Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Paranoid Android...

Rock Around The World Cup – Acte XII. Il était une chose certaine en cette année 1998: il valait mieux écouter Radiohead que les journalistes sportifs.
Auteur : Brice Tollemer le 28 Mai 2010

 

When I am king, you will be first against the wall
with your opinion which is of no consequence at all
What's this? (I may be paranoid, but no android)
What's this? (I may be paranoid, but no android)

Soixante ans après l’épreuve de 1938, c’est de nouveau la France qui est chargée d’organiser la réception de la Coupe du monde, la seizième de l’histoire. Toutes les grandes nations du football sont présentes dans l’Hexagone, ne manquent que le Portugal et la République Tchèque, finaliste du dernier Euro anglais. L’Allemagne, championne d’Europe en titre, est bien présente, comme le tenant du titre, le Brésil, ainsi que l’Italie, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Espagne.

La France, demi-finaliste de du championnat d'Europe deux années plus tôt, est dans une situation paradoxalement difficile: à l’avantage d’être le pays hôte de la compétition s’opposent les critiques d’une grande partie de la presse sportive nationale, qui ne croit ni en son sélectionneur, Aimé Jacquet, ni en la qualité de jeu des Tricolores. Alors, lorsque les coéquipiers de Didier Deschamps débutent la compétition contre l’Afrique du sud le 12 juin à Marseille, nombreuses sont les incertitudes.
Douze jours plus tard, la France termine première de son groupe, avec neuf points, neuf buts marqués et seulement un encaissé, soit la meilleure performance de tout le premier tour. Une première phase marquée par l’expulsion de Zidane face à l’Arabie Saoudite, l’élimination de l’Espagne par le Nigéria et le Paraguay ou la rencontre historique entre l’Iran et les Etats-Unis, mais également par les affrontements entre supporters lors d’Angleterre-Tunisie à Marseille, et par l’agression du gendarme Nivel par des hooligans allemands à Lens… Le choc des huitièmes de finale se tiendra à Saint-Étienne entre l’Argentine et l’Angleterre, tandis que la France aura a priori la partie facile face au Paraguay de José Luis Chilavert.


Survivre aux malentendus


"French rock is like english wine", avait un jour dit John Lennon. Et il a souvent eu raison à ce propos. Certes, dans la France de cette période, l’album de Noir Désir 666.667 Club sorti en 1996 fait figure de référence indispensable… dans un univers francophone seulement. Car il faut une fois de plus traverser la Manche pour trouver un groupe à la renommée internationale. Plus précisément, on doit se rendre du côté d’Oxford, dans une petite ville appelée Abingdon. C’est à l’école que se rencontrent Thom Yorke, Phil Selway, Ed O’Brien, Colin et Jonny Greenwood. En 1986, ils fondent leur premier groupe, On a Friday. De maquettes en démos, de démos en concerts, le groupe se fait progressivement remarquer et commence par se faire une solide réputation dans la région d’Oxford. À la fin de l’année 1991, les cinq musiciens signent chez EMI et optent pour une nouvelle appellation, issue d’une chanson des Talking Heads. Radiohead est né.

rockaround_98.jpg

Un an et des brouettes plus tard, le monde entier connaît ce nom. Ce n’est pas tant que le premier album, Pablo Honey, soit à proprement parler un monument du rock. Mais le premier single de l’album, Creep, devient un tube incontournable, un hymne générationnel comme a pu l'être Smells Like Teen Spirit de Nirvana. Thom Yorke et les siens ne sauraient pourtant se contenter de cette célébrité, forcément réductrice, à la limite du malentendu.

