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J'ai fait un rêve

Fabrice Fiorèse proteste de sa (très relative) innocence dans une interview révélatrice de la gruge ordinaire et des justifications qui l'accompagnent. Mais à ce jeu, le spectateur n'est finalement pas le moins hypocrite…
Auteur : Boutros Boutros-Boutros le 16 Jan 2003

 


"Oui, j'ai triché et je le regrette. J'ai manqué de respect à mon adversaire et à l'esprit sportif, et je présente mes excuses. J'accepterai la sanction, et souhaite simplement que tous les mauvais gestes soient sanctionnés avec sévérité et équité". Voilà ce que ce matin on a cru lire dans le France Foot de ce mardi. Et puis juste après, le réveil a sonné. On nous l'a bien expliqué, le PSG n'est pas un club mais une "marque", où les joueurs sont des "actifs". Rien n'est gratuit dans l'intervention de Fiorèse, deux jours avant son passage devant la Commission d'éthique, ce gros mot désuet qu'on doit désormais chercher dans le dictionnaire. L'interview n'a rien d'une confession, où le joueur se livrerait spontanément, de manière entière, sincère et simple: l'intervention a été programmée, étudiée, elle répond ostensiblement à un timing et à un objectif précis, consistant pour le PSG à voir l'un de ses employés éloigné des terrains le moins longtemps possible. C'est, purement, de la communication. Or donc Fabrice Fiorèse s'est exprimé dans la presse à sa manière. Je minimise, et je balance. On apprend avec soulagement qu'il "n'est pas un tricheur", que d'autres l'ont fait avant lui, qu'il ne veut pas "payer pour tout le monde". Il se trouve qu'on n'est jamais le seul à avoir arnaqué un match en marquant de la main, blessé un adversaire ou insulté un arbitre. On n'est jamais le seul, non plus, à se garer sur une place handicapé, à gagner indûment des rangs dans une file d'attente au mépris de ses contemporains, à fuir l'accident d'auto qu'on vient de provoquer. On n'est jamais le seul, effectivement, à rendre le monde infiniment moins beau qu'il ne pourrait l'être, par sa goujaterie, sa cupidité, sa violence ou sa couardise. Et alors? En quoi cela exonère-t-il de sa responsabilité pleine et entière? "Je ne suis pas un meurtrier", dit Fiorèse, et c'est vrai. La prochaine fois, peut-être révèlera-t-il qu'il n'a pas massacré les Indiens, qu'il n'a tout de même pas inventé le goulag ou, qu'ô grand jamais, il ne dirait un mot plus haut que l'autre à son cocker spaniel qu'il aime tant. Enfin, Fiorèse, cette victime, termine en dénonçant un autre joueur, en l'occurrence Rigobert Song, et deux fautes récentes commises par celui-ci. Il n'est pas question de prétendre que ces fautes ne sont pas effectivement choquantes et répréhensibles, mais le fait que Fiorèse, comme pour s'exonérer de ses propres turpitudes, n'hésite pas à charger nommément un autre joueur, donne une idée assez précise de ce que pourrait être le niveau zéro d'élégance et de capacité à assumer sa responsabilité. Finalement, il faut reconnaître à Fabrice Fiorèse le mérite d'une grande cohérence, ses explications se révélant aussi déplaisantes que la chute initiale qui les a motivées. Cependant, même si l'attaquant parisien n'était pas fondé à s'en prévaloir, il ne serait pas juste de se focaliser sur son cas unique. Or il se trouve que l'inflation de mauvais gestes ou de pratiques condamnables dans le football français semble comme inversement proportionnelle à la qualité des résultats, ce qui aboutit à les rendre finalement encore plus dérisoires. Gallardo fut agressé dans les couloirs d'un OM à la dérive; l'entraîneur parisien qui prend à partie les arbitres, expliquant la main sur le cœur que c'est juste parce qu'il est un "passionné", est celui d'un PSG qui n'est plus que l'ombre de celui des Valdo, Weah ou Ginola... Et ce tourmenté PSG-Bordeaux n'opposait jamais que le 10e au 11e d'un championnat assez moyen. Au contraire, il semble bien que dans les football espagnol ou italien, dont on stigmatisait jadis les trucages et le vice, le respect des règles a plutôt progressé. En finale de l'Euro 2000, l'EdF aurait-elle pu revenir face à une squadra à l'ancienne façon Claudio Gentile? Il n'est donc aucunement démontré, contrairement à ce qu'on entend ici ou là en France, que l'enjeu expliquerait toutes les turpitudes, sans lesquelles il serait prétendument illusoire de remporter des victoires ou des titres. D'où vient-il qu'ici la "pression " et la "primauté du résultat" justifieraient la médiocrité, quand ailleurs elles subliment régulièrement les talents et les exploits? Se demande-t-on, enfin, ce qu'un supporter, épris de beau jeu et attaché aux valeurs sportives, peut bien faire dans cette galère? Il se trouve justement qu'un supporter, ou, plus largement un téléspectateur de sport, est vu aujourd'hui par beaucoup de dirigeants avant tout comme un consommateur, qui achète sa place au stade, le produit dérivé du club, la marchandise commercialisée par le sponsor ou promue grâce à l'image d'un sportif. A ce titre, n'est-il pas en mesure de manifester quelque exigence vis-à-vis du spectacle qu'on lui sert ou du respect d'une certaine éthique? Décide-t-il, ponctuellement, de remiser la panoplie de l'aficionado, pour se désolidariser d'un Fiorèse ou d'un Vladan Lukic qui se désarticule dans la surface? Choisit-il de zapper à la mi-temps d'un OM-Monaco en ne voyant pas Gallardo revenir des vestiaires? Boycotte-t-il les montres Festina, las d'un spectacle cycliste frelaté et malsain? Avec les pouvoirs publics, une partie de la presse, et avec les arbitres, qui se montrent régulièrement capables à la fois de compétence, de capacité d'autocritique et de réserve face aux provocations et pressions multiples, les spectateurs que nous sommes tiennent-ils à un sport qui soit encore soucieux d'équité et d'intégrité? Comment pourraient-ils s'organiser pour le défendre? La popularité d'un Richard Virenque, personnage sans doute sympathique et parfois excessivement stigmatisé, mais qui fut néanmoins le leader d'une formation où un dopage institutionnel était soigneusement planifié dans des carnets soigneusement tenus, laisse planer quelque doute à ce sujet, dans un pays qui manquait pourtant peu d'occasions, avant la chute du mur, de fustiger le sport d'état et la largeur d'épaules des naïades est-allemandes.

