Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Fernandez : incompréhensible ou incompris?

Alors que le bilan provisoire du PSG reste très incertain et que les déceptions sportives s'accumulent, la politique Luis Fernandez suscite les controverses. Tentative d'explication…
Auteur : Pierre Martini le 6 Jan 2002

 

Sans qu'il soit question de mettre en doute son comportement ou sa personne elle-même, et encore moins d'y voir une explication au parcours difficile de son club, comment expliquer que Luis Fernandez soulève autant d'interrogations et de doutes sur ses choix techniques?

Les voies de Luis sont impénétrables
L'action de Fernandez depuis un an, et particulièrement cette saison, suscite en effet une certaine perplexité, quel que soit le bénéfice du doute qui peut encore lui être accordé (la saison est loin d'être finie, son travail mérite d'être jugé sur plusieurs saisons…). En fin de saison dernière, dans en entretien accordé aux Inrockuptibles, Pierre Lescure avait émis un avertissement en réclamant une lisibilité tactique claire dès la saison à venir. "Des résultats, oui, mais d'abord un style", exigeait-il. Que doit-il penser aujourd'hui, sachant que les résultats sont décevants et que le style est introuvable, sinon dans les chorégraphies de son responsable sportif?
L'incompréhension (pour employer un euphémisme) que suscitent les choix de Fernandez tient à l'impression qu'il ne paraît pas très compliqué de composer une équipe-type avec un pareil effectif, dont le problème est plus la profusion de joueurs exceptionnels que leur carence… Pourtant, Fernandez s'est évertué depuis le début de la saison à ne quasiment jamais aligner ensemble ses cinq "stars" (Okocha, Anelka, Aloisio, Alex, Ronaldinho), à fractionner leur temps de jeu, à ne pas reconstituer le duo Alex-Aloisio, à préférer lancer Ogbeche plutôt que relancer la panthère stéphanoise. On remarque que Okocha n'a disputé que 5 parties entières sur 12 disputées, Ronaldinho 4 sur 15, Alex aucune! (voir l'infographie et le commentaire ).

Un turnover frénétique
Il ne s'agit pas de dire que Fernandez procède sans aucun principe tactique, c'est évidemment faux, mais ses principes ont pour trait de n'être pas très identifiables (ce qui irrite les observateurs — comme nous-même). Les compositions varient systématiquement, tant pour la disposition sur le terrain que pour les hommes eux-mêmes, qui changent de poste fréquemment en cours de rencontre ou d'un match à l'autre, quand ils ne sont pas carrément reconvertis (Mendy, Heinze). Les calendriers actuels, les blessures, les sélections et les suspensions obligent la plupart des gosses écuries à un turnover intense, mais aucun entraîneur ne l'a appliqué avec une telle frénésie, sans référence à une ossature ou un système bien défini pour le milieu et l'attaque.
Mais au contraire de l'impression d'improvisation hasardeuse généralement donnée, Fernandez est peut-être trop exigeant tactiquement avec ses joueurs, qui n'ont pas forcément toutes les qualités requises pour s'adapter à une conception plus abstraite et qui sont vraisemblablement demandeurs d'un peu de stabilité et d'options un peu plus définies. On a ainsi constaté des lacunes dramatiques dans la construction du jeu, l'absence de véritable dépositaire de ce jeu (Déhu trop limité, Arteta et Hugo Leal encore jeunes, Ronaldinho un peu individualiste…). Le PSG ne parvient pas à progresser, ses individualités font trop rarement la différence. Il n'y a qu'à voir l'inexistence quasi totale de une-deux et de passes en première intention pour situer les limites de cette équipe. Et les solutions apportées par le sélectionneur parisien n'ont pas remédié à ces problèmes.

Une équipe à son image
C'est alors qu'il faut s'interroger sur le genre d'entraîneur qu'est l'ancien international. En schématisant, on dira que cette profession se partage entre deux approches générales totalement opposées. La première concerne les techniciens qui s'adaptent à leur effectif et s'attachent à déterminer le système et le mode de gestion qui exploitent au mieux les qualités disponibles. L'autre comprend les entraîneurs qui ne sont satisfaits que s'ils ont entièrement construit leur équipe et, la plupart du temps, conquis la plupart des responsabilités au sein du club. On sait les retards occasionnés il y a un an par la prise de pouvoir de Luis, qui a ensuite obtenu entièrement satisfaction pour détenir aujourd'hui toutes les cartes.
Surtout, poussé à l'extrême, ce dernier modèle définit certaines incompatibilités. C'est ainsi que la volonté d'écarter les stars de l'équipe est contradictoire avec l'exploitation des qualités spécifiques de ces individualités, qui semblent devoir disparaître dans le schéma tactique.

