Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Ligue 2, pays merveilleux

Assez de fables sur "l'enfer" de la relégation et les horreurs de la Ligue 2 pour faire peur aux enfants et aux Parisiens! Dédramatisons la descente et vantons les bienfaits de l'étage inférieur.
En bonus: 10 rumeurs fausses sur la L2.
Auteur : Pierre Martini le 29 Avr 2008

 

Cette saison, de gros poissons sont concernés par la descente en Ligue 2. Pas seulement en termes de bassins de population et de zone de chalandise pour le championnat de France, ses diffuseurs et ses sponsors: outre Strasbourg et Toulouse, habitués à prendre l'ascenseur, l'AJA, le RCL et le PSG sont également susceptibles de se retrouver sur le monte-charge. À Auxerre, jouer le maintien n'est plus une politique ou une demi-boutade de Guy Roux, c'est l'actualité. Du côté de Lens, on n'est plus passé par le deuxième étage depuis la saison 1990/1991: une éternité, soit l'ère Martel. Et bien sûr, le PSG n'a jamais connu les fameux "affres" de la relégation.

De quoi traumatiser des dizaines de milliers de supporters, terrorisés par l'image que l'on donne de la Ligue 2 à coups de "descente aux enfers", de "purgatoire" et autres histoires pour faire peur aux enfants. Mais, toujours enclins à instaurer un climat d'insécurité et à faire rimer relégation avec punition, les médias mentent. La L2 n'est pas la planète mars: le voyage est plus rapide et la vie humaine y est possible. À bien des égards, elle est même un eldorado, un refuge consolateur pour les déçus de l'élite.


L'aventure intérieure

Pour des clubs invités à ne faire du tourisme en Europe que sporadiquement et dans des compétitions déshéritées, la véritable exploration est à mener en France même, où le bucolique s'avère beaucoup plus tendance que l'exotique. Pour les supporters en tournée, le dépaysement sera aussi total à Guingamp ou Angers qu'à Kilmarnoc ou Groclin. La L2 c'est, à découvrir, tout un univers de spécialités gastronomiques locales et de tribunes qui témoignent encore de l'architecture industrielle de la première moitié du 20e siècle.

Le moment difficile
L'introspection douloureuse à cinq heures du matin, dans une salle d'attente SNCF de sous-préfecture, après une défaite sur un but de raccroc dans une surface de réparation marécageuse.

Le moment de lumière
La fête du titre sur une aire de nationale à quatre voies, de retour de Brest, avec mise à feu du car et improvisation de brochettes d'andouille de Guémené.


l2_stadium.jpg


Les honneurs des premiers rôles

Il vaut mieux être premier dans son canton que dernier dans son pays. La L2 permet de passer de l'un à l'autre et surtout, elle métamorphose de fond en comble l'univers sportif d'une grosse écurie reléguée, si tant est qu'elle fasse un peu honneur à son statut. Tout change pour le meilleur, avec un nombre multiplié de victoires et même des cartons festifs, la dignité retrouvée à regarder de nouveau vers le haut du tableau, le sentiment d'être un "ogre" redouté et, au bout du chemin, une fête qui vaut tous les titres... En plus, Eurosport diffuse quasiment tous vos matches et Christophe Jammot vante les mérites de ce petit latéral slovène qui met la misère aux ailiers adverses et que José Anigo a déjà supervisé plusieurs fois.

Le risque
Finir par être "un club de L1,5 – trop fort pour la L2, trop faible pour la L1" (On meinau score – lundi 28 avril 2008 - 17h17), et rester coincé entre deux étages.

L'opportunité
Faire baisser la masse salariale et préparer la remontée en ratissant tout ce que la L2 compte de joueurs sous-estimés et salement revanchards.



Une ambiance militante

L'ironie est belle : aujourd'hui, trois clubs tenants de l'élitisme et de la prime sportive aux investisseurs, membres de l'association FAP (le lobby des "clubs premiers" – lire "Comment l'élite veut rétrécir le foot", CdF #39), partisans de la création de deux collèges (L1 et L2) au sein du syndicat des clubs, promoteurs d'une gestion de la Ligue réduite à quelques oligarques, favorables à une diminution des droits télés des clubs de L2... sont menacés de rejoindre le sous-prolétariat qu'ils appellent de leurs vœux.
La cure d'humilité que constitue un séjour en Ligue 2 se double alors d'une prise de conscience politique et d'une sensibilité nouvelle pour la nécessaire solidarité entre les clubs professionnels, contre la doctrine élitiste. Un ultra qui descend, c'est un militant qui remonte.

