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Lynchage en famille

Les arbitres sont-ils plus nuls que les journalistes qui les exécutent jour après jour? Un riche week-end confirme que la traditionnelle démolition des hommes au sifflet a dégénéré en hystérie collective.
Auteur : Jérôme Latta le 31 Mars 2008

 

En 2007-2008, le nombre des fautes d'arbitrage fantasmées a largement dépassé celui des fautes d'arbitrage "réelles" – aussi nombreuses ont été ces dernières. Ce début d'année 2008 a même battu des records: hallucinations de commentateurs, jugements définitifs dans le direct que les ralentis ne font pas contredire, contestation systématique de chaque décision, polémiques incessantes, pleurnichages de joueurs et autres membres de club, organisation de bûcher... (1)


arbitrage_luyin.jpgLes arbitres n'ont plus le droit d'arbitrer

Les commentaires de la décision de Laurent Duhamel au terme de la finale de la Coupe de la Ligue sont édifiants. L'action n'aura été vue que sous l'angle de l'éventuelle erreur. Cette seule éventualité – absolument pas évidente au vu des images dont on se sert pourtant entièrement à charge – suffit à décréter une culpabilité entière et unique de l'arbitre. Rien sur l'attaque mal exploitée des Sang et Or, qui amène le contre parisien. Rien sur la conservation de balle de Diané ni son ouverture pour Luyindula. Rien sur le fait que celui-ci passe devant Hilton et se retrouve en position de tir. Rien sur la "faute" commise a minima par ce défenseur lensois pourtant expérimenté, dont le geste du bras droit (que rien ne justifie) donne l'impression fâcheuse, dans cette zone sensible, qu'il commet une faute.

Le ralenti ne montre que des cosmonautes en apesanteur et personne ne semble enclin à se figurer ce que représente un contact entre deux joueurs lancés à pleine vitesse, mais les conclusions seront définitives et la victoire considérée presque exclusivement sous l'angle du "penalty contestable". Pourtant, n'est-ce pas la nature d'une large proportion des penalties?
M. Duhamel n'aurait pas dû siffler compte tenu du fait qu'on était dans les arrêts de jeu? (2). Revoici la théorie fantaisiste qui voudrait que les sanctions soient modulables en fonction du moment du match. Alors que, sans craindre les contradictions, on réprimande aussi les arbitres de ne pas prendre les mêmes décisions pour les mêmes gestes... On reproche même à l'un de faire ce qu'on avait reproché à l'autre de ne pas faire. Et quand un arbitre commet une erreur, toutes ses autres décisions sont remises en cause, même si elles sont justifiées. En réalité, ce qui est reproché aux arbitres, c'est d'arbitrer.


Vision hémiplégique du football

Surtout, il est facile de comprendre qu'une décision inverse aurait suscité à peine moins de "scandale". Cette fois, on aurait certifié la réalité du geste de Hilton, et l'on aurait accueilli avec compréhension les propos de Parisiens se déclarant "volés" si d'aventure ils avaient perdu par la suite.
On parle de festival d'erreurs de la part des arbitres, mais la corporation qui crève tous les plafonds d'incompétence cette saison est bien celle des journalistes spécialisés, tant nombre de ces derniers ont fait, depuis août, bien plus que la démonstration de leur propre inaptitude à aborder la question de l'arbitrage.

Il ne s'agit pas, justement, de trancher dans un sens ou dans l'autre, mais bien de rappeler que les actions soumises aux arbitres (et à tout le monde, désormais, à coups de ralentis) sont par nature interprétables, ambivalentes. Or, les controverses maladives sur l'arbitrage ont pour effet une vision incroyablement simpliste du football, hémiplégique, ici placée sous le régime du Yapéno / Yapapéno. Les actions, les matches, le football lui-même est "discutable", c'est ce qui fait son charme. Mais là, on ne discute plus depuis longtemps, on juge et on exécute. Les journalistes les plus visibles incarnent une justice expéditive et obsessionnelle entièrement consacrée aux arbitres. Une justice qui s'épargne toute instruction à décharge et qui ne laisse aucun avocat pénétrer dans le prétoire. "Faites exécuter l'accusé", tel est le préambule de nos greffiers.


