Ligue 1 / Journée 23 : la Gazette
Le classement en relief • Les gestes • L\'équipe-type mystère • Bâches sacrées • Décryptage: la charnière des Girondins • Les stats futiles • Lille: l\'exploit derrière la défaite • Sosies Osbourne • Le coin fraîcheur • Le classement alternatif • Le championnat à l\'envers • La bonne enseigne
Le Classement en relief
Retrouvez tous les Classements en relief (Ligue 2, Premier League, Bundesliga, Liga, Serie A et même le classement de ta mère), ainsi que le générateur de classements.
Les résultats de la journée
Montpellier Hérault SC 3 - 0 AC Ajaccio
Valenciennes FC 1 - 0 AS Nancy Lorraine
Stade Rennais FC 1 - 0 FC Sochaux Montbéliard
Dijon FCO 1 - 1 Stade Brestois 29
AJ Auxerre 0 - 0 FC Lorient
OGC Nice 0 - 0 Paris Saint-Germain
Lille OSC 4 - 5 Girondins de Bordeaux
Olympique Lyonnais 1 - 2 SM Caen
Toulouse FC 0 - 1 AS Saint-Etienne
Match reporté
Evian Thonon-Rémi-Gaillard - Olympique de Marseille
Mieux que le SMS de Sarkozy, les SMS du PSG version Qatar : "Tu viens, puis on annule tout."
L'enchaînement contrôle de l'intérieur, volée dans la foulée de Debuchy, pour la réduction du score lilloise et la mise en place du scénario d’un match épique.
La même, mais dans l'axe à vingt-deux mètres, de Livio Nabab, pour un tir caressé qui lobe Lloris à la perfection et lui permet d’ouvrir son compteur de buts en L1.
L'aimantage de tous les ballons auxerrois par le jeune gardien remplaçant Benjamin Lecomte après l’expulsion de Fabien Audard.
La passe décisive d’Olivier Giroud, frappe sèche entre deux défenseurs qui envoie Rémy Cabella dans la profondeur.
Les trajectoires parfaites du coup franc de Grougi, de la course de Gentiletti et de sa reprise de la tête, qui annulent tous les autres joueurs et laissent le buteur seul avec la cage.
Chuck Norris aime le jeu du TFC..
Les antigestes de la journée
L'anticipation façon précog (dont un peu trop anticipée) de Mickaël Landreau, qui permet à Nicolas Maurice-Belay de l'effacer sans même dribbler.
Le marquage individuel prolongé d’Aurélien Montaroup, les mains agrippées au maillot d’Alexandre Lacazette jusqu’à l'entrée dans la surface de réparation, ou comment passer d’un coup franc dangereux à un penalty pour n'avoir rien voulu lâcher.
Le magnifique drop de Machado alors qu’il est seul à l’entrée de la surface avec le temps d’ajuster sa frappe: oui, Toulouse est une ville de rugby.
Les deux glissades de l’incorrigible Michael Ciani, offrant autant de buts aux Lillois mais ne coûtant exceptionnellement aucun point à son équipe.
Devineras-tu comment ce onze a été composé?
Bâches sacrées
Il y a quelques années, la Ligue s'était scandalisée de l'annulation des matches en raison des aléas climatiques hivernaux, mettant la pression sur les clubs et les villes pour qu'elles s'équipent en systèmes de chauffage des pelouses, avec des bâches ou des résistances enterrées, afin de remplir leurs obligations d'organisateurs de spectacle. En ce début d'année, on a pu constater l'efficacité très relative de ces systèmes.
La pilule n'est pas passée pour Maurice Vincent, maire de Saint-Étienne qui a ordonné l'arrêt du chauffage de la pelouse de Geoffroy-Guichard, à la suite du report de ASSE-Lorient après dix minutes de jeu, mais aussi de la relocalisation à Marseille du match Bourg-Péronnas-OM de Coupe de France, qui devait se tenir dans le Chaudron ce mercredi. Constatant le gaspillage "en tant que gestionnaire du Stade Geoffroy Guichard", l'édile en a profité pour livrer son opinion sur le fond du problème: "(...) les instances nationales et internationales font le choix d’essayer de jouer coûte que coûte, à l’aide de budgets faramineux pour tenir des calendriers trop serrés. À mon sens, les élus et les collectivités locales, parce qu’ils sont responsables de l’argent public et de l’intérêt général, n’ont pas à s’inscrire dans cette démarche. Il est indispensable que la raison et le sport reprennent le dessus au niveau national et international, en arrêtant des calendriers beaucoup moins denses."