Le poker perpétuel
Fernandez est de toute évidence un homme de "coups", il donne l'impression de vouloir prouver que la victoire n'est pas le produit d'une disposition tactique plus ou moins rationnelle, et d'une stratégie générale à peu près stable, mais du génie du coach, qui va "sentir" l'esprit du match, tirer les ficelles et montrer qu'il détient une vérité inaccessible au béotien. Comme s'il ne fallait surtout pas que le mérite du résultat soit attribué à quelqu'un d'autre… On en a un exemple historique au sein du PSG, lorsque Artur Jorge, en demi-finale de la C3 1993, avait préféré aligner un Rai hors de forme plutôt qu'un Weah impitoyable en coupe d'Europe. Si le coup de poker avait été gagnant, il aurait valu à son auteur des louanges très personnelles. Perdant, il coûte très cher… Jouer contre les probabilités pour que le coup et l'admiration qui en résultent soient encore plus impressionnants, défier la logique, tromper ces ignares de journalistes, on sent que le programme est peu ou prou celui de Fernandez. Ainsi, on ne verra pas Alex contre Marseille, pourtant auteur sous le maillot stéphanois d'un triplé et d'un quadruplé contre les Phocéens… Trop évident?

Un style inadaptable ?
On se souvient qu'à l'Athletic Bilbao, il n'avait pas procédé autrement, son équipe s'en remettant toujours à une bonne part d'irrationnel et d'enthousiasme pur. Ce schéma efficace dans le cadre du club basque est-il transposable à un "grand" club, qui se dote de joueurs de très haut niveau (donc chers)? L'insistance mise sur l'exemplarité du jeune Ogbeche montre que Fernandez entend mettre cette satanée génération ingérable sous sa coupe, et ce souci est parfaitement justifié sur le principe. Mais le propre des responsables de grands clubs n'est-il pas d'être "ego-compatibles" avec leurs joueurs les plus talentueux et de savoir gérer leur participation? Aujourd'hui, alors que les prestations d'Agostinho prêtent à sourire, Paris cherche un milieu gauche. Malgré les promesses, Laurent Robert n'a pas été remplacé. L'incapacité du club à relancer Anelka est-elle imputable au seul joueur? Peut-on vraiment atteindre les objectifs élevés avec un tel temps de jeu accordé à des joueurs certes vaillants comme Cissé, Mendy ou Ogbeche, mais un peu limités. Alors que des atouts majeurs restent sous-employés, l'équilibre de l'équipe reste précaire et son niveau global insuffisant, ne serait-ce que pour assurer un minimum de suprématie à domicile.

Muller, son contraire
Dans une très intéressante interview (France Football, 04/01), Joël Muller défint des choix stratégiques largement différents dans la gestion des ressources humaines. Prenant le contre-pied d'une conception généralement admise (et souvent défendue dans ces pages) qui valorise la continuité des effectifs, l'entraîneur lensois se résout à l'impossibilité de construire des équipes dans la durée, et prend son parti de l'individualisme croissant des joueurs. Plus pragmatique que cynique, l'ex-Messin constate l'irréductibilité des objectifs personnels et se concentre sur la création "d'un groupe de gens qui, durant le temps qu'ils vont vivre ensemble, vont s'apprécier, se respecter et avoir envie de s'améliorer, quel que soit leur âge". Au contraire de son collègue parisien, il accepte de gérer des cas extrêmement différents sans essayer de les faire entrer dans le même moule (en risquant des conflits), mais en "proposant un schéma d'objectifs communs à partir de ces motivations personnelles". Cette collaboration est certes provisoire, mais elle doit justement être performante dans le cours terme. On a d'ailleurs le sentiment que le Racing fait jouer ses joueurs au maximum de leurs moyens et qu'il est à l'abri des psychodrames — alors que Diouf n'est certainement pas plus facile qu'Anelka. Muller a sa propre philosophie tactique, mais elle s'adapte aux moyens et aux hommes à sa disposition, elle fait preuve d'une certaine souplesse. On voit en quoi le calme et réaliste Lorrain propose un contre-modèle au bouillant et inflexible Fernandez…

