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Gemmill 1978, point G de l'Écosse

Un jour, un but - Le 11 juin 1978, quelque part en Argentine, l'Écossais Archie Gemmill dribble toute la défense hollandaise avant de planter un but orgasmique.

Auteur : Richard N. le 19 Juin 2010

 

Kenny Dalglish tente une percée sur le coté droit de la surface néerlandaise, mais trois hommes sont là pour lui bloquer l'accès. Le ballon est récupéré par Archie Gemmill, qui évite un tacle de Wim Jansen. Sur sa lancée, le numéro 15 écossais élimine Ruud Krol d'un crochet, puis Jan Poortvliet d'un grand pont à l'entrée de la surface. Plus rien ne peut désormais l'arrêter. Archie Gemmill a transpercé le mur orange et fonce dans la surface, seul et idéalement décalé coté droit. Jan Jongbloed sort à sa rencontre. Archie Gemmill ouvre son pied droit et soulève le ballon hors de portée du gardien néerlandais.

À ce moment-là, l'Écosse entière bondit de joie. Son équipe mène 3-1, il reste une vingtaine de minutes à jouer et tout paraît possible. Il ne manque qu'un seul but pour accéder au deuxième tour du Mondial argentin. Quelques chose d'inimaginable quelques heures plus tôt. Depuis le début de cette Coupe du monde 1978, tout a fonctionné de travers pour la sélection écossaise, et l'épopée argentine annoncée glorieuse a tourné au cauchemar.

gemmill_1978.jpg


Se sauver du désastre

Les hommes d'Ally McLeod sont arrivés en Argentine avec l'intime conviction qu'ils allaient remporter la Coupe du monde. En l'absence de l'Angleterre, ils sont les seuls représentants britanniques dans l'élite mondiale, et ce motif de fierté a singulièrement multiplié leur confiance. Trop, peut-être. Les deux premiers matches, contre le Pérou et l'Iran, ne devaient être que des formalités, ils se transforment en désastres. Battue par les Sud-Américains (1-3), la bande à Kenny Dalglish ne fait pas mieux qu'un piteux match nul (1-1) face aux Perses. La honte s'abat sur l'équipe, coupable d'un excès de confiance et de quelques dérives alimentées au whisky.

Au moment d'aborder le troisième match contre les Pays-Bas, l'équipe d'Écosse est quasiment éliminée. Son seul espoir est de l'emporter par trois buts d'écart face aux vice-champions du monde, ce qui semble un rien présomptueux pour qui n'a pas été fichu de battre le Pérou et l'Iran. C'est pourtant lors de ce match que l'on retrouve l'équipe d'Écosse, la vraie, celle au jeu inspiré qui a renvoyé l'Anglais à ses chères études. Si les Hollandais ouvrent le score, ce sont bien les Écossais qui dominent la rencontre. Kenny Dalglish égalise juste avant la pause, Archie Gemmill transforme un penalty peu après. Puis vient la soixante-huitième minute, celle où Gemmill slalome dans la surface orange et plante le but du 3-1.



« On va la gagner, cette putain de Coupe du monde ! »

L'Écosse bafouée, humiliée, désabusée, se met soudain à entrevoir l'espoir d'une qualification inespérée. Dans Trainspotting, le film de Danny Boyle sorti quelques dix-huit années plus tard, un type qui vient de faire l'amour a cette réplique: "Je n'avais rien connu de tel depuis Gemmill en 1978". Car ce but fut bien un orgasme. Le match est d'excellente facture, l'un des plus haletants du tounoi et, au plaisir qu'il procure, Archie Gemmill a ajouté cette excitation soudaine qui conduit vers la félicité. Le geste qu'il exécute pour fêter son but, un point rageur lancé au public, ne porte-t-il pas lui aussi une forte symbolique sexuelle?

Aujourd'hui, un célèbre refrain est scandé dans les pub-rock de Glasgow et d'Edimbourg : "I love sex and drugs and sausage rolls / But nothing compares to Archie Gemmill's goal". Le danseur classique Andy Howitt a mis sur pied en 2001 une chorégraphie qui retrace sur la pelouse la folle course du numéro 15 écossais. En interview, le danseur raconte qu'il avait treize ans et qu'il regardait le match avec son grand-père. Ce dernier, au moment du but de Gemmill, avait succombé à une attaque cardiaque. Juste avant de mourir, il eu le temps de dire à son petit-fils: "Ça y est. On va la gagner, cette putain de Coupe du monde!".

Il n'aura pas eu le temps de voir le rêve s'achever. Quelques minutes plus tard, une échappée de Johnny Rep ponctuée par un tir fracassant sous la barre met fin à la folle espérance des Ecossais. De ce Mundial argentin dont ils avaient rêvé, les Écossais s'en vont discrètement, les valises lourdes de regrets. Avec le but de Gemmill comme seul souvenir.

Réactions

  • Pascal Amateur le 19/06/2010 à 16h54
    Bof, l'équipe de France aussi, elle va se prendre une archi-gamelle.

  • Lucarelli 1 le 19/06/2010 à 18h30
    Tu parles si je l'ai reconnu !
    Ne pas gagner la coupe avec Dalglish et Souness, c'était déj) balèze, mais c'est en 82 que ça tourne carrément au gâchis. Hansen, McLeish, Archibald, Strachan, et même Alan Brazil. Pfff...

    Et ce maillot, quoi. Je l'ai. En taille 10 ans. Et j'ai plus dix ans, chienne de vie rien que pour ça.

