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Pennyroyal Tea...

Rock Around The World Cup – Acte XI. De la drogue, du spectacle et des guitares: l'année 1994 était celle de la Coupe du monde aux États-Unis...

Auteur : Brice Tollemer le 13 Mai 2010

 

 

"It’s better to burn out than to fade away". Neil Young avait écrit ces mots à la fin des années soixante-dix pour My My Hey Hey, une chanson qui parcourait le chemin entre la mort d’Elvis Presley et l’avènement des Sex Pistols. Et c’est par ces mots que se conclut la lettre d'adieu de Kurt Cobain, qui se donne la mort le 5 avril 1994 dans sa maison de Seattle.

 

Seattle, ou la nouvelle Babylone du rock. La ville portuaire, siège de Boeing et de Microsoft, a connu en trois petites années une renommée exponentielle. Il est loin, le temps où la Cité émeraude était tenue à l’écart, nichée tout au nord-ouest des États-Unis...


Un pays qui accueille en cette année 1994, avec une curiosité manifeste, la quinzième édition de la Coupe du monde. Au pays du base-ball, du basket, du football américain et du hockey sur glace, la pratique du ballon rond est toujours restée plus ou moins confidentielle. Exceptée la courte existence des New York Cosmos de Pelé et de Beckenbauer durant les Seventies, le soccer (terme utilisé en Amérique du Nord mais d’origine anglaise et qui est la contraction d’Association Football) n’a jamais rencontré le même succès aux États-Unis que dans le reste du monde.




rockaround_1994.jpgDes buts légendaires

Plusieurs équipes ne traverseront pas l’Atlantique et regarderont de loin cette World Cup. C’est le cas notamment du Danemark, champion d’Europe en titre, mais également du Portugal et de l’Angleterre – qui s’est fait surprendre par la Norvège durant la phase de qualification.

 

La France a quant à elle subi le plus grand traumatisme de son histoire footballistique en se faisant éliminer, un funeste soir de novembre 1993, par un but inscrit à la quatre-vingt dixième minute de jeu par Emil Kostadinov. Un tremplin pour la Bulgarie qui réalisera par la suite un excellent parcours en atteignant les demi-finales de ce tournoi américain, et pour la Suède, l’autre adversaire des Bleus dans cette poule, qui terminera sur le podium.

 

Pour la dernière fois, vingt-quatre équipes se sont qualifiées (on passera à trente-deux pays quatre ans plus tard), dont l’Arabie Saoudite qui honore sa première participation de la plus belle des manières en se hissant en huitièmes de finale grâce à un but légendaire de Saeed Al-Owairan contre la Belgique, au terme d'une course de quatre-vingt mètres.

 

Plusieurs évènements vont caractériser ce premier tour: la rencontre entre les Etats-Unis et la Suisse se déroule dans un stade couvert, celui du Pontiac Silverdrome de Detroit. L'attaquant russe Oleg Salenko inscrit cinq buts lors d’une même rencontre, contre le Cameroun, match au cours duquel Roger Milla devient à quarante-deux ans le plus vieux buteur de toutes les coupes du monde.

 

Mais ce rêve américain a sa face sombre, voire tragique quand le défenseur colombien Andres Escobar est assassiné dans son pays, quelques jours après avoir marqué contre son camp. Sombre quand Diego Maradona, qui ne parvient pas à vaincre ses addictions, est exclu de la compétition pour un contrôle positif à l'éphédrine, après avoir réalisé contre la Grèce une merveille de but.





1991-1994

"Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre", a écrit Baudelaire. Voilà l’histoire de Maradona. Ou celle du Grunge. Ce mouvement musical plus qu’hybride, soudainement apparu à la face du monde en 1991, ne saurait se résumer à un seul groupe ou une seule tendance.

