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À qui la faute ?

Lyon perd-il la finale de la Coupe de la Ligue sur une erreur d’arbitrage? Bien sûr que non. Mais pourquoi le croire et le revendiquer? Pourquoi refuser ainsi de prendre ses responsabilités?

Auteur : Gilles Juan le 20 Avr 2014

 

 

Elle est pratiquement infinie, la liste des raisons qui peuvent expliquer nos succès ou nos échecs (individuels ou collectifs). Humeur, qualités et défauts, obstacles extérieurs, environnement familial, stress, ambition, contexte politique, pression médiatique, superstition, confiance en soi, arbitrage, chance, moral, morale, conditions météorologiques…Expliquer quoi que ce soit devient décourageant, surtout si une raison forte n’apparait pas nettement.
 

Pourtant, contre toute attente, ces raisons peuvent aisément être rangées en deux catégories claires et distinctes: on explique soit par ce qui vient de la personne (humeur, qualités, caractère…), soit par les circonstances (obstacles extérieurs, contexte économique, environnement familial favorable, tirage défavorable…). Et généralement, en réalité, on explique adroitement les succès et les échecs en combinant un peu des deux.

 

Lucas Anthony Lopes PSG-OL

 


À quand la faute?

On pourrait penser que cette distinction en recoupe une autre: puisqu’on est à la place de soi et pas à celle des autres, il semble logique d’expliquer ses propres actions par les raisons personnelles, et celles des autres, par les circonstances. Mais pas du tout. On choisira d’expliquer plutôt par la personnalité ou plutôt par les circonstances en fonction d’un autre critère, en fonction du clivage fondamental, de l’alternative grave: qui voudra-t-on responsabiliser? "À qui la faute", en dernière instance? En effet, expliquer par la personne permettra de responsabiliser, et expliquer par les circonstances, de déresponsabiliser l’individu ou l’équipe (en responsabilisant les circonstances).
 

Et pour comprendre "qui" on responsabilise (l’individu ou les circonstances), il devient décisif de regarder "quand" on responsabilise tel ou tel. D’observer les usages, les moments où telle branche de l’alternative est choisie plutôt que l’autre. On s’aperçoit alors qu’il y a un contexte on l’on cesse volontiers, voire perpétuellement, de responsabiliser sa propre personne. C’est dans l’échec. On réussit grâce à soi (témérité, optimisme), mais on échoue à cause des circonstances (bâton dans les roues, coup du sort, méforme conséquente à une blessure). En revanche autrui échoue évidemment toujours par sa faute ("les chômeurs devraient se bouger un peu") et ne réussit guère que grâce aux circonstances (piston, aides sociales).
 

Les auteurs de Comics, les scénaristes hollywoodiens ont attendu longtemps (et Disney, contrairement à Pixar par exemple, attend encore) pour introduire la circonstance dans la psychologie du méchant. Parce que, vous comprenez, les conjonctures pourraient justifier, légitimer, excuser; la circonstance, on le sait, est atténuante – or, le méchant doit être méchant par définition, c’est le gentil qui a droit à la subtilité et l’ambiguïté des motivations (et Spiderman est le héros le plus profond, car il est parfaitement co-responsable de la mort de son oncle, il n’a pas la pseudo culpabilité habituelle et superficielle du mec qui s’en veut alors que le spectateur sait qu’il n’a dans le fond rien à se reprocher – genre Batman).
 


Pourquoi la faute?

Ainsi, quand est-ce qu’on implique la personne, ses qualités, son caractère, son implication? Quand on estime qu’elle doit répondre de ses actes. Et c’est facile de répondre de ses actes lorsqu’ils sont victorieux; plus facile en tout cas que de reconnaître que celui qui a fait mieux que soi le doit à lui-même plus qu’à la chance, ou autres circonstances favorables (de jaune vêtues).
 

Attention, il n’est pas jamais pertinent de nier les circonstances – mais il est toujours obligatoire de regarder aussi en soi. De regarder d’abord en soi. Peut-être y trouvera-t-on aussi des raisons. Des raisons à l’échec, s’entend, parce qu’on l’a vu, les raisons du succès, c’est dans les circonstances qu’on se dispense volontiers de les identifier, puisqu’on a y rien à gagner d’identifier des soutiens: on a au contraire tout à y perdre (puisqu’on perd du mérite). Peut-être ne trouvera-t-on rien, en soi, qui nous accuse réellement, qui nous enfonce, qui nous responsabilise, ou peut-être n’y trouvera-t-on pas grand-chose, pas grand-chose par rapport au poids souvent terrible des circonstances, et on devra alors regarder autour. Voir quelle est la marge de manœuvre pour avancer face aux vents contraires.
 

