Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Déchirer les Cahiers

Branquignols, octogénaires, boutiquiers, gestapistes, donneurs de leçons, aigris… Les Cahiers se sont déjà pris des volées de bois vert, de la part des plus grands, mais elles sont en recrudescence. Compilation, et nalyse.

Auteur : Jérôme Latta le 31 Oct 2013

 


Si l’attitude générale du monde du football envers les Cahiers, en particulier de ses médias, a généralement été celle d’une indifférence plus ou moins calculée, nous avons aussi suscité diverses réactions épidermiques, souvent assez parlantes, parfois drôles – en tout cas prenant le sens de compliments involontaires, voire la forme d’une publicité. Pour des raisons qu’on ne s’explique pas vraiment, ces réactions se sont multipliées depuis quelque temps, tout en prenant un caractère sensiblement plus injurieux...


Des défauts et des travers, nous en avons beaucoup, mais il est vrai que nous peinons à les reconnaître dans les qualificatifs qui nous sont envoyés – en poussant un peu, on dirait qu'on reconnaît plutôt en eux nos qualités, voire qu'ils en disent plus long sur leurs auteurs que sur nous. Les dernières sorties des uns et des autres (qui contrastent avec les aimables saillies d'Eugène Saccomano ou Guy Roux) nous ont donné envie d’en établir une petite sélection, pour archive. Nos excuses à ceux auxquels la démarche paraîtra égocentrique: elle l’est, mais elle consiste aussi à donner la parole à nos détracteurs, finalement.
 

 



 

Eugène Saccomano : “Ces gens — il faut que leurs lecteurs le sachent —, font leurs journaux au téléphone. Ils n'assistent à aucun match sauf à ceux du Parc des Princes puisqu'ils habitent Paris. Lyon, Marseille, Monaco, Sochaux, ils les regardent à la télévision. Pour Auxerre ou Lens, les plus mordus prennent leur voiture. À ces donneurs de leçons et aux autres, j'affirme que 'On refait le match' n'est pas le 'Café du Commerce' dont on nous rebat les oreilles, synonymes de bavardages et polémiques arrosées". (Je refais le match, Editions Plon, 2004)
 

Guy Roux : "Et on trouve ça où? Dans tous les mauvais kiosques?" (Europe 1, novembre 2005)
 

Benjamin Biolay : "Oui, j'aime l'esprit lose, mais je n'aime pas les mecs qui critiquent en permanence. Je ne sais pas quel fanzine de merde (fanzine, certes, mais de merde, ce n'est pas très correct, Ndlr) remet le Ballon de Plomb. J'ai vu Meriem au Parc faire des trucs de dingue alors qu'il est bien placé dans leur classement. Les mecs n'y connaissent rien..." (So Foot, décembre 2005)
 

Olivier Rey : “Nous n’avons vraiment pas la même vision du football.” (Direct 8, 04/06//2006)
 

Pierre Ménès : “Latta n'est qu'un monument d'aigreur caché derrière un costume de bobo coco. Aucun intérêt. C'est personne.” (Twitter, 26/10/2012). “Il ferait surtout mieux de voir son vrai niveau de foot avant d’ouvrir sa gueule de minable.” (Twitter, 25/01/2013).
 

Javier Prieto Santos : “Au final, on est tout seul dans notre rayon. On nous [So Foot] compare souvent aux Cahiers du football, et ça me casse les pieds... Les Cahiers du foot, c'est trois types qui font les malins dans leur bureau, qui donnent des leçons de morale, qui s'attaquent à des sujets plutôt faciles. Mais ils ne bougent pas. Ils voulaient être les révolutionnaires de la presse et à la fin, ils font comme les autres. Ils font comme l'AFP ; ils restent dans leur bureau, ils font des éditos, des billets d'humeur... Les mecs ont 80 ans, mais il y a des gens qui aiment, donc moi je respecte, mais je ne pense pas que la comparaison a lieu d'être.” (Newsring, 19/07/2013)
 

Pierre Ménès : “Mais qui sont les puristes? C’est la bande de branquignols des Cahiers du foot? Ceux qui me donnent des cours d’arbitrage? Moi, je parle de foot avec Christian Gourcuff et Reynald Denoueix, ça ce sont des puristes. Eux, ils me jugent très bien.” (lequipe.fr, 18/09/2013)
 