 

S’il fallait dater au carbone 14 la naissance de ce courant (dont le nom tiré de l’argot signifie "crasse entre les doigts de pied"), il faudrait remonter au printemps 1984 avec la formation de Green River par Mark Arm, Steve Turner (futurs Mudhoney), Jeff Ament et Stone Gossard (futurs Pearl Jam). C’est également la même année que Chris Cornell fonde Soundgarden. Deux ans plus tard, Layne Staley et Jerry Cantrell donnent naissance à Alice In Chains. Et il faut attendre 1988 pour que Nirvana joue son premier concert à Seattle.

 

Mais c’est en 1991 que tout va s’accélérer. Le 16 avril sort Temple Of The Dog, un projet qui réunit Chris Cornell et les membres de Pearl Jam en hommage au chanteur de Mother Love Bone, Andy Wood, décédé quelques mois auparavant d’une overdose. Fin août, Pearl Jam sort son premier album, Ten. Un mois plus tard, Nirvana propose son second disque, Nevermind. Et deux semaines après, Soundgarden livre Badmotorfinger. Peu de temps auparavant, l’auteur canadien Douglas Coupland avait publié son premier ouvrage, Génération X.

 

Trois années passent. Tous ces groupes subitement mis sous les feux des projecteurs vendent des millions d’albums mais supportent mal ce succès fulgurant et hors de proportion. Si 1991 était l’année de l’explosion libératrice, 1994 est celle de l’obscurité et des dégâts causés par les affres de la renommée. Superunknown, Vitalogy et l’Unplugged In New York de Nirvana sont là pour en témoigner. "Le pessimisme de ces groupes, dira plus tard Neil Young, a fait que leur vision et leur attitude ont unifié leur génération, comme le 'peace and love' avait unifié celle des sixties".

 

Mais point de pessimisme pour la suite de cette World Cup, dont les huitièmes et les quarts de finale assurent spectacle, suspense et ambiance, à des lieues de l’édition précédente. Spectacle lors d’un Allemagne-Belgique ou d’un fantastique Brésil-Pays-Bas. Suspense pour toutes les rencontres de l’Italie dont Roberto Baggio est le sauveur en inscrivant tous les buts décisifs, notamment contre le Nigeria d’Amunike et de Jay Jay Okocha. Tous sauf un.

 

Le néo-Bianconero manque en effet le dernier tir au but contre le Brésil, après une finale disputée à midi sous l’écrasant soleil du Rose Bowl de Los Angeles. Bebeto, Romario et Dunga apportent ainsi à la Seleçao sa quatrième couronne mondiale. Pour le Vieux Continent, la malédiction se poursuit: jamais en effet une équipe européenne n’est parvenue à s’imposer en dehors de ses terres.




À voir absolument, cette vidéo (dont l'intégration est interdite) de Pennyroyal Tea sur le plateau de Nulle Part Ailleurs en février 1994.
Et aussi, ci-dessous : la version Unplugged et en bonus, un live de Immortality de Pearl Jam – chanson qui aurait pu être un hommage à Kurt Cobain...



Rock Around the Worldcup - 1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
Rock Around the Worldcup - 1978 : White Riot
Rock Around the Worldcup - 1982 : The Number of The Beast
Rock Around the Worldcup - 1986 : Master of Puppets
Rock Around the Worldcup - 1990 : Here Comes Your Man
Rock Around the Worldcup - 1998 : Paranoid Android
-------------
L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Tonton Danijel le 14/05/2010 à 19h50
    Josip R.O.G.
    vendredi 14 mai 2010 - 18h12

    C'est vrai que Laurent Blanc avait livré ce soir-là son pire match en bleu, je crois qu'il concède aussi le corner permettant l'égalisation de Kostadinov en tergiversant au lieu de dégager.

    D'ailleurs il se sera bien rattrappé à l'Euro 96 face aux mêmes Bulgares, sans doute soucieux d'effacer ce match horrible.

    Sinon, au final, je me dis avec le recul que si les bleus s'étaient qualifiés pour le Mondial, peut-être n'auraient-ils pas été champions du monde 4 ans plus tard, Aimé Jacquet ayant eu l'avantage de récupérer un groupe expérimenté par l'Euro 96, et mort de faim pour cette première coupe du monde après 2 grosses frustrations...

