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TOUTES À POIL SINON RIEN

Le football féminin, même de bon niveau, semble évoluer sur une autre planète. Dont on peut rencontrer les habitantes à Juvisy, par exemple...
Auteur : Annabelle Kajbaf le 2 Oct 2009

 

Ça commence par une histoire de chromosomes. Si vous êtes XX, c’est mal barré pour le sport de compétition. L’histoire l’a prouvé: le sport pro, c’est un truc de mecs. Plus précisément: un truc de machos. Il a fallu attendre 1945 pour créer la première équipe de football féminin français. Quinze ans plus tard, le mot "sexisme" entrera dans le Petit Robert, croisement entre "sexe" et "racisme". Un mot qui va si bien au monde sportif.


Classées XX

Il n’y a qu’à voir, dans les années 1980, Véronique et Davina en moulants échancrés sur Antenne 2. Faire du sport quand on est XX est toléré, à condition d’être XS. Mais pour devenir une athlète de haut niveau, une femme doit développer ses muscles. Alors, sa poitrine disparaît, ses fesses se raffermissent et ses traits deviennent plus masculins. Loin de l’idéal féminin, les sportives pros dérangent par leurs apparences. La preuve avec Caster Semenya, coureuse sud-africaine aux performances proches de celles des hommes. Depuis une semaine, le monde a les yeux rivés sur son sexe. Que cache-t-elle donc dans son slip? Une XX qui brille autant qu’un XY au championnat mondial à Berlin, c’est louche. C’est surhumain. Loin de vouloir tirer une croix sur cette affaire, les organisateurs lui ont imposé un test de féminité. Celle qui a un corps viril prête à confusion. Ce qui, malgré les suspicions que l’on espère fondées des professionnels, s’apparente à du sexisme.

Et dans le monde du sport, le sexisme est à tous les étages. À tel point qu’en pleine coupe européenne de football féminin, L'Équipe se contente de parler des Bleues à partir du quart de finale. Et il faut voir comment. Le 3 septembre, le quotidien sportif présente les sportives ainsi: "Quatre joueuses de l’équipe de France avaient posé nues en mars dernier pour sensibiliser le grand public au foot féminin. Cette semaine en Finlande elles se sont exprimées… balle au pied". En réponse, le sélectionneur de l’équipe, Bruno Bini, a déclaré dans l’émission OLsystem: "J’en ai marre qu’on me dise que j’ai une équipe de belles. Je préférerais qu’on me dise que j’ai une belle équipe". Cette sous-médiatisation devient un problème pire encore lorsque les joueuses ne font pas tomber la chemise. Exemple avec la 3e division de Juvisy, de renommée nationale.

foot_f__minin.jpg


Pour le plaisir

En Île-de-France, l’équipe de Juvisy est respectée: depuis sa création en 1971, le club a été six fois champion de France. Pour rencontrer les joueuses, rendez-vous au stade Raoul Perrin à Viry-Châtillon. En ce premier jour de saison et malgré la pluie, une vingtaine de footballeuses courent sur la pelouse. Sandrine Capy, trente-quatre ans, y entraîne "les espoirs, les jeunes qui s’obstinent et joueront dans l’équipe nationale, si tout va bien". Sandrine, c’est "l’entraîneur" – pas l’entraîneuse, pour des raisons évidentes de sémantique. Elle a les cheveux courts et porte un survêtement de l’équipe (masculine) de France. Cette jeune mère est secrétaire dans un collège et transmet son savoir "pour le plaisir". De toute façon, il faut bien s’en convaincre: pas question de gagner d’argent en troisième division. "Les entraîneurs dans les équipes d’hommes au même niveau gagnent leur vie. Les jeunes aussi: ils ont des primes de matches. Moi, c’est pas demain que ça me fera vivre. Je suis sûre que les entraîneurs de l’équipe nationale ont aussi un emploi à côté".