La révolution à espérer
Inspirée par le classement à l'envers des Cahiers du football, une coalition de sécessionnistes menée par Louis Nicollin et Patrick McGoohan proclame que la Ligue 2 est désormais la Ligue 1, et vice versa, mettant au défi les grands clubs de rejoindre la nouvelle élite. Jean-Michel Aulas, après s'être assuré qu'aucun autre septuple champion en Europe n'a jamais réalisé cet exploit, obtient son billet dès la première saison. Le FC Metz, champion de L2, refuse de changer de division et remet son titre en jeu.

Le fait-divers à craindre
Muni d'une ceinture de bombes agricoles chapardées dans le local des ultras bastiais, Olivier Sadran prend en otage le conseil d'administration de la Ligue.

l2_culsdejatte.jpg
Attention: n'allez pas croire que la Ligue 2, c'est un football de culs-de-jatte.


Le vrai football

Dans la peine, les familles resserrent leurs liens et leurs rangs. Et même si ces derniers sont clairsemés, on y reconnaît les siens: adieu touristes et VIP, bienvenue dans la vraie France du foot, où le prix des places ne semble plus libellé en francs. Et comme les matches ont lieu le vendredi et le lundi, le fan retrouve une vie familiale, renoue avec ses amis, fait des rencontres et rétablit une vie sexuelle enfin digne.

On y croise d'autre has been avec lesquels se forme un véritable sentiment de fraternité et de complicité dans le déclin. Les effectifs eux-mêmes s'en trouvent régénérés, avec le départ des carriéristes en attente de transfert à Portsmouth et l'arrivée de braves grognards encadrant des minots ambitieux. Les combats à la vie à la mort des pelouses de L2 font oublier les pauvres affrontements tactiques de l'étage supérieur aussi bien que ses techniciens dilettantes: ici pas d'exploits individuels pour faire la différence, tout le monde doit aller au charbon.

L'avantage fidélité
Les supporters trouveront l'occasion de se faire des états de service et conserveront la fierté d'avoir assisté à la réception du Dijon FCO par moins trois degrés un soir de février (0-0).

Le malus
Il faut malheureusement plus d'une saison pour se réhabituer ensuite à la Ligue 1, d'où un grand nombre de redescentes directes.


Pour un peu, on aurait presque du mal à la quitter, cette division honnie. La descente en Ligue 2, c'est comme une mutation à Saint-Étienne: on pleure de devoir y aller, et on pleure de devoir en partir. Demandez aux Messins s'ils ne préfèrent pas le bonheur relatif d'une saison de remontée au malheur absolu d'une saison de descente.



10 rumeurs fausses sur la Ligue 2
• La pelouse du Roudourou est fertilisée avec du lisier de cochon dont les émanations déstabilisent les joueurs adverses.
• La concurrence déloyale des plombiers polonais fait des ravages aux postes de milieu défensif.
• Les joueurs n'obtiennent d'arrêts de travail qu'en cas de rupture des ligaments croisés ou de fracture ouverte.
• Les merguez de Châteauroux sont fabriquées avec de la chair d'enfants enlevés dans les orphelinats.
• Dans certains stades, il arrive que des compétitions d'athlétisme se déroulent sur la piste durant les matches.
• Des bruits de minuterie sont diffusés dans les vestiaires visiteurs de Bastia et Ajaccio.
• L'équipe féminine de l'OL évolue en Ligue 2.
• Des grèves de joueurs sans-papiers menacent la tenue des dernières journées du championnat.
• À Clermont-Ferrand, les remplaçants sont prêtés par l'équipe locale de rugby.
• En déplacement à Boulogne-sur-Mer, le car d'une équipe a été attaqué et les joueurs dévorés par la population affamée.

Réactions

  • On meinau score le 29/04/2008 à 09h14
    Ca ne me dit rien Smile, dans le genre avait été évoqué un jumelage entre clubs de l'est + le PSG pour monter un grand club de loser.
    2 bonnes idées pour enfin supporter un club qui gagne !!
    (ma 3ème étant la sécession de l'Alsace, ce qui enverrait le RCS en Champion's league et Mulhouse en UEFA).

    Sinon, merci pour l'article, ça donne envie, vivement l'an prochain.
    Le paragraphe "militant" m'a bien amusé, effectivement s'il l'un ou l'autre "grand" club fait le trajet, il verra peut être les choses différemment (la L2, un grand voyage initiatique).

    (sinon je suis vachement fier d'être cité et je remercie ma maman).

  • tholotforever le 29/04/2008 à 10h32
    Ah, la Ligue 2, ou plutôt la D2, celle de l'enfer à l'époque... Ses matchs qui n'étaient ni télévisés ni à la radio... ses bucherons en défenses, ses équipes perdues et inconnues dans le centre de la France. Je me souviens du choc face à Strasbourg, qui aura été la plus grosse affluence de Lescure avec des spectateurs installés sur les murets de la fosse...

