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Voeux de Thiriez : la traduction simultanée

En bon président, Frédéric Thiriez y est allé de ses vœux pour 2009, avec l'emphase qu'on lui connaît. Les Cahiers vous livrent le fond de sa pensée.
Auteur : Pierre Martini le 7 Jan 2009

 

voeux_thiriez1.jpg

Dans ce monde marqué, même en cette période de vœux, par des images de souffrance physique ou morale, de détresse, de violence, de conflit, de crise, le sport apparaît comme un des rares îlots de bonheur, de plaisir, de fraternité entre les hommes. Il est créateur de rêve, d'émotion et source de partage. Préservons-le.… (1)
Chers téléspectateurs, chers spectateurs, ce n'est pas le moment d'oublier de prendre votre pilule rose en forme de balle de foot, et de la faire passer avec le fameux sirop du docteur Thiriez. Nous sommes tous des naufragés, sur notre îlot de fraternité.

Car le sport est bien plus qu'un spectacle. Il élève l'individu dans ce qu'il a de plus noble. Le sportif de tous les jours, par le dépassement de soi, nous donne l'exemple. Le sportif de haut niveau, par ces exploits incroyables, nous fait rêver et je pense en particulier à ceux qui vont bientôt franchir le Cap Horn en solitaire dans des conditions incroyables. Je pense aussi à ceux qui vont s'élancer en Amérique du Sud pour traverser, dans les deux sens, la Cordillère des Andes dans des paysages inouïs (2).
Moi, grâce à mon elixir, j'ai une vista de tous les diables. Mon âme de barde frétille. Surtout, un Dakar à huit heures de décalage horaire et une course de logos sur fond de carte marine... honnêtement, janvier, c'est un boulevard pour nous. De nos jours, Jimmy Briand qui part en dribbles, c'est plus l'aventure que Luc Alphand qui monte dans son 4X4. Et au moins, quand un footballeur se casse la jambe, il y a cinq ralentis différents pour en profiter.

Nos footballeurs reprennent la compétition ces jours-ci et mes vœux s'adressent d'abord à eux. Qu'ils nous offrent cette année encore plus de plaisir, d'émotion et de rêves. Je viens d'évoquer la dimension sociale du football, j'allais dire la dimension sociétale.
Je ne suis pas seulement, alpiniste, chanteur d'opérette, avocat et président de la Ligue: je suis aussi sociologue à mes heures. J'allais dire sociologiste. Je suis même poète, comme le montre l'emploi du mot "rêve" pour la troisième fois en dix phrases.

Nous aurons aussi en 2009, nous le football, une responsabilité économique. Le football, notamment professionnel, à une contribution décisive à apporter au plan national de relance décidé par le Chef de l'Etat et le Gouvernement (3) à la fin de l'année 2008. La rénovation de nos stades va constituer, à cet égard, un chantier fondamental et nous savons que nous avons l'appui entier des pouvoirs publics.
J'ai fait un rêve. J'ai fait un rêve mais je l'ai oublié. Alors j'ai imaginé des grues immenses se dressant sur les chantiers de la Bouygues Arena et du Auchan Stadium. J'ai rêvé du chef de l'État inaugurant l'OL Disneyland, et des libations homériques s'ensuivant toute la nuit dans la loge présidentielle. Avec les prisons, les stades sont l'autre grand projet architectural du gouvernement, nous avons vraiment une carte à jouer.

(...) La rénovation et la reconstruction des stades est l'enjeu majeur pour les dix prochaines années. Il nous faut impérativement rattraper notre retard en terme d'infrastructures. L'annonce officielle de la candidature de la France à l'Euro 2016, parce qu'elle va mobiliser toutes les énergies, constituera un moment important de l'année 2009.
J'insiste un peu sur les stades, mais il faut que tout le monde comprenne qu'avec l'Euro 2016, on pourra se les faire largement payer par l'argent public, pour acheminer à ses frais le contribuable qui viendra à nos buvettes y acheter des hotdogs hors de prix.

De la même manière, nous comptons beaucoup, nous le football, comme les autres sports d'ailleurs, sur l'ouverture, l'année prochaine, du marché des paris en ligne. Le mouvement sportif dans son ensemble doit être associé à la définition des nouvelles règles du jeu et bien sûr être associé, c'est naturel, aux retombées économiques de cette nouvelle activité.
Pour nous en 2009, le jackpot ce sera la manne des paris sportifs, qui devrait faire dégouliner les royalties et les sponsors sur les maillots. On ne va pas mégoter sur une petite dérégulation de plus par les temps qui courent. Et qu'on ne me parle pas de corruption, les Chinois de France sont des gens honnêtes, discrets et travailleurs.

