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L'Europe en post-scriptum

Lorsqu'il met fin à sa carrière en juin 1994, Jean-Louis Garcia n'a joué que deux rencontres de première division. Huit mois plus tard, il est appelé d'urgence pour disputer un quart de finale européen à Leverkusen.

Auteur : Richard Coudrais le 2 Mars 2015

 

 

C'est une étrange malédiction qui s'est acharnée sur le FC Nantes au cours de la saison 1994/95. Alors qu'il survole le championnat au point d'en rester invaincu, le club nantais voit ses gardiens de but tomber l'un après l'autre. Si bien qu'au moment de se rendre à Leverkusen, en février 1995, pour un quart de finale aller de la Coupe de l'UEFA, Jean-Claude Suaudeau se retrouve tout simplement à court de spécialistes du poste.

 

 

 


Une mauvaise habitude

David Marraud, inamovible titulaire depuis huit ans, a terminé sa saison dès novembre à Monaco, les ligaments déchirés suite à un choc avec Mickaël Madar. Son remplaçant, Dominique Casagrande, a vu son intérim interrompu en janvier lors du décisif PSG-Nantes (0-3), d'où il est sorti la main écrasée par un George Weah lancé en pleine course. Le remplaçant du remplaçant, Eric Loussouarn, a quant à lui disputé cinq matches avant d'être percuté par Christian Karembeu lors d'une séance d'entraînement, quatre jours avant le rendez-vous de Leverkusen.

 

Une situation cocasse que, curieusement, le FC Nantes a déjà connue par le passé. En 1966, Daniel Eon et ses deux remplaçants étaient à l'infirmerie quand les double champions de France dûrent affronter le Stade français au Parc des Princes. José Arribas fit appel à Bernard Teigner, gardien amateur du club en plein service militaire, sorti d'urgence de la caserne pour la bonne cause: Nantes s'inclina 1-0. Trois ans plus tard, juste avant un match contre l'OM, ce sont Fouché et Castel qui firent défaut et c'est un stagiaire de dix-sept ans qui défendit les buts nantais: Jean-Paul Bertrand-Demanes. Plus tard, c'est également en raison de l'indisponibilité conjuguée de plusieurs gardiens qu'un certain Mickaël Landreau débutera sa carrière [1].

 


Des débuts mitigés...

Eric Loussouarn officiellement forfait pour le rendez-vous de Leverkusen, les dirigeants nantais se félicitent d'avoir pris la précaution de noter, sur la liste UEFA, le nom de Jean-Louis Garcia. Celui-ci est âgé de trente-deux ans et a mis un terme à sa carrière pro neuf mois plus tôt. Il en a passé les trois dernières années sur le banc du FC Nantes comme remplaçant de David Marraud. En début de saison 1994/95, il entame sa reconversion de technicien et suit une formation de préparateur de gardiens dans le staff de Jean-Claude Suaudeau.

 

Le quatrième portier se retrouve ainsi sous les projecteurs du Ulrich-Haberland-Stadion comme quelqu'un que l'on aurait réveillé en pleine nuit. Cela aurait pu être un moment fabuleux, ce fut un cauchemar. Dès la huitième minute, Garcia est surpris par un tir lointain d’Hans-Peter Lehnhoff et voit glisser le ballon entre ses gants. Dix minutes plus tard, c'est la passe en retrait quelque peu tire-bouchonnée de Christophe Pignol que le gardien nantais ne parvient à négocier, devancé par un Ulf Kirsten lancé à pleine course pour profiter de l'aubaine.

 

Menés 2-0 après seulement vingt minutes, les Canaris ne sombrent pas, du moins pas encore. Ils parviennent à contenir l'euphorie de leurs adversaires, dominateurs mais somme toute assez limités. Leur gardien de fortune parvient à éloigner sa fébrilité, réalise quelques arrêts autoritaires et voit ses montants le suppléer si besoin. Lorsque Nicolas Ouédec parvient à réduire l'écart en seconde période, on se dit que l'essentiel est assuré en attendant le match retour.


 

 

… et une fin bien pénible

 

Mais le navire nantais va soudainement reprendre l'eau dans les vingt dernières minutes de la rencontre. Jouant à dix depuis l'expulsion de leur capitaine Jean-Michel Ferri, les Canaris finissent par céder sur une contre-attaque que le Brésilien Paulo Sergio concrétise d'une reprise de la tête: 3-1. Cinq minutes plus tard, le même Paulo Sergio se retrouve à nouveau à la conclusion d'un contre rondement mené: 4-1. Et cinq minutes plus tard encore, les Allemands s'amusent dans la surface nantaise, une talonnade servant de passe décisive pour Ulf Kirsten: 5-1. Pour parfaire l'étendue du désastre, Nantes termine le match à neuf, Reynald Pedros étant invité par l'arbitre à rejoindre Jean-Michel Ferri dans les vestiaires.

 

La gifle est d'autant plus vive que le FC Nantes, très solide, ne perd quasiment pas cette saison-là [2]. Les sentiments de Jean-Louis Garcia sont partagés entre le rêve étoilé de cette soirée européenne et le cauchemar des buts encaissés. En attendant le rétablissement de ses collègues, le quatrième gardien poursuit l'intérim en championnat, contre Nice (2-1), avant que Dominique Casagrande n'effectue son retour à Bordeaux (1-1).

 

Les résultats encourageants, la folle saison sur laquelle ils surfent et la lourdeur des joueurs du Bayer Leverkusen, alors en difficulté en Bundesliga, laissent à penser que les Nantais pourraient gagner 4-0 au match retour à la Beaujoire. Las, les deux équipes ne feront rien de mieux qu'un triste 0-0. Jean-Louis Garcia apparaîtra même en deuxième période, Casagrande ayant été contraint de sortir à la pause. Le quatrième gardien, en fin de match, se retrouvera seul face à un attaquant allemand... et bloquera la tentative avec autorité. Un arrêt de grande classe comme point final d'une carrière marquée par un étonnant post-scriptum.

 

[1] Voir "Landreau 1996, premier péno".  
[2] Le FC Nantes n'a perdu que trois matches sur les cinquante qu'il a disputé en 1994/95. Outre Leverkusen, il s'incline en championnat à Strasbourg (2-0), à cinq journées de la fin, et en coupe de la Ligue contre Bastia (0-1) à domicile, en huitième de finale. En Coupe de France, il sera éliminé aux tirs aux buts par… le FC Saint-Leu, club de National 1.

 

Réactions

  • Toni Turek le 03/03/2015 à 05h15
    "Purée, 20 ans déjà", moi aussi c'est ce que j'ai pensé, à la lecture de cet article.

    Malgré le 1-5 encaissé en Allemagne, je croyais dur comme fer à la qualification au retour. 4-0 à domicile, à l'époque, c'était parfaitement envisageable, avec cette Equipe.
    Hélas, au retour, le score n'a pas bougé du 0-0. Regrets.

    Et une détestation totale du Bayer depuis.

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