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Ainsi finissent les sélectionneurs

Les carnets de l'archiviste – Après un échec ou une victoire: y a-t-il d'autres manières, pour les sélectionneurs, de quitter leurs fonctions? Comment le cas des prédécesseurs de Domenech a-t-il été réglé?
Auteur : Bruno Colombari le 19 Juin 2008

 

Nul ne sait si l'ère Domenech s'est achevée le 17 juin à Zurich. L'histoire des trente dernières années des Bleus montre qu'il n'y a pas de règle: des sélectionneurs sont partis après un triomphe, d'autres (parfois les mêmes) sont restés malgré un échec, d'autres enfin ont été débarqués de force ou ont préféré prendre la tangente.


Premier cas : We Are the Champions

carnets_fins_hidalgo.jpg27 juin 1984. Parc des Princes. Après un peu plus de huit ans à la tête des Bleus, Michel Hidalgo s'en va en pleine gloire. Il aura fallu quatre-vingts ans à l'équipe de France pour ouvrir son palmarès et elle l'a fait avec la manière: une demi-finale renversante face au Portugal et une finale gagnée avec la calculette (et une bonne dose de réussite) contre l'Espagne. Bref, la synthèse parfaite entre l'amour du jeu importé de Séville et le réalisme froid qui resservira à Guadalajara. On propose à Hidalgo le ministère des Sports, qu'il refuse, contrairement à d'autres plus tard, hélas.

12 juillet 1998. Saint-Denis. Il ne lâche pas son cahier à la couverture noire, comme s'il avait besoin de s'accrocher à quelque chose au moment d'entrer dans la quatrième dimension. Vilipendé par la presse depuis plusieurs mois, Aimé Jacquet lui réserve un peu de bile après match, mais pour lui l'heure de la béatification est arrivée.



Deuxième cas : I Will Survive

carnets_fins_argentine.jpg6 juin 1978. Buenos Aires. Contre l'Argentine, pour la deuxième journée du groupe dit de la mort, les Bleus d'Hidalgo ont le mauvais œil. Juste avant la mi-temps, Marius Trésor se jette dans son exercice favori, le tacle glissé, et touche le ballon de la main. En deuxième mi-temps, Platini égalise et Six a une balle de 2-1 qu'il vendange. De l'autre côté, Bertrand-Demanes heurte du dos le montant de sa cage et doit sortir sur une civière. Son remplaçant, Baratelli, encaissera un second but synonyme d'élimination. Michel Hidalgo, décidé un mois avant la Coupe du monde à jeter l'éponge après une tentative d'enlèvement, se laisse finalement convaincre de continuer.

16 juin 1987. Oslo. Les Bleus bouclent une saison d'une remarquable médiocrité: une victoire, deux nuls et deux défaites. La victoire contre la Norvège à Oslo est indispensable. Mais Platini vient d'arrêter sa carrière, le terrain est boueux et rien ne va. Battue 0-2 avec notamment une grosse erreur de Bats qui manque une interception au pied, l'équipe de France peut tirer un trait sur l'Euro 88 en Allemagne. Henri Michel reste toutefois en place moyennant un aménagement du calendrier (18 clubs au lieu de 20, suppression des aller-retour en coupe de France).

29 avril 1989. Paris. Les éliminatoires du Mondiale 90 en Italie ont commencé depuis huit mois et déjà c'est le match de la dernière chance. Platini sélectionneur a accumulé les contre-performances (2-3 en Yougoslavie, 0-0 contre l'Eire, 0-2 en Ecosse) et le match contre la Yougoslavie de Susic, qui est chez lui au Parc, doit être gagné pour éviter une élimination précoce. Il ne l'est pas (0-0), même si Didier Deschamps fête sa première sélection en remplaçant Xuereb. Platini avait promis qu'il démissionnerait en cas de non-qualification pour l'Italie, mais il reste en place. Il a déjà tout compris de la politique.