  • Gillou le 14/05/2010 à 21h26
    Depuis l'article sur la WC90, je me suis rebranché sur les Pixies et je m'accroche.
    Alors me faite pas revenir sur Nirvana les gars.

    Sinon, je suis d'accord sur le fait que Jacquet a su servir du traumatisme de fin 93 pour nous emmener là où on sait. Même s'il a été aidé par Bosman.

  • Mangeur Vasqué le 15/05/2010 à 00h09
    Merci beaucoup BT, joli résumé. J'ai ajouté une précision sur l'origine controversée du « S » word (soccer) en bas de page.

    Cette CdM, je m’en souviens plutôt bien. Et Nirvana aussi, j'étais en vacances en Californie (1991), quand un ami me les avait fait découvrir, alors qu'ils étaient inconnus en France, en tout cas du grand public. Un son totalement nouveau (ça me changeait du son américain des Ramones, Violent Femmes, Cramps, etc. que j'écoutais pas mal dans
    les années 80 - Y'avait Green Day et son Dookie qui perçait à la même époque si je me souviens bien).


    J’ai revu une huitaine de CdM en DVD y’a 3 semaines, dont celle de la CdM 94, je m’y étais aussi pas mal intéressé car j’étais allé aux USA fin années 80 et début 90 et j'avais des amis là-bas qui aimaient bien le foot (une rareté), ils avaient passé du temps en Europe faut dire, et j'avais fait leur éducation.

    Ça m’avait plu de prendre la température du peuple américain sur cet évènement sans précédent pour eux. Température bien faiblarde… Et ce pour plusieurs raisons.

    Pour moi, y’avait 2 choses bien distinctes dans ce USA 94 :

    a) la CdM en elle-même, pas géniale mais quelques trucs mémorables

    b) la candidature laborieuse et les très poussifs préparatifs post-candidature – surtout le "cirque" de 1986 à 1990, le mal terrible que cette CdM eut à voir le jour aux USA (la Fifa faillit bien leur retirer).
    Après 1990, cela s’améliora nettement (quand Alan Rothenberg, le poulain de la Fifa, prit les choses en main et qu'il réussit à obtenir de l'argent de banques suisses, en prêt, via la Fifa). La période 1986-1994 nous rappela l’état bien moribond du foot US à cette époque (je développerai dans un autre post). Pas mal d’hostilité aussi, de la part de nombre de journalistes américains, contre ce satané sAccer.

    Comme ce commentaire écrit de Dick Young, journaliste du New York Daily News :

    « Le foot, c’est pour les tapettes communistes »
    (soccer is for Commie pansies – tarlouses en Nicollinien – aussi
    « mauviette » en anglais britannique, et probablement US aussi).

    Il n’était pas le seul, nombre de journalistes US détestaient le football.



    a) Mes souvenirs :

    - un Brésil pas génial mais terriblement bien organisé (excellent Romario, Dunga et un roc derrière Marcio Santos, arrière central
    - 5 matchs sur 7 sans encaisser de but pour le Brésil à USA 94).

    - Lalas et sa touche christique pas possible (pas son toucher, son allure)

    - les 5 buts de Salenko contre le Cameroun (les Lions Indomptables avaient menacé de faire la grève pour non versement de primes après leur premier match contre la Suède – finalement, les joueurs reçurent 500 000 $ en liquide, mais se prirent quand même 3-0 et 6-1)

    - le Roumanie-Argentine (3-2), et Hagi (le "Maradona des Carpathes")

    - la grosse surprise Irlande-Italie (1-0)

    - Maradona, tête de fou, fixant la caméra de la ligne de touche, après son but contre la Grèce, l’air totalement "crazed" (faut dire qu'il avait 5 sortes d’éphédrine différentes dans le système)

    - quelques violents coups de coude (Leonardo sur l’Américain Ramos – pommette éclatée, 3 mois d’hosto, et 4 matchs de suspension pour le Brésilien. Tassotti sur l’Espagnol Luis Enrique, qui pissa le sang – faute pas vue et non punie… sur le coup, car il reçut 8 matchs de suspension par la suite)

    - l’expulsion du Bolivien Marco "El Diablo" Etcheverry contre l’Allemagne, alors qu'il venait juste d'entrer sur le terrain ! (expulsé à la 82ème minute, pour avoir satoné Matthaus, je crois).

