L'affaire DSK dans la langue du foot
Le jargon sportif contamine les médias, alors poussons la logique jusqu'au bout en racontant le scandale avec les mots du foot.
Auteur : Jérôme Latta
le 23 Mai 2011
Traduite dans le langage des joueurs, des entraîneurs et des journalistes sportifs, à quoi ressemble l'affaire DSK? Reconstitution chronologique.
Jouer le match dans sa tête
"23% d'intentions de vote au premier tour, j'y pense en me rasant, j'y pense aussi en me savonnant."
Montrer de l'envie
"Quand DSK sortir de la douche, DSK toujours comme ça."
Céder aux sirènes de l'étranger
"Alors comme ça, vous êtes guinéenne ?"
Manquer l'immanquable
"Tiens, et si je foutais en l'air un destin tout tracé en faisant quelque chose d'insensé ?"
Faire le mauvais choix
"Ce serait bien le diable si le patron du FMI ne pouvait pas culbuter une rescapée de ses politiques économiques en Afrique."
Le contact un peu viril
"Allons, vous voyez bien que vous ne pouvez pas me résister."
* * *
Le rouge direct
"OK, je quitte le terrain."
Dévorer les espaces
"Chauffeur, vous pouvez rouler un peu plus vite ?"
La faute bête
"Merde, qu'est-ce que j'ai foutu de mon téléphone ?"
Penser au match d'après
"Bon, direction Berlin. Merkel, ça devrait me calmer un peu."
Tomber dans le piège du hors-jeu
"Please leave your seat and follow us out of the plane, Mr Strauss-Kahn."
Multiplier les appels
"Allo, Anne? Non, c'est pas ce que tu crois, je peux tout expliquer. Trouve-moi d'abord un avocat. Un cher."
* * *
Le renard des surfaces
"L'inspecteur Fox, de la police scientifique, a passé la scène du délit au peigne fin."
Mouiller le maillot
"L'analyse ADN des vêtements de la victime est en cours."
Opter pour le synthétique
"Des prélèvements ont également été effectués sur la moquette."
Les débordements de supporters
"Il n'y a pas mort d'homme." "Qu'il y ait eu une imprudence (...), je sais pas comment dire, un troussage... un troussage de domestique"
Perdre son statut de titulaire
"Les traits tirés, le regard dans le vide, DSK prend place sur le banc."
Être dans le collimateur des arbitres
"On vous connaît, vous autres Européens lubriques sans accord d'extradition vers les États-Unis. Liberté conditionnelle refusée."
Prendre une leçon de réalisme
"Bienvenue à Rikers Island !"
Lancer le nouveau maillot de l'équipe de France
"C'est complètement raté, ces rayures horizontales."
Garder sa cage inviolée
"Salut, moi c'est Big G et ça c'est notre douche".
* * *
Courir après le score "Combien de chefs d'inculpation ? Sept ?!"
Renoncer au titre
"C’est avec une infinie tristesse que je me vois obligé aujourd’hui de proposer au conseil d’administration ma démission de mon poste de directeur général du FMI".
Le coaching gagnant
"On va faire rentrer ma femme et ma fille."
Payer son erreur cash
"La caution est donc fixée à un million de dollars comptant et cinq millions de garantie."
Finaliser son transfert
"Est-ce que je peux récupérer mes lacets, maintenant ?"
* * *
Jouer en bloc
"La copropriété refuse à l'unanimité la présence de ce monsieur dans l'immeuble."
Profiter du moindre espace
"Bon sang, il y a vraiment des gens qui arrivent à vivre dans moins de 200 mètres carrés ?
Revenir dans le club de son cœur
"Anne, tu peux me passer mon peignoir s'il te plaît ?"
Le marquage individuel
"Mais non ce n'est pas une arme, c'est une érection. Serrez-moi d'un peu moins près, aussi!"
Le tacle par derrière
"Il me semble évident que si DSK, dans l'hypothèse où il serait condamné, demandait à venir en France, le gouvernement français appuierait sa demande."
Manger la feuille
"J'étais à combien déjà dans les sondages, la semaine dernière ?"
Le match dans le match
"Martine Aubry et François Hollande désormais favoris pour l'investiture du PS."
Le spectre de la relégation
"Dominique Strauss-Kahn risque jusqu'à vingt ans de prison."
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Petit commerce
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