Troisième cas : The Final Cut

carnets_fins_michel.jpg22 octobre 1988. Nicosie. En sursis depuis l'affaire Cantona (suspendu un an d'équipe nationale après avoir traité le sélectionneur de sac à merde), Henri Michel ne sait pas encore ce qui l'attend au sortir du calamiteux match nul (1-1) concédé à Chypre et qui compromet déjà la qualification pour la Coupe du monde 1990. Le putsch vient de Bordeaux où le président Claude Bez contacte directement Michel Platini pour lui demander de prendre en mains les Bleus. Ce dernier accepte et Jean Fournet-Fayard, à la tête de la fédération, entérine le coup fourré.

17 novembre 1993. Paris. Ginola, le coup-franc, Kostadinov, le tir sous la barre de Lama, air connu. Le ciel tombe sur la tête de Gérard Houllier, à qui il faudra des années pour s'en remettre. Dans une ambiance détestable (règlements de comptes entre Parisiens et Marseillais, tergiversations de Jean Fournet-Fayard), il se passe une bonne semaine avant que le sélectionneur ne consente à céder sa place après seulement quinze mois et douze matches. Jamais la Coupe du monde 1998 n'avait paru aussi lointaine.

11 juin 2002. Incheon. Jamais sans doute l'écart ne fut aussi grand, en un siècle d'histoire, entre l'attente suscitée par une équipe qui marche sur l'eau et la réalité du terrain. Dépassés dans le jeu par une sélection danoise qui profite des largesses de la défense, les Bleus sortent en lambeaux d'un tournoi mondial qui leur semblait acquis. Mais Roger Lemerre, dont le contrat a été prolongé par le président Simonet quelques semaines auparavant, n'a pas l'intention de partir. Il faudra attendre le conseil fédéral de juillet pour voir la Fédération trancher.



Quatrième cas : Hello Goodbye

carnets_fins_suede.jpg17 juin 1992. Malmö. Sans avoir donné l'impression de l'avoir vraiment commencé, les Bleus de Platini quittent l'Euro suédois par la petite porte après deux nuls contre la Suède (1-1) et l'Angleterre (0-0) et une défaite face au Danemark (1-2) dont les joueurs ont interrompu leurs vacances pour remplacer la Yougoslavie dix jours avant le début du tournoi. C'est le 2 juillet, jour de l'annonce de l'attribution de la Coupe du monde 1998 à la France, que Platini démissionne. À lui le comité d'organisation, le comité exécutif de la FIFA puis la présidence de l'UEFA.

25 juin 2004. Lisbonne. Privés de Vieira, en panne d'inspiration offensive et piégés par une équipe grecque coriace, les Bleus de Santini concèdent leur première défaite en compétition depuis deux ans au plus mauvais moment. Le sélectionneur a déjà la tête ailleurs, à Tottenham où il s'est engagé avant même le début de l'Euro, la Fédération lui ayant refusé une prolongation de contrat. Il ne fera qu'y passer.

Réactions

  • Chaban del Match le 19/06/2008 à 18h51
    Henri Michel a quand même obtenu une 3ème place en 86. Bon en même temps avec l'équipe dont il disposait c'était pas un exploit.

    Ok il s'est rétamé contre Chypre en qualif pour la coupe du monde 90. Mais Bon en même temsp avec l'équipe dont il disposait c'était pas un exploit.

    Le dernier a s'être VRAIMENT planté c'est Gérard Houiller.

    De toutes façons on ne devrait faire signer des contrats de selectionneur que pour deux ans. Ou quatre mais dans ce cas on annonce à l'avance qu'on prépare la compet de dans quatre ans en n'ayant aucun objectif pour celle de dans deux.
    (Je me suis bien fait compris?)

  • José-Mickaël le 19/06/2008 à 21h54
    Je suis pour un contrat de 4 ans systématique d'une coupe du Monde à l'autre. 2 ans c'est un peu court.

