Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le bonjour d'Albert

Ballon d\'Or méconnu, Florian Albert a fait durer le mythe du football hongrois dans les années 60. Redécouvrons un beau footballeur... et le Brésil-Hongrie 66.

Auteur : Steven Rousseau (avec M.G) le 21 Nov 2008

 

On pourra toujours gloser sur l'utilité ou non du Ballon d'Or de France Football, l'énoncé de son palmarès n'en reste pas moins un poème appris par cœur par les passionnés, de Stanley Matthews à Kakà. Dans cette litanie de noms prestigieux se cache, entre la calvitie de Bobby Charlton et la Lotus de George Best, un patronyme moins célèbre: Flórián Albert, lauréat en 1967. Si cette année-là, le Hongrois devança largement Charlton, Beckenbauer, Eusebio, et l'Écossais du Celtic Johnstone, c'est certainement qu'il avait quelques arguments de plus que d'autres joueurs à deux prénoms courant encore après leur premier Ballon d'Or...


florian_albert1.jpgPour remplacer Puskás
Originaire d'un patelin obscur près de la frontière yougoslave, Albert suit sa famille à Budapest, et débute dans les équipes de jeunes du populaire Ferencváros à l'âge de douze ans, en 1953. C'est l'époque dorée du football magyar.
Trois ans plus tard, l'insurrection dans la capitale hongroise est réprimée par les troupes soviétiques, et Puskás, Czibor ou encore Kocsis choisissent l'exil. Cet épisode marque la fin de la grande équipe de Hongrie, mais le pays a besoin de retrouver très vite un symbole d'unité nationale. L'éclosion du jeune prodige, sélectionné en 1959 après seulement deux matches en équipe première du Ferencváros, donne aux dirigeants du pays l'occasion de briller une nouvelle fois sur la scène internationale.


Le Brésil, le chef-d'œuvre d'une vie
Attaquant élégant au visage grave, doté d'une vision du jeu et d'un sens de la passe extraordinaires, Albert est souvent comparé au danseur Noureev pour sa grâce. C'est pourtant un redoutable finisseur. Pour sa première Coupe du monde en 1962 – il a vingt ans –, il termine meilleur buteur de la compétition, inscrivant notamment un triplé qui marque les esprits face aux Bulgares. Dès lors, il est érigé en héros de la petite nation socialiste d'Europe centrale, et rayonne avec les Aigles Verts du Ferencváros sur les scènes nationales et internationales, enchaînant les titres et les distinctions, notamment la Coupe des Villes de Foire 1965 (1). Troisième du Championnat d'Europe 1964, la Hongrie se présente comme un outsider de la Coupe du monde 1966, au premier tour de laquelle se présente, devant Albert et ses coéquipiers Bene et Farkas, le Brésil de Tostão et Garrincha. Le chef-d'œuvre d'une vie.

Le match se déroule à Liverpool sur la pelouse de Goodison Park et est encore considéré à ce jour comme un des plus beaux de l'histoire de la Coupe du monde. Privés de Pelé, blessé contre le Portugal, des Brésiliens médusés vont prendre une véritable leçon de football. Ce jour-là, rien ne peut résister à un Flórián Albert au sommet de son art, qui offre un véritable ballet aux spectateurs, volant à travers le terrain et trouvant ses équipiers si facilement qu'il semble seul sur le terrain. S'il ne marque pas ce jour-là, il est à l'origine des trois buts de son équipe par ses montées de balle et ses passes précises, et sera désormais considéré comme un joueur majeur.




Hongrie-Brésil 66 (3-1), résumé de 30 min (première partie sur quatre).


Escapade à Rio
Les champions du monde ne succombent pas qu’au tableau d’affichage. Ils tombent sous le charme d’Albert, au point que le Flamengo l’invite à venir s’entraîner et jouer sous ses couleurs au début de l’année 67, non sans arrière-pensées. Il est accueilli en véritable rock star: "C’est un souvenir inoubliable. Le Brésil, c’était le royaume du football! À peine débarqué à Rio, j’ai entendu mon nom à la radio dans le taxi qui nous emmenait de l’aéroport vers l’hôtel. J’ai alors demandé qu’on m’explique ce qu’on disait de moi. Eh bien, il y avait un radioreporter qui nous suivait et qui décrivait notre itinéraire aux auditeurs" (2).
Après avoir disputé le bouillant derby Flamengo-Vasco, il retourne à Ferencváros non sans amertume: "Dommage que cette expérience n’ait duré que quinze jours. Flamengo m’avait proposé un contrat mais, à cette époque, on ne pouvait pas quitter la Hongrie car un transfert à l’étranger n’était pas compatible avec la morale sportive socialiste".


Consécration
Lors de la Wolrd Cup 66, la Hongrie est éliminée en quarts par la grande sœur soviétique, et le champion du monde anglais Bobby Charlton remportera le Ballon d'Or quelques mois plus tard. La consécration d'Albert, l'année suivante, vient récompenser et mettre en lumière une carrière presque toute entière consacrée à son club de toujours (3) et à la sélection hongroise. Finaliste malheureux de la Coupe des Villes de Foire en 1968 face à Leeds, une grave blessure en 1969 coupe ses ailes prématurément et s'il continue sa carrière jusque 1974, il ne retrouve jamais son niveau des années précédentes. Noureev mourra des années plus tard, et le football hongrois dépérira petit à petit, mais jamais son pays n'oubliera ce fantastique joueur qui fit danser le Brésil un jour de juillet 1966.