    - le but de Finidi George contre la Grèce, et celui de Branco contre la Hollande et bien sûr ce but extraordinaire du Saoudien Al-Owairan (le "Pelé du désert") contre la Belgique.

    - Stoichkov (soulier d’or, ex-aequo avec Salenko) et Brolin…

    - et l’après CdM et Escobar...


    Sur le fameux « S » word (soccer) donc.

    Une précision sur l’origine de « soccer » en tant que transformation de asSOCiation football.

    On peut légitimement considérer cette explication comme douteuse quand on se penche sur le sujet (comme je l’ai fait), elle est de toute manière nullement attestée, même si elle est répétée à l’envi sur le net.

    Des éléments linguistiques, phonétiques et historiques sérieux mettent à mal cette théorie, selon laquelle Charles Wreford-Brown, étudiant d’Oxfordun et féru de métaplasmes (et qui eut ensuite des responsabilités importantes au sein de la FA), inventa ce mot vers 1889, comme une sorte de boutade ou jeu de mot typiquement oxfordien de l'époque qui consistait à s'amuser à avec les mots et leur ajouter - ER, une particularité linguistico-ludique qu'on a appelé le
    « Oxford - er » (jeux de mots qui étaient une tradition d’Oxford depuis longtemps, mais aussi d'autres universités, et Public Schools, et bien avant...).

    D’ailleurs, sur ce doute, son wiki nous dit :

    « Despite the apparent lack of supporting evidence, Wreford-Brown is usually credited with inventing the term soccer as an abbreviation for association football. »

    Comme je le disais dans le paragraphe précédent, cette belle explication est contestable mais tant qu’on aura pas trouvé de documents antérieurs à l’apparition du mot « soccer », les 2 autres théories parfaitement plausibles (dont l’une concernant la Public School de Harrow), seront un peu en retrait.

    Il faut toutefois préciser, et cela colle avec l’extrait de wiki sur Wreford-Brown, que quasiment aucune recherche sérieuse n’a été faite là-dessus.
    Les lexicographes, tels que ceux du OED, n’ayant guère de temps à consacrer aux mots du foot. Bon, ça fait des années que je m’intéresse à cela, je veux bien développer dans le fil anglais si ça intéresse vraiment quelqu’un.

    Pour résumer, retenons que 3 théories qui se tiennent s’affrontent sur l’origine de soccer, celle citée par Brice Tollemer, la plus répandue, et 2 autres que je ne vais pas développer ici (qui sont même plus plausibles à mon avis), sans qu’on puisse affirmer laquelle est la bonne.


    A noter que le terme « soccer » n’est plus utilisé en anglais courant mais qu'il subsita un peu jusque dans les années 70, surtout dans la presse écrite. Il est encore un peu utilisé par les médias, par exemple les émissions Soccer AM et Soccer Saturday de Sky, ou le magazine anglais World Soccer, qui fête ses 50 ans cette année.

    Je me souviens qu'il y a une dizaine d'années, il y eut brièvement des discussions sur la nécessité ou pas de se « réapproprier » le terme soccer, donc anglais à l'origine, mais cela fut limité et ne dura pas longtemps.

    Hormis les USA, il subsiste en Nouvelle-Zélande et en Australie (l’équipe nationale est surnommée les « Socceroos »), et de façon plus surprenante, en Irlande (pour le différencier du gaelic football). En gaélique du sud, Association football se dit d’ailleurs « sacar ».



  • le Bleu le 15/05/2010 à 01h02
    Tain, j'avais 10 ans en 1994, et si on m'avait dit "Kurt Cobain" à l'époque, je crois que j'aurais répondu "un Allemand qui a travaillé sur le programme Apollo ?".

    J'ai pas eu de jeunesse, en fait.