Daniel Riolo : “ah oui et ça parle de quoi au juste [les Cahiers du football]? Quel risque prennent-ils? Quelles idées? C Un fanzine de chambre de bonnes. (...) ils ne critiquent pas. Ils ne peuvent et ne savent pas. Ils critiquent ceux qui critiquent. Belle posture. Facile. (...) les cahiers et so foot sont devenus comme la LCR et LO. Des rivaux aux idées similaires. Des boutiquiers.” (Twitter, 22/10/2013) [1]
 

Daniel Riolo (réagissant au rappel de ses propos, dans une interview de 2008 à Chez les Girondins, décrivant les Cahiers du foot et So Foot comme “un bol d’air”) : “et ouais mais le bol d'air , il sent l'air du commissariat, c devenu la Gestapo du bien pensé…” (Twitter, 26/10/2013) [2]
 

Pierre Ménès : “Je suis l’antéchrist pour eux. Je suis tout ce qu’ils détestent, un gros beauf, populaire, qui a du succès. Eux ils ont pas de succès, personne ne sait qui c’est. Ils sont pas propres, ils ont les cheveux mal rasés, la barbe. C’est des bobos anarchos du foot. Eux, ils font monter ma tension.” (Le Mouv, 27/10/2013)
 


* * *

 

La nalyse : Branquignol's Band


On peut établir assez simplement une nomenclature de ces critiques (hors invectives). Ainsi, on n’échappe pas à l’image de “donneurs de leçons” qui nous est renvoyée et, admettons-le, cette image est tout à fait fondée. Oui, nous estimons que le microcosme footballistique mérite de bonnes leçons. On peut nous reprocher d’en donner de mauvaises, le cas échéant, mais pas d’essayer (et qu’on ne fasse pas semblant de croire que nous sommes les seuls à penser que le journalisme sportif vit sous l’emprise d’une consternante médiocrité moyenne). Mais si nous avons toujours pris le parti d’être une sorte d’observatoire des médias du foot, encore faut-il pondérer la place de cette thématique: les articles qui lui ont été consacrés représentent moins de 10% du total. Les autres 90% ne sont ni lus ni même considérés par ceux qui ne connaissent des Cahiers que ce qui y a été écrit sur eux, et qui pensent donc qu’on ne fait “rien qu’à critiquer”…
 

Cette image va de pair avec celle de “prétentieux” (variante: "élitistes"), et s’il s’agit de la prétention à ne pas prendre nos lecteurs pour des imbéciles, ou à vouloir élever le débat (qu’on y parvienne ou non), alors nous le sommes, résolument. Faute d’arguments, on aime sortir l’étiqueteuse: inévitablement, nous sommes “aigris” ou “jaloux”. Il semble que, me concernant, pour animer les Cahiers depuis seize ans, le carburant de l’aigreur n’y aurait jamais suffi (celui de la colère, en revanche…). L’accusation de jalousie, elle, relève de la part de ses auteurs du sentiment que leur situation est forcément enviable, ou que tout le monde obéit aux mêmes motivations qu’eux: c’est mal comprendre la fierté d’avoir créé son propre média, de le faire exister, même dans des conditions précaires, et d’y accueillir tant de contributions de valeur. En termes de gratifications, c’est très bien payé, même si c’est dans une autre monnaie.
 

Il reste à discréditer les CdF en regard de leur pauvreté. De nombreuses sommités médiatiques invoquent régulièrement leur audience ou leur revenus comme preuve de leur légitimité et de leur qualité. Des patrons de So Foot à Pierre Ménès en passant par Daniel Riolo, on note l’emploi récurrent du terme “fanzine”, comme s’il devait être infâmant. Si l'animateur de RMC nous a logés dans une chambre de bonne, nos camarades de Horsjeu.net s’étaient, pour leur part, fait renvoyer à leur “cave” par Pierre Siankowski, plume réputée des Inrocks, ex-fleuron de la presse indépendante. Chez ceux-là, il semble qu’il n’y ait de réelle légitimité que dans la réussite économique ou l'ampleur de l'audience – le contenu étant de peu d’importance (par ailleurs, il est faux de dire que l’audience des Cahiers est confidentielle).
 