    Je trouve que Gérard Houllier a fait du bon boulot. Laissons de côté un instant les deux derniers matchs. Il a commencé doucement (défaite en amical contre le Brésil puis en éliminatoires en Bulgarie - rien de honteux à ça) puis l'équipe de France s'est mise à gagner presque tous ses matchs dans un groupe relativement difficile (Suède, Bulgarie et Autriche, ce n'étaient pas n'importe qui à l'époque). Il y a avait un fond de jeu, et on a presque gagné en Suède (ils n'ont égalisé qu'en fin de match) après un très bon match (c'est à partir de ce match qu'on s'est autoproclamé comme un des favoris). Avant les deux derniers matchs, tout allait très bien. Contre Israël, la faillite des joueur en fin de match n'est pas forcément imputable à Houiller, et la défaite contre la Bulgarie est particulière (on avait tellement peur avant ce match, on s'attendait tellement à le perdre, qu'on l'a perdu). De toute façon Houiller a prouvé en club ses compétences : il a failli faire monter Noeux-les-Mines en D1 et aussitôt son départ Noeux est redescendu en D3, il est arrivé à Lens juste après une saison catastrophique (relégation évitée de peu) et l'a emmenée deux fois en quatre ans en coupe d'Europe. Puis il a apporté le titre à Paris-Saint-Germain.

    Henri Michel est un pour moi un mystère. Il a gagné les J.O. avec une équipe offensive (éliminatoires de feu, 4 buts en demi-finales...) Il a récupéré l'équipe de Hidalgo et ne l'a pas affaiblie, bien au contraire : en 1982 on a atteint les 1/2 après avoir éliminé l'Autriche et l'Irlande-du-Nord, en 1986 c'est après avoir éliminé l'Italie et le Brésil. De plus il a travaillé la défense : je me souviens que les journalistes, en 1986, parlaient du nouveau carré magique : Bossis-Battiston-Fernandez-Tigana, plus défensif. Et qu'on ne dise pas qu'il a profité de la présence de Platini : en 1986 Platini était diminué. Après tout ça, comment expliquer la suite ? Certes, l'effectif était moins bon, et il n'était pas honteux de perdre au Parc 0-2 contre l'U.R.S.S. qui était - selon moi - la meilleure équipe européenne à l'époque (je suis un fan absolu du Dynamo Kiev 1986 et l'URSS de 1986-88 était basée sur Kiev). Mais comment en est-on venu à faire 0-0 contre la Norvège dans un match où tout le monde se refilait la patate chaude ? (Et je ne parle pas du 0-2, lamentable, sans jeu... digne du France-Roumanie de l'autre jour.) Pourtant, Michel a prouvé par la suite ses compétences, notamment en bâtissant la séduisante équipe du Maroc 1998.

  • bcolo le 20/06/2008 à 07h59
    Je pense qu'il y a eu un trou générationnel après la coupe du monde 86. Les anciens de l'époque (Bats, Battiston, Tigana, Platini) n'avaient plus envie, d'autres (Giresse, Bossis, Rocheteau) ont arrêté après le Mexique, or Michel n'avait pas beaucoup anticipé la relève, il avait misé l'essentiel sur le duo Ferreri-Vercruysse qui s'est avéré largement surcoté (un peu comme Meriem récemment). Ensuite, il a fait confiance à Gérald Passi qui n'a pas confirmé. Pour le reste, quand on regarde les compos de 87-88, c'est plus près de l'Autriche actuelle que des Pays-Bas : Poulain, Kastendeuch, Sonor, Fargeon, Micciche, Bijotat, Dib...

  • tikko le 20/06/2008 à 09h53
    Je crois me souvenir que l'équipe de 86 contre le Brésil affichait une moyenne de 45-50 sélections par joueur. Ce qui à l'époque était énorme (pas encore l'inflation des matchs internationaux qui donne régulièrement 15 sélections/an à un gars).
    C'est sur que l'équipe de la seconde période de H.Michel avait ... plus rien à voir, waouh.
    Le match contre Chypre, je l'ai vu, j'en rêve encore !

  • Chaban del Match le 20/06/2008 à 10h58
    Je n'ai pas dit que Gérard Houillier était un mauvais entraineur c'est juste qu'il s'est méchamment planté avec l'équipe de France.

    Henri Michel en 86, tout comme Roger Lemerre en 2000, avaient tout le matos necessaire pour reussir. Un peu comme les entraineurs de Lyon depuis des années.

    D'ailleurs je pense qu'en 2000 comme en 2002, les joueurs sont responsable à 90 % du résultat. Roger Lemerre accompagnait les joueurs plus qu'ils ne les dirigeaient.

La revue des Cahiers du football