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La géographie par le football

Tribune des lecteurs - Quand la mort de George Best réveille le souvenir d'un livre d'enfance, ce sont bien plus que quelques pages qui défilent...
Auteur : Matteo Buccardi le 14 Dec 2005

 

Tiens, Georges Best est mort. À vrai dire, cela ne devrait me faire ni chaud, ni froid, ne connaissant de lui qu'un vague portrait lu à neuf ans dans un livre à couverture rouge et probablement intitulé "Les meilleurs joueurs de football de l'histoire". Un livre lu, relu et rerelu. Un livre qui, si je le retrouvais, ressemblerait certainement à ces dizaines de livres de sport que l'on offre, chaque Noël, à son beau-frère ennuyeux (et en jogging, même le jour de Noël).


Irlandais comme Best
Mais pour moi, avec mes yeux de neuf ans, ce livre était un roman, un roman de cape et d'épée plus qu'une fadaise contemporaine. Là, dans mon lit, je tremblais devant le portrait de Bobby Charlton, rare survivant de la catastrophe de Munich, quand un soir l'avion de Manchester United, de retour de Belgrade, s'écrasa... Je m'indignais devant le portrait de Serge Chiesa, pour qui la liberté ne se troquait pas, même contre une carrière et des honneurs. Je plaignais ce pauvre Garrincha aux jambes trop inégales et à la vie trop brève. J'imaginais ce matin forcément gris et froid où l'on retrouva Gunnar Anderson, mort, au bas de la gare Saint-Charles de Marseille. L'histoire défilait sous mes yeux, de la France coloniale de Ben Barek à la guerre des Malouines et Maradona trompant Shilton...

Mais revenons-en à Best. Pendant longtemps, cet Irlandais fut pour moi, avec le capitaine Haddock, l'un des deux types-idéaux du parfait alcoolique. Et si son maillot était rouge, c'était moins parce que c'était celui de Manchester United que parce qu'il devait être plein de taches de vin et d'autres alcools inconnus... Et s'il était barbu, c'était parce que le capitaine Haddock l'était aussi, la barbe devant être l'un des principaux signes de reconnaissance de la confrérie des alcooliques. Le texte, je m'en souviens moins que de la photo. Mais ça parlait de dribble et de vie dissolue. De dribble, forcément, car comment courir droit quand on est rond comme une barrique? Qui plus est quand on est irlandais, même du Nord? Car Best était irlandais comme Goethals était belge, Yachine soviétique et Rossi italien. Et comme Law, bien entendu, était écossais. Il y a une essence irlandaise comme il y en a une espagnole ou polonaise. Tout le monde sait ça. Tout le monde sait que les Allemands sont rigoureux et les Italiens truqueurs. Surtout dans un stade.


Album de clichés
Dans ce livre de géographie pour enfants qui ne disait pas son nom, j'apprenais ainsi que les Scandinaves sont souvent grands et blonds à l'inverse des Portugais. J'apprenais aussi que la France possédait des îles aux Antilles où vivaient des descendants d'esclaves africains. A contrario, j'apprenais aussi que la Bulgarie ne détenait pas de telles îles... J'apprenais les climats. Les terrains humides et les météos pluvieuses de la Grande-Bretagne. Et les stades sans herbe du Cameroun. Je remarquais aussi qu'il y avait plus de barbus dans l'Angleterre des années 60 qu'en URSS. Je remarquais encore, parce que j'avais aussi un vrai atlas, qu'il existait de vraies conurbations footballistiques, que ces villes allemandes au nom imprononçable et à l'orthographe incertaine – Cologne, Dortmund, Düsseldorf, Moenchengladbach, etc. – étaient proches les unes des autres comme l'étaient Sheffield, Leeds, Sunderland, Manchester, Blackpool et Liverpool.