    D'un autre côté, quand je vois ce qu'était la "jeunesse" que je côtoyais, je me dis que c'était mieux ainsi.

  • tatayé le 15/05/2010 à 13h04
    le Bleu
    samedi 15 mai 2010 - 01h02

    Donc, comme moi, tu t'es dit en voyant la vidéo "hé mais il a mon age d'aujourd'hui alors qu'à l'époque il était tout vieux!"

    Sinon, toi aussi tes parents t'ont dit d'aller au lit avant la fin de Fr-Bulgarie parce qu'il y a "école demain et de toute façon le match est plié"?????

    Toi aussi tu t'es tapé une angoisse le lendemain matin dans la cour de récré en découvrant la Vérité sur le fin mot de l'histoire???

    Hein, dit?

  • Hydresec le 15/05/2010 à 23h57
    "le Bleu
    samedi 15 mai 2010 - 01h02
    Tain, j'avais 10 ans en 1994, et si on m'avait dit "Kurt Cobain" à l'époque, je crois que j'aurais répondu "un Allemand qui a travaillé sur le programme Apollo ?".

    J'ai pas eu de jeunesse, en fait.

    ------------------------------------------
    tatayé
    samedi 15 mai 2010 - 13h04
    le Bleu
    samedi 15 mai 2010 - 01h02

    Donc, comme moi, tu t'es dit en voyant la vidéo "hé mais il a mon age d'aujourd'hui alors qu'à l'époque il était tout vieux!"

    Sinon, toi aussi tes parents t'ont dit d'aller au lit avant la fin de Fr-Bulgarie parce qu'il y a "école demain et de toute façon le match est plié"?????

    Toi aussi tu t'es tapé une angoisse le lendemain matin dans la cour de récré en découvrant la Vérité sur le fin mot de l'histoire???

    Hein, dit?"

    --> Être ado en 98... Que vous dire, les gars ? Que je vous jalouse de toutes mes forces d'avoir vécu un tel moment à l'époque des enflammades les plus torrides ? Ou que je vous plains de ne pas avoir connu 84 ? Sans compter 82, 86 ainsi que la fin des 80's-début des 90's qui ont donné le goût si savoureux de la revanche à la victoire des Bleus ?

  • Gillou le 16/05/2010 à 15h30
    C'est clair que quand on se rappelle des défaites contre la Belgique, avec un but improbable, du genre tir sur la barre qui tape sur le gardien et qui rentre, on sourit à la lecture de certains messages.
    Mais c'est ce qui fait la beauté de la vie, les anciens qui tempèrent les jeunes.

    Il suffit que je ressorte mes albums panini et pfiou...

  • Tonton Danijel le 16/05/2010 à 15h39
    Etre ado en 94, plutôt. En 98, j'étais majeur, heureusement...

  • tatayé le 16/05/2010 à 18h34
    (Semi-troll)

    Quand je lis les réactions des capitaines Achab autoproclamés (= vieux briscards qui ont tout connu), je comprends soudain ce que ressens un Toulalan de base en entendant les commentaires des Liza-Duga...

    ;-)

    (j'ai dit semi!)

  • Mangeur Vasqué le 16/05/2010 à 20h47
    LA FOLLE HISTOIRE DE LA CANDIDATURE US A LA CdM 1994 : POURQUOI ELLE CHANGEA ET SAUVA LA FACE DU FOOT US (Partie 1/3)

    [sources diverses : personnelles, wiki, Four Four Two, WSC, internet].

    >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

    Ce menu frenchie-américain Saga pré-CdM 94 US en 7 couverts est gracieusement offert par Mc lien


    1) Light Apéro
    2) Fat free Amuse-gueule
    3) Low fat Hors d’oeuvre Ranch Salade
    4) Full fat Triple Burger de Résistance
    5) Jumbo Premium Crispy Mc Poulet de Bresse
    6) Reduced fat Sundae aux myrtilles sauvages
    7) Cookies au Roquefort



    1) LIGHT APÉRO

    Dick Young, journaliste sportif, dans le New York Daily News, 1985 :

    « Le foot, c’est pour les tapettes communistes et les filles » (soccer is for commie pansies and girls)

    Ainsi commença, vers 1985, la candidature des USA pour la CdM 1994, sur fond de franche hostilité et d’indifférence totale. Tu l’as dit, Goofy.

