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Fallait-il dissoudre Jean-Marc Furlan ?

Sortis de la bouche de l'entraîneur de Strasbourg, les termes "race" et "gênes" utilisés à propos de Fabio Grosso n'ont pas ému un monde du football qui avait probablement épuisé son capital d'indignation.
Auteur : Jérôme Latta le 28 Avr 2008

 

Le retournement de situation du match Strasbourg-Lyon, lors de la 34e journée, a eu un effet secondaire qui a confirmé que l'air du temps était décidément un peu vicié autour des pelouses. On peut même y voir la conséquence de la frénésie anti-arbitrale actuelle, puisque c'est en s'estimant victime de décisions injustes que Jean-Marc Furlan a franchi la ligne jaune en zone mixte (1). Suspecté d'un "Macaroni de merde!" lancé depuis le banc à l'attention de Fabio Grosso, l'entraîneur alsacien a aussi déclaré aux journalistes, après la rencontre: "On ne peut pas dire que l'Italien a renié ses gènes ou sa race".
Repris dans L'Équipe sans commentaire, ces propos n'ont fait que mollement réagir. Si l'Olympique lyonnais n'avait exprimé des velléités de porter plainte et la LICRA ne les avait condamnés, le silence aurait été quasiment total. Un article dans le Monde, un autre dans l'édition strasbourgeoise de 20 Minutes et quelques reprises par les sites Internet, c'est à peu près tout. Mardi, l'affaire était close.


furlan_grosso.jpgLe texte et le contexte
Peu spontanées, les excuses de Jean-Marc Furlan étaient venues lundi, en même temps que l'explication de son président Éric Ginestet, invoquant une "boutade". Elles laissent d'ailleurs un goût de mal-fini puisque l'intéressé ne renonce pas à une mauvaise foi assez déplacée, lorsqu'il déclare dans son communiqué: "Je tiens à souligner que les propos à l'encontre du joueur Fabio Grosso ont été complètement sortis de leur contexte". Il n'explique pas dans quel contexte il serait légitime de disqualifier quelqu'un sur le critère de ses "gênes" et de sa "race"... Car, même s'il n'a fait "que" mobiliser un stéréotype très répandu sur les Italiens, ces deux termes le placent plus dans le registre du racisme que dans celui de la xénophobie ordinaire. En outre, il les prononce dans l'exercice de ses fonctions d'entraîneur, devant la presse.


Circonstances atténuantes
Pourtant, là où la condamnation de la banderole "anti-Ch'tis" avait été définitive et donné lieu à des délires interprétatifs destinés à en fonder l'ignominie (lire "Banderole décomposition"), des circonstances atténuantes ont été trouvées au technicien du Racing: enjeu du match pour un club relégable, pression sur un entraîneur menacé d'une deuxième relégation consécutive... Le caractère sympathique de ce garçon adepte de l'audace dans le jeu a, peut-être, également joué, plus implicitement. Et puis, quand même, les arbitres, hein...
Furlan, en brandissant un grand-père italien, a en tout cas ajouté un nouvel item à la liste des "Je ne suis pas raciste, j'ai moi-même un ami algérien – une nounou sénégalaise – un téléviseur coréen" (rayez la mention inutile).


Silence, on tourne la tête
Nul besoin de crier au scandale ou de réclamer la tête de l'entraîneur strasbourgeois, même si son amende n'est pas très honorable. Mais le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas été placé devant ses responsabilités... Après l'ampleur prise par l'affaire Ouaddou (lire "Qu'est-ce tu vois, Ouaddou, dis donc?") et par celle de la "banderole de la honte", le silence qui a suivi cette déclaration a de quoi faire siffler les oreilles. Le chœur des indignés, peut-être victime d'une extinction de voix, est resté inaudible. La Ligue n'a pas jugé utile de saisir sa Commission de discipline (2), et son président n'a pas grandiloqué sur l'incident. Aucun élu de la République n'est monté au créneau. Aucun éditorialiste n'a fait de phrases avec son courroux. Les quotas d'indignation étaient probablement dépassés après des semaines aussi intenses.

Le rappel est clair: la lutte contre le racisme et les dérives verbales dans les stades n'est qu'une affaire de communication. La répression ne touche que ceux qu'il est consensuel de réprimer, l'impunité étant accordée aux membres de la "famille". Il n'y aura eu personne pour défendre les Boulogne Boys, et personne n'aura eu besoin de défendre Jean-Marc Furlan. Toute déclaration nauséabonde de moins de vingt mètres de long ou qui n'est pas susceptible de faire l'ouverture du 20 heures n'est pas condamnable, ni sanctionnable.
Allons, oublions cette navrante petite incartade, regardons ailleurs en baignant dans ce mélange d'hypocrisie et de déresponsabilisation qui conserve leur teint frais aux dirigeants du football français.


(1) L'expulsion, pourtant justifiée, d'Éric Mouloungui après deux cartons jaunes.
(2) Selon L'Équipe, le Conseil national de l'éthique aurait convoqué Éric Ginestet et Jean-Marc Furlan, mais il semblerait que ce ne soit que pour examiner leur remise en cause de l'arbitrage.

Réactions

  • Qui me crame ce troll? le 28/04/2008 à 23h58
    Allez je vais aller plus loin. Quand Evra appelle Mendy Bernoir, c'est de l'humour. Quand les BB font cette fameuse banderole, c'est aussi de l'humour (on a l'humour qu'on mérite).