Flórián Albert
Né le 15 septembre 1941 à Hercegszántó
Clubs : Ferencváros (350 matches, 258 buts), Flamengo
75 sélections, 32 buts

Palmarès
Coupe des Villes de Foire 1965 (Finaliste en 1968)
Championnat de Hongrie 1963, 1964, 1967 et 1968 (Meilleur buteur 1960, 1961, 1965)
Coupe de Hongrie 1972.
Coupe du Monde : 2 participations, 7 matches, 4 buts (1962-1966)
Meilleur buteur de la Coupe du Monde 1962
Ballon d'Or France Football 1967


(1) Face à la Juventus. Seule victoire d'un club hongrois en coupes européennes à ce jour, et sans doute pour longtemps.
(2) In 50 ans de Ballon d’Or, éditions Calmann-Lévy
(3) Le stade de Ferencváros fut rebaptisé à son nom en 2007.

Réactions

  • wedr2 le 21/11/2008 à 15h30
    Comme les autres : cet article dépote grave.

    Ça serait parfait si Jérémy Clément n'en avait pas une fois de plus pris pour son grade.

  • pied le 21/11/2008 à 16h00
    Ce qui me frappe surtout, c'est la volonté de se projeter vers l'avant dès qu'on a le ballon, même si le risque de perdre le ballon est élevé. Du coup, ça donne l'impression qu'il n'y a pas de pressing, mais en fait, à bien y regarder, il est plutôt disloqué par des transmissions de balles trop rapides.

    A méditer pour le football de 40 ans après...

    (le premier but est très beau, quand même, très old-fashionned)

  • José-Mickaël le 21/11/2008 à 16h33
    Pas très sympa, la petite pique à l'encontre de Jacky Simon. Certes, il a raté la coupe du Monde 1966, mais il n'est pas le seul joueur en cause, et puis rappelez-vous qu'il a eu le genou massacré par Nobby Stiles contre l'Angleterre, ça relativise la déception.

    (Ou alors c'est Henri Michel qui était visé ? C'est vrai que son année 1967 a été très bonne, mais il était encore jeune pour un Ballon d'Or, je pense.)

  • Qui me crame ce troll? le 21/11/2008 à 16h44
    Par contre, dans les gens à double prénom qui ont eu le Ballon d'Or, il y a eu dernièrement Zinédine Zidane.

  • ricardo quaresmoi le 21/11/2008 à 17h41
    Visiblement Cyril Rool a des ancêtres hongrois. Par deux fois, en début de vidéo, on a un défenseur qui arrive plein fer d'on ne sait où, lancé comme un avion, la barre de coupe particulièrement élevée...et ça joue. Fascinant.

    Après pas d'originalité par rapport aux autres réactions : c'est beau! Rythme soutenu, peu de temps morts. Et dire qu'aujourd'hui, on fabrique des joueurs ultra rapides pour attendre deux heures après la célébration d'un but, ou pour jouer une touche (sauf à Gerland, surtout si l'OL ne mène pas encore au score)

  • le cocorrézo-cocolombien le 21/11/2008 à 18h10
    Tres bel article, je dois mon prénom á ce joueur mais je n avais jamais trop lu de choses sur lui... La vidéo ce sera apres le boulot mais vos commentaires m´ont mis l´eau á la bouche.

    Florian Albert, Florian Maurice.

  • Toni Turek le 22/11/2008 à 05h14
    Gros merci pour cet article.
    C'est pour ca qu'on aime les CDF.


    Vieux légume > Ferencvaros avait ete relegue pour raisons financieres, mais est actuellement leader (36 points en 15 matches, diff. +33), et devrait remonter.

  • Flying Welshman le 22/11/2008 à 09h07
    Je n'ai regardé que cinq minutes de résumé, mais par pur esprit de contradiction, je voudrais quand même signaler :
    - que les joueurs ne se placent pas à 9m15 spontanément
    - que le joueur qui récupère poétiquement et acrobatiquement lui-même le ballon gagne ensuite au moins 15m sur une touche (changeant de camp à cette occasion).

    Sinon j'ai été très impressionné par les premières secondes qui se terminent par un tir fabuleux que le gardien sort brillamment.

    Mais je n'arrive pas à identifier Albert au premier coup d'oeil, j'avoue...

  • BigS le 22/11/2008 à 10h07
    C'est celui qui tire tous les corners (qu'est-ce qu'il y en a...). Le N.7. Je rejoins Kelly Slater. Le plus frappant, c'est que ça va beaucoup plus vite que dans les années 70. Et je m'interroge sur cette curieuse évolution: rapide/lent/rapide.
    Sinon, je voulais juste vous prévenir que dans 40 ans, on dira de Cristiano Ronaldo qu'il était le Noureev de notre époque.

  • P'tit Pimousse sympa le 22/11/2008 à 11h22
    Merci pour cet article les CdF.

    Sinon j'ai plutôt eu l'impression qu'Albert était l'attaquant de pointe N.9 (qu'on ne voit pas beaucoup dans ce 1er passage vidéo), et que l'ailier droit dégarni N.7 en question, auteur du premier but virevoltant - et tireur des corners en effet - était Ferenc Bene, ce que semble confirmer le commentateur.

La revue des Cahiers du football