Mais peut-être, en regardant aussi attentivement en soi que du côté des circonstances, verra-t-on qu’on n’avait de toutes les façons pas "la main sur la partie", pas fait les bons choix, pas pris l’avantage, pas les armes, pas le talent, pas l’implication dès le coup d’envoi.
 


Le courage d’être en faute

Prendre ses responsabilités, ne pas se réfugier dans l’accusation des circonstances (arbitres, sort, complot…), regarder sa responsabilité à soi, cela ne demande pas seulement de la lucidité, ou de l’honnêteté. Cela demande du courage. Le courage que Garde et Aulas n’ont pas démontré, contrairement à Lopes, étonnament. Lopes dont les larmes ont exprimé la responsabilité, sans qu’on puisse lire dans ses yeux le moindre ressentiment, la moindre animosité. Dure loi du sport: on fait le maximum, on s’entraîne toujours plus dur, on se prépare, on planifie, on se concentre, on se motive, on veut gagner plus que tout, et puis parfois on perd, on doit admettre qu’on a fait une erreur, qu’on a commis une faute. Qu’on a sa part de responsabilité, et potentiellement, qu’elle est grande.
 

Lorsqu’on refuse ne serait-ce que l’éventualité d’avoir sa part de responsabilité, qu’on a de l’amertume au point de ne pas tendre la main pour saluer l’arbitre, c’est peut-être parce qu’on n’a pas la bravoure pour le faire. La noblesse de savoir perdre. D’applaudir l’adversaire vainqueur. Le secret du sport, le secret des finales, est de toujours "faire le maximum". Pourquoi? Pas seulement pour gagner (pour gagner il est parfois préférable de déjouer que de tout donner). Pourquoi "tout donner"? Parce que tomber sur plus fort permet de basculer la responsabilité vers les circonstances: la supériorité inéluctable de l’autre. Comme la Roma et son record historique de victoires, deuxième derrière la Juve. C’est cela que signifie "ne rien regretter": ne pas s’accuser soi. Pas facile! Parce que reconnaitre la supériorité de l’autre peut évidemment être vécu comme un tort à soi (il fallait s’entraîner plus dur, être plus motivé encore, etc.). Sauf quand on a le sentiment sincère d’avoir fait le maximum. Y croire et y tendre est le critère des grands champions; l’erreur est alors une tragédie au sens propre. Le joueur pleure.
 

Se déresponsabiliser complètement comme l’on fait Garde et Aulas, revendiquer qu’un dû (la liste d’Aulas des points perdus!) a été volé par les circonstances, ce n’est pas le critère du sport de haut niveau. C’est le critère du caprice de haut vol.

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 22/04/2014 à 08h42
    Mouais mouais, après l'article sur le hors-jeu de Berbatov, Gilles Juan démontre qu'il fait de l'anti-lyonnisme!

  • paul en proie le 25/04/2014 à 21h58
    Si je peux me permettre une intervention totalement partiale (lugduno-centrée j'entends)... Je crois que l'enchaînement de décisions contraires (interprétées comme erreurs d'arbitrage) est d'autant plus difficile à vivre qu'elle nous remet à en quelque sorte à notre place actuelle : une équipe de coup (sans e), sans l'assise nécessaire (pour l'instant du moins) pour espérer mieux que les places d'honneur.

    Mon raisonnement...

    J'ai un ami qui est fan du psg de longue date (genre depuis talal elkarkouri) et je suis moi-même supporter de l'OL (depuis les corner directs de cavégol on va dire).

    Pendant les 10 ans de notre règne (de maribor à la demi-finale de la ligue des champions en gros), il m'a toujours tenu le même discours : lyon est avantagé par l'arbitrage, la preuve, dès que vous vous frottez au haut niveau européen vous vous faites dégommés.

    Simultanément il jugeait : Le psg est l'équipe à abattre, victime chaque semaine d'excès de zèle du corps arbitral, pour l'exemple. Il s'appuyait sur les 2 mois de suspension de Frau pour une blessure involontaire, les pénalties à répétitions contre yepes, j'en passe et des meilleures.

