Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

La géographie par le football

Tribune des lecteurs - Quand la mort de George Best réveille le souvenir d'un livre d'enfance, ce sont bien plus que quelques pages qui défilent...
Auteur : Matteo Buccardi le 14 Dec 2005

 

Tiens, Georges Best est mort. À vrai dire, cela ne devrait me faire ni chaud, ni froid, ne connaissant de lui qu'un vague portrait lu à neuf ans dans un livre à couverture rouge et probablement intitulé "Les meilleurs joueurs de football de l'histoire". Un livre lu, relu et rerelu. Un livre qui, si je le retrouvais, ressemblerait certainement à ces dizaines de livres de sport que l'on offre, chaque Noël, à son beau-frère ennuyeux (et en jogging, même le jour de Noël).


Irlandais comme Best
Mais pour moi, avec mes yeux de neuf ans, ce livre était un roman, un roman de cape et d'épée plus qu'une fadaise contemporaine. Là, dans mon lit, je tremblais devant le portrait de Bobby Charlton, rare survivant de la catastrophe de Munich, quand un soir l'avion de Manchester United, de retour de Belgrade, s'écrasa... Je m'indignais devant le portrait de Serge Chiesa, pour qui la liberté ne se troquait pas, même contre une carrière et des honneurs. Je plaignais ce pauvre Garrincha aux jambes trop inégales et à la vie trop brève. J'imaginais ce matin forcément gris et froid où l'on retrouva Gunnar Anderson, mort, au bas de la gare Saint-Charles de Marseille. L'histoire défilait sous mes yeux, de la France coloniale de Ben Barek à la guerre des Malouines et Maradona trompant Shilton...

Mais revenons-en à Best. Pendant longtemps, cet Irlandais fut pour moi, avec le capitaine Haddock, l'un des deux types-idéaux du parfait alcoolique. Et si son maillot était rouge, c'était moins parce que c'était celui de Manchester United que parce qu'il devait être plein de taches de vin et d'autres alcools inconnus... Et s'il était barbu, c'était parce que le capitaine Haddock l'était aussi, la barbe devant être l'un des principaux signes de reconnaissance de la confrérie des alcooliques. Le texte, je m'en souviens moins que de la photo. Mais ça parlait de dribble et de vie dissolue. De dribble, forcément, car comment courir droit quand on est rond comme une barrique? Qui plus est quand on est irlandais, même du Nord? Car Best était irlandais comme Goethals était belge, Yachine soviétique et Rossi italien. Et comme Law, bien entendu, était écossais. Il y a une essence irlandaise comme il y en a une espagnole ou polonaise. Tout le monde sait ça. Tout le monde sait que les Allemands sont rigoureux et les Italiens truqueurs. Surtout dans un stade.


Album de clichés
Dans ce livre de géographie pour enfants qui ne disait pas son nom, j'apprenais ainsi que les Scandinaves sont souvent grands et blonds à l'inverse des Portugais. J'apprenais aussi que la France possédait des îles aux Antilles où vivaient des descendants d'esclaves africains. A contrario, j'apprenais aussi que la Bulgarie ne détenait pas de telles îles... J'apprenais les climats. Les terrains humides et les météos pluvieuses de la Grande-Bretagne. Et les stades sans herbe du Cameroun. Je remarquais aussi qu'il y avait plus de barbus dans l'Angleterre des années 60 qu'en URSS. Je remarquais encore, parce que j'avais aussi un vrai atlas, qu'il existait de vraies conurbations footballistiques, que ces villes allemandes au nom imprononçable et à l'orthographe incertaine – Cologne, Dortmund, Düsseldorf, Moenchengladbach, etc. – étaient proches les unes des autres comme l'étaient Sheffield, Leeds, Sunderland, Manchester, Blackpool et Liverpool.