Enfin, dernier grand temps fort, la préparation de la Coupe du Monde 2010. Nous serons, vous serez tous derrière l'Equipe de France car elle est la vitrine du football français, un football français que l'Europe entière reconnaît comme étant un football propre, sain, vertueux, formateur, exigeant. C'est parce que nous avons la foi dans ces valeurs du modèle français que, malgré la conjoncture mondiale difficile, je suis résolument confiant et optimiste.
Par la grâce de dieu, nous réussirons peut-être à réduire Raymond Domenech au silence et à obtenir cette qualification sans laquelle tout le monde va perdre la face. Mais jusque dans l'échec, je ferai tout mon possible pour que le football français reste un football propre, sain, vertueux. De droite.

Alors à vous tous joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres, personnels administratifs, médecins, supporters, public qui aimez le football, à vous tous qui êtes le football français, je souhaite une très bonne et très heureuse année 2009!
Alors j'espère que vous allez un peu pousser derrière moi les gars, parce que j'en ai parfois ma claque d'être le football français à moi tout seul.


(1) Chez Frédéric Thiriez, les points de suspension sont au nombre de quatre.
(2) Des paysages inouïs, sur fond de musique jamais vue.
(3) En signe de révérence, Frédéric Thiriez offre une majuscule au gouvernement et au chef de l'État.

Réactions

  • wiseman81 le 07/01/2009 à 10h39
    J'ai toujours été nul en commentaire de texte mais si j'avais eu l'ensemble des oeuvres de Thiriez à commenter, peut-être que j'aurais été plus motivé.
    Cela n'empêche rien aux talents de Dame Rédac qui commence fort bien l'année.
    Thiriez atteint aussi des sommets.

  • Pascal Amateur le 07/01/2009 à 10h42
    On pourrait même ajouter ce sous-titrage, qui prend en compte les tout premiers mots que Frédo la Moustache :

    - - -
    Dans ce monde marqué
    - - -

    "Merci à Adidas, Coca-Cola, Evian, Emirates Airline, Fujifilm, Nike, Gillette, Hyundai, MasterCard, Continental, Philips, McDonald's, Toshiba, et Yahoo! pour la somme de leurs efforts. Oui, la somme, c'est bien comme mot ça."

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 07/01/2009 à 10h56
    @ Pierre Des Loges

    Euh, non, le contribuable peut aussi gueuler sur le principe même d'un investissement public s'il l'estime injustifié, pas seulement si le coût dépasse les prévisions...

    Pour l'Allianz Arena, les collectivités ont évidemment participé... ne serait-ce que pour les infrastructures de transport. Il y avait d'ailleurs eu un référendum organisé pour valider le projet. Tiens, j'ai trouvé ça, pas loin:
    lien

    Je te prends l'exemple de Lyon. Pour 1998, les collectivités financent le prolongement de la ligne de métro et l'intégralité de la rénovation du stade. Un peu plus tard, elles financent la construction de loges. Le tout pour le profit du club, qui en engrange les bénéfices financiers et "politiques" (les loges sont un outil précieux pour nouer des liens et faire du lobbying) et appuie son développement sur un équipement efficace.

    Aujourd'hui, l'OL veut abandonner Gerland en dépit de ces investissements publics, et prétend construire un stade "100% privé" (je cite)... pour lequel il faut impérativement construire des infrastructures routières (que seul le stade justifie) sur des fonds publics.

    Bon, libre à toi de penser que le rayonnement de l'OL et de son stade bénéficiera in fine à l'agglomération lyonnaise (même si les éventuels développements à Décines n'auront jamais rien à voir, en termes de pertinence comme d'ampleur, avec le rééquilibrage de la Plaine Saint-Denis), mais pour ma part, je pense qu'il y une bonne part d'escroquerie intellectuelle dans l'apologie des stades, et des choix d'investissements publics hautement discutables.

  • Pierre Des Loges le 07/01/2009 à 11h09
    Gigodanho

    Pour moi, il n'y a jamais de lignes de transport superflue ou en trop. J'aurais préféré que la ville de Grenoble construise le Stade des Alpes en banlieue périphérique, à Saint-Martin d'Hères, quitte à construire des lignes de tram supplémentaires (de toutes façons prévues, il aurait juste fallu avancer les travaux) que de le construire en plein milieu d'un parc urbain, pour être proche des lignes existantes. C'est dommage car le projet, avec installation de panneaux photovoltaïques, et de parc-relais pour pousser les supporters à se garer en périphérie pour joindre le stade en tram, avait tout pour plaire aux écolos (mis à part les plus intégristes qui considéraient à tort que Grenoble ne jouerait jamais en ligue 1).

    Concernant Munich, ils avaient aménagé le parc olympique en pleine zone franche, 30 ans après, c'est devenu une zone résidentielle et artistique assez agréable. Nul doute que le paysage de l'Allianz Arena risque d'être transformé.

    Il y a un moment où il faut être cohérent. Si des stades peuvent permettre le développement de quartier résidentiel et de zones d'activités, avec ça de couillons en moins qui prendront la bagnole pour aller au centre-ville ou faire les courses, où est le problème???