arbitrage_micoud.jpgL'impunité des uns fait le malheur des autres

Le procès de ces coupables uniques sert utilement de cache-misère à un traitement journalistique incapable de trouver un autre grain moins facile à moudre. La part des émissions et des pages de journaux consacrées à ces polémiques est devenue exorbitante, mais personne ne s'en inquiète, surtout pas l'amateur de football qui subit, depuis quelques années, un véritable dressage.
Et quel élan collectif! Tous unis, joueurs, entraîneurs, dirigeants, supporters, ligue et journalistes reconstituent l'union sacrée de la grande famille du football sur le dos de l'un de ses membres. Les protestations incessantes, avant et après les matches, les dérapages verbaux des présidents et les glapissements des commentateurs se trouvent ainsi parfaitement légitimés. Tous solidaires, tous victimes des arbitres.

Lorsque Micoud, selon toute vraisemblance, simule une faute dans la surface, c'est l'arbitre qui va être accablé lourdement, tandis que le joueur coupable de toute la polémique souffrira à peine quelques remontrances. La solution est pourtant simple: que l'on utilise les images afin que, dans les cas clairement avérés, le contrevenant subisse une lourde suspension (3). Quelques mois de cette politique de dissuasion auraient rapidement raison de la grande majorité des tricheurs, au plus grand bénéfice du jeu, de la justice et des arbitres. Mais peut-être pas des harangueurs de foule.


Aveu d'infantilisme

Cette saison, donc, jamais l'hystérie anti-arbitrale n'aura atteint de tels tréfonds. Et rien ne la justifie surtout pas l'éventuelle nullité du corps arbitral français professée partout aujourd'hui. Les émissions et les journaux ont répandu une vision minimaliste des règles et une conception idiote de leur esprit – dont témoigne le hors-jeu au centimètre. Ils ont exhibé leur incapacité à accepter les aléas d'un jeu foncièrement aléatoire, et leur volonté de les imputer presque tous à l'arbitre. Ils ont été incapables ni de produire, ni d'accueillir des points de vue contradictoires. Ils ont accusé les arbitres de ne se remettre jamais en cause, sans jamais se remettre en cause eux-mêmes. Ils ont démontré leur incapacité à parler d'autre chose d'un tant soit peu moins simpliste et démagogique: beugler sur l'arbitrage épargne de se consacrer à des analyses du jeu ou de l'environnement footballistique. Ils ont excité la vindicte (et la déresponsabilisation) des entraîneurs, des joueurs et des dirigeants, que l'on voit de plus en plus souvent (et en toute impunité) clamer s'être fait "voler".

Un lecteur nous a écrit ces mots: "Il semble effectivement qu'il n'y ait plus en ce moment le moindre scrupule ni la moindre retenue à taper sur l'arbitre, de façon totalement indistincte et en s'attaquant de plus en plus à la fonction et de moins en moins à des faits précis et argumentés. C'est stupéfiant". Malheureusement, ce spectacle s'est tellement généralisé que les "stupéfaits" doivent être de plus en plus rares. Car en menant, depuis des années, une campagne permanente contre l'arbitrage, les médias français ont dramatiquement contribué à l'appauvrissement de la culture footballistique nationale. Dire que ce sont les mêmes qui dégoisent sur le pauvre niveau du championnat de France...


La saison pathologique du football français

Les controverses obsessionnelles sont devenues le rendez-vous des démagogues et la vindicte anti-arbitrale a définitivement tourné au délire collectif, avec tous les traits d'un lynchage virtuel: la bave aux lèvres, la foule vengeresse veut faire son méchoui avec le bouc émissaire. Virtuel? Les protagonistes ressemblent de plus en plus aux personnages du film de Jean-Pierre Mocky, À mort l'arbitre. Dimanche, la "question du jour" de L'Équipe était "Les arbitres français sont-ils les plus mauvais d'Europe?", le "débat (sic) de la rédac" de football365.fr, "Faut-il suspendre Poulat et Duhamel?" L'édito du quotidien sportif se vautre même sur le comptoir: "Trop, c'est trop", clame-t-il en titre après avoir affiché en une "Scandale à Bordeaux".

