France-Argentine : les gars
Dans la configuration d'un onze de "titulaires", les hommes de Domenech ont un peu plafonné individuellement...
le 12 Fev 2009
La rencontre avait quelque chose d'un test pour Mandanda, en cette période hésitante de sa jeune carrière. On ne peut pas le déclarer fautif sur les deux buts, mais il n'est pour le moins pas décisif: trompé par le rebond alors qu'il était sur la trajectoire du tir de Guttierez, il perd complètement ses appuis sur celui de Messi. Or, il n'a eu que ces deux actions pour s'illustrer, le reste ayant consisté en des interventions ordinaires (tirs sur lui ou interventions aériennes).
Le jeu est beaucoup passé du côté de Sagna, dans les deux sens. Il a profité de bons appuis pour monter souvent, avec une réussite aléatoire (notons un débordement aboutissant sur un centre en retrait qu'Anelka aurait dû reprendre au lieu de le laisser filer pour Henry, 64e). L'impression d'ensemble serait plutôt bonne si les images arrêtées étaient moins sévères: Gutierrez l'efface trop facilement sur le premier but, Messi l'enfumant complètement sur le second – on l'en excuse toutefois.
Beaucoup de courses et de replacements pour colmater le côté droit, bien peu de contribution offensive, avec aucun centre notable: Abidal a été assez anonyme, loin de la complicité espérée avec son collègue de Barcelone.
Gallas-Mexès : un billet pour la Lituanie ?
Les défenseurs centraux ont souvent été percutés par les attaquants argentins, tenant plutôt bien le choc. Efficaces sur les coups de pied arrêtés, ils cèdent sur un centre un peu raté d'Agüero qui place bien Gutierrez et, montés sur le corner qui précède le contre, ils sont spectateurs du second but. Prudent et concentré, Gallas s'est signalé par son intervention sur la grosse occasion de Messi (18e), Mexès par un bon tacle sur Gutierrez (13e). On devrait les revoir contre la Lituanie.
Hyperactif pendant quatre-vingt dix minutes, Lassana Diarra a livré vaillamment combat dans l'entrejeu en commettant trop de fautes et d'étourderies. Son apport est énorme, mais le néo-Madrilène manque encore de discernement tactique. Sans être débordé, il ne parvient pas à maîtriser Tévez sur le doublement du score. Toulalan a récupéré son nombre syndical de ballons et infligé son quota de douleurs à ses adversaires (non sans encaisser des représailles de Gago). Laissé parfois seul à la construction, avec peu de solutions offertes, il a tenté de donner du rythme et est allé au bout de certaines actions. Sans trouver d'ouverture.
La belle et la bête battues par le Hobbit
Bien inspiré au cœur de la domination française, Gourcuff n'a pas réussi à placer de tir significatif, puis il a décliné physiquement, paraissant souvent lent et faisant peu de différences, malgré quelques orientations réussies – ne serait que son lancement parfait dans la course d'Anelka (29e). Il n'a pas plus trouvé de solutions tactiques que de solutions techniques dans une zone d'intense guérilla.
Parti d'un mauvais pied (deux pertes de balle en cinq minutes), Ribéry est l'auteur des deux premières occasions nettes de son camp. Il a donné l'impulsion à de bons mouvements, mais trop sporadiquement, perdant en outre un nombre inhabituel de duels offensifs. Comme le Girondin, il est resté en dessous du niveau requis pour cette rencontre.
Anelka a peu pesé sur une solide charnière qu'il aurait pu mettre vraiment à l'amende s'il avait trompé Carizzo du gauche lorsqu'il s'est présenté devant lui (29e). Un match confus, comme souvent, dans lequel il n'a pas suffisamment endossé la panoplie de l'avant-centre.
Présent durant une vingtaine de minutes, Henry a ensuite disparu du front de l'attaque, loin de dernières prestations qui avaient laissé croire en un retour durable à son meilleur niveau en équipe nationale. Il est certes redescendu pour soutenir Abidal et partir de loin, mais il n'a pas animé très utilement son côté gauche. Un tir très au-dessus (42e), c'est tout sur le plan strictement offensif.
Entré à la 67e minute, Benzema ne s'est procuré qu'un tir contré (88e).