Réactions

  • NoNo93 le 17/01/2003 à 11h22
    En plus lui c'était un habitué, c'est contre le Cameroun je crois en 90 où il empéche un but de la main et se fait exclure aussi...
    Maradonna a été sans conteste l'un des tous meilleurs joueurs du siécle, mais quand on parle tricherie ou moral, on fairait mieux de le laisser tranquille dans son coin...

  • leo le 17/01/2003 à 11h36
    Dire que celui qui exagère est plus fautif que l'agresseur, je trouve que c'est, toutes proportiopns gardées, un peu la même chose que défendre ceux qui harcèlent les filles qui portent plainte après avoir subi une tournante.

  • tikko le 17/01/2003 à 11h38
    Leo, on ne parle que de football là :o)
    Ou alors le football est le reflet de la société... ptêt

  • Agora le 17/01/2003 à 11h40
    Là, je ne peux pas être d'accord.

    L'exagération est une tricherie au même titre que les autres. L'exagération, par la définition du mot même, prouve bien qu'il y a eu mensonge sur la marchandise. Désolé, si mon poissonnier me vend du poisson en me disant qu'il est du jour alors qu'il est de la veille, son poisson est sans doute encore bon, mais il me ment. De la même façon que celui qui se tient la figure après avoir reçu un coup sur l'épaule est un menteur et un tricheur. Car il essaye de tromper l'arbitre sur la nature de la faute. Mais je ne dis pas que l'autre joueur n'a pas à être exclu.

    Pour les mains, je précise ce que j'ai dit car j'ai l'impression que cela a été mal compris : celui qui fait une main volontaire et qui part en levant les bras comme si il avait marqué le but normalement, il mérite l'exclusion pour tricherie. Celui qui marque le but de la main et qui avoue (voire dénonce) son geste ne mérite pas le carton rouge car il ne cherche pas à tricher. Ce n'est pas difficile à évaluer quand même! Pour les interceptions du ballon dans le jeu de la main, le carton doit être rouge ou jaune en fonction de l'impact sur le jeu. Si Leboeuf intercepte une ouverture comme contre Bastia, c'est Rouge direct sans discuter normalement. Par contre si Dugarry (je me souviens d'un match où c'était arrivé il y a quelques années) intercepte un ballon au milieu de terrain, le rouge est sévère. Encore une fois, car il me semble que ce peut être un réflexe (ce que n'a aucune chance d'être le tacle par derrière ou le coup de boule, soyons clair ;))... D'autant plus si le gars a joué au volley ou au hand pendant la mise à vert qui a précédé le match ,)

  • leo le 17/01/2003 à 11h42
    Evidemment, c'est juste pour dire que le fautif est celui qui agresse pas celui qui porte plainte. Et le fait de tomber et de se rouler par terre est un peu la forme qu'ont les joueurs de "porter plainte" et de faire comprendre à l'arbitre que quelque chose s'est passé. C'est vrai que c'est ridicule, mais tant qu'on ne joueura qu'avec un arbitre et deux porte-drapeaux, ça ne changera pas.

    Sur "l'affaire" Blanc, je rappelle que Blanc frappe Bilic au visage, pas assez fort pour le faire pleurer, surement, mais bien assez pour mériter son carton rouge.

  • NoNo93 le 17/01/2003 à 11h46
    Oui mais si c'est condamnable aussi mentir est quand meme moins grave que agresser physiquement...
    Quand aux mains à part quand on te tire dessus y'a aucune chance que ce soit pas volontaire surtout à ce niveau on maitrise son corps quand meme!!!
    C'est vrai d'ailleurs que depuis un moment j'ai l'impression que les mains volontaires sont moins sanctionnées qu'avant...

  • NoNo93 le 17/01/2003 à 11h48
    Tout à fait d'accord avec Leo, j'ai toujours trouvé que la défense de Blanc avait été disproportionnée sur cette histoire, c'était surtout une marque de chauvinisme exacerbé (et donc malvenue) parcequ'il fait faute et c'était mérité même si l'autre en rajoute!!!

  • El mallorquin le 17/01/2003 à 11h50
    S'il fait faute, c'est parce que Bilic le provoque. Carton rouge pour les deux, voilà une sanction qui aurait été juste...

  • Fair Play le 17/01/2003 à 11h51
    Yesyes Nono !
    D'accord avec Agora, 2xNo93 et 2xCoin...
    Pour revenir au cas Fiorese/PSG, je dirais qu'au vu de la réaction du PSG (appel), il ne faut pas s'étonner de l'antipathie et des sarcasmes qu'attire ce club. Rien n'est fait pour redorer son image.
    Il eut été si "rédempteur" d'accepter la sanction, tout en veillant à ce qu'elle s'applique dorénavant systématiquement à tout contrevenant. Mais, cela ne doit pas entrer dans la ligne de conduite de ce club...

  • Fair Play le 17/01/2003 à 11h54
    No, no, Nono, je ne suis plus d'accord concernant Blanc.

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