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Domenech, l'homme du milieu

Raymond Domenech est le grand gagnant des consultations de Simonet au sein du foot français, dont le destin dépendra intimement de son parcours à la tête des Bleus…
Auteur : Etienne Melvec le 13 Juil 2004

 

2004 est décidément l'année des outsiders… L'étonnante campagne pour la succession de Jacques Santini a donc connu un dénouement inattendu, puisque après s'être résumée à un duel entre Laurent Blanc et Jean Tigana, elle vient de consacrer Raymond Domenech, qui ne s'était pas déclaré comme candidat et auquel personne ne pensait vraiment jusqu'à vendredi dernier. Le caractère excessivement "politique" de cette campagne a probablement joué en la faveur de l'ancien sélectionneur des Espoirs, qui s'est vu dérouler un tapis rouge entre les deux favoris, écartés pour des raisons pas forcément très objectives, l'un et l'autre ayant de quoi faire valoir leur crédibilité. C'est ainsi qu'à en croire la presse spécialisée — qui s'est attachée à relever les positions respectives des concurrents tout au long de cette "course" virtuelle (1) —, Tigana aurait surtout payé l'encombrant soutien de Michel Platini… Il a effectivement fallu que des facteurs aussi aléatoires que celui-ci (découplés de la stricte évaluation des qualités des postulants) pour que Domenech rallie la plupart des suffrages et réunisse sur son nom un consensus qui n'est pas l'ordinaire de cet homme controversé. Et ce grand communicant est désigné sans avoir le moins du monde communiqué, alors que les interviewes des candidats "officiels" et des représentants du football français s'étaient multipliés dans les pages de nos journaux. Les clubs recadrés, le "Club France" recalé La semaine dernière (voir OPA sur l'équipe de France), nous nous alarmions de l'opportunité offerte au monde professionnel (saisie par celui-ci) d'étendre un peu plus son pouvoir sur la Fédération en général et sur l'équipe de France en particulier. Il semble aujourd'hui que la tentative n'a pas vraiment été couronnée de succès. Ce n'est pas faute de gesticulations, car nos présidents de club, auxquels un marché des transferts assez plat laisse visiblement de grandes plages de loisirs, ont poussé assez loin leurs délires. Des personnalités aussi crédibles que Michel Pastor, empereur de l'immobilier monégasque qui préside depuis moins de deux semaines aux destinées de l'ASM, ou Bernard Caïazzo, qui n'a pour fait d'armes en L1 qu'un putsch réussi sur l'ASSE, se sont ainsi permis de livrer leur opinion. Le président stéphanois a préconisé un "comité de sélection" composé des présidents de la Ligue et de la Fédération ainsi que de Michel Platini, tandis que son homologue d'Istres, Bertrand Benoît, estimait que seul Luis Fernandez, "pour son immense talent", avait le profil idéal (FF du 9 juillet). Quant aux Jean-Claude — Hamel (Auxerre) et Plessis (Sochaux) —, ils imaginaient un tandem à la tête des Bleus… Merci messieurs. La résurrection du "Club France" (2), instrument potentiel d'une mainmise des pros ("fournisseurs de joueurs" selon l'expression de Christophe Bouchet qui considère que les joueurs ne s'appartiennent pas) sur le monde des Bleus, reste donc hypothétique pour l'heure. Porte-parole institutionnel de ces revendications, Frédéric Thiriez a reçu un accueil plutôt froid de la part du Conseil fédéral réuni vendredi dernier à Clermont-Ferrand, à l'image de la fin de non-recevoir formulée par Platini (L'Équipe du 11 juillet). L'éventuelle décision concernant la création de cette "Maison France" ou de ce "Conseil de direction" — d'après l'appellation du président de la Ligue qui considère désormais que "l'équipe de France est une entreprise" (3) —, est donc, au mieux, repoussée à la rentrée, la priorité étant évidemment la désignation du sélectionneur, dont les desiderata en la matière seront prépondérants. Le retour en grâce de la DTN Indépendamment de l'évaluation des qualités du lauréat, la désignation de Domenech marque un spectaculaire retour en grâce de la DTN et de son patron. Il semble en effet que l'intervention d'Aimé Jacquet devant ce même Conseil fédéral ait marqué le retour en grâce de l'institution qu'il entend finalement, aux dernières nouvelles, diriger encore quelques années. Le discours du Stéphanois a sonné comme un plaidoyer en faveur des acquis du football français et en particulier de son système de formation (des joueurs et des techniciens), dont la Direction technique nationale a été la cheville ouvrière. En soulignant le risque de liquider cet héritage, comme d'aucuns font mine de le vouloir en oubliant ce que ce système a pu apporter il n'y a pas si longtemps, Jacquet a ramené un peu de raison dans le débat, du moins aux yeux d'une partie essentielle des acteurs qui ont été partie prenante de la décision de Simonet, en prônant avec succès un rassemblement des "familles" du football français. Un discours qui est visiblement bien passé, les commentaires des journalistes ayant frisé l'enthousiasme jusque dans les pages de L'Équipe. Il faut dire que la Direction technique nationale, fragilisée par le fiasco de 2002 dans lequel elle était impliquée via Roger Lemerre, ne peut se voir reprocher l'échec de 2004. D'autant que les flottements constatés dans l'organisation de la sélection dirigée par Santini — dont l'isolement a été renforcé par l'annonce de son départ à Tottenham et la froideur de ses relations avec les représentants de la LFP et de la FFF —, ont renforcé le sentiment qu'elle seule pouvait redonner au management de l'équipe de France un minimum de cohérence. À condition évidemment qu'elle mène la réflexion indispensable pour tirer les enseignements des deux dernières campagnes infructueuses et réformer ce qui peut l'être dans l'approche de la sélection. Et Raymond dans tout ça ? C'est justement en cela que la candidature de Domenech diffère totalement de sa tentative d'il y a deux ans, où il avait en quelque sorte fait office de pompier de service pour défendre la crédibilité de la DTN. En ayant soigneusement évité d'exposer ses propres défauts, contrairement à Blanc et Tigana, passés au crible des médias depuis près d'un mois, il est apparu comme un recours logique, bénéficiant de la crédibilité des institutions dont il est un représentant "légitimiste" eu égard à ces longues années passées dans le sérail. Et alors qu'il s'oppose régulièrement aux clubs dans les commissions paritaires ou bien au sujet des libérations des joueurs sélectionnés, les dirigeants de ceux-ci n'ont pas manifesté d'opposition formelle à son intronisation. Le fait d'avoir connu la grande majorité des internationaux potentiels au sein des sélections de jeunes constitue un atout objectif. Sa nomination est en outre moins connotée sur le plan des transitions à effectuer au sein du groupe (notamment envers les "anciens" dont Blanc apparaissait comme un proche). Et pour les médias, le Lyonnais sera un bon client, dont la qualité d'expression tranchera avec celle de ses prédécesseurs, ce qui pourrait nous valoir quelques moments hauts en couleur. Il n'est pas sûr, cependant, que Domenech réunisse un tel consensus auprès du public, dont on peut penser que les faveurs se dirigeaient plutôt vers les personnalités plus rayonnantes des deux anciens grands internationaux. On rappellera son absence de titres avec les Espoirs, ou sa propension à se retrouver au centre d'imbroglios comme celui du France-Portugal qui avait conduit à la suspension de Cissé. Sa forte personnalité, comparable à celle de Tigana, apparaît toutefois comme un atout étant donnée la nécessité apparente de recadrer les internationaux et de les mettre devant leurs responsabilités vis-à-vis de l'équipe de France. La spécificité du poste de sélectionneur pourrait ainsi convenir à son profil atypique, et il devrait profiter de l'adhésion qui accompagne traditionnellement les premiers pas des nouveaux arrivants, à plus forte raison dans le contexte d'un groupe de qualification apparemment facile. Pour l'heure, Domenech joue donc sur le registre du "rassemblement national" (4) et sur le velours de cet état de grâce. Il sera cependant très vite confronté à des échéances sportives, constituées par les matches, mais aussi par les choix d'hommes qui les accompagneront et offriront autant d'opportunités de polémique. Sa position sera à terme plus délicate que celle de son prédécesseur, qui n'avait pas de concurrent véritablement crédible au moment de sa nomination. En cas d'échec, les solutions Tigana ou Blanc seront parées rétrospectivement de toutes les vertus. Et comme on vient de le souligner, les enjeux de son mandat ne déterminent pas seulement le seul destin de l'équipe de France, mais aussi le futur équilibre des pouvoirs au sein du foot hexagonal… (1) Parti avec "une longueur d'avance", Blanc s'est retrouvé "au coude à coude" avec Tigana qui avait "comblé son retard", avant que le duo ne se fasse "coiffer sur le poteau" par Domenech. (2) Le Club France avait été créé après l'Euro 96. Il était constitué des présidents et des directeurs généraux de la Ligue et de la Fédération. Un comité restreint et informel n'empiétant pas sur les prérogatives du sélectionneur, sans rapport avec l'espèce de directoire décrit par les présidents de clubs ces derniers jours. (3) Frédéric Thiriez l'a ainsi décrit dans un entretien au Monde (13 juillet) : "L'idée est de mettre en place un 'conseil de direction' de l'équipe de France dans lequel on trouverait le président et le directeur général de la Fédération française de football, le président de la Ligue, le sélectionneur national, le directeur technique national, ainsi qu'un membre supplémentaire de la FFF et de la LFP. L'équipe de France est une entreprise dont le chiffre d'affaires est de 50 millions d'euros par an. Le but de cette cellule serait de gérer tous les aspects extra-sportifs : primes, sponsoring, marketing, droits télévisés". (4) "Il faut aussi une vraie cohérence entre la politique générale du football français et la sélection. On ne peut pas avoir de séparation entre les professionnels, les amateurs et les sélections. On doit tous se rassembler derrière l'équipe de France" (AFP).

