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Paranoid Android...

Rock Around The World Cup – Acte XII. Il était une chose certaine en cette année 1998: il valait mieux écouter Radiohead que les journalistes sportifs.
Auteur : Brice Tollemer le 28 Mai 2010

 

When I am king, you will be first against the wall
with your opinion which is of no consequence at all
What's this? (I may be paranoid, but no android)
What's this? (I may be paranoid, but no android)

Soixante ans après l’épreuve de 1938, c’est de nouveau la France qui est chargée d’organiser la réception de la Coupe du monde, la seizième de l’histoire. Toutes les grandes nations du football sont présentes dans l’Hexagone, ne manquent que le Portugal et la République Tchèque, finaliste du dernier Euro anglais. L’Allemagne, championne d’Europe en titre, est bien présente, comme le tenant du titre, le Brésil, ainsi que l’Italie, l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Espagne.

La France, demi-finaliste de du championnat d'Europe deux années plus tôt, est dans une situation paradoxalement difficile: à l’avantage d’être le pays hôte de la compétition s’opposent les critiques d’une grande partie de la presse sportive nationale, qui ne croit ni en son sélectionneur, Aimé Jacquet, ni en la qualité de jeu des Tricolores. Alors, lorsque les coéquipiers de Didier Deschamps débutent la compétition contre l’Afrique du sud le 12 juin à Marseille, nombreuses sont les incertitudes.
Douze jours plus tard, la France termine première de son groupe, avec neuf points, neuf buts marqués et seulement un encaissé, soit la meilleure performance de tout le premier tour. Une première phase marquée par l’expulsion de Zidane face à l’Arabie Saoudite, l’élimination de l’Espagne par le Nigéria et le Paraguay ou la rencontre historique entre l’Iran et les Etats-Unis, mais également par les affrontements entre supporters lors d’Angleterre-Tunisie à Marseille, et par l’agression du gendarme Nivel par des hooligans allemands à Lens… Le choc des huitièmes de finale se tiendra à Saint-Étienne entre l’Argentine et l’Angleterre, tandis que la France aura a priori la partie facile face au Paraguay de José Luis Chilavert.


Survivre aux malentendus


"French rock is like english wine", avait un jour dit John Lennon. Et il a souvent eu raison à ce propos. Certes, dans la France de cette période, l’album de Noir Désir 666.667 Club sorti en 1996 fait figure de référence indispensable… dans un univers francophone seulement. Car il faut une fois de plus traverser la Manche pour trouver un groupe à la renommée internationale. Plus précisément, on doit se rendre du côté d’Oxford, dans une petite ville appelée Abingdon. C’est à l’école que se rencontrent Thom Yorke, Phil Selway, Ed O’Brien, Colin et Jonny Greenwood. En 1986, ils fondent leur premier groupe, On a Friday. De maquettes en démos, de démos en concerts, le groupe se fait progressivement remarquer et commence par se faire une solide réputation dans la région d’Oxford. À la fin de l’année 1991, les cinq musiciens signent chez EMI et optent pour une nouvelle appellation, issue d’une chanson des Talking Heads. Radiohead est né.

rockaround_98.jpg

Un an et des brouettes plus tard, le monde entier connaît ce nom. Ce n’est pas tant que le premier album, Pablo Honey, soit à proprement parler un monument du rock. Mais le premier single de l’album, Creep, devient un tube incontournable, un hymne générationnel comme a pu l'être Smells Like Teen Spirit de Nirvana. Thom Yorke et les siens ne sauraient pourtant se contenter de cette célébrité, forcément réductrice, à la limite du malentendu.

Au printemps 1995, le doute est levé. Avec The Bends, Radiohead frappe un très grand coup et prouve qu’il joue dans la cour des grands. My Iron Lung, Fake Plastic Trees ou bien High and Dry témoignent de l'évolution du groupe et d’une richesse de composition bien éloignée du carcan pseudo-grunge dans lequel on aurait pu enfermer le groupe après Creep. Néanmoins, le retentissement de ce deuxième album n'a encore rien de comparable avec ce qui va suivre. Ok Computer voit le jour au mois de juin 1997. Œuvre crépusculaire de cette fin de siècle, jonction parfaite entre ambiances électroniques (Fitter Happier), envolées pop (No Surprises), rock pur et dur (Electioneering), le disque distille tous les maux d’une société urbaine, moderne et paranoïaque. Tant pis pour le caractère aussi périlleux que subjectif de ce genre de jugement: Paranoid Android est sans doute plus grand titre de toute l’histoire du groupe.



Dans l'euphorie

Profond, sombre et dérangeant, Ok Computer est à l’exact opposé de qui se passe en France durant l’été 1998. Festif et enivré par le parcours de son équipe nationale, le pays est sur un nuage et semble avoir oublié tous ses problèmes, sous le charme de cette équipe vite qualifiée de "black blanc beur". L'expression prélude à la transformation du football en objet politique, médiatique et philosophique national, et aux accès de délire que ce sport suscitera désormais dans le pays – pour un hymne sifflé, une banderole déployée, un sélectionneur contesté ou une main dans la surface.

Mais pour l'heure, la deuxième partie de cette Coupe du monde est une réussite. Le huitième de finale entre l’Argentine et l’Angleterre est un match de légende qui s'achève aux tirs au but. Le chef-d'œuvre de Dennis Bergkamp, contre ces mêmes Argentins en quart à Marseille, offre la victoire aux Pays-Bas à une minute de la fin. La claque infligée par la Croatie à l’Allemagne de Lothar Matthäus (trente-sept ans au moment des faits) est rafraichissante, mais elle empêche une revanche de 1982 et 86 pour la France. Des Tricolores qui ont eu énormément de mal à atteindre le dernier carré puisqu’il a fallu attendre cent treize minutes pour que Laurent Blanc trouve la lumière contre le Paraguay, puis compter sur la maladresse de Di Biagio lors de son tir au but en quart de finale.