    Et Dick Young, un teigneux spécialisé dans le baseball, et comptant parmi les plus farouches opposants au foot, était loin d’être le seul détracteur. Nombre de journalistes US ne portaient pas vraiment dans leur cœur ce « sAccer », un sport cumulant de graves vices rédhibitoires à leurs yeux.

    Primo, ce sport importé de la poussiéreuse Vieille Europe, est surtout pratiqué par les Hispanos US.
    Deuxio, les scores sont trop souvent binaires – I mean, 1-0, where the fuck is the fun in that?
    Tercio, ses règles psycho-rigides avec ce découpage monolithique en 2 blocs de 45 minutes font que la pub ne peut évoluer que dans un mouchoir de poche.
    Quatro, on ne peut même pas se servir de ses mains. Un sport pour losers et socialos Européens, quoi. Et pour garçons manqués.

    Aux USA, l'idée d'organiser une CdM germait depuis les heures de gloire de la NASL, 1975-80, et la fédé US avait même sauté sur l'occasion quand la Colombie, qui devait organiser la CdM 86, déclara forfait en 1982. Mais, en mai 1983, la Fifa trancha : ce sera le Mexique.

    ce ne fut que partie remise. La frénésie des préliminaires J.O de Los Angeles aidant, on reparla encore d’une candidature CdM juste avant les JO.

    Les J.O passés, leur succès retentissant finit de convaincre la micro fédé US de football, la United States Soccer Federation (USSF) qu’il fallait absolument s’engouffrer dans la brèche euphorique ouverte par ces JO très médiatisés.
    Mais personne n’y croyait à vrai dire. A part 2 accros téméraires qui allaient batailler et risquer tous leurs biens personnels pour faire triompher cette improbable candidature US.

    Mais on était loin d'une « Yes We Can » attitude. Les USA et la CdM 1994, c’était loin, très loin d’être gagné…



    2) FAT FREE AMUSE-GUEULE

    Dans le point b) de mon post précédent sur cette CdM d'avant-hier, j’avais promis de revenir en détail sur cette candidature extra-poussive des USA (avant l’attribution, en juillet 1988), ainsi que sur la très laborieuse période de préparatifs CdM, surtout entre 1988 et 1992,
    où la Fifa faillit bien retirer le bébé aux ricains. Des parents indignes qui durent s’acheter une ligne de conduite et effectuer d’énormes changements pour conserver la garde de l’enquiquinant mouflet.

    Si je me suis vraiment intéressé à cette CdM, c’est que fin années 80 - début 90, j’avais beaucoup d’amis américains (connus en Europe et
    aux USA pendant mes études anglo-américaines) et j’ai séjourné
    là-bas trois fois en l’espace de quelques années.

    Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne sentait pas un engouement délirant. Très peu de monde pour s’y intéresser, à part les Hispanisques et quelques Européens sur place. Et cette apparente torpeur se vérifiait bien dans les faits.

    Vers 1985-1986, 2 ans après la mort de la North American Soccer League en 1984, le foot est moribond. Il a en fait quasiment disparu, il s’est fait underground, ou plutôt indoors.

    Il faut bien comprendre à quel point cette chaotique période 1985-1990 est charnière dans le foot américain. Elle est même cruciale : si les USA n’avaient pas eu la CdM, on aurait certainement pas vu le démarrage de la MLS en 1996 (fondée en 1993), qui conduisit à la formidable renaissance du foot outre-Atlantique qu’on constate aujourd’hui (comparé à ce qu’il était il y a 20 ans !). Et sans cette période 1985-90, les USA ne seraient pas en train de postuler de nouveau pour une CdM (2018 ou 2022).