"Coupet !"
Décryptage : la charnière des Girondins
Les Marine et Blanc serait mal inspirés de se croire tirés d'affaire après leur spectaculaire victoire à Lille: vaincre en encaissant quatre buts n'est pas très probant pour l'avenir. Francis Gillot a depuis quelques semaines souhaité sécuriser son assise en instaurant une défense à cinq. Il s'agirait en réalité d'une défense à quatre qui ne dit pas son nom afin de cacher à Ciani la vérité et de compenser la perte de mobilité de Planus due à sa prothèse de hanche.
Contre le LOSC, l'arrière-garde girondine a connu ses habituels trous d'air. Nous avons retenu une action – une percée de Gianni Bruno –, pour montrer que la charnière Ciani-Planus-Henrique, c'est aussi un véritable ballet.
L’entraînement et le repas en commun ingurgités, je m’apprêtais à rejoindre la gare de Lyon quand Leonardo s’avança vers moi, un journaliste au bras. Le gars souhaitait me consacrer un papier. Je n’étais pas très chaud mais Leonardo paraissait emballé : “Tu verras, Dominique est sympa. Maintenant que tu joues pour nous, il faut faire parler de toi.” Le Brésilien évaporé, l’homme au magnétophone prit la parole :
”Tu préfères participer ou je demande à ton agent de faire les réponses à ta place ?
- Je n’ai pas d’agent. Vous travaillez pour France Football?
- Non, pour L’Equipe Mag. O.K, on va l’faire à l’ancienne, alors.”
J’aimais bien les reportages de L’Equipe Magazine. On sortait du simple résultat brut pour découvrir un autre visage des sportifs. On voyait Gaël Monfils lire un livre, Nikola Karabatic s’exprimer sur la politique en Europe de l’Est et des footballeurs sourire. Toutes ces choses insoupconnables. Un reportage dans L’Equipe Mag! Ma mère en sera fière.
Kevin Kohler va bientôt apprendre qu'en confiant son histoire à un journaliste, il risque de ne plus la reconnaître...
En effet, belle création originale que ce costume de geek intello banlieusard du Hamas.
Les stats futiles
Avec 49 points, Montpellier a déjà dépassé son total de l’an dernier : 47 en 38 journées.
Il suffit à Saint-Étienne de gagner par 14 buts à 0 contre Lorient, en match en retard, pour récupérer la troisième place du championnat.
Olivier Giroud en est à 16 buts en 23 journées. À titre de comparaison, André-Pierre Gignac en était à 14 à la même époque, il y a trois ans.
La Ligue 1 compte huit équipes avec une différence de buts positive, comme en Italie et en Angleterre. À comparer avec les six en Liga et en Bundesliga.
Tout est prêt, au cas où Toifilou Maoulida inscrirait un triplé.
Ni buts ni soumises profite de la neige qui a provoqué le report de l’ensemble de la 17e journée (et d’une bonne partie de la 16e) pour faire un point sur les effectifs après une demi-saison et un mercato hivernal particulièrement actif.
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Lille : l'exploit derrière la défaite
Le dernier match de D1 à s'être terminé par la victoire 5 buts à 4 de l'équipe en déplacement est aussi, à ce jour, le dernier du Sporting Club de Toulon en D1. C'était lors de l'ultime journée du championnat 1992/93, face à l'AS Monaco d'Arsène Wenger. Patrice Eyraud, Patrick Collot, Jürgen Klinsmann, Youssouf Fofana, Youri Djorkaeff et Stjepan Andrijasevic avaient été les buteurs du soir.
Le LOSC avait déjà laissé Nice marquer à quatre reprises au Stadium Nord lors de la 19e journée. Peut-on être européen en ayant un tel sens de l'hospitalité, c’est-à-dire en ayant encaissé au moins 4 et 5 buts sur deux matches différents à domicile? Depuis l’arrêt Bosman, non. Jugez plutôt:
Sochaux en 2010 : 16e. (0-4 Lyon, 1-4 Paris, 2-5 Valenciennes)
Metz en 2008 : 20e (1-5 Lyon, 1-4 Monaco)
Ajaccio en 2003 : 17e (1-6 Bordeaux, 2-4 Monaco)
Strasbourg en 2001 : 18e et dernier (1-4 Bastia, 0-4 Lille, 0-5 Nantes)
Toulouse en 1999 : 18e et dernier (1-4 Lens, 2-5 Montpellier)
St-Etienne en 1996 : 19e (2-4 Monaco, 0-5 Auxerre)
Lille va probablement réaliser une performance puisqu’aucune équipe n'a réussi à faire mieux que seizième et quatre d’entre elles ont été reléguées en deuxième division. La dernière équipe qui est parvenue à se qualifier pour une coupe d’Europe après deux journées portes ouvertes était... bordelaise, lors de la saison 1966/67. Elle avait fini à la quatrième place après avoir perdu 1-4 devant Angers et 2-5 devant Sedan.