  • DarkZem13 le 19/06/2010 à 18h38
    Merci pour ce but dont j'ignorais l'existence. C'est moi, ou il se permet même de faire un petit pont sur son coéquipier?

  • Mangeur Vasqué le 19/06/2010 à 22h50
    Merci Richard pour cet article qui nous replonge dans cet épisode fameux du football écossais.

    « Je m’appelle Ally Mc Leod et je suis un gagnant. On reviendra de cette CdM avec une médaille, je vous l’assure », se vanta le nouveau sélectionneur écossais juste après sa nomination en mai 1977. Ainsi commença la période la plus bizarre du foot écossais.

    Pendant 12 mois, Mc Leod réussit à persuader les Ecossais que ses joueurs gagneraient la CdM. Rod Stewart y alla de son couplet « We're on the march with Ally's Army, We’re gonna bring the World Cup from over tha’ »

    Cette confiance reposait sur quelques faits tangibles. L’Ecosse fut la première équipe européenne à se qualifier, dans un groupe composé du Pays de Galles mais surtout de la Tchécoslovaquie, championne d’Europe en titre. Elle bat même l’Angleterre 2-1 à Wembley en 1977 (lors du tournoi des Home Internationals).

    Kenny Dalglish, Graeme Souness, Lou Macari, Joe Jordan, Kenny Burns, Bruce Rioch… Sur le papier, ça avait une certaine gueule.

    Mc Leod (entraîneur qui avait réussi avec Ayr et Aberdeen) n’était pas l’Ecossais typique, modeste et prudent en matière de football. Un mois avant le tournoi, il déclara : « J’ai déjà fait installer chez moi un coin prêt à recevoir le trophée de la CdM ».

    Grosse vague d’optimisme dans le pays (surtout que l’Angleterre ne se qualifie pas, motif supplémentaire de liesse), les joueurs sont sur un nuage.
    25 000 supps viennent leur dire au revoir a Hampden Park, où les joueurs defilent en bus décapotable. Ils filent vers l’aéroport de Prestwick, à 1 bonne heure de route de Glasgow. Evènement national, des dizaines de milliers de gens les acclament sur le bord de la route.

    Un journaliste demande à Mc Leod : « Que comptez-vous faire après la CdM ? »

    Réponse : « La garder ».

    A partir de là, ça commença à partir en sucette… Les problèmes d’argent commencèrent un peu à polluer l’ambiance (notoriété des joueurs qui tournaient dans des publicités - dont une collective de Chrysler - problèmes de primes, etc.).

    Avant le match contre le Pérou, super confiant, Mc Leod ne daigne pas vérifier l’état de la pelouse, et déclare : « Aucun problème, pas à s’inquiéter contre le Pérou ». (défaite 3-1)

    Pareil avec l’Iran, qu’il sous-estime. Match nul 1-1.

    Puis arrive l’incident Willie Johnston. L’ailier gauche est exclu du tournoi pour dopage suspecté (test positif après le match contre le Pérou – une substance contenue dans un remède pour la toux, la fencamfamine).

    Comme Raydo, le coach est souvent bien seul. Voyant un chien perdu s’approcher lors d’une conf’ de presse, Mc Leod le suit des yeux et plaisante : « Je crois bien que c’est le seul ami qu'il me reste »

    Puis y’a ce fameux match contre les P-B (sans Johann Cruyff, il boycottait le tournoi), et ce non moins fameux but, qui revient de temps en temps dans Four Four Two et autres. L’Ecosse est eliminée à la dif’ de buts. Mc Leod démissionne.

    La fédé écossaise déclare (en 1979, dans son rapport annuel) qu’il convient de souligner les prouesses de Mc Leod (« malgré les conditions déplorables de la fin de son mandat » ajoutent-ils), qui a su galvaniser une nation entière, bien au-delà des attentes et du passé de l’histoire de l’équipe nationale.

    Ally MacLeod Story lui-même se demanda s’il n’avait pas engendré
    « trop d’enthousiasme ».

    « Peut-être ai-je haussé le niveau d’optimisme bien trop haut. Mais les Ecossais se seraient-ils contentés d’un niveau raisonnable d’enthousiasme et de conviction de ma part ? Je suis un excellent manager, qui, malheureusement, a eu la malchance de connaître quelques jours désastreux en Argentine »

    lien




  • François-Youssouf Hadji-Lazaro le 20/06/2010 à 15h14

    Il y aussi eu le choix (très discuté a posteriori) d'Ally Mc Leod de se passer de Graeme Souness pour les deux premiers matches...

  • vendek1 le 20/06/2010 à 16h28
    Mangeur Vasqué
    samedi 19 juin 2010 - 22h50
    Joe Jordan, Kenny Burns, Bruce Rioch…

    ___________________

    Jordan était marquant ... dès qu'il ouvrait la bouche, vu qu'il lui manquait plein d'incisives !

    Sinon, ce but , ou celui de Rep (même match) n'étai(en)t-il(s) pas en générique de Téléfoot ( époque Samedi soir) ?

  • kerne le 21/06/2010 à 22h49
    Anelka il en met pas des comme ça....

  • guyroudoudou le 21/06/2010 à 23h28
    vendek1
    dimanche 20 juin 2010 - 16h28
    Sinon, ce but , ou celui de Rep (même match) n'étai(en)t-il(s) pas en générique de Téléfoot ( époque Samedi soir) ?

    Exact mon coco : johnny Rep et Gemmil dans le générique mythique de téléfoot, c'est à dire le meilleure avec celui de la fin (manamana) : il y avait aussi un but d'anthologie de Larios contre Torino qui mériterait lui aussi un article des CdF...

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