La Ligue 1 sombre dans la fatalité
Une Balle dans le pied – Le football français semble avoir entériné son nouvel ordre national: deux "locomotives" pour tirer des chariots qui resteront fatalement derrière elle... "L'élitisme" économique a donc vaincu?
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(...) Dans les interviewes qu'il a accordées cet été à L'Équipe et au Monde, Frédéric Thiriez a donné le ton. "Le championnat a besoin de locomotives. Dans un TGV, tous les wagons vont à la même vitesse. Même si certains peuvent être jaloux, tous les clubs bénéficient de cet effet d'entraînement." Avec mauvais esprit, on signalera au président de la Ligue que la locomotive arrive immanquablement avant les wagons, et avec mauvais goût qu'à Saint-Jacques de Compostelle, les victimes étaient dans ceux-ci.
FERMER LA LIGUE
Mais tel est bien le New Deal du football français. Un deal qui ne redistribue plus. Thiriez livre le programme. "On se dirige vers un Big Four à l'anglaise" (qui sont les deux qui font quatre?). Et pour mieux s'y diriger, une recette: "Ne faudrait-il pas revoir la répartition des droits télé, et mieux récompenser les clubs engagés dans les compétitions européennes comme l'Europa League et la Champions League?" Traduction: donner une (encore) plus grosse part du gâteau aux cadors, afin de mieux assurer leurs qualifications européennes et donc leur grosse part de gâteau. Un cercle vertueux, dira-t-on, pour les élus. Qu'il faut mieux fermer, par précaution: "Ne faudrait-il pas revenir à un championnat à dix-huit clubs? (...) ne faudrait-il pas limiter chaque saison le nombre de descentes et de montées d'une ligue à l'autre, qui crée trop d'incertitudes financières? Il y en a trois, il en faudrait deux." Réduire l'aléa sportif, augmenter les certitudes financières, promouvoir une bonne idée (réduire le championnat à dix-huit clubs) non pour alléger les calendriers mais pour assurer le confort d'une élite.
(...)
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