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Dans les cartons des Dé-Managers : #62

Le derby romain, la France U17, des infographies anglaises, la défense de la Juventus, Marco van Basten dans la bouche d'Arrigo Sacchi (non, pas comme ça) et Coco Suaudeau: une dernière pour les sept à soixante-dix-sept ans.

Auteur : Les Dé-Managers le 26 Mai 2015

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

La Roma contre nature

Julien Momont – Six tirs, deux cadrés. 41% de possession. Inimaginable ou presque, pour une équipe animée par la philosophie axée sur la possession et l’offensive de Rudi Garcia. Et pourtant... La Roma a égalé un record, lundi soir. La seule fois où les Giallorossi ont tiré aussi peu au but cette saison, c’était sur le terrain de l’Atalanta, en novembre. Par ailleurs, seules trois équipes ont plus dominé la Roma en 2014/15 que les Laziali (59%): le Bayern Munich à deux reprises (70% en Bavière, 64% dans la capitale italienne) et Manchester City (60% à l’Etihad), toutes deux en Ligue des champions.

 

C’est donc contre nature que la Roma a remporté une victoire (2-1) synonyme de deuxième place assurée et de fierté locale regonflée. Après avoir constaté l’échec de leur tentative initiale de pressing haut, les hommes de Rudi Garcia se sont repliés. Les ailiers, Juan Iturbe et surtout Alessandro Florenzi, ont défendu bas, pratiquement au niveau de Daniele De Rossi. Seuls Radja Nainggolan et Seydou Keita sortaient parfois au niveau de Francesco Totti, pour aller chercher Lucas Biglia et Marco Parolo. Bien compacte défensivement, la Roma a gagné en solidité ce qu’elle a perdu en nombre et percussion offensive. L’absence de Gervinho, sur le banc mais de retour de blessure, est forcément préjudiciable dans ce domaine.

 

 

 

 

La Lazio, agressive sans le ballon et patiente avec, a tenté d’aspirer son adversaire. Antonio Candreva a trouvé quelques brèches entre les lignes, Parolo a tenté quelques incursions, mais les Biancazzurri ont peiné à faire des décalages. Le Brésilien Felipe Anderson en est l’illustration: si percutant habituellement, il a été privé d’espaces. Les occasions ont été rares, après un premier gros et inhabituel raté de Miroslav Klose.

 

De son côté, la Roma a su profiter de ses rares opportunités. L’entrée de Victor Ibarbo a apporté une puissance physique décisive sur l’ouverture du score d’Iturbe, celle de Miralem Pjanic fluidité et liant dans la transition offensive, en plus d’une offrande pour Yanga-Mbiwa sur le but de la victoire. Solidité, efficacité, but sur coup de pied arrêté: on n’y était pas habitué, mais la Roma a fait preuve d’une belle faculté d’adaptation.

 

 

 

 

Les U17, onze ans après

Raphaël Cosmidis – Champions d’Europe, comme en 2004. Les mini-Bleus, en l’emportant sur l’Allemagne jeudi soir en finale de l’Euro U17, n’ont pas fait de la pub pour le livre de Faouzi Djebou-Benabid et Yacine Hamened, intitulé "Pourquoi le foot français va dans le mur", sorti il y a quelques jours. On ne l’a pas encore lu, donc on n’en dira rien, si ce n’est qu’il traduit un certain courant de pensée aujourd’hui: le foot français irait mal. "Les centres de formation sont devenus des centres de déformation, où l'on n'éduque plus nos gamins", écrivent les auteurs.

 

On a vu le match des Français face aux Allemands, par contre, et apprécié quelques joueurs. Les qualités techniques de Bilal Boutobba, forcément, mais aussi Timothée Cognat, capitaine. Il n’a pas réussi tout ce qu’il a tenté, mais ce qu’il voulait entreprendre était intelligent. Les déplacements d’Odsonne Edouard également. En début de match, le jeune attaquant du PSG a laissé passer un ballon dans son dos, sans succès mais subtilement, comme un adulte le ferait.