Cet aboutissement est très logique, tant l'absence de réflexivité et d'autocritique de ce milieu, alliée à la grande misère culturelle du journalisme sportif français, nous a conduits à de tels tréfonds – et à l'établissement d'un front uni qui court d'Olivier Rey à Vincent Duluc. Il faut en effet avoir basculé dans une forme de démence pour ne plus entendre les incohérences de ses propres arguments, s'excitant soi-même et les centaines de milliers de lecteurs, d'auditeurs ou de téléspectateurs auxquels on s'adresse. Trahissant ainsi une troublante incompréhension du football et lui substituant une vision difforme du jeu... (4).


Améliorer l'arbitrage...

On ne contestera pas, ici, qu'il faut impérativement se pencher sur la question de l'arbitrage et que la réduction du nombre d'erreurs (celles qui sont avérées) est un objectif prioritaire. De manière plus ou moins explicite, l'indignation (qui se substitue entièrement à toute forme d'argumentation) en appelle évidemment à l'usage de l'arbitrage vidéo (5). Sans rouvrir le débat, il nous semble possible d'améliorer l'arbitrage à moindres frais, sans prendre de risques inconsidérés avec l'essence du jeu: harmonisation des pratiques, amélioration de la formation, rétablissement de la transparence des instances de l'arbitrage, sanctions rétroactives pour les tricheurs, sanctions plus lourdes pour les entraîneurs et les dirigeants, respect des arbitres par les joueurs, expérimentation du "multi-arbitrage", etc. Rien de tout cela ne sera possible dans une ambiance de chasse à courre.

Il faut aussi reconnaître que la FIFA et l'International Board, en mettant sans autre forme de procès un terme aux expérimentations sur les technologies d'assistance à l'arbitre (comme la vérification du franchissement de la ligne), se refusent tout autant à l'ouverture d'un débat pourtant plus nécessaire que jamais. Faute d'argumentation rationnelle et de communication volontariste, le champ est laissé libre aux vociférations, à la lapidation des arbitres et aux arguments fallacieux.
Une chose est sûre, cependant: si l'arbitrage est malade, il faut appeler d'urgence d'autres médecins à son chevet.


(1) En ne se référant qu'aux épisodes que nous avons abordés :
Lille-Monaco. Sur la foi d'images impossibles à interpréter, les commentateurs de Canal+ décrètent qu'un ballon est rentré dans la cage de Roma (lire "Qui franchit la ligne?"), et entraînent dans leur hallucination Régis Testelin dans L'Équipe (lire "Le procès de... Régis Testelin").
Lyon-Lens. Olivier Rouyer et Grégoire Margotton refont le score sur la foi de leurs impressions, lesquelles sont à nouveau reprises, sans autre examen, par leurs confrères du quotidien sportif (lire "Mains occultes et hors-jeu du genou").
Marseille-Caen. Dans L'Équipe, Vincent Duluc bastonne "l'aveugle" préposé au sifflet en polémiquant sur une action... dont lui-même reconnaît qu'elle était de toute façon invalidée par un hors-jeu initial (lire "Le journaliste était hors-jeu de trente mètres"). Cette "erreur" figure dans la liste "Une saison de bourdes" publiée par L'Équipe de dimanche...
Lyon-Sochaux (Coupe de la Ligue). Denis Balbir réagit à deux cartons jaunes en s'exclamant que ces décisions relèvent du "n'importe quoi" et qu'elles sont "hasardeuses voire désastreuses". Il donne ensuite raison aux protestations de l'équipe soi-disant lésée dans un match désormais "au bord de l'explosion", puis semble comprendre par avance d'éventuels incidents en tribune.
• Lire aussi : "Spécialistes au pays des merveilles".