Quinze ans plus tard, j'apprendrais la traduction du Gornik de Gornik Zabrze, mais bien avant, j'aurais découvert la sociologie en constatant le lien entre football et régions minières. À l'école, je savais que Mexico n'était pas au bord de la mer mais qu'Odessa si, je savais que Leipzig était à l'Est et Hambourg à l'Ouest. Et si je cherchais un peu trop longtemps sur la carte où pouvaient bien se trouver ce foutu Feyenoord et ce satané Flamengo, j'en profitais pour repérer Eindhoven, Split et Santos. Mussolini et la coupe du Monde de 1934, l'Argentine de 1978 et ses généraux, le Rapid de Vienne champion de l'Allemagne de l'Anschluss, le RFA-RDA de 1974, etc. Le football est souvent la base de mes connaissances... Et, d'ailleurs, qui d'entre nous, quand on lui parle de Kiev, pense d'abord à l'église Sainte-Sophie avant de passer au Dynamo de Lobanovsky?

Oui, Best était pour moi un idéal-type, une base de la connaissance, et ce n'est pas facile, sachez-le, quand l'un de vos types-idéaux meurt. Un type, un vrai, on n'en voit pas tous les jours. Et idéal, encore moins.

Réactions

  • PlazaAthenee le 14/12/2005 à 13h00
    Tout Pareil que vous,
    Elle venait de Torino et avant qu'elle ne précise "le bled à coté de Turin" je lui dis to de go "ha oui, je vois bien... le FC Torino". Il y a eu comme une lumière dans ses yeux. J' ai pensé (à la michel Blanc) "p'tain, j'ai une ouverture!" ..sauf que bon, dans mon élan, j'me suis grié méchamment quand je lui ai expliqué que je jouais avec son équipe sur ma console de jeux... Même que j'ai gagné la LCD avec! .. Bizarrement ses yeux se sont éteint.

  • CHR$ le 14/12/2005 à 13h14
    J'aime beaucoup cet article. Je tenais à le dire.

  • Syzz le 14/12/2005 à 13h28
    Moi de même. Et moi de même aussi.

  • garavou le 14/12/2005 à 13h46
    Vinzie...

    Je crois que c'est la question que tout le monde se pose!!!!

    Alors Cobi?

  • tatayé le 14/12/2005 à 14h40
    Ce genre de livre a tellement marqué mon enfance, qu'aujourd'hui encore je grince des dents en voyant les succès d'un pilote de F1 allemand. N'est-ce pas lui qui a fait du mal à Battiston? ;-)

    Joli article...

  • ravio le 14/12/2005 à 15h51
    Au risque de crier avec la meute, c'est un très bel article, joliment écrit et très touchant. Bravo à l'auteur.

  • cobi jones le 14/12/2005 à 16h06
    A Vinzie, Garavou et autres chacals rodant sur ces pages, sachez que j'ai emmené la demoiselle dans un des lieux les plus romantiques et charmants de notre belle capitale, à savoir le parcage visiteur du Parc des Princes par une froide soirée de décembre, en semaine, pour y suivre un PSG/OL remporté par les locaux... Des tribunes lyonnaises clairsemées n'émanaient que quelques vagues signes de déception. Lorsque la belle m'expliqua que finalement, ça ressemblait beaucoup à un match de Brann Bergen (la pluie, le froid, la défaite,...), vexé, je décidai que nous ne serions qu'amis, ce qui est encore le cas aujourd'hui.
    Putain de Coupe UEFA de merde ! :smiley indispensable pour ne pas enfreindre la charte

  • Vinzie le 14/12/2005 à 16h17
    Ooooooooooooooooooooooooooooooh.

    Et bien entendu, tu as vote non au TCE.

  • olerouge le 14/12/2005 à 19h00
    Ces connaissances géographiques firent mon bonheur il y a quelques années, lors d'une inoubliable soirée à Plovdiv, quand j'expliquais à deux bulgares attendries, que oui, définitivement, mon coeur était acquis au Lokomotiv Plovdiv plutôt qu'au Botev.

  • cobi jones le 14/12/2005 à 19h09
    Vous avez vu, olerouge, c'est tout en subtilité qu'il fait passer l'idée que c'est à deux demoiselles qu'il s'adressait...




    Alors, tu les as niquées ?

La revue des Cahiers du football