 

 

 

 

Sur les ailiers français, Jeff Reine-Adélaïde et Jonathan Ikone, on a plus de questions. Ils semblaient passer si facilement en un contre un qu’on s’est demandé si l’avantage n’était pas trop physique, s’ils conserveraient cette supériorité sur leurs adversaires une fois que ces derniers auront achevé leur croissance. Mesurer le talent d’un joueur à cet âge-là est ardu. Seule la facilité balle au pied mérite, peut-être, des jugements définitifs. Là-dessus, difficile de savoir si l’équipe de France U17 est vraiment championne d’Europe.

 

Tactiquement, en revanche, le plan était clair: aspirer l’Allemagne puis la dévorer en contre grâce à la vitesse des ailiers bleus. Et les Français l’ont exécuté à merveille. Au final, quatre buts, d’innombrables décalages et un match qui aurait pu être plié à la pause avec plus de réussite. Peut-on être inéduqué et appliquer aussi bien des consignes? Ou s’agit-il là d’obéissance? Dans le football comme sur Terre, il y a toujours quelqu’un pour annoncer l’apocalypse. Et on est toujours obligé d’attendre le Jour-J pour connaître la vérité.

 

 

 

 

On a aimé

 

La très grande prestation de Roger Martinez (vingt ans), attaquant colombien d’Aldosivi et bourreau de Boca Juniors (0-3) dans une Bombonera à huis clos après les incidents du dernier Superclasico. Vivacité, technique, mouvement, activité, le tout courronné par un cinquième but en championnat. L’Argentine recèle décidément de bien des talents méconnus.

 

Outre les joueurs offensifs évoqués plus haut, la défense de l’équipe de France U17 a été très efficace contre l’Allemagne. La charnière Upamecano-Doucouré, notamment, a été intraitable dans les duels, tandis que la tonicité de Maouassa à gauche et les dédoublements de Georgen à droite ont fait merveille. Mention aussi pour l’activité du milieu troyen Makengo. Eux aussi seront à surveiller.

 

Le bon match de Taylor Moore, l’un des nombreux gamins que la situation lensoise a mis sur le devant de la scène, contre Nantes (1-0). L’ado anglais (dix-huit ans) sait défendre mais aussi très bien se servir du ballon. Il avait d’ailleurs été passeur décisif dans le derby face à Lille (1-3). Très à l’aise techniquement pour un latéral droit, on devrait rapidement le revoir.

 

 

 

 

On ne sait pas trop

 

Le Red Bull Salzbourg termine une nouvelle fois champion d’Autriche, avec un bilan comptable honorable (six nuls et sept défaites pour l’instant), mais aussi 98 buts marqués en 35 matches et une différence de buts de +57. Le championnat continue à être un peu trop facile pour le RB ainsi que pour son buteur Jonathan Soriano, 43 buts toutes compétitions confondues, sa troisième saison de rang à plus de 38.

 

 

 

 

On n'a pas aimé

 

Le naufrage de Liverpool à Stoke (6-1), une semaine après la défaite des Reds à domicile contre Crystal Palace (1-3). Les adieux de Steven Gerrard auront été cauchemardesques sur le terrain, en dépit du but pour l’honneur du capitaine au Britannia Stadium. Une fois encore, la défense (Mignolet, Sakho, Skrtel…) a connu de gros passages à vide.

 

La relégation d’Eibar en deuxième division espagnole. Le club basque aux petits moyens avait réalisé une première partie de saison excellente, pleine d’abnégation. 2015 lui aura été fatal, avec deux victoires et deux nuls sur les dix-neuf dernières journées. La Liga perd l’Estadio Municipal de Ipurua (6.267 places), mais elle découvrira autre petit stade la saison prochaine, avec celui de Gérone (9.000 places), qui vivra son baptême du feu dans l’élite.

 

Le match de Pablo Osvaldo avec Boca contre Aldosivi (0-3), mélange de malchance, de maladresse et de renoncement. L’Italo-argentin a connu du déchet dans la construction, vu un superbe retourné arrêté par le portier adverse, manqué un penalty en ayant stoppé sa course d’élan et frappé sur la barre de la tête. Il disputait certainement son dernier match à la Bombonera: il a été retenu avec la Squadra Azzura pour les matches de juin et son prêt s’achève fin juin.