    Férus de mauvaise foi on en était arrivé à la conclusion suivante qui tombe sous le sens mais qui n'est jamais évoquée ni par les victimes, ni par les avantagés : les équipes les plus fortes, ou dominatrices, ou ce que l'on veut (celle qui ont le plus la balle, le plus d'occaz, le moins de corner à leur encontre) sont fatalement - mathématiquement - avantagées par l'arbitrage.

    En effet, quand Lyon dominait le championnat de la tête (2002-2004) puis des épaules (jusqu'à l'automne 2008), il subissait sans doute autant d'imprécisions arbitrales que le PSG "toutes choses égales par ailleurs" (je veux dire dans des situations similaires : comme un contre ou un corner). Mais, dans la mesure où lyon avait plus souvent le ballon, il était forcément moins souvent victimes d'erreurs d'arbitrage dans l'absolu (en volume). De plus, et surtout, dans la mesure où Lyon avait plus d'occasions de but et des attaquants plus prolifiques en moyenne, les erreurs d'arbitrage contre l'OL avait tendance à moins peser dans le score finale dans la mesure où l'OL avait plus de chance d'avoir remonté le score défavorable. C'était moins le cas en ligue des champions où l'OL était de fait plus souvent dominé à partir des quarts de finale.

    A l'inverse, avec dans ses rangs un gars capable de marquer des coups francs de 35 mètres, la moindre imprécisions de l'arbitre en faveur de lyon à l'approche du but adverse pouvait créer un coup franc immérité et un but immérité (nice volé à Lyon ok, encore faut il un canonnier capable de saisir l'opportunité).

    En gros, l'OL était dans les premiers non pas parce qu'il était plus souvent avantagé mais bien l'inverse. Et le PSG était 16ème (pas toujours, hein !) non pas parce qu'il était désavantagé mais il était désavantagé parce qu'il avait un "niveau" approchant de la zone rouge.

    Pour résumer mon propos et proposer une réponse à la philosophie : quand on est une petite équipe qui joue un plus gros, on a vite tendance à accuser l'arbitrage parce que les fameuses occasions que l'on a loupée et qui auraient pu nous permettre d'oublier le pénalty immérité... Ben elles ne sont pas pléthore. C'est justement parce que l'on a pas dominé outrageusement que la seule façon de s'en sortir aurait été une réussite complète. Un but par occasion et pas de chance pour le gros.

    Je comprends l'énervement de Dupraz quand il considère que l'arbitre a faussé le match (indépendamment de la question : faute ou pas faute). Simplement parce que le PSG à 10 aurait pu battre Evian et on en aurait pas parlé, tandis que l'inverse, Evian à 10 face au psg... les cas de victoire sont rares (Un exploit l'an passé au parc, rennes je crois).

    Du coup et pour ouvrir à la discussion : ce qui fait particulièrement mal à l'OL dans ces deux derniers mois c'est que l'OL aurait eu besoin d'arbitres infaillibles pour battre monaco 2-0 (3 buts hors-jeu dit-on), faire 2-2 dans le derby (main de je sais plus quel steph), faire 2-2 à la juve (mains de je ne sais quel juventino dans la surface en première mi-temps), surtout parce que les lyonnais auraient eu du mal à faire mieux que ce qu'ils ont fait tant ils ont eu peu d'occasions en plus. Et le match au SDF est un peu le pompom puisque l'on a tous joué sur les rotules, incapables d'accélérer après la 70ème, à courir après un second but que l'on n'aurait pas eu à effacer dans un monde de robot. Si on avait eu benzéma et govou et malouda et essien et la toule et revéillère et thiago sur le banc et avec du jus en plus, mais qu'on avait perdu quand même, on aurait sans doute eu les occasions qui nous aurait permis de davantage faire notre auto-critique.

    Après on pourrait aussi se demander ce à quoi aurait ressembler le printemps si fofana, grenier et gourcuff avaient été opérationnels (un peu comme l'article de foot-fiction sur le parigot qui marque à la dernière minute à stamford bridge sur ce même site il y a quelques jours), mais je fais l'hypothèse que se plaindre contre le sort nous auraient encore plus fait passer pour des caliméros que les déclarations de Garde-gonalons-aulas ne l'ont fait.

    Forza Lionne.












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