France-Turquie : les gars
Quatorze Bleus pour une victoire courte mais méritée...
le 8 Juin 2009
De bonnes sorties au pied, des prises de balle dans les airs ou dans ses bras sans accroc, une intervention prompte devant Erding, un petit miracle pour éviter l'égalisation... de Mexès: Lloris a disputé un match qui permettra aux spécialistes d'employer sans mesure l'expression "marquer des points".
L'arrière-garde ne se rend point
Auteur de quelques bons centres et de beaucoup d'activité offensive, Sagna continue de prendre ses marques à un poste où la concurrence est réelle. Son entente avec les joueurs dans sa zone a été très intéressante, et il adresse un bon tir en fin de match (86e).
Jean-Michel Larqué a enseveli Éric Abidal sous des éloges, manifestement plus pour se faire pardonner son coup de grisou lors de Milan-Lyon (lire "Comment Larqué s'est troué") que pour saluer une performance somme toute ordinaire. Comme son homologue de l'aile gauche, il a significativement pesé dans son couloir, sans toutefois se transformer en latéral de débordement, et en subissant quelques bourrasques dans son dos.
Désinvolte ou fébrile à l'occasion de deux pertes de balle qui ont offert des contres aux Turcs (24e et 45e), puis à deux orteils de marquer un csc qui aurait parachevé son image de scoumounard en Bleu (à sa décharge, l'attaquant derrière lui aurait probablement marqué), Mexès a bien assuré le reste, tâchant de montrer sa valeur ajoutée: une qualité de relance supérieure à celle de tous ses concurrents en défense centrale. Avec lui, Boumsong a assuré une suprématie aérienne dont on a même espéré une concrétisation offensive avec sa tête piquée dans le temps additionnel, sauvée sur la ligne par un défenseur. Même si cette charnière s'est parfois ouverte aux attaquants rouges, au moins a-t-elle pu faire valoir une certaine assise.
Râteaux et ratissages
Toulalan pourrait être le symbole du ressaisissement français entre les deux rencontres, même s'il a fallu attendre la seconde période pour le voir monter d'un cran, voire de deux, en se portant en soutien des attaquants ou en perçant lui-même les rangs adverses (65e, 73e, 86e). De quoi rehausser un travail plus permanent et plus obscur à la récupération, auquel son acolyte Lassana Diarra s'est cantonné. Le Madrilène a enchaîné bien des courses, sans trouver à s'illustrer offensivement, en dehors de quelques départs en dribbles et d'une passe en profondeur pour Benzema, un peu trop longue (35e).
Souvent obligé de redescendre, Gourcuff a livré un match qui atteste principalement sa fatigue physique et mentale en ce temps additionnel de la saison. Il a un peu ramé en première période, sans grande présence offensive et en ne mettant qu'épisodiquement de l'ordre dans le jeu français.
Il est paradoxalement revenu dans le coup au cours de la dernière demi-heure, confirmant que sa présence sur le terrain en même temps que celle de Ribéry – même sans échanger beaucoup de ballons – est garante d'un bel équilibre. Il exécute un très beau coup franc qui filait sous la barre sans l'intervention de Volkan (81e).
Trio majeur
Un retour en grâce et un retour en forme... Dans une équipe plus offensive que celle dont il avait été un pilier, Malouda avait de bonne de se montrer à son avantage. Non seulement son abattage traditionnel a été précieux, mais il s'est fait remarquer aux avant-postes – notamment dans l'axe. Une tentative d'emblée (2e), trois services réussis pour Benzema (12e et 41e) et Anelka (48e), une feinte payante pour Gignac et un petit lob audacieux dans la même minute (la 56e). Une très bonne heure de jeu, avant d'être remplacé.
Impliqué, cette fois, et parfaitement respectueux des impératifs de son placement à droite, Anelka a été précieux par ses lancements et ses appels, même s'il a manqué de justesse dans les derniers gestes – c'est le moins que l'on peut dire de son tir complètement dévissé, après une ouverture de Gourcuff en profondeur (32e). Il adressera plus tard un tir trop croisé, et un autre contré (48e). Il s'est mis au service des autres (centres pour Benzema, Malouda, Gignac), et aurait obtenu un ruban de passeur décisif si ses coéquipiers avaient été plus réalistes. À défaut, il pousse Üzülmez à la faute et au penalty.
En entrant à l'heure de jeu, Ribéry nous a rappelé ses débuts en sélection, il y a trois ans, lorsqu'il faisait office de dynamiteur de fin de rencontre. Les Rouges ont vite compris que le match n'était pas fini, leurs adversaires passant au rythme d'une action par minute. On assista même à la réapparition de Gourcuff. Le Bavarois échoua lui aussi à marquer, mais avec les circonstances atténuantes de deux parades réflexes de Volkan (62e et 75e). Il obtient quatre corners à lui seul, dont le dernier avec une reprise violente à ras de terre, détournée.
Pointes émoussées
Benzema n'a pas fait mauvais usage des quarante-cinq dernières minutes de sa saison internationale, mais ne sera pas parvenu à en retourner la tendance. Volontaire et plutôt bien placé, il se met en situation de frappe à la 12e minute, mais décroise trop son tir du gauche, ne passe pas loin d'un centre d'Anelka (33e), voit Volkan arriver avant lui sur le ballon (35e) et son dernier tir se faire contrer (41e). On a encore frémi à cause du portier, mais son penalty était bien tiré. Vivement 2009/2010.
Il n'a pas bien exploité un duel avec Volkan (56e), avant de rater le cadre sur un bon service d'Anelka (57e), puis de planter un autre tir sur le gardien (60e). À chaque fois, Gignac a voulu enrouler... Mais sa tentative de la 67e minute, nettement plus appuyée, sera contrée par un défenseur. Il lance aussi parfaitement Ribéry dans la surface (62e) et récidive en une-deux avec Govou (88e). Enfin, d'un coup de reins, il coupe parfaitement la trajectoire de la passe de Ribéry pour aller défier Volkan d'un extérieur du droit pas plus chanceux (90e) que son ultime essai aux vingt mètres, détourné (90e+1). Un joli bilan, mais sans réussite.
Govou s'est glissé dans un habit qu'il connaît bien, et a donc maintenu la cohérence tactique des Bleus jusqu'au bout. Le Lyonnais perce à la 88e minute et ouvre bien son pied, pour ne trouver que le poteau.