 

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

Deux infographies pour illustrer certaines failles de deux des trois relégués de Premier League: Burnley présente le pire différentiel de tirs sur corners, tandis que Hull City est l’équipe qui a créé le moins de "grosses" occasions de but (expected goals supérieur à 0,2) (Via @MC_of_A).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les déclas

 

"Marco van Basten, c’était la cerise sur le gâteau. C’était le plus talentueux mais aussi le plus intermittent. Sa classe était comme du cristal. Il avait un style inimitable, c’était un cygne qui dansait avec le ballon entre les pieds. Un buteur qui, en s’appuyant sur sa puissance, combinait de manière prodigieuse avec ses coéquipiers. Il marquait du pied droit, du gauche et de la tête. En jouant, il se peaufinait lui-même. Il était d’un niveau technique très élevé, il trouvait des solutions impensables et exaltantes. Il enchaînait les dribbles, il était agile et vif malgré sa taille. C’était un type introverti mais gentil et raisonnable. Il a subi de nombreuses blessures. Il souffrait des changements de températures mais c’était un point de référence d’une valeur inouïe. 'Maintenant que je suis entraîneur', me dit-il un jour, 'Je comprends combien de problèmes je vous ai causés.' Et je lui répondis: 'Si cela peut constituer la moindre consolation, tu as aussi résolu beaucoup de mes problèmes !' Il remporta le Ballon d’Or à trois reprises et prit sa retraite à vingt-huit ans. C’était un phénomène et il a laissé derrière lui des buts cinématographiques.”

Arrigo Sacchi, dans son autobiographie Calcio Totale.

 

"Dans un groupe, vous avez une majorité de joueurs qui demande la balle uniquement pour l'avoir! Très peu cherchent à être un leurre, découvrant un espace pour qu'un partenaire puisse s'y engager et mieux la recevoir. Recherche du joueur libre? Non. Recherche du joueur lancé? Non. C'est recherche du joueur lancé dans un espace "libéré". Le nombre d'interventions que j'ai pu faire là-dessus... [...] Le pire, c'est quand il y a trop de joueurs pour donner le ballon et pas assez pour le recevoir, faute de le réclamer correctement. À toi, à moi... Vous n'avancez plus. Barcelone est tombé dans ce travers à un moment donné. Cela vous plombe l'équilibre d'une équipe. Même chose lorsqu'il y en a trop qui veulent le ballon et pas assez qui cherchent à le récupérer. L'équipe se scinde en deux. L'entraîneur doit y être très vigilant."

Jean-Claude Suaudeau, dans le dernier numéro de l'excellent magazine Vestiaires

 

"Depuis que j'ai arrêté [d'entraîner, ndlr], je fais mon championnat à travers trois-quatre équipes choisies durant l'été, et je les suis pendant toute la saison. Je vire l'entraîneur, personne ne me dit rien (rires), les journalistes ne me font pas ch... et je mène à chaque match une réflexion pour aider l'équipe à mieux jouer. J'adore. Cette saison, c'est Barcelone, Arsenal, le Bayern et Dortmund. C'est une gymnastique pour moi qui est indispensable. J'ai besoin de ça pour me maintenir. C'est que je ne suis plus tout jeune !"

Jean-Claude Suaudeau, à nouveau.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

 

L’organisation défensive exemplaire de la Juventus Turin décryptée en vidéo.

 

 

 

 

L'anecdote

 

En plus de cent ans d’histoire, jamais le Real Madrid n’avait eu un entraîneur avec 75 % de victoires. Il en a désormais un ou plutôt avait: Carlo Ancelotti n’a pas survécu à une saison sans titre et a été mis dehors par Florentino Perez. L’an dernier, il fut le premier entraîneur à ramener la C1 depuis douze ans, mais aussi à ne pas finir dans le top 2 depuis Carlos Queiroz en 2004. Cette année-là, Ronaldo était le seul à marquer plus de onze fois tandis que Fernando Morientes brillait à Monaco...