Il faut peut-être rappeler que pour tous ceux qui ont écrit et écrivent pour les Cahiers, le ressort est évidemment celui de la passion pour le football, une passion – aussi contrariée et malmenée soit-elle par l’époque – que l’on retrouve largement sur de nombreux sites et blogs indépendants, et qui manque toujours aussi dramatiquement aux médias professionnels malgré quelques efforts à la marge. Je crois pouvoir dire qu’outre le désir de “se retrouver” en partageant cette passion (ce qui n’empêche pas d’innombrables désaccords, et pas mal de critiques bien senties de la part de nos lecteurs), tous – rédacteurs, lecteurs, contributeurs des Cahiers – nous nous amusons beaucoup, bien au-delà de la consolation trouvée dans cette possibilité de nous exprimer.

 


[1] Bonus Daniel Riolo, très remonté ce jour-là : “c une posture. L'article [“La contre-attaque suicide de Patrice Évra”] d'un homme jaloux, aigri de ne pas pouvoir s'exprimer autrement qu'en confidence. (...) Latta défendrait l'indefendable juste pour exister. il ne défend pas Evra, il attaque les medias dans lesquels il rêve en secret de pouvoir s'exprimer. (...) il ne connait rien au foot, à sa culture. Son métier c d'être anti média. Il souffre de melanchonite grave… (...) il n'y a aucun argument si ce n'est une attaque des medias. Mais que fait il lui? De quoi parle t il lui? (...) on sait tous à quel point il aimerait, mais il ne peut pas. Il a fait de son journal, un fanzine.” (Twitter, 22/10/2013)
[2] Dans la catégorie "points Godwin", en juin 2012, Bruno Roger-Petit avait évoqué sur Twitter "la kommandantur des Cahiers du foot".

 

Réactions

  • Jean-Luc Skywalker le 31/10/2013 à 11h10
    Ouais ben va falloir commencer par prendre une douche et allez faire un petit tour au coiffeur. Allez hop !

  • funkoverload le 31/10/2013 à 11h20
    La décla de sac aux moineaux est assez comique si l'on veut bien prêter un soupçon de vérité à une anecdote que l'on m'avait raconté. En gros il était à un repas chez des potes et il commentait le match de la cuisine. Hi hi.

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 31/10/2013 à 11h40
    Ce que je trouve étonnant dans les critiques faites aux CdF, c'est l'absence complète d'argumentation. Ce serait pourtant facile de relever des points de désaccord et de les exploiter, quitte à le faire grossièrement (on pourrait même rêver débat constructif), mais non, il faut absolument rester dans l'invective vague. Le côté "bobo" mis si souvent en avant, j'arrive même pas vraiment à savoir de quoi il retourne du coup. Tous les autres cédéfistes à part moi habitent vraiment dans le IIIème et vont chercher leur panier de topinambours bio à la permanence de Noël Mamère dans leur Prius ?

    Alors que ce serait si simple de relever des défauts factuels, comme le problème de multi-poste quand on rafraîchit la page.

    (Et faudrait pouvoir étoiler les commentaires d'articles cf Pascal Amateur à 10h25)

  • Mykland le 31/10/2013 à 11h50
    "Ils sont pas propres, ils ont les cheveux mal rasés, la barbe. C’est des bobos anarchos du foot."

    Pierrot Ménès a une drôle façon des otages libérés cette semaine.

  • Tonton Danijel le 31/10/2013 à 11h59
    Au fait, si on est tous des bobos, pourquoi Benjamin Biolay nous déteste-t-il?

  • C. Moa le 31/10/2013 à 12h01
    fireflyonthewater
    aujourd'hui à 09h58
    (...)Et dernières choses, lorsque les « attaques » contre les cahiers étaient « rares » ca faisait de la pub aux cahiers, quand ca devient régulier et par des gens lu, regardé, écouté (car qu’on aime ou non, c’est le cas), ca fait toujours de la pub aux cahiers mais je ne suis pas sur que ce soit de la bonne pub…
    … et longue vie aux cahiers !
    ____

    Sur ce point, d'aucuns te répondraient que l'important est qu'on parle des Cahiers, en bien ou en mal peu importe (dans un premier temps du moins).