    Je crois que le match de la remontée en D1 de Bordeaux en avril 1992 fut pour moi l'un de mes souvenirs les plus intenses de supporter. Déjà on était descendu administrativement et non sportivement mais en plus on remonte en finissant champion des deux poules de l'époque... Et ce match face au voisin de Saint-Seurin sur l'Isle qui nous fait remonter (3 pénos de Rainer Ernst) et qui condamne l'équipe de Laslande à la descente. Et ce publique qui scande le résultats de strasbourg pour motiver les girondins... Quelle fête, quel soulagement. J'ai toujours pensé que finalement, pour Bordeaux, ce passage éclair en D2 (retrogradation) avait été une aubaine car elle nous a relancé vers une nouvelle aire.

  • Fleur y dîne à l'eau le 29/04/2008 à 10h41
    tholotforever
    mardi 29 avril 2008 - 10h32
    [...]
    J'ai toujours pensé que finalement, pour Bordeaux, ce passage éclair en D2 (retrogradation) avait été une aubaine car elle nous a relancé vers une nouvelle aire.

    ~~~~

    L'aire de nationale à quatre voies, de retour de Brest ?

  • Lucarelli 1 le 29/04/2008 à 10h50
    Les aires de repos sur nos nationales bretonnes GRATUITES permettent au moins de réviser son vocabulaire breton. "Ti-ar-ménez" (littéralement "la maison de Menes"), par exemple. Des légendes incroyables racontent comment l'appétit gargantuesque d'un korrigan géant décime les troupes de supporters franciliens égarés après minuit sur la RN12.

  • Roberto Cabanastonvilla le 29/04/2008 à 10h51
    Ouais, mais sans ce passage en D2, bordeaux serait le vrai doyen de la L1, et aurait explosé le record de nantes de saisons consécutives en D1

  • Alexis le 29/04/2008 à 11h04
    Pour être tout à fait complet, je suggère tout de même de ne pas taire la Vérité. Celle que tous redoute, mais qui n'est pas une idée reçue et bien une réalité de la L2 :

    Les clubs qui descendent de L1 ou jouent la montée en prennent 4 à St Symphorien.

    Il me semble important de l'avoir dit car cette réalité suppose une préparation mentale assez lourde et surtout qui demande du temps.

  • On meinau score le 29/04/2008 à 11h07
    Il est certain que, à la façon de Lyon en L1 depuis quelques années, quand Metz est en L2, les autres équipes jouent la seconde place. N'est pas roi de la L2 qui veut.

  • Le_footix le 29/04/2008 à 11h13
    Dans les années 90, l'arrivée de missionnaires lensois, bordelais, stéphanois, marseillais entre autres a permis d'évangéliser les indigènes et ainsi de lancer la voie de la civilisation.*

    On assiste ainsi, depuis quelques années, à la construction d'édifices modernes, qui protègeront les valeureux spectateurs des intempéries: Stade des Alpes, Auguste-Delaune II, Gaston-Gérard II, Jules-Deschaseaux II, François-Coty II... Cette Ligue II renouvelée passe bizarrement mieux à la télévision, que les habitants du bled reçoivent désormais en SECAM afin de bénéficier de toutes les avancées du monde moderne, notamment la retransmission en direct du championnat de snooker et des matchs de handball de Montpellier.

    *Notons que Metz, tel le Duché de Bretagne face au Royaume de France, y a toujours résisté. Sans doute faudra-t-il, pour finir, que Carlo Molinari épouse la fille du Prince Albert II et lui offre St-Symphorien en dot.

    Bref, amis Parisiens, pas d'inquiétude: comme les Cahiers vous l'ont rappelé, on se fait bien des idées fausses sur ces braves gens, qui ne dévorent désormais plus leurs adversaires, sauf, naturellement, si on les provoque de trop, car ils ont conservé une animalité naturelle dûe à l'état de nature.

  • Roberto Cabanastonvilla le 29/04/2008 à 11h16
    le duché de bretagne n'a jamais vraiment resisté au royaume de france (ou alors aussi fort qu'une attaque de cadel evans)

  • Roberto Cabanastonvilla le 29/04/2008 à 11h17
    et pi ça me fait mal à mes années 80 de vous voir vous réfugier dans l'humour douloureux, amis messins.


    je me souviens, moi, de metz comme un bastion, un pilier de la D1, une équipe avec du cran et des coupes de france, et pas ce chétif oisillon des années 2000


    snif.

La revue des Cahiers du football