Quinze ans plus tard, j'apprendrais la traduction du Gornik de Gornik Zabrze, mais bien avant, j'aurais découvert la sociologie en constatant le lien entre football et régions minières. À l'école, je savais que Mexico n'était pas au bord de la mer mais qu'Odessa si, je savais que Leipzig était à l'Est et Hambourg à l'Ouest. Et si je cherchais un peu trop longtemps sur la carte où pouvaient bien se trouver ce foutu Feyenoord et ce satané Flamengo, j'en profitais pour repérer Eindhoven, Split et Santos. Mussolini et la coupe du Monde de 1934, l'Argentine de 1978 et ses généraux, le Rapid de Vienne champion de l'Allemagne de l'Anschluss, le RFA-RDA de 1974, etc. Le football est souvent la base de mes connaissances... Et, d'ailleurs, qui d'entre nous, quand on lui parle de Kiev, pense d'abord à l'église Sainte-Sophie avant de passer au Dynamo de Lobanovsky?

Oui, Best était pour moi un idéal-type, une base de la connaissance, et ce n'est pas facile, sachez-le, quand l'un de vos types-idéaux meurt. Un type, un vrai, on n'en voit pas tous les jours. Et idéal, encore moins.

Réactions

  • Florestan le 14/12/2005 à 19h45
    Au risque de venir un peu tard... voilà de la prose fort bien sentie. Et qui aura touché nombre d'entre nous, à l'évidence.

  • olerouge le 14/12/2005 à 20h01
    Eh non, je suis un homme fidèle, Môssieur. En revanche, j'étais avec deux potes qui étaient verts (bien que non stéphanois) de voir avec quel à-propos j'avais entamé les deux demoiselles. En pure perte, certes, mais avec quel habileté.

  • olerouge le 14/12/2005 à 20h02
    Réponse à Cobi, bien sûr.

  • frank.riijcard le 14/12/2005 à 23h53
    Bien bel article en vérité et je dois concéder que ma fibre communiste est plus historiquement liée à la découverte du Dinamo Kiev de Blokhine qu'aux écrits de Bakounine...
    Encore merci!

  • axgtd le 15/12/2005 à 07h49
    En même temps, Bakounine n'a pas vraiment écrit pour exalter la fibre communiste de ses lecteurs...

  • Forrest le 15/12/2005 à 13h05
    Me souviens plus: Bakounine, dans quelle équipe il jouait déjà ?

  • ravio le 15/12/2005 à 18h00
    A Bakou, avant-centre.

  • phr le 15/12/2005 à 20h36
    bon, j'ai pas grand chose à rajouter aux hurlements ennamourés de la meute dans le politiquement correct de la nostalgie n'est plsu ce qu'elle était. D'accord j'ai appris la géo avec le foot, Panini, la belle histoire de la coupe du monde et tout ça. D'accord j'ai commencé à draguer une brestoise en lui parlant de son club l'année où ils ont mis la moitié du championnat pour gagner un match, inutile de vous dire le résultat, l'appitoiement à ce niveau ça marche pas...
    D'accord tout ça c'est bien vu et les commentaires aussi.
    Mais moi ce que je voulais surtout vue la mode actuelle des prem's c'est tenter d'être le der parce que ça personne ne l'a jamais tenté! et là j'ai plus mes chances qu'avec les brestoises à priori
    quoique je suis sûr qu'il s'en trouvera bien un pour jouer les prolongations derrière!!

  • axgtd le 15/12/2005 à 22h14
    Ah, désolé, phr. C'était juste pour remarquer, au vu des différents témoignages ici publiés, qu'il ne semble pas évident d'utiliser ses connaissances footballistiques pour ni... pour entamer une relation amoureuse.
    Quelqu'un a un contre-exemple ?

  • timilson le 16/12/2005 à 17h53
    C'est pas vraiment un contre exemple mais, Jaqueline, sympathique brésilienne originaire de Belo Horizonte, m'a pris pour un con quand je lui ai dit qu'on allait pas parlé de foot sachant qu'elle devait connaître que Beckham et Kaka.

    On a fini la soirée en buvant des bières, à parler de la tactique de Cruzeiro, de l'avenir des jeunes de Santos, de la déchéance des clubs cariocas, etc.

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