  • Tonton Danijel le 31/10/2013 à 12h09
    Surtout que tout ce gratin n'est pas forcément populaire. OK, le CFC fait pas mal d'audience, mais je doute que les gens regardent pour les pitreries de Ménès (le fait que ce soit la seule émission avec des images de Ligue 1 en clair aide beaucoup, aussi). Du coup, les ennemis des ennemis peuvent devenir des lecteurs...

  • Pascal Amateur le 31/10/2013 à 13h05
    Une hypothèse - qui ne me semble pas avoir été beaucoup évoqué ici.

    Et si ce n'était pas la justesse des analyses des Cahiers du foot (au demeurant relatives, le football n'étant pas une science) qui frustraient à ce si haut point MM. Ménès, Riolo et consorts, mais… l'humour des Cahiers ?

    Le mot "pitreries" m'a interpellé dans un message précédent. Et si ce qui désespérait à ce point Pierre Ménès, c'était que les Cahiers étaient d'une pitrerie dingue, inatteignable pour lui - une sorte d'idéal, dès lors inaccessible ?

    Parce que, faut pas déconner. Les Cahiers, c'est bien, ça dit des choses hyper justes. Mais avant tout, c'est drôle. Pierre Desproges y aurait des sourires, mais Jean Lefebvre aussi. C'est fin, c'est potache, c'est subtil, c'est des gros sabots et du rouge qui tache.

    Mais c'est rigolo.
    Pas Riolo : riGolo, avec un point G en plus, qui fait la différence.

    Alors, les Cahiers, pour ces sourires fréquents, mais aussi ces éclats de rire derrière mon écran (certaines Diapos sont juste hilarantes), je vous dis : merci. Merci du fond du cœur. Et que ceux qui n'en ont pas se contentent de "haut" en nous lisant - de haut-le-cœur, je me permets de le préciser.

  • Loup le 31/10/2013 à 13h15
    Salut les Cahiers

    Ce n'apportera pas d'eau au moulin mais c'est juste une réaction à chaud : Clairement les cdf et les quelques blogs ou site annexes dont vous faites la pub, sont la seule source intéressante pour ceux qui aiment le foot. Et j'ai juste l'impression d'avoir appris, réfléchi, débattu, beaucoup plus et beaucoup plus intelligement ici que dans les médias foot majoritaires.

    Oui, on est ici dans l'article d'auto-congratulation, mais de temps en temps ça fait du bien ! Parce que bordel, ce sport part en vrille notamment en raison d'une sur-médiatisation crasse, dont les menes, riolo et consorts sont les représentants. J'ai déjà essayé d'écouter ces types là pour me faire un avis et franchement c'est plus fort que moi, je zappe tellement c'est pathétique la plupart du temps. Non pas que parler intelligement de foot ne les intéresse pas (je pense qu'ils en sont capables pour certains), mais ce n'est pas leur motivation première. Ils sont payer pour divertir les masses, créer du buzz ou du chiffre.

    Franchement quand on est vraiment passioné par ce jeu, on sait aussi que rare sont les havres de paix et d'intelligence footbalistique. Alors longue vie aux cahiers.

  • Karel Pauvre Au Ski le 31/10/2013 à 13h17
    C'est presque decevant qu'il n'y ait pas une seule "attaque" qui tienne la route.

    Le coup de Sacco qui vous reproche de pas voir les matchs... ce qui est rigolo, c'est que meme si c'etait vrai, ca me ferait reflechir a deux fois si une bande de gars devant leur TV arrivaient a mieux comprendre ce qui se passe sur le terrain que moi qui suis au stade avec une belle vue sur ce qui se passe.

    Pour ce qui est de la frequence des declarations, meme si Twitter n'est pas le seul vecteur, ca reste pour moi le principal responsable. Y a quelques annees, il fallait un certain concours de circonstances: etre dans une interview, ecrire un article, le fait que le sujet des CdF soit aborde...

    Alors que Twitter, c'est top. Tu te leves du mauvais pied, tu vois un truc sur les CdF sur ton compte, tu te dis que ca ira tres bien pour passer tes nerfs et clasher un peu. Ca fait un peu de buzz, et si on te reproche de pas argumenter t'as l'excuse de la limite de caracteres. C'est quand meme bien fait.


La revue des Cahiers du football