French bashing à domicile
Une Balle dans le pied – Le football français ne s'aime plus, ne se reconnaît plus, se laisse avoir par les malentendus. C'est pourtant dans ce défaitisme qu'on le reconnaît le mieux.
L'autodénigrement est, loin devant le football, le premier sport national en France. C'était quasiment le titre d'un article des Cahiers du football daté de février 1998, époque à laquelle le défaitisme avait été érigé en dogme, quelques semaines avant le plus grand triomphe du sport français. Nos experts patentés avaient alors misé sur la défaite, et ils comptaient bien décrocher le gros lot. Voilà, bien avant que le terme n'existe, un des échos lointains d'un french bashing presque plus en vogue dans notre pays qu'au sein de la rédaction de The Economist, et dont son football n'est pas le moindre à faire les frais. Il est en effet difficile de voir une quelconque nouveauté dans ce travers, versant bilieux du poulidorisme et du culte des défaites glorieuses, qui prend racine dans des complexes et une nostalgie qui doivent dater de la chute de l'empire napoléonien, mais aussi dans un certain nombre de malentendus.
EFFACÉS DE LA CARTE ?
(...) Mais c'est surtout l'effacement de nos clubs sur la scène européenne qui a été interprété comme le principal symptôme du déclin. Il faut déjà considérer que cet effacement résulte avant tout de facteurs exogènes: l'industrie du football européen a évolué en avantageant une élite économique à laquelle nos clubs ne pouvaient prétendre, malgré les efforts de Jean-Michel Aulas pour se faire le zélote (puis le président) du G14, le lobby de cette oligarchie durant les années 2000. Par ailleurs, c'est aussi une période durant laquelle les deux clubs français qui possédaient le plus d'atouts, le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille, les ont consciencieusement gâchés en perdant l'occasion de monter dans le bon wagon. L'Olympique lyonnais a alors assuré une hégémonie remarquable, mais sans émulation durable.
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