Deschamps contre le désenchantement
Une Balle dans le pied – Pour ranimer la flamme bleue, le nouveau sélectionneur doit commencer par refaire de l\'équipe de France une équipe de football.
Un 0-0 oubliable contre l'Uruguay, mercredi soir au Havre, a fait office de cérémonie d'ouverture pour le mandat de Didier Deschamps, au seuil d'un nouveau cycle qu'on espère vraiment nouveau pour les Bleus. Le précédent s'était en quelque sorte rebouclé sur lui-même: loin des illusions de refondation nées de la nomination de Laurent Blanc, l'équipe de France a subi la rémanence de ses travers, et suscite plus que jamais des doutes quant à son potentiel réel. De ce point de vue, le contexte apparaît plus sain pour le sélectionneur, auquel on prêtera moins de pouvoirs magiques que son prédécesseur, l'auréole "France 98" ayant par ailleurs perdu un peu de son éclat. On attendra moins de Deschamps que de Blanc, mais le job sera tout de même impitoyable avec l'obligation de qualification pour la Coupe du monde 2014.
FAIRE ÉQUIPE
Didier Deschamps était certainement le meilleur candidat, et il est probablement le meilleur sélectionneur possible pour l'équipe de France aujourd'hui. Il n'a pas eu de concurrence frontale, et les noms avancés – du moins parmi les plus crédibles, comme Raynald Denoueix, Rudi Garcia ou René Girard – montrent bien où se situait son avantage. Pour résister à la pression publique et partir avec un capital d'autorité maximal auprès des joueurs, il est préférable d'avoir quelque stature et suffisamment de surface médiatique. Ancien capitaine des Bleus ayant garni son palmarès d'entraîneur, personnalité intelligente et suffisamment politique, Deschamps dispose de ce crédit, dont on a toutefois vu qu'il ne garantissait pas la réussite.
(...)