(2) À propos du second carton jaune reçu par Biancalani à la fin de Bordeaux-Nancy (pour une semelle à cinquante centimètre du sol sur la cheville de Jurietti), Alain Sars a estimé sur Canal+ que "à la 88e minute, peut-être M. Poulat aurait pu manifester un peu plus de mansuétude".

(3) L'ironie veut que ce soit Vitorino Hilton, pour une simulation similaire sur Lorik Cana ayant provoqué un penalty, qui avait été sanctionné d'un match ferme et un avec sursis (Lens-Marseille, octobre 2006). Une sanction bien faible qui montre l'indigence des politiques disciplinaires de la Ligue.

(4) Lire "La télé nous éloigne du jeu", la récente interview de Jacques Blociszewki dans Libération: "Le numérique a tellement facilité l’accès aux ralentis que les réalisateurs en abusent. (...) Ces ralentis sont souvent lancés par séries de trois ou quatre et montrent une même action sous autant d’angles différents. Dans les ralentis, on compte au moins 30 % de fautes: tacles, simulations, coups, hors-jeu… Le réalisateur se glisse dans la peau d’une sorte de détective, entraînant les commentateurs, et nous avec, dans une enquête officieuse malsaine basée sur des dissections d’images. Par ailleurs, entendre les commentateurs tenter d’interpréter trois ralentis qui se contredisent nous montre combien la 'vérité de l’image' est complexe. Cela, pourtant, la télé fait mine de l’ignorer, car les polémiques et la critique de l’arbitrage l’arrangent. Le constant procès fait aux arbitres, sur la foi d’images discutables, est scandaleux".

(5) Jean-Philippe Leclaire, dans une récente livraison de L'Équipe magazine, se place pour disputer à France Football le trophée de l'édito le plus sot de l'année, empruntant à Frédéric Thiriez ses discours d'adorateur des bienfaits de la technologie pour inviter Michel Platini à se rendre à la finale de la Ligue des champions en calèche.

Réactions

  • suppdebastille le 31/03/2008 à 15h54
    "newuser
    lundi 31 mars 2008 - 14h31


    D'ailleurs les meilleurs arbitres que nous avons eu et qui ont pu faire des coupes du monde sont ceux qui ont justement eu beaucoup plus de détachement.
    Je pense à Vautrot ou à Quiniou."

    Je pense surtout qu'à leur époque, il n'y a avait pas 25 caméras sur chaque match, pas de talk show genre ORLM, les Spécialistes, 100% Foot, etc... pas de radio causant foot tous les soirs et pas d'internet.

  • funkoverload le 31/03/2008 à 16h03
    Moi je crois surtout que kresneck parle sous le coup d'un dépit bien injustifié.
    J'ai été longtemps plutôt d'accord avec cette vision des choses mais il faut quand même constater que l'enjeu, comme l'a très bien dit J. Latta n'est plus là.

    On assiste depuis quelques temps à une attaque en règle de la fonction même de l'arbitre.
    Nous vivons une époque où le risque (parlons même du risque de l'inconfort) est devenu inacceptable. Ce risque est bien sûr personnifié.
    C'est le fumeur dans un bar, le buveur qui prend le volant, le pédophile qui attend nos gosses à la sortie des écoles, ce fainéant de la DDE qui laisse les routes enneigées à 7h du matin, ce salaud de sacdefiel qui atteint à mon Honneur de Journaliste en se foutant de ma gueule, ce profiteur d'immigré sans papier, ce gamin dont il faut détecter les tendances sociopathes dès la maternelle, ce médecin qui a commis c'est sûr une erreur...

    Il reste alors assez peu de marge de manoeuvre pour nos arbitres. Sans être particulièrement pessimiste, je pense qu'on se dirige vers une crise assez grave. A vrai dire je ne comprends pas pourquoi les arbitres ne se sont pas encore mis en grève. Dissensions internes ? Absence de solidarité ? Lorsqu'on entend Sars ou Vayssières, c'est ce que j'ai tendance à penser.

