Diesel Eagles
Matchbox: Argentine-Nigéria: 1-0. Pour la troisième fois consécutive, l’Argentine entame son tournoi mondial par une victoire étriquée mais tranquille face à une équipe africaine.
Ellis Park, Johannesburg
But : Heinze (6e).
Argentine : Romero – Gutierrez, Demichelis, Samuel, Heinze – Mascherano, Veron (Rodriguez, 74e) – Di Maria (Burdisso, 85e), Messi, Tevez – Higuain (Milito, 79e).
Nigéria : Enyeama – Odiah, Yobo, Shittu, Taiwo (Uche, 75e) – Obinna (Martins, 52e), Kaita, Haruna, Etuhu, Obasi (Odemwingie, 60e) – Aiyegbeni.
La nalyse
D'entrée, les Argentins se font très pressants, obligeant les Nigérians à jouer à une touche de balle. Messi, assez disponible au cœur du jeu, tente et réussit quelques percées dans le milieu de terrain et la défense nigérians. Il trouve régulièrement Tevez et Higuain, lequel rate une belle opportunité en ne cadrant pas sa reprise du plat du pied (4e). Le Barcelonais fait briller Enyeama, sur une frappe à l’entrée de la surface. Sur le corner suivant tiré par Veron, Heinze, seul au point de pénalty, ouvre le score d’une belle tête plongeante croisée (6e).
Un milieu performant (Mascherano à la récupération, Veron à l’organisation), un Messi très mobile, et un pressing efficace de la part des attaquants d'un côté; une défense peu inspirée dans la relance, un Gutierrez un peu lourd et un Di Maria aux abonnés absents de l'autre: l’Argentine dicte le rythme de la rencontre et contient le Nigéria, qui n’arrive pas à se déployer rapidement vers les ailes à la récupération du ballon. Les Eagles usent, faute de réels débordements, de centres aériens et de longues touches. Les attaquants argentins offrent des solutions d’appels et du mouvement, ce qui permet à Messi d’inquiéter à nouveau Enyeama sur des frappes enroulées (18e et 37e), et à Tevez de trouver Higuain dans la surface, contré par le gardien nigérian (21e).
L'Argentine sans se faire peur
Le Nigéria réagit par soubresauts -avec des coups francs mal exploités et généralement repoussés par Romero, ou par Obasi, très vif, technique et bon dribbleur. Supérieurs dans les rares duels aériens qui ont lieu au cœur du jeu, les Nigérians laissent Tevez et Messi jouer très près l'un de l'autre et se trouver facilement sur des passes courtes.
L’entrée de Martins à la place de Obinna (52e) apporte enfin de la percussion et des solutions dans l’axe. Les Nigérians se créent des situations de tir et leur meilleure occasion par Uche (82e) qui, après un magnifique double contact élimine son vis-à-vis, mais son plat du pied passe au-dessus. La dernière frappe de Kaita trop enlevée (87e) marque la fin des espoirs nigérians dans ce match qui se termine sur un rythme très lent, avec des joueurs épuisés.
Le Nigéria a été trop timide, et trop peu tranchant pour être dangereux, au contraire de l’Argentine qui a imposé son rythme, s’est mise rapidement à l’abri et s’est appuyée sur sa technique pour se créer de belles opportunités en gérant la fin de match sans trop se faire peur.
Les joueurs à suivre
Côté nigérian, on retiendra d'abord les performances du gardien Enyeama. Le portier des Super Eagles a su être décisif et spectaculaire face à Messi et Higuain, sur des frappes lointaines qui ont fait parler sa détente horizontale, ou avec des sorties incisives. Seule une sortie ratée sur un coup franc vient ternir le tableau.
Obasi, milieu gauche, a été le Nigérian le plus en jambes, le plus explosif, le plus tonique, usant de dribbles et de passements de jambes pour mettre à la peine Gutierrez. Les meilleures incursions de son équipe lors de la première période sont à mettre à son crédit. Un joueur technique qui n’a malheureusement pas su ajuster la mire sur ses frappes du gauche.
Le joueur à ne pas suivre
Très vite emprunté et mis à mal par la rapidité et la technique d'Obasi, Gutierrez a souffert. Peu aidé en première période, il est vrai, par un Tevez qui bougeait beaucoup et n’occupait pas à temps plein son couloir droit, le replacement temporaire de Veron à ses côtés lui a permis de souffler, avant de glisser milieu gauche après la sortie de Di Maria (remplacé par Burdisso)... et de plonger physiquement. Il a raté des gestes simples et s'est même fait battre à l’épaule par Odemwingie (85e). Dire que c'est lui qui avait ouvert la marque au Vélodrome face aux Bleus.
Les observations en vrac
• Maradona en costume, c’est surprenant, mais appréciable quand quelques mètres plus loin, Lars Lagerbäck se promène en survêtement vert avec le bide qui ressort du pantalon.
• On est bien contents que Frank Lebœuf n'ait pas demandé à Christophe Jammot s'il souffrait de spondylarthrite ankylosante.
• Messi qui essaie à tout prix de marquer d’en-dehors de la surface, c’est parce qu’on lui a dit que le gardien nigérian, c’est Thomas Price?
• Si le groupe Village People se recrée un jour, ils pourront toujours recruter Maradona qui fait à merveille le Y.
• Pour Higuain, les feuilles de match, c'est comme les légumes chez Flunch: il en mange à volonté.
• Les gros plans sur la joie de Heinze qui se dirige vers son banc après son but et ceux sur Maradona qui met une tête grosse comme ça à l’arbitre assistant: c’est vrai que l’Argentine, c’est un peu comme l’OM.
• On a aimé la traduction en direct par Lebœuf du dialogue entre Haruna et Taiwo avant le coup franc du marseillais.
• L’Argentine peut très bien jouer sans aucun homme de couloir.
Le match de France 3
Le complexe d’earlydipe
Christophe Jammot (sur le premier ballon de Messi): "Est-ce qu’il ne veut pas faire oublier Diego Maradona?"
Le roi du chat-bite
Christophe Jammot : "Heinze est préposé aux touches basses".
Le gars qui n’a jamais mis les pieds en Angleterre
Christophe Jammot : "Maradona reste relativement flegmatique".
Vu du forum
=>> le Bleu - 16:06
On a bien fait de ne pas mettre CJP sur ce match, il aurait fait un orgasme mortel à la 3e minute.
=>> Bananja Vidic - 16:09
Depuis quand Brandao joue gardien pour l'Argentine?
=>> magnus - 19:33
Milito, quelle rage et quel enthousiasme communicatif! Son exultation au moment du but avec Maradona qui essaie de l'embrasser sans se prendre une droite, priceless.