Le temps de pousser une gueulante – "Je suis dure car il faut les bouger" – Sandrine s’approche de Cécile, joueuse depuis neuf ans. À dix-sept ans, la lycéenne originaire de Soisy-sur-Seine a une idée bien arrêtée du football: "J’ai longtemps joué avec des garçons. Arrivés à un certain âge ils sont baraqués et malmènent les filles lors des matches mixtes. Ça n’est pas très intéressant de jouer avec eux, car ils sont là pour la compét’, et nous pour le plaisir". Car pour les jeunes hommes, il peut y avoir un contrat juteux à la clef. Pour Cécile, le foot prend du plomb dans l’aile à la télévision: "Mes parents étaient très réticents au départ, j’ai mis un an à les convaincre. Le football masculin qu’on voit à la télévision montre tous les points négatifs: l’argent, la violence et les magouilles".


"Carrément pas normal"

Pascale, trente-sept ans (deux ans d’ancienneté), s’entraîne quatre heures et demie par semaine, "plus les matches le week-end, selon mes disponibilités". Éducatrice dans un centre de réinsertion, elle vient au club pour conseiller les jeunes filles: "C’est une déformation professionnelle", confie-t-elle en souriant. Pascale ne perd pas une minute pour s’exprimer: "Une femme qui fait du sport, c’est bizarre. Mais alors une fille qui fait du foot, c’est carrément pas normal. Une femme qui en joue c’est forcément un garçon manqué. Tous les sports donnent un corps musclé. Et ça, c’est mal vu". Pascale est baraquée et elle vous emmerde: "De toute façon, je n’ai personne. Ça facilite les choses", lâche-t-elle. Quelques brins d’herbes nerveusement déchiquetés après, elle repart sur la pelouse.

Le match reprend dans une ambiance conviviale. Pourtant, la Fédération française de football féminin (FFFF) a annoncé que le club sera rétrogradé l’année prochaine. Du coup, le club ne pourra plus jouer en nationale. La faute à une réforme, qui bien sûr ne s’appliquera pas aux équipes masculines équivalentes. "On revient dix ans en arrière, soupire Sandrine, accablée. Et puis surtout, on va avoir encore plus de mal à trouver des sponsors. Et quand y aura plus d’argent…".
Les filles, un petit calendrier "Déesses du stade 2010"? Il paraît que ça rapporte gros. Et puis avec un peu de chance vous aurez un autre article dans L'Équipe.

Réactions

  • Tonton Danijel le 02/10/2009 à 17h51
    Josip R.O.G.
    vendredi 2 octobre 2009 - 17h04

    Tonton Danijel
    vendredi 2 octobre 2009 - 14h19
    ..........
    Ceci dit regarder l'Allemagne qui a peut-être l'équipe féminine la mieux rôdée collectivement, c'est un vrai plaisir. Mais rien que la différence d'engagement physique me donne l'impression de voir un autre sport.
    .....

    Par exemple du foot masculin, non ?

    -----------------------------------------

    Je me suis peut-être mal exprimé mais tu fais un contre-sens: je ne dis pas 'un autre sport par rapport au sports dits féminins', je dis 'un autre sport par rapport au foot masculin'.

    Ce que j'appelle différence d'engagements, c'est le fait que les tâcles et accrochages me semblent beaucoup moins fréquents chez les filles que chez les garçons. Donc c'est dans le sens 'le foot féminin est beaucoup moins engagé physiquement que le foot masculin' et pas dans le sens 'plus engagé que les autres sports féminins'.

  • Diablesse Rouge le 02/10/2009 à 18h41
    C'est pareil partout... Prenons l'exemple belgicain.

    Le Standard Fémina remporté le titre la saison dernière, après 15 ans de disette (on fait dans les longues traversées du désert). Eh bien on en a parlé dans les médias, 3 secondes et demi pour lancer les matchs des mecs (style: le Standard est champion... en foot féminin. Les hommes suivront-ils l'exemple etc etc). Mais ce fut tout et je pense que si le titre avait été joué bien avant chez les hommes, jamais ce titre des filles n'aurait été mentionné par les médias nationaux. Elles sont pourtant plus titrées que leurs homologues masculins... mais peu importe, elles jouent sur un terrain pourri, n'ont que très très très rarement droit à une marque d'intérêt.