 

 

 

 

Le bonus

 

Envie de voir comment Martin Odegaard a géré ses débuts avec l’équipe première du Real? Voici un montage vidéo des actions sur lesquelles le jeune Norvégien a été impliqué.

 

 

 

 

La revue de presse (presque) anglophone

 

Paolo Maldini et Jamie Carragher discutent de la mythique finale de Ligue des champions à Istanbul en 2005.

 

Parce qu’on n’est pas les seuls à s’amuser à inventer des nouveaux termes, certains parlent désormais d’“ailier central”.

 

Excellente interview de l’ancien préparateur physique de Marcelo Bielsa, Luis Maria Bonini.

 

Au Barça, il y a bien eu un avant et un après Johan Cruyff.

 

Le bilan des leaders statistiques individuels en Premier League révèle quelques surprises.

 

Analyse statistique du fameux “déchet technique” dans les cinq grands championnats européens.

 

Passionnante interview avec Éric Hély, directeur du centre de formation du FC Sochaux.

 

 

 

 

Réactions

  • dorcia le 28/05/2015 à 03h24
    J'aimerais réagir sur le match des U17 ou plutôt le tournoi des jeunes français.
    Bien sûr Édouard, impressionnant de puissance, mais pas que, sachant être là quant il faut et, avec finesse, convertir des ballons qui passaient par là (2 Madjer contre l'Italie.) ou en alliant puissance et finition réfléchie (3ème but en finale). Une palette assez complète pour un joueur qui a peut être l'avantage d'avoir déjà achevé sa croissance et donc a un physique d'adulte ce qui l'avantage certainement face à des adversaires dont on voit qu'ils sont loin d'être matures.

    La puissance et la capacité de percussion de équipe est impressionnante, le calme et l'intelligence dans la relance ou la remontée de balle de la défense est digne de pros. Une mention spéciale pour la présence offensive de Georgen latéral droit de Paris qui a particulièrement bien animé son couloir contre l'Italie et dont l'entente avec son camarade de club ikoné a permis de beaux mouvements.
    Lucas Zidane a fait un superbe match contre l'Italie avec quelques sorties pleine s d'autorité dans les pieds transalpins. Et ce qui est souligné précédemment doit beaucoup à son excellent jeu au pied et ses relances précises. Son match contre la Belgique a été nettement moins bon, pendant le temps réglementaire où ses dégagements furent trop risqués et souvent récupérés par l'entre-jeu belge. Le but encaissé est pour lui, et il devra encore grandir pour espérer faire un carrière en pro (même constatation sur le but allemand encaissé malgré deux sauvetages... Inutiles). Inutile aussi de parler de la séance de penalties, Zidane père a bien résumé en s'exprimant sur sa Panenka : "Ce n'est pas pour lui...

    Cette équipe a paradoxalement plus souffert en demi finale, face à des belges vaillants. Trop sûrs d'eux, les bleuets ont été incapables de faire le break montrant trop de facilité et de désinvolture dans un match qu'ils auraient dû plier en première mi-temps. C'est à ce moment que les points faibles de cette équipe sont apparus, suffisance, milieu de terrain pas assez dominateur, un Bouttoba trop individualiste (qui sortira 6mn après l'égalisation belge), et des joueurs voulant faire la décision seuls. Le spectre d'un 2ème but belge se profilait... Non, ils n'ont pas respecté leur adversaire qui faillit donc leur faire payer cher ce comportement. Les belges n'auront pas autant de réussite au cours des tirs au but qu'au tour précédent...

    Ces U17 ont été nettement au-dessus de tous leurs adversaires et méritent pleinement leur titre. Cependant, l'épreuve du temps nous dira d'ici 5 et 10 ans ce qu'ils sont devenus, et s'ils trustent des places de titulaires dans leurs clubs ou s'ils sont retournés à leurs brèves études...

La revue des Cahiers du football