    Et on va voir combien il s’en est fallu d’une épaisseur de papier chewing-gum pour que cette CdM leur échappe à jamais. Comme souvent dans le football, un chouia a fait la différence.

    Ici, dans ce cas présent, ce petit rien tint à une banale rallonge de crédit immobilier (de maison), obtenue de haute lutte par Scott LeTellier, président du comité organisateur de la CdM (et avocat de la fédé). Un homme à qui tous les Américains footeux doivent une fière chandelle…


    3) FULL FAT HORS-D’ŒUVRE RANCH SALAD

    En 1985, le « soccer » va donc très mal aux USA. La North American Soccer League, démarrée en 1968, vient de couler à pic la saison précédente après une lente et pénible agonie (maigres affluences les dernières années, contrats TV annulés, plus que 14 équipes – contre 24 au début, etc.).
    Certes, le foot existe, il survit tant bien que mal ( majoritairement ethnique), mais il passe quasiment inaperçu aux yeux du grand public. Il est devenu presque aussi clandestin que nombre d'Hispanos qui le font vivre.

    De fait, après l’écroulement de la NASL, le foot s’est réfugié dans les campus et les parcs publics. Les Hispanos tapent le ballon sur des terrains plus ou moins réglementaires, surtout sur la façade atlantique, celle des anciennes colonies, là où le foot a ses racines historiques les plus fortes (dès la fin des années 1860, on joua au foot en Nouvelle-Angleterre selon les règles FA, voir le wiki « History of soccer in the U.S. » et aussi ce lien intéressant : lien).

    Le foot et les USA, c’est donc une vieille histoire (mais des plus chaotiques – qui reflète bien l’histoire de la création du pays, une perpétuelle lutte sur fond de survie). Le soccer enfanta même le football américain.

    Vers 1985, un ersatz de championnat indoors vivote. Mais c’est à peu près tout. Il n’y a même pas d’émission de foot, et il faudra attendre 1987 pour que les chaînes hispaniques diffusent du foot hebdomadairement.

    Quant à l’équipe nationale, elle n’existe quasiment plus.

    Ouvrons une parenthèse obligatoire sur l’équipe nationale US.

    Et bien disons que, pour être gentil, cette équipe doit jouer niveau CFA 2. L’intérêt pour la chose est très limité dans le pays. Entre 1981 et 1983, l’équipe nationale US ne dispute que 2 matchs internationaux.

    Cette lente déliquescence inquiète la fédé US. Et au début de la saison 1983-1984, celle-ci prend la décision drastique… d’intègrer l’équipe nationale dans le championnat NASL ! (la dernière saison de NASL). Cependant, elle est amputée de ses meilleurs éléments, qui refusent de quitter leur club. Elle est basée à Washington, et finira bonne dernière (15 défaites sur les 17 derniers matchs).

    L’équipe nationale US ne fait quasiment plus parler d’elle depuis longtemps en fait, et n’a pas participé à une CdM depuis Brésil 1950,
    4ème CdM et la première depuis 1938 (bicoz’ la guerre of course).
    Les USA ne retourneront en CdM que 40 ans plus tard, à Italie 1990
    – 3 défaites en poule).

    Avant 1950, on avait eu une bien belle équipe américaine lors de la toute première CdM, Uruguay 1930 (défaite 6-1 en demi-finale contre l’Argentine).
    Et à Italie 1934, un seul match des Américains (élimination directe), une raclée 7-1 contre l’Italie de Mussolini, qui regarda tout ça fièrement, coiffé de sa casquette de marin, des tribunes du Stadio Nazionale del PNF.

    Ah, cette fameuse CdM Brésil 1950… Une équipe US assemblée à la va-vite par le coach écossais, où les meilleurs Americains ne le sont pas vraiment… Y’a un Belge (Joe Maca), un Ecossais (McIlvenny) et un Haïtien (Joe Gaetjens – que le règlement actuel de la Fifa interdirait de jouer avec les US).

    Ceci ne diminue en rien la performance de cette équipe, mais permet d’expliquer pourquoi ce sport demeura secondaire dans la conscience sportive américaine pendant si longtemps : le foot était un sport étranger pratiqué par des immigrés.