Ces interrogations en engendrent d'autres. Quelle est la marge d'erreur accordée au manager parisien? En d'autres termes, quel bilan lui serait fatal au terme de cette année? Peut-il espérer la continuité de son poste en cas de déception? Qu'en pense Jean-Marie Messier? Car comme pour l'OM, on imagine le scénario tragique d'une "ultime chance", d'un sursis au-delà duquel le malade sera achevé par un retrait total de l'actionnaire.
Mais peut-être ne faut-il pas sous-estimer le caractère irrationnel du football, qui permet à des hommes comme Luis Fernandez de réussir en dépit des apparences et des critiques…

Réactions

  • osvaldopiazzolla le 08/01/2002 à 11h23
    A propos de précision, qui a marqué le troisième alors ?!

    Je crois que c'est Sarr.

    Alex est rentré (à la place de Panov) à la 70e. Il a marqué à la 71e et à la 75e.

  • MerciLilian:-)) le 08/01/2002 à 12h35

    Ahhhh Nihiliste, c'est vrai que ca me dit quelque chose ce ciseau en Espagne. N'était-ce pas le dernier match des qualifs pour l'Euro '92? Score final 3-1.
    Sinon Papinou avait fait une espèce de retourné contre l'Espagne au Parc aussi. Enfin, je m'égards...
    Je sais que Fernandez était énormément apprécié par une partie de la population, mais je pense que je faisais partie de ceux qui ne l'aimait pas trop.
    Enfin, tu liras que sur ce forum, je fait toujours une petite introduction sympa, pour ne pas trop oublier que ce fut un grand bleu.
    Et pour son style, peut-être que si j'étais célèbre, je passerais mon temps à jacter dans les médias, moi aussi. La preuve LOL.

    Quelle sevèrité Le Croisé!!
    Comment tu sais que les frelus d'Anelka sont des truands?
    Que peux-tu m'apprendre sur les frêres de Cantona?

  • El Tounsi le 09/01/2002 à 04h15
    Le croisé, je ne veux pas me prendre la tête avec toi, mais je voudrais juste te dire qu'il n'est pas très objectif de se faire une opinion aussi tranchée à partir de ce que la presse dit ou écris.

    Pour finir juste une petite provoc, les frères de Nico, tu les a vu voler, agresser, porter des armes ou quoi ?

  • Ibarrategui le 09/01/2002 à 09h44
    Pour revenir sur les équipes françaises, il est déplorable de constater le manque complet de professionalisme de la plupart des dirigeants (et notamment ceux du PSG)

    Si l'on enlève tous les "petits clubs" (- de 250 MF de budget), les membres de D1 accumulent les conneries en tout genre.

    Regardez le nombre de recrutement ratés, de joueurs surpayés : Rennes, OM, PSG de Bergeroo, Lens de Courbis, Bordeaux Brésilien de cette saison...

    On dirait que c'est un jeu pour les dirigeants de recruter pour des sommes astronomiques des véritables branquignols ou tout du moins des joueurs surévalués (Severino Lucas 140 MF, Mario Turdo 80 MF, Christian 60 MF, Nonda 140 MF)

    D'un autre côté, je le reconnais, certains clubs arrivent parfois à faire des coups intéressants (Pochettino, Roche, Rothen)


    Et enfin, qqe chose qui m'énerve au plus haut point, c'est ce qu'avait déploré Baup, l'année dernière alors que Bordeaux était en 8èmes de l'UEFA "C'est dommage qu'on soit en coupe d'Europe, ça nous bouffe de l'énergie pour le championnat", "Notre élimination est positive, nous pouvons nous consacrer au championnat".

    Les Bordelais nous font ch... chaque année pour se qualifier en coupe d'Europe, leur grand objectif, MAIS QUAND ON Y EST ON ESSAIE DE BIEN Y FIGURER BORDEL!!!