Isabelle Carré, Romain Hamouma : le même sourire, exactement.
Alexandre Lacazette et Jirès Jembo : le premier a essayé de jouer au lieu de tomber sur l'accrochage de Montaroup, le second s'est relevé dans la surface pour relancer une action qui aboutira à la frappe sur la barre de Pajot. Comme quoi l'esprit peut être récompensé au football.
Romain Hamouma au CFC, questionné sur sa double nationalité: “C’est vrai que j’ai un grand père algérien. Mais il ne m’a malheureusement rien transmis, je ne connais pas l’Algérie, ni la langue. Pour moi il faut connaître un pays pour le représenter. Donc la seule sélection à laquelle je peux postuler est l’équipe de France.”
Mamadou Samassa, buteur et héros du jour de Valenciennes, qui commente sobrement la question de sa “mise au placard”: “L’entraîneur est amené à faire des choix, c’est son boulot et on le paie pour ça. Je n’ai rien à dire de particulier.”
David Ducourtioux, fidèle à lui-même : “Je voudrais remercier ceux qui travaillent pour nous et nous permettent d’avoir des pelouses impeccables, alors qu’on joue dans le Nord.” (RMC)
Après "arbitre enculé", le seau d'eau mis sur la pelouse.
Le classement alternatif
En cette 23e journée, voici le classement de la Ligue 1 si les matches duraient “une mi-temps de mi-temps” (soit vingt-trois minutes) :
1. Bordeaux, 35 points, +6.
2. Rennes, 33, +4.
3. Lyon, 32, +4.
4. Marseille, 31, +4.
5. Evian, 30, +5.
6. Montpellier, 28, +3.
7. Nancy, 28, +1.
8. Brest, 28, 0.
9. Lille, 27, +1.
10. Paris, 26, 0.
11. Saint-Étienne, 26, 0.
12. Dijon, 25, -2.
13. Nice, 24, 0.
14. Sochaux, 23, -1.
15. Ajaccio, 22, -4.
16. Lorient, 21, -3.
17. Toulouse, 20, -3.
18. Caen, 20, -4.
19. Auxerre, 18, -5.
20. Valenciennes, 18, -6.
Statistique réalisée grâce au générateur de classements de l’excellent Poteau rentrant.
L'Hajduk Spliff entre enfin dans le livre des records.
Le championnat à l’envers
Les Sochaliens ont pris les commandes du classement à l’envers grâce à un succès probant, samedi au Stade de la Route de Lorient (1-0), tout en bénéficiant de l’étonnante faiblesse des Niçois, tenus en échec (0-0) par le PSG. L’AJA, dans une mauvaise passe, s’en sortait de justesse face à Lorient, Emeghara égalisant en fin de match (1-1).
Le résultat le plus logique est bien sûr celui d’Ajaccio à Montpellier (3-0): la Paillade s’enfonce inexorablement. Quelle déchéance pour un club historique qui était encore en quatrième division il y a trente-cinq ans! Mais c’est l’écroulement caennais qui a fait sensation. Pourtant dans une forme olympique à l’envers depuis plusieurs semaines, les Normands ont brusquement perdu tous leurs moyens (1-2) dans un stade qui ne résonnait, ces derniers temps, que de l’échec et de la frustration. Est-ce Livio Nabab qui a fait douter à ce point ses camarades? Son geste jette un doute sur la pérennité du beau jeu à la caennaise.
Si l'on savait que l'actuel entraîneur de l'OM avait fait du nettoyage à sec sur de nombreux terrains de football, on ignorait qu'il avait aussi une succursale à Abidjan. (photo envoyée par Baptiste).
Merci à Gouffran direct, Guadalajara86, Hyoga, Lucho Gonzealaise pour leurs contributions. Les lucarnes sont issues du Diaporama des lecteurs et leurs auteurs sont syle, Pascal Amateur et Justin Bibard.