Au printemps 1995, le doute est levé. Avec The Bends, Radiohead frappe un très grand coup et prouve qu’il joue dans la cour des grands. My Iron Lung, Fake Plastic Trees ou bien High and Dry témoignent de l'évolution du groupe et d’une richesse de composition bien éloignée du carcan pseudo-grunge dans lequel on aurait pu enfermer le groupe après Creep. Néanmoins, le retentissement de ce deuxième album n'a encore rien de comparable avec ce qui va suivre. Ok Computer voit le jour au mois de juin 1997. Œuvre crépusculaire de cette fin de siècle, jonction parfaite entre ambiances électroniques (Fitter Happier), envolées pop (No Surprises), rock pur et dur (Electioneering), le disque distille tous les maux d’une société urbaine, moderne et paranoïaque. Tant pis pour le caractère aussi périlleux que subjectif de ce genre de jugement: Paranoid Android est sans doute plus grand titre de toute l’histoire du groupe.



Dans l'euphorie

Profond, sombre et dérangeant, Ok Computer est à l’exact opposé de qui se passe en France durant l’été 1998. Festif et enivré par le parcours de son équipe nationale, le pays est sur un nuage et semble avoir oublié tous ses problèmes, sous le charme de cette équipe vite qualifiée de "black blanc beur". L'expression prélude à la transformation du football en objet politique, médiatique et philosophique national, et aux accès de délire que ce sport suscitera désormais dans le pays – pour un hymne sifflé, une banderole déployée, un sélectionneur contesté ou une main dans la surface.

Mais pour l'heure, la deuxième partie de cette Coupe du monde est une réussite. Le huitième de finale entre l’Argentine et l’Angleterre est un match de légende qui s'achève aux tirs au but. Le chef-d'œuvre de Dennis Bergkamp, contre ces mêmes Argentins en quart à Marseille, offre la victoire aux Pays-Bas à une minute de la fin. La claque infligée par la Croatie à l’Allemagne de Lothar Matthäus (trente-sept ans au moment des faits) est rafraichissante, mais elle empêche une revanche de 1982 et 86 pour la France. Des Tricolores qui ont eu énormément de mal à atteindre le dernier carré puisqu’il a fallu attendre cent treize minutes pour que Laurent Blanc trouve la lumière contre le Paraguay, puis compter sur la maladresse de Di Biagio lors de son tir au but en quart de finale.

Un doublé miraculeux de Lilian Thuram plus tard, les Bleus atteignent pour la première fois de leur histoire une finale de Coupe du monde, et ils croient tellement en leur étoile qu'ils balaient le Brésil par trois buts à zéro, une victoire éclatante qui fait basculer la France dans l'euphorie et dans le club des grandes nations de football. Un mois auparavant, la sélection d’Aimé Jacquet, au terme d’un match de préparation pénible dont d'éminentes plumes demandèrent à quoi il avait servi, battait difficilement la Finlande grâce à un but de Trezeguet en toute fin de rencontre. En musique comme en football, ceux qui pensent savoir parlent trop. Et trop tôt.

That's it sir
You're leaving
The crackle of pigskin
The dust and the screaming
The yuppies networking
The panic, the vomit
The panic, the vomit


Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
Rock Around the Worldcup - 1982 : The Number of The Beast
Rock Around the Worldcup - 1986 : Master of Puppets
Rock Around the Worldcup - 1990 : Here Comes Your Man
Rock Around the Worldcup - 1994 : Pennyroyal Tea
Rock Around the Worldcup - 2002 : No One Knows
-------------
L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • mr.suaudeau le 29/05/2010 à 02h40
    Bien vu pour 2002 C11, je pense, il serait logique, pour viser large et fédérateur, de profiter d'une chronique de 2002 pour caser "le retour du rock qui réveille les djeuns et rend aigri les vieux qui trouvent que c'était pareil mais mieux avant".

    J'ajouterais Turn On The Bright Lights d'Interpol pour cette année 2002, meilleur album que ceux des Strokes (2001) et des Libertines, mais certes moins symbolique.

    Bon, sinon perso j'ai du mal à associer OK Computer à la CM 1998. Quasiment un an d'écart entre le moment où je l'achète (à sa sortie rentée 1997) et la victoire finale.