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 07/01/2009 à 11h18
    Le problème est que ce développement de zones urbaines hors de tout plan global de développement est complètement hypothétique, et que les investisseurs du stade "100% privé" ne le garantissent évidemment pas. A Décines, il n'y a aucun besoin d'infrastructures de ce genre, que seul le stade justifie, encore une fois. Autour du stade, il dévrait y avoir une sorte de complexe commercial, mais dont la viabilité n'est évidemment pas assurée du tout, et qui n'implique pas mécaniquement le "développement de quartiers résidentiels et de zones d'activités".

    Quand tu écris "Pour moi, il n'y a jamais de lignes de transport superflue ou en trop", tu dois quand même te douter qu'on n'en construit pas à la bonne franquette, et qu'elles ne sont pas justifiées n'importe où... J'ai l'impression d'une conception un peu "magique" de l'aménagement urbain: "Posons un stade et les routes qui vont avec, et le reste va suivre tout seul". C'est pour le moins hasardeux.

  • Qui me crame ce troll? le 07/01/2009 à 11h57
    Certes le développement d'une zone est hypothétique. Mais en tout cas dans le cas de Gerland, le quartier s'est franchement développé. Est-ce du fait de l'ouverture de cette ligne de métro ou faut-il y voir une autre origine?
    Ce qui est sûr, c'est que l'OL ne peut pas faire son complexe, il me semble, dans un endroit de Lyon où il y a déjà des infrastructures. La ville doit juste peser le pour et le contre entre le prix des infrastructures à réaliser et l'argent/notoriété qu'elle peut en tirer.

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 07/01/2009 à 12h05
    > Qui me crame ce troll?

    Le prix du foncier en zone urbaine dense incite en effet à construire les "arenas" dans des endroits plus périphériques... mais qui ont donc un coût d'infrastructures important.

    Le truc, c'est justement que le foncier est à la charge des opérateurs privés, les infrastructures à celle de la collectivité. Et un équipement "décentralisé" a un avenir beaucoup plus incertain, car soumis au développement réel de l'habitat, des transports et des activités. Le développement de Gerland était quand même plus facile à assurer, le quartier étant adjacent au centre de Lyon.

  • Pierre Des Loges le 07/01/2009 à 13h45
    Il n'y a pas que le problème du coût. C'est extrêmement difficile de construire un équipement à forte emprise au sol comme un stade dans un centre-ville. Grenoble et Lille en ont fait l'expérience: l'agrandissement de Grimonprez-Jooris était impossible à cause de la proximité de la citadelle Vauban. Quant à Grenoble, le vieux stade Charles Berty a été remplacé par un nouveau stade ayant une emprise au sol plus importante, réduisant ainsi la taille du Parc Mistral (ou plus exactement le coupant en 2, il est vrai que la superficie du parc a augmenté par une extension, mais en guise de parc, c'est plutôt deux parcs séparés par le Stade des Alpes et le Palais des Sports). L'augmentation de la capacité des stades passe donc quasi-systématiquement par des choix en banlieue (et qu'on ne me cite pas l'exemple du Vélodrome: pour agrandir sa capacité, ils ont supprimé la couverture des tribunes...).

  • Pierre Des Loges le 07/01/2009 à 14h15
    Pour changer un peu de sujet, je suis le seul à trouver que les coureurs du Paris-Dakar ont un QI encore plus bas que les footeux???
    Mention spécial à Luc Alphand, qui après son "Ca (la mort de deux jeunes africains) ne gâchera pas mon bonheur (d'avoir gagné le Paris-Dakar)", vient de lancer cette année dans Stade 2 un "C'est dingue cette chaleur cette année, on se croirait en été!" (ben, c'est un peu normal, t'es dans l'hémisphère sud, couillon!).

  • Jean-Patrick Sacdefiel le 07/01/2009 à 14h16
    @ Pierre Des Loges

    Je suis d'accord qu'il peut y avoir un problème de disponibilité, mais la plupart de nos grandes villes ont suffisamment de friches industrielles assez vastes pour une emprise de stade (en "banlieue" proche je veux dire – il est évident que les centre-ville sont proscrits).
    Le problème majeur est bien celui du coût du terrain: je maintiens que le foncier – moins cher en grande périphérie – étant à la charge des opérateurs, le coût des infrastructures afférentes échéant à la collectivité, nos investisseurs penchent pour l'installation sur des sites éloignés comme Décines.

    Tes exemples ne sont pas très pertinents: Grimonprez était DANS la citadelle Vauban, et l'absence de toit pour le Vélodrome n'a strictement rien à voir avec la taille de la parcelle ni l'agrandissement des tribunes. La preuve, le projet de couverture existe et ne pose pas de problème technique... juste un problème de financement, que la ville rechigne à assurer.

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