Réactions

  • baygonsec le 13/07/2004 à 17h01
    Mais c'est qui lui ???

  • Axl le 13/07/2004 à 17h18
    Baygonsec > pardon, je n'avais pas compris que sur ce forum, il fallait décliner son identité avant de pouvoir parler. Décidément, le sarkozysme a de beaux jours devant lui... Tous les rebelles sont morts ou quoi?

  • Fier Panpan le 13/07/2004 à 19h42
    Rassure toi : Jacky56 est toujours vivant

  • loual le 14/07/2004 à 11h53
    Ils ont un groupe facile les Français pour se qualifier pour la CM.
    Irlande, Iles Féroé, Suisse, Chypre et Israël.
    Heureusement que c'est pas Houllier à la tête de l'EDF on serait encore capable de perdre contre Israël à domicile.

  • luckyluke le 15/07/2004 à 09h04
    Deux remarques
    - pas d'Aulas dans l'article. Effort surhumain des cahiers, ou oubli inexplicable. Heureusement que les Lyonnais sont maîtres dans l'auto-dérision et ont pallié cette absence (que certains petits presque nouveaux ont d'ailleurs pris au premier degré en tombant dans le panneau brandi par CHR$)
    - "Tigana aurait surtout payé l'encombrant soutien de Michel Platini… Il a effectivement fallu que des facteurs aussi aléatoires que celui-ci..." et même pas un commentaire sur le jeu de mot involontaire ou inconscient sur le postier des Caillols. Décidément tout se perd ici...

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