    Entre temps Fun Radio, qui m'a fait découvrir le groupe, change de braquet, dégage le rock et passe au "groove dance funk", on fait des listes de 22 avec les potes en cours pendant 9 mois, j'achète The Bends et Pablo Honey, j'apprend à jouer de la guitare sans faire gaffe en matant des centaines de fois la vidéo de The Bends aux Eurockéennes 97.

    OK Computer est un peu mis de côté et reviendra l'année du bac juste avant l'Euro 2000 pour produire son 2nd effet Kiss Cool, le plus marquant: ces nuits de révisions, amoureux, à la fenêtre sous le chant des cigales et les frissons qui tiennent 45 minutes entre l'intro (oui l'intro pour moi) mythique de Pranoid Android et la cosmique Lucky. Et c'est la seule période où j'ai trouvé Climbing Up The walls aussi énorme que les autres.

    Mon frère écoute ça de force et ne sait pas encore qu'il commence à devenir fan du groupe lui aussi (son coming out aura lieu pour Amnesiac).

    Lucky qui m'enverra un 3ème effet kiss cool dans la gueule en 2004, quand je découvre une version acoustique et apprends à jouer le break comme Thom Yorke.

    En fait j'ai du mal à associer mes disques et une époque footballistique. Comme beaucoup ici, à part I will survive, cette CM ne m'évoque que du ballon et pas beaucoup de notes. Les matches de foot sont en fait les seuls moments que je vis sans musique. Sauf depuis 2 ans que je boycotte CJP et Larqué.

    Bref, merci Monsieur Tollemer.

  • Hydresec le 29/05/2010 à 10h11
    " lien
    samedi 29 mai 2010 - 02h40 "

    --> Dis donc toi, je viens de découvrir que tu tenais un blog.
    Chapeau Mr, parce qu'il est bien joli et que je n'ose imaginer le temps que ça doit te prendre pour l'alimenter.
    Sinon, le bac en 2000.... Ouah, le coup de vieux que tu me mets....

  • La baie des champs le 29/05/2010 à 11h18
    Je relance d'un Let down, ma chanson préférée sur le Ok Computer et d'un Libertines pour 2002 avec un Death on stairs même si je m'aperçois que j'ai une légère inclination pour le second (et surtout dégoûté d'avoir découvert 2 ou 3ans après leur séparation) !

  • Charterhouse11 le 29/05/2010 à 11h45
    lien
    samedi 29 mai 2010 - 02h40

    J'ajouterais Turn On The Bright Lights d'Interpol pour cette année 2002, meilleur album que ceux des Strokes (2001) et des Libertines, mais certes moins symbolique.
    *******

    Héhé, pas mis parce que pas fan. :prislamaindanslsac:

  • Kasti le 29/05/2010 à 11h54
    La baie des champs
    samedi 29 mai 2010 - 11h18
    Je relance d'un Let down...

    +1
    Les mots magiques enfin! Idem, morceau passé en boucle depuis des années et dont je ne me lasse absolument pas

    M'enfin, vaux mieux un "I will survive" de Gloria Gaynor (marraine des Bleus á une époque, disait la pub) que "Je te survivrai" de Jean Pierre Francois

  • Alain Delon? Non Alain Deroin. le 29/05/2010 à 15h08
    Et en 2002, je mettrais bien un solide Queens of the Stone Age, genre "No one knows" ou "Go with the flow" (album "Songs for the deaf" certes sorti en septembre 2002)

  • Gillou le 29/05/2010 à 15h18
    Bon, 98, que de souvenirs.
    Tout d'abord, je vais fêter, avec Madame, mes 12 ans de mariage le 11 juillet. Et ça, avoir toute sa famille pour le mariage, c'est génial, mais enchainer par une finale victorieuse de CDM, c'est grandiose.