  • Principal Skinner le 31/03/2008 à 16h38
    suppdebastille
    lundi 31 mars 2008 - 15h54

    Je pense surtout qu'à leur époque, il n'y a avait pas 25 caméras sur chaque match, pas de talk show genre ORLM, les Spécialistes, 100% Foot, etc... pas de radio causant foot tous les soirs et pas d'internet.

    ---

    Oui et pas de journaleux les accusants d'etre les employé de tel ou tel president de club, en hurlant apres l'absence d'un peno et d'un rouge, forcant l'arbitre a un mea culpa mediatique, regrettant de n'avoir pas donné ce rouge et ce peno ... sur une action qui, entachée d'un enorme hors-jeu aurait simplement du se finir par un coup-franc pour l'autre equipe et non a ce rouge et ce peno tant hurlé.



  • José-Mickaël le 31/03/2008 à 17h05
    nominoe
    lundi 31 mars 2008 - 03h57
    > C'est une erreur, parce qu'on n'accorde pas un penalty s'il n'y a pas faute sur l'attaquant.

    Ca, c'est le principe, mais dans les faits on sait bien que c'est inarbitrable. Lorsqu'un joueur simule, c'est pour provoquer l'erreur de l'arbitre, c'est donc avant tout lui le responsable de la mauvaise décision. C'est le simulateur qui a volé Nancy (si c'est le cas), pas l'arbitre.

    (Et du coup, effectivement mon analogie était mauvaise.)

    suppdebastille
    lundi 31 mars 2008 - 09h26
    > A ce sujet du corner, en revoyant plusieurs fois les images hier, il est à peu près impossible de dire si Landreau touche ou pas le ballon.

    Sur le premier ralenti qu'ils ont diffusé, il me semble que ça se voit : Landreau touche légèrement le ballon et le dévie un tout petit peu vers le haut. Sur les ralentis suivants on ne voit plus rien. Je me souviens m'être dit : " s'il ne l'avait pas touché, ça serait peut-être quand même passé au-dessus".

    Ponda
    lundi 31 mars 2008 - 09h54
    > A part Rouyer la semaine passée qui s'est élevé contre cet état de fait et qui a dit qu'ils en faisaient trop et que le climat devenait déletère.

    Eh ben, ça en fera un de plus ! :-)

    funkoverload
    lundi 31 mars 2008 - 16h03
    > A vrai dire je ne comprends pas pourquoi les arbitres ne se sont pas encore mis en grève.

    J'imagine un peu ce que ça donnerait. Grève des arbitres pour la prochaine journée. Aussitôt la Ligue engage dix arbitre italiens, espagnols, allemands, etc. Les matchs peuvent donc se dérouler. Bien sûr, il y a quelques petites "erreurs" d'arbitrage. Je ne sais pas pourquoi, mais j'imagine assez bien nos journalistes être plus "indulgents". Du genre : "M. l'arbitre finlandais a pris une décision courageuse : il a sifflé pénalty à la 93è" ou "y avait-il hors-jeu ? voyons le ralenti... Ah, peut-être pas, c'est difficile à dire, laissons ça à l'appréciation de M. l'arbitre hongrois qui était bien placé."

    Bon, c'est juste mon imagination, je ne veux pas faire de procès d'intention. Ce que je veux dire, c'est que si j'étais arbitre français, j'aurais peur que ça se passe ainsi...

    Dernière chose : à ceux qui disent que tout ce ramdam aura au moins l'avantage d'obliger à ce qu'on règle le problème de l'arbitrage, j'ai envie de répondre qu'il n'y a pas de problème d'arbitrage. Je n'ai sincèrement pas l'impression qu'il y a plus d'erreurs qu'avant. Par contre, on les stigmatise bien plus. Je trouve que ça ressemble un peu au "nous devons régler le problème juif" d'il y a 70 ans (désolé pour le rapprochement, je sais bien que c'est complètement disproportionné de comparer ces deux choses, mais la logique du procédé est la même : on invente un problème qui n'existe pas, on crie au loup, on manipule l'opinion, etc.)