    J'avoue que je fais comme les autres... pas par désintérêt mais parce que je n'y pense pas (ce qui est à peu près pareil). J'ai regardé un p'tit peu l'Euro sur Eurosport en tombant dessus tout à fait par hasard et j'y ai vu de bien jolies choses (et je parle de foot!).

  • Gillou le 02/10/2009 à 19h10
    Ce que j'aime dans le foot féminin, c'est justement l'absence de défi physique, même si les grandes auront toujours plus de ballons de la tête.
    Il m'arrive souvent de suivre les matchs sur Eurosport, et j'ai assisté à quelques bouts de matchs à Tola Vologe.
    Rappelez vous le match qualificatif France Angleterre joué à Geoffroy Guichard, le stade était bien garni et le jeu fort intéressant à base de passes redoublées, Barça like.
    L'absence de médiatisation du foot féminin répond à une logique commerciale due à l'absence de résultats de l'EDF, ou presque.
    Sur l'ex fil VIP, les performances européennes de l'OL girly sont largement commentées.

  • Josip R.O.G. le 02/10/2009 à 19h17
    Tonton Danijel
    vendredi 2 octobre 2009 - 17h51


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    Je me suis peut-être mal exprimé mais tu fais un contre-sens: je ne dis pas 'un autre sport par rapport au sports dits féminins', je dis 'un autre sport par rapport au foot masculin'.

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    Je pensais que tu voulais dire que l'engagement des footballeuses allemandes avait quelque chose de masculin... et ressemblait donc à du foot masculin.
    Donc tu t'es mal exprimé ;)

  • sansai le 03/10/2009 à 07h32
    Houlà oui. CHR$ est de loin celui qui en sait le plus long et en dit le plus sur le foot féminin. Moi je suis qu'un amateur occasionnel qui regarde un match quand il le peut, principalement depuis que j'ai d'anciennes élèves (et particulièrement la demoiselle Le Sommer, avant-centre et bon espoir de l'EDF) qui évoluent au plus haut niveau national.

  • sansai le 03/10/2009 à 07h36
    (et pour prendre le contrepied de Papin Jour Pape Toujours, je pense qu'il serait beaucoup plus facile de s'intéresser au foot féminin si accéder à la moindre image était pas un tel parcours du combattant)

  • nard le 03/10/2009 à 07h59
    Ben j'ai du mal tomber sur Eurosport pendant l'euro, parce que les deux ou trois matchs que j'ai vu (deux quarts et un demi) étaient de vrais pensums, je ne les ai pas suivis jusqu'au bout d'ailleurs. Erreurs techniques, gardiens défaillants, tirs mollassons, rythme plutôt lent... Le tout dans des stades vides ou résonnent les cris des entraîneuses, ce qui n'arrange pas l'impression CFA2. Je veux bien reconnaître qu'il y sûrement des joueuses qui tirent leur épingle du jeu mais franchement, ça ne sauve pas le spectacle, et je n'ai même pas eu envie de voir les matchs en entier. Tout ça ne diminue en rien le mérite de ces dames, mais objectivement, je préfère encore voir un match de L2 que l'euro féminin.

    Appelez ça du sexisme si vous voulez, hein.

  • tatayé le 03/10/2009 à 12h18
    Les réactions sexistes sur ce site sont très intéressantes...