    Clairement le plus beau weekend de mes 40 premières années, juste devant celui où la famille s'est agrandie.

    Cette Coupe du Monde a été une vrai fête, il fallait aimer le foot pour ne pas passer pour un ringard.

    Mais c'est à partir de ce moment qu'on a vu le changement dans les tribunes, plus jeunes, plus féminines surtout.

    Concernant la compet, le but en or de Blanc est clairement le soulagement. On avait des matchs à 16h, pas top quand on est au bureau, mais bon, on revenait plus tôt le lendemain matin.

    Côté musique, Noir Désir, why not. 666 667 Club est un grand album, mais pas le meilleur, à mon avis, de nouardez. Cette année là, je les ai vu Live, et c'était superbe, un grand moment.

    Je n'ai pas assez de mémoire musicale pour me souvenir des trucs qui m'ont marqué en 98, j'avais commencé à m'éloigner de la hype. Il me semble simplement que le coffret intégral de Joy Division est sorti à cette époque, ça relativise le reste.

  • Mangeur Vasqué le 29/05/2010 à 18h42
    J’avais emmené plein de lycéens en France pour 2 semaines pendant les 2 dernières semaines de CdM, j’avais même raté la finale France - Brésil (coincés qu’on était sur le port ferry d’Ouistreham, à poireauter
    et à embarquer tout le monde dans un ferry - on finit l’année scolaire que vers le 23 juillet en Angleterre).

    J’avais essayé d’écouter ça à la radio mais difficile, mauvaise réception, et pis bon, j’étais censé mettre tout le monde sur le ferry, organiser, etc. (j’étais pas tout seul of course).

    Je me souviens pas bien des 3 matchs de poule de l'EdF, mieux du reste, surtout contre le Paraguay et la Croatie (si je me souviens bien, c’était pas génial). Mais c'était pas facile à suivre, y'avait toujours un truc à faire dans la résidence où on était, et comme j'étais le seul prof native speaker français (sur les 6 présents), c'est toujours MOI qu'on appelait pour régler le moindre truc, les autres ne parlant pas tous bien le français (prof de musique, etc.)...

    Je me souviens plus des matchs de l’Angleterre, surtout Argentine – Angleterre, et ce but d’anthologie de Michael Owen, 18 ans, et l’expulsion de Beckham aussi.

    Radiohead, m’en parlez pas, y’avait un groupe de lycéens qui emmerdait tout le monde avec ça… Au bout de 4 ou 5 heures de Radiohead dans l’bus de Sheffield à Portsmouth, j’en avais tellement marre que j’avais demandé au chauffeur à un arrêt de leur dire que
    son bazar audio marchait mal et qu'il fallait le laisser reposer...

    Une fois en France, miraculeusement, le truc s’était remis à marcher,
    et sur nos belles et pittoresques routes de Normandie, pour mettre tout le monde dans l'ambiance, et pour me venger, j’avais sorti mon matos « Chansons Françaises » et imposé du Charles Trenet à tout le monde. T’aurais vu leur tronche, ah ah !!!

  • José-Mickaël le 29/05/2010 à 19h18
    Pascal Amateur
    vendredi 28 mai 2010 - 20h57
    > [à propos de Mozart] Il a été autant sélectionné que ça en équipe d'Autriche ?

    Ah, c'est toi le gars qui, lorsqu'on lui parle de Berlioz, Debussy ou Lully, répond qu'il ne connaît pas les remplaçants ?...

  • mr.suaudeau le 29/05/2010 à 19h32
    Hydresec
    samedi 29 mai 2010 - 10h11

    Tu voulais peut-être parler du blog musical du brillant Charterhouse11, à propos duquel je me fais la même remarque (comment fait-il? C'est trop la classe!). Parce que le mien (footballistique), je rêve de le faire revivre depuis 3 ans, mais il est bien bien dans le formol en ce moment.

La revue des Cahiers du football