Un doublé miraculeux de Lilian Thuram plus tard, les Bleus atteignent pour la première fois de leur histoire une finale de Coupe du monde, et ils croient tellement en leur étoile qu'ils balaient le Brésil par trois buts à zéro, une victoire éclatante qui fait basculer la France dans l'euphorie et dans le club des grandes nations de football. Un mois auparavant, la sélection d’Aimé Jacquet, au terme d’un match de préparation pénible dont d'éminentes plumes demandèrent à quoi il avait servi, battait difficilement la Finlande grâce à un but de Trezeguet en toute fin de rencontre. En musique comme en football, ceux qui pensent savoir parlent trop. Et trop tôt.

That's it sir
You're leaving
The crackle of pigskin
The dust and the screaming
The yuppies networking
The panic, the vomit
The panic, the vomit


Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
Rock Around the Worldcup - 1982 : The Number of The Beast
Rock Around the Worldcup - 1986 : Master of Puppets
Rock Around the Worldcup - 1990 : Here Comes Your Man
Rock Around the Worldcup - 1994 : Pennyroyal Tea
Rock Around the Worldcup - 2002 : No One Knows
-------------
L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Lucarelli 1 le 28/05/2010 à 12h36
    le Bleu
    vendredi 28 mai 2010 - 12h13
    (...)

    (j'aime bien faire ce genre de sensation, la dernière fois c'était à Grenoble en 2005 quand j'ai dit que je n'avais jamais entendu parler de Sinsemilla - ce qui était vrai.)
    ---------------

    Oh, là, par contre, je t'envie.

    @Charter : oui, Lady Gaga pour 2010.

  • le Bleu le 28/05/2010 à 12h41
    Oui, ça a ses bons côtés. Par exemple je n'ai jamais entendu de tektonik ni de Tokio Hotel non plus.

  • tatayé le 28/05/2010 à 12h51
    Packt like Zinedine in RM box
    vendredi 28 mai 2010 - 12h03

    Dac' pour Lucky qui est ZE morceau de l'album (certes avec Paranoid...) qui fait se "dresser les poils des bras" (dixit J-M Ferreri).

    Mais, en raison des paroles, le titre collerait parfaitement avec la finale de 2006...nan?

    Sinon, on a beau se plaindre des footix qui nous saoulent depuis douze ans, mais quand même...le bref résumé de mondial me rappelle l'ETF (anachronisme, je sais) de l'époque!

    Et oui, merci à l'auteur de nous avoir épargné "I will survive"...bon, c'est vrai que vu les choix précédents, ça aurait été improbable. Mais même la (très bonne ) reprise de Cake: je peux plus quoi, je peux plus!

  • Tonton Danijel le 28/05/2010 à 13h12
    RG7
    vendredi 28 mai 2010 - 11h48

    Tiens, mon clone.
    En fait, entre moi et Radiohead, c'est contrasté. En prépa, j'ai découvert Creep, et j'ai emprunté l'album "OK Computer" peu de temps après sa sortie. Hormis sur Paranoid Android, je n'ai accroché à aucun autre morceau de l'album...

    Puis est sorti "L'auberge espagnole" de Klapisch et je me suis demandé quelle était ce morceau doux dans la BO qui s'appelait "No surprises". Là, c'est une redécouverte à rebours de "OK Computer" et de "Karma Police" ou "Exit Music (for a film)". Et achat du best of quand il est sorti il y a 2 ans, l'occasion de découvrir que j'avais pas mal vieilli depuis mon premier contact avec le groupe...

  • le Bleu le 28/05/2010 à 13h54
    Ah non par contre le I will survive (celui de la CDM, de Hermes House Band quoi) je ne peux rien dire contre. Trop grand souvenir associé. De toute façon, je suis trop mal placé pour dire "c'est bien" ou "c'est nul".

  • Qui me crame ce troll? le 28/05/2010 à 13h56
    le Bleu en est vraiment aussi un au niveau musique?

  • tatayé le 28/05/2010 à 14h18
    le Bleu
    vendredi 28 mai 2010 - 13h54

    C'est simple, il suffit que j'entende "First I was affraid..." pour que je devienne tout vert, barqu' et que je déchire mes vêtements...


  • José-Mickaël le 28/05/2010 à 14h41
    Moi non plus je ne connais pas Radiohead. En fait, j'écoute surtout Rires et Chansons. À une époque j'écoutais aussi RTL, pour On refait le match, mais je m'en suis vite lassé.

    [Je suis mort de rire à taper ce texte. Cela dit c'est vrai, je ne connais pas. Musicalement, j'ai plutôt les goûts d'Emmanuel Petit : je préfère la 25è de Mozart.]

  • Bamogo Cadiz le 28/05/2010 à 16h13
    Euh, sinon, rassurez-vous, entre 98 et 2010, on a quand même la décennie Muse.

    Reste à savoir si ce sera pour le sublime Origin of Symmetry de 2002 ou l'inégal Black Holes & Revelations de 2006.

  • tatayé le 28/05/2010 à 16h24
    Si c'est effectivement Muse qui prend la suite de cette saga, je porte plainte au TPI ou auprès du board!

La revue des Cahiers du football