    Brésil 1950… et cette freak victoire américaine 1-0 sur l’Angleterre !

    A ce jour, peut-être la plus grosse surprise de l’histoire de la CdM (avec le Italie – Corée du Nord de 1966).
    Une victoire hallucinante appelée « The Miracle on Grass » par les médias US. Un peu comme si les Anglais battaient aujourd’hui les Américains au base-ball…

    L’Angleterre qui venait de battre une sélection européenne 6-1. Les Anglais comptaient 23 victoires depuis l’après-guerre (sur 30 matchs) et les Américains venaient de se faire battre 5-0 contre une équipe turque de club, et son bilan en compétition est desastreux : 7 défaites sur les 7 derniers matchs internationaux en compétition (CdM 1934 – et jeux Olympiques de Londres en 1948)

    Voir wiki sur ce match : lien

    Un match Angleterre- USA disputé à Belo Horizonte et suivi par 1 seul reporter US sur place, et une victoire des US tellement incroyable que certains médias n’y croient pas, et en recevant un bref télégramme avec le 1-0 des USA contre la sélection des 3 Lions, ils pensent qu’un zéro à été oublié quelque part, et que l’Angleterre a en fait gagné 10-0 ou 10-1…

    Fermons cette parenthèse Equipe Nationale US.

    Vers 1986-87 aux USA, non seulement le foot se pratique dans la rue, mais il est véritablement à la rue. Marcelo Balboa, jeune défendeur talentueux frappant à la porte de la sélection US de l’époque (et légende du foot US), raconte qu’il y a en moyenne 2 ou 3 reporters pour couvrir les matchs de l’équipe nationale ! Probablement moins que pour le foot américain en France.

    Cependant, à l’embryon de fédé qu’est la USSF (United States Soccer Federation), fondée en 1913, si on a pas un rond (comptes dans le rouge vif), on a la pêche.

    On tient absolument à surfer sur le succès retentissant des J.O de Los Angeles. On sent que y’a un gros coup à jouer pour la candidature CdM 1994, et ainsi, peut-être redémarrer ce foot aux USA qui avance cahin-caha depuis ses débuts (et leur détermination leur donnera raison : c’est le succès de LA qui fit la différence dans la décision de la Fifa de leur donner la CdM).

    Bref aperçu des petits problèmes de la fédé en début de candidature, vers 1985-86 :

    a) pas d’argent, que des dettes
    b) les banques ne veulent pas prêter
    c) grosse réticence des médias Américains
    d) le public américain semble désintéressé par le truc
    e) les infrastructures sont là, mais tout le reste absolument pas


    En 1986, la fédé US, c’est principalement 3 gars déterminés : le président, Werner Fricker ; Chuck Blazer, le numéro 2 (aujourd’hui, ponte à la Concacaf) ; ainsi que l’avocat de la fédé, Scott LeTellier, et président du comité d’organisation de la CdM.

    Mais si les gars sont motivés et prêts à « kick ass » comme on dit là-bas, ils n’en sont pas moins réalistes, ils savent que la partie ne va pas être facile. LeTellier déclare :

    « Même nous à la Fédé, on ne savait même pas si on pouvait aligner une équipe qui tenait la route. Et les gens s’en rendent bien compte. Même après qu’on a empoché la candidature, on a eu de terribles problèmes pour l’organiser, et ça le public Américain n’arrivait pas trop à comprendre. On est un pays organisé et avancé, on envoie des gars sur la lune, on organise des J.O avec 200 pays, etc. alors le public comprend pas trop qu’on ait du mal à organiser une Coupe du Monde de foot. Trop de gens mettaient en parallèle la grandeur de notre pays avec la faiblesse de notre équipe nationale et nos difficultés à la fédé, et ne comprenaient pas pourquoi on peinait. Ça en a rendu quelques uns [dans les médias] totalement dingues ».

    La fédé et ses 3 Résistants ne sont pas au bout de leurs peines…

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La revue des Cahiers du football