et surtout excessivement brutaux, les Australiens montré une médiocrité globale qui contraste avec le talent pur de Kewell et le danger porté par un prédateur comme Viduka.

En ordre de bataille
Histoire de prouver que ce match n'était pas pour amuser la galerie, Roger Lemerre a aligné son dispositif-type avec le maximum de titulaires, compte tenu des absences. Un dispositif en 4-2-3-1 que le sélectionneur a progressivement imposé depuis l'Euro. La composition de départ apparaît alors comme un exercice de pure logique. Candela est le numéro deux officiel de Lizarazu sur le flanc gauche de la défense, Karembeu le numéro trois à droite derrière Thuram et Sagnol, mais la charnière est très classique. Makelele supplée Petit aux côtés de Vieira, derrière Zidane. Dugarry à gauche et Pires à droite ont occupé dans ce schéma le rôle d'"ailiers", capables de prendre l'axe et de permuter pour trouver Trezeguet en pointe.
La liste des 23 a d'ailleurs de fortes chances de recouper très largement celle des 20 pour Melbourne, auxquels s'ajouteront Petit, Henry, Lizarazu et vraisemblablement Sagnol. Les doutes subsistent pour Christanval, Carrière et le troisième gardien… Et pour Djorkaeff.

La synthèse narrative
Un peu anesthésié par les effets d'un décalage horaire affectant les deux équipes, disputé sous une pluie battante, le match aura donc été plus âpre que brillant. La totale domination française n'aura pas produit beaucoup d'occasions, les plus belles revenant en première mi-temps aux verts, dont ils tirèrent le meilleur parti avec le but de Moore à la 44e minute, après une première belle opportunité pour Emerton à la 38e, et juste avant une volée heureusement dévissée par Kewell devant Barthez.
La reprise offrit très vite une de ces actions par lesquelles les Bleus montrent qu'ils restent des maîtres à jouer. Un échange de passes temporisées à la perfection entre Pres et Dugarry offre à Trezeguet son 17e but en sélection. Il fallait un tel enchaînement pour percer la défense australienne, car ensuite, on se contentera de nombreuses tentatives lointaines. Il faut dire que l'atmosphère, qui s'était dégradée avec des impacts de plus en plus vicieux, fut définitivement compromise au moment de la blessure de Dugarry. La rencontre n'allait plus changer de genre, ni finir sur un meilleur jour pour l'une ou l'autre des équipes, même si sur la fin, quelques chaleurs passaient à plusieurs reprises dans la surface française.

Des gars dans le match
Comme Barthez et Desailly, Lebœuf a fait un match presque sans histoire. On l'a vu s'adresser fréquemment à ses partenaires de la défense et hériter du brassard en fin de match. Exactement ce qu'il fallait à un joueur éternellement en sursis. Candela a été sérieux et plus sobre qu'à l'habitud. Karembeu jouait devant ses proches. Loin de Melbourne, ses détracteurs retiendront son centre complètement raté plutôt que l'ensemble de sa prestation, plutôt à son avantage.
La configuration tactique empêche d'évaluer la prestation des hommes d'un entrejeu déserté par les verts. Si Vieira a été assez banal et Makelele pas totalement convaincant, c'est que leur rôle a été réduit à la portion congrue.
Depuis le France-Danemark de Nantes, les performances de Zidane laissent un sentiment mitigé. Il continue d'alimenter les télévisions en ralentis somptueux, mais son influence sur le jeu est nettement moins évidente. Comme son ex-compère de Bordeaux, il s'est parfois amusé avec des vis-à-vis très nettement moins gâtés que lui par les Dieux du football, sans faire de réelles différences. Mais on retrouvera le Zidane intégral le moment venu.
Carrière a eu un impact plus perceptible, sur un temps de jeu plus réduit. Le Lyonnais est un accélérateur de mouvement, et sa vision du jeu est exceptionnelle. Les journalistes le présentent plus comme une solution de dernière extrémité pour remplacer au poste de meneur un Zidane blessé que comme un postulant à une fonction de milieu défensif qui en ferait en concurrent direct de Makelele, et une alternative à Petit. Cela viendra peut-être naturellement.
Pires confirme tout le bien que tout le monde n'arrête pas de dire de lui. Non seulement c'est le gendre idéal, mais en plus, il devient un des meilleurs joueurs du monde. Dugarry finira par éteindre le souffle de ses détracteurs et siffleurs à force de performances de haut niveau. Il a bien animé un côté gauche du côté duquel les Bleus ont nettement penché et a combiné au centimètre et au dixième de seconde près, en pleine surface, sur le but français. Le problème reste que son jeu le rend trop vulnérable aux agressions et l'expose presque inévitablement aux attentats comme celui de Muscat. Il faudrait le cryogéniser pour le faire jouer dans le futur, quand les joueurs de classe seront protégés par l'arbitrage.
Les contrôles de Trezeguet rappellent parfois ceux de Basile Boli, mais les ballons continuent d'aller au fond, et l'activité du Turinois a été précieuse dans ce combat. Les entrées de Wiltord et Anelka ont été placées sous le sceau de la bonne volonté, assez significative chez le Parisien. Boghossian a passé dix minutes sur la pelouse qui valent surtout pour le symbole. Son retour vient troubler les pronostics pour la sélection de juin 2002…

Observations
L'arbitrage à la maison, quand l'arbitre est de la maison, c'est vraiment redoutable.
Le Muscat a de la semelle cette année.
C'était Greenwar plutôt que Greenpeace.
Il peut y avoir un Arménien en équipe de France, à condition que ce soit Boghossian.

Conclusion de synthèse
Evénement à polémiques et péripéties, cet Australie-France s'est révélé plus banal sur le terrain, et pas assez plaisant pour le réhabiliter. Mais Lemerre n'a pas perdu son temps. Il a réuni un groupe assez proche de celui qu'il emmènera en Corée pour un périple difficile, mais qui ressoude les liens. Il a travaillé les automatismes de son système de jeu préférentiel et réaffirmé son autorité.
Même si les Tricolores n'ont pas démontré une très grande maîtrise (tous ont semblé légèrement en dessous de leur niveau), on aurait de la peine à tirer de ce match nul le moindre signe alarmant pour eux.

Réactions

  • alainroche le 12/11/2001 à 14h06
    Moi il me manque les numéros de Mickey Parade de l'année 1998-1999.

  • René Leys le 12/11/2001 à 14h42
    Moi aussi alainroche, mais je crois savoir où tu peux les trouver (rue de la Roquette à Bastille).

    J'ai vendu ma collec des années 50-60-70 lors d'une brocante contre une bouchée de pain il y a plus de 20 ans. Et tous mes oui oui de la bibliothèque rose aussi, juste pour macher quelques chewing-gum de plus. Quand je vous dis que je suis une triple buse... ;-)

  • El mallorquin le 12/11/2001 à 16h07
    Ouais, le Bhoy, tu vois comme c'est dangereux de lire les Inrocks : même six ans, après ça fait encore effet ! C'est une drogue dure : Il faudrait une législation bien plus répressive pour interdire ce genre de produits.

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