    1) ça nous permet de rappeler, si besoin est, que les cdf(istes) ne sont pas au-dessus du lot (qui l'est?) et que le sexisme n'est pas une question de personnes mais de structures (oui, je mérite deux baffes pour mon vocabulaire pédant et l'abus de parenthèses).
    Néanmoins, le propos n'est pas de jeter des pierres ou de pointer du doigt telle ou telle personne mais au contraire d'aller au devant des flammes, d'affronter nos propres démons: nos éducations respectives (à TOUS et TOUTES) nous conduisant à accepter et légitimer une hiérarchie de genre.
    Encore une fois, pointer du doigt des personnes (les méchants sexistes), c'est surtout se donner la certitude/l'illusion d'être du bon côté du doigt ; se questionner sur un phénomène diffus permet de bien cerner le problème en évitant, d'une part, la surenchère démago où l'on s'efforce sans cesse de prouver que l'on n'est pas sexiste dans la seule optique de se distinguer du reste, et d'autre part, l'épuisement critique (l'expression est nulle) conduisant à renoncer à toute perspective alternative puisque "de toute façon c'est pas de notre faute, ça doit bien être normal/naturel le sexisme: y'en a toujours eu, y'en aura toujours".

    2) Cela me conduit au second point: "on ne parle pas du foot féminin parce que ça n'intéresse personne", "ça n'intéresse personne car il est de moins bonne qualité". Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles!
    Est-ce utile de s'étendre sur la première partie qui considère le rapport entre les médias et le "public" à travers le prisme du suffrage universel? Est-ce nécessaire de rappeler le million et demi d'exemples de matchs de très mauvaise qualité et nous ayant passionné?
    Il semble en effet plus pertinent de se demander pourquoi un site comme les cdf, qui véhiculent des valeurs fortes, continue d'ostraciser le foot féminin. Pourquoi, MOI, lecteur des cahiers qui partagent les mêmes valeurs, je me jette toutes les semaines sur internet pour suivre l'actualité d'un sport aux caractéristiques si singulières: argent roi, machisme, élitisme, dopage, homophobie?
    Alors, oui, c'est désagréable voire douloureux et ça met mal à l'aise: ça s'appelle l'esprit critique.

    Bien sûr, une gazette du championnat féminin serait très difficile à réaliser - surtout compte-tenu des difficultés rencontrées par les CDF - et il n'est pas moins difficile de suivre l'actualité du foot féminin. Mais il nous faut prendre les devants...

    Du coup, je propose:

    i) supprimer la coupe de la ligue (jusque là rien de neuf) et obliger France télévison à reverser à l'euro près ce qu'elle gaspille chaque année pour financer le foot féminin;

    ii) autre source de financement, chaque club qualifié pour la ldc devra attribuer une partie de son magot!

    J'attends vos contribution et désolé pour les fautes d'eaurtaugraff!


  • Tonton Danijel le 03/10/2009 à 13h13
    Pour ton ii), je pense qu'Aulas te répliquera que c'est ce qu'il fait vu qu'il a été le premier à développer une section féminine. Curieux, d'ailleurs, "le foot féminin n'intéresse personne" (sic) et pourtant de plus en plus de clubs pros (ASSE, OL, PSG, + Arsenal, Duisbourg à l'étranger) acceptent une section féminine. Je ne pense pas qu'on puisse reprocher aux clubs de ne pas s'investir dans le foot féminin. Après, c'est sûr que c'est plus un argument de diversification qu'un produit mis au même plan que le foot masculin.

    Pour le point i), d'accord que plutôt que d'acheter de la 'Cup' et de faire du lobbying pour le maintien de la CdL, France TV ferait mieux de faire ce qu'il faisait bien il y a 10 ans: diversifier leurs offres sportives. Et le foot féminin sur France TV, pourquoi pas? Qui s'intéressait au hand féminin avant la diffusion de la finale du mondial 2003 contre la Norvège?

  • Tricky le 03/10/2009 à 15h38
    Papin Jour Pape toujours
    vendredi 2 octobre 2009 - 08h36
    Si on en parle pas c'est parce que ca n'intéresse pas. Et non l'inverse (je prends le risque de me faire fouetter, mais j'ai pas envie de jouer au "ha oui, trop dommage, le foot des filles...". Non, je m'en fiche du foot des filles
    ---------------
    Tiens, c'est marrant, tu remplaces 'des filles' par 'de Ligue 1', ça donne moi. Alors que je suis (et c'est sérieux) un très grand amateur de biathlon féminin.

La revue des Cahiers du football