  • funkoverload le 31/03/2008 à 17h15
    Euh ouais josémi, déjà de Gaulle c'était proche du godwin point mais là on te l'accorde volontiers (smiley).

    Jusqu'à présent il est interdit de recruter du personnel temporairement pour le faire travailler à la place des grévistes.
    Ca vaut aussi pour la ligue de football.

    Seul problème, je ne crois pas que les arbitres soient assez solidaires et surtout d'accords sur une plateforme de revendication.

  • Alexis le 31/03/2008 à 17h30
    Les journalistes ont quand même aujourd'hui un pouvoir énorme sur l'opinion de pas mal de monde (regardez plus haut, par exemple, Principal Skinner qui prend toujours le problème à travers le prisme de deux ou trois anecdotes qui le posent en victime d'un arbitrage à la botte de l'Ennemi...) et sur la façon d'aborder les matchs par les observateurs.

    Aussi, si une chose doit absolument changer, c'est ce regard. Donc, un problème d'éducation.

    Je pensais par exemple proposer aux journalistes qu'ils commentent autrement la tricherie. Ne serait-ce qu'en la nommant.

    "Il a bien joué le coup, avec beaucoup d'expérience. L'arbitre a fait une énorme erreur encore une fois, c'est vraiment dur pour les joueurs adverses", est un discours bien trop répendu et valorisant le joueur, tuant l'arbitre.

    Cela ne pourrait-il pas être remplacé par "l'arbitre a été abusé par un tricheur. ce joueur mérite une sanction".

    Cette vision du commentaire agirait déjà beaucoup plus sur les esprits, transformerait l'image des arbitres en soulignant la difficulté de leur tâche et aurait en plus le mérite de fustiger les tricheurs.

  • phil le 31/03/2008 à 17h56
    Principal Skinner
    lundi 31 mars 2008 - 16h38
    suppdebastille
    lundi 31 mars 2008 - 15h54

    Je pense surtout qu'à leur époque, il n'y a avait pas 25 caméras sur chaque match, pas de talk show genre ORLM, les Spécialistes, 100% Foot, etc... pas de radio causant foot tous les soirs et pas d'internet.

    ---

    Certes; et on a aussi oublié les polémiques de l'époque... Au début de Téléfoot, un expert se souviendra surement de la date exacte, je me rappelle qu'ils avaient décidé d'arrêter de critiquer les décisions arbitrales sur les hors-jeux, suite à des courriers et à des réactions des arbitres après plusieurs reportages successifs. Les arguments étaient déjà les mêmes, hors-jeux visibles sur la vidéo mais difficile à évaluer à vitesse réelle. Les arguments développés étaient déjà à peu près les mêmes qu'aujourd'hui (l'arbitre fait partie du jeu comme le vent ou la pluie, en critiquant l'arbitrage on donne un mauvais exemple aux jeunes, il faut laisser sa part d'humanité au jeu, etc...). Et pour montrer leur bonne foi, ils avaient annoncé qu'ils ne diffuseraient plus de ralentis sur les hors jeux.

    De mémoire, ils n'ont pas tenu trois mois...

  • ouais.super le 31/03/2008 à 18h04
    Cet article est très pertinent et je partage l'analyse.

    Il sera impératif d'être devant sa télé ce soir pour regarder Les Spécialistes, parce que ça risque d'être un procès stalinien "belle époque" de toute beauté !



    Sinon ce prétendu problème d'arbitrage met en exergue le fait que notre société est passée depuis une vingtaine d'années d'un mode de pensée analogique (où les choses se jugent dans la nuance) à un mode de pensée numérique (0 ou 1). On ne supporte plus l'à peu près, on veut de la certitude tout de suite.


    L'arbitrage d'aujourd'hui est donc en décalage avec les attentes du public. Et comme Vox