  • Titouk70 le 10/01/2002 à 07h53
    J'aimerai bien une explication de MerciLilian:
    En premier on voit que tu deteste au plus haut point Guy Roux. C'est le diable en personne, le paysan qu'il faut supprimer de notre beau foot proffessionnel, l'entraineur qui se prend pour un Dieu , révoltant.

    En second on peut citer: "Pourquoi personne ne veut aller au bout de temps en temps ?" Mais justement c'est ce qui manque à tout nos gros club d'aller au bout. Et c'est ce qui fait le force d'Auxerre, de Nantes, de Guinguamp, de Bastia...de presque tout le petit budget(- de 200MF) : on bati dans la continuite, on prevois toujours a long terme...

    Si les gros clubs arrivaient a avoir une demarche similaires les champion serait toujours PSG-monaco-Marseille-Bardeau-Lyon (Lens et Nantes pouvant se develloper) et allors on aurrait de vrai locomotives pour l'europe.

    D'ailleurs ca me fait rire quand on me dit qu'on ne reussi pas en coupe d'europe a cause des diference d'impositions, de la dncg... A condition egale nos gros budget sont incapable de gagner en france, pourquoi ils reussiraient à gagner en europe.


  • MerciLilian:-)) le 10/01/2002 à 14h16

    Je développerais demain Titouk, promis.
    Cela dit, je ne détéste pas Guy Roux.

  • MerciLilian:-)) le 11/01/2002 à 03h58

    Guy Roux a sous doute une vrai passion pour le football etc.
    et il semble avoir du coeur (sans jeu de mot douteux)
    Simplement, "on" veut absolument l'imposer comme le Monsieur vertue et M. compétent du football. Or, (encore une fois, si l'on a des clubs pro. et des joueurs payés ne serait-ce "que" 80-100 milles balles/mois, c'est tout de même que l'on a la volonté de vaincre de temps en temps.)
    Je n'oublie pas le doublé d'il y a quelques années, mais je n'oublie pas non plus que le club avait une équipe capable d'enflammer l'Abbé- Deschamps et battre n'importe qui en Coupe d'Europe. J'ai oublié les dates et les détails, mais n'y a-t-il pas eu une demi-finale, entre autres?
    Enfin, qu'est devenue la fameuse "continuité" depuis ces epopés.
    L'AJ Auxerre est vraiment l'exemple du club qui de manière irrationnelle se met à reculer "aux portes de la gloire".
    Alors ou bien c'est qu'ils se sont reposés sur leurs lauriers ou bien c'est qu'ils ont eu peur de de "paraître trop ambitieux" et pour moi, si c'est le cas, on ne se présente même pas en CE ou dans le championnat.

    Mais avec ta dernière phrase, je vois que l'on est d'accord sur le mystère de la médiocrité.

  • Titouk70 le 12/01/2002 à 07h55
    Vu la place de ce poste je ne suis pas sur que MerciLillian me lira un jour mais c'est pas grave je l'ecris quand meme.

    C'est sur Auxerre a decliner apres son double en 96. Avant le club etait en europe tout les ans (donc systematiquement dans les 6 premier de championnat)
    Trois explication :
    1) les joueurs et dirigeant se sont repose sur leurs lauriers et on eu peur de devenir un grand club. Franchement je ne crois pas que ce soit la raison principale: c'est pas le genre de la maison.
    2) Le club s'est fait piller. Bien que supporter de l'AJA je doit dire que c'est normal. Auxerre est une des plus faible affluence de D1. Meme en coupe d'Europe le stade etait pas toujours plein. Le budget est donc tres largement inferieurs a ceux de club ayant de 2 a 5 fois plus de spectateurs. Il faut du temps pour reconstruire. Cela explique sans doute un peu les mauvais resultats.
    3) L'arret Bosman a fait TRES mal a ce style de club: avant les joueurs moyens-plus qui n'etait pas des stars mais qui avaient un bon niveau etait convoité seulement par les club francais. Donc auxerre arrivait a en garde pas mal. Maintenant ces meme joueurs sont convoiter par tout les club europeen. Donc c'est plus dur de les faire rester en Bourgogne

  • MerciLilian:-)) le 13/01/2002 à 06h09

    J'suis là mon pote. Je ne vois pas pourquoi, je t'ignorerais subitement alors que l'on dialoguait.
    C'est vrai que tes trois arguments sont valables.


La revue des Cahiers du football