    Mais quand Furlan traite Grosso de Macaroni, ou qu'il parle des gènes italiens, il a beau avoir des origines italiennes, ce n'est pas fait pour rigoler. C'est juste débile, méchant ET raciste. Le fait qu'il ait des gènes italiens n'est en aucun cas une preuve de non-racisme...

  • gromit le 29/04/2008 à 08h05
    Sur les italiens (au foot) en particulier je trouve que Furlan n'a fait que faire un pas de plus dans un discours bien établi dans notre beau pays et dont les tenants les plus "talentueux" sont Domenech et Guy Roux. Furlan a recours à un vocabulaire certes moins bien choisi mais je trouve aussi insultant de parler de "culture" de la triche que de tricherie inscrite dans la "race" ou les "gènes".

  • manuFoU le 29/04/2008 à 09h05
    aussi insultant je ne sais pas, aussi dangereusement connoté certainement pas...

  • funkoverload le 29/04/2008 à 09h10
    Loul
    lundi 28 avril 2008 - 17h34

    Ca peut en tout cas mériter un traitement judiciaire (comme pour l'affaire des caricatures de Mahomet et peut-être bien avec la même issue judiciaire pour l'offensant).

    Loul, c'est ta conception du "mérite" ?

    Quimecrame, tu veux dire que Furlan fait du racisme anti-blanc ?

    Je crois qu'il faut vraiment se méfier de nos interprétations quant au contenu sémantique des propos de Furlan ou autres.
    Je crois qu'ici pour la plupart nous nous accordons bien sur la sémantique des mots "race" et "gène" et cet accord reconnaissons-le est évidemment fondé en partie sur notre haute conscience politique et sur semble-t-il aussi un niveau d'étude et de culture nous permettant de mettre en relation ces deux mots avec ce que notre monde a connu de pire.
    Pour moi il est clair que Furlan n'a pas eu du tout conscience de la portée que ses propos ont pu avoir.

  • funkoverload le 29/04/2008 à 09h13
    Enfin, il est tout à fait possible que la technique des brésiliens ait une part génétique.
    On peut très bien imaginer :
    1. que la technique au football ait une part génétique
    2. qu'une pression sélective fasse que les meilleurs techniciens soient choisis par les femmes brésiliennes pour procréer

    Bon bien sûr, lorsqu'on voit Henrique...

  • animasana le 29/04/2008 à 10h05
    Il y a eu un moment un sujet sur Zidane avec un spécialiste qui démontrait en quoi son talent était surtout de l'acquis et non de la génétique, mais je ne sais plus si c'était à travers un média ou s'il s'agissait d'un intervenant lors d'un cours auquel j'ai assisté...

    Rien de génétique, mis à part peut être une certaines pré disposition physique (et encore), beaucoup d'acquis, quand tu passes ta vie gamin a taper dans un ballon contre un mur, tu dévelloppes une perception du ballon qui est louée comme un don bien plus tard.

  • funkoverload le 29/04/2008 à 10h45
    Tu sais animasana, je déconnais un peu aussi...

  • animasana le 29/04/2008 à 11h20
    Tu sais, c'est pas forcément en réaction à ton message, mais surtout à une vision actuelle des problèmes, reprise par toute la sphère politique.

    Le monde du foot ne fait que singer cela, avec ses "pseudos supporters" qu'il faut vite aliener, et ses autres dérives.

  • givordin le 29/04/2008 à 11h37
    à ceux qui doutent que cette sortie de Furlan ne soit pas empreinte de racisme j'aimerais alors qu'on me dise où est la limite?
    genre : sale nazi de bosch c'est raciste ou non ? si j'ai un grand père allemand alors je peux le dire?
    sale maçon portugais? ça va aussi?
    sale terroriste ... (à compléter car la liste est longue)? non ça c'est pas possible car là on va heurter certaines sensibilités.
    Je crois pas qu'on puisse laisser passer comme une lettre à la poste (et c'est ce que dénonce en fait l'article) un tel dérapage sous silence parce que Furlan a des origines italiennes et parce qu'au fond ce n'est plus du racisme lorsqu'on touche aux Italiens.
    De telles associations : comportement et races - gênes sont il me semble à la base du racisme même.

  • Loul le 29/04/2008 à 12h11
    funkoverload
    mardi 29 avril 2008 - 09h10
    Loul
    lundi 28 avril 2008 - 17h34

    Ca peut en tout cas mériter un traitement judiciaire (comme pour l'affaire des caricatures de Mahomet et peut-être bien avec la même issue judiciaire pour l'offensant).

    Loul, c'est ta conception du "mérite" ?
    **************

    C'est une illustration de ta conception de la citation tronquée et déplacée pour te livrer à une attaque gratuite ?

    Tout d'abord je n'ai fait que reprendre le terme d'Olf à qui je répondais.

    Ensuite je rappellerai à ta mémoire défaillante que le verbe mériter a plusieurs acceptions :


    mériter ▸ verbe transitif

    1. Avoir droit à juste titre à quelque chose ; être digne de récompense ou passible de châtiment. Mériter des éloges, une punition.

    2. Présenter les conditions requises pour obtenir. Cela mérite réflexion.

    En espérant que ta réponse - si réponse il y a - ne soit pas sur le même mode agressif que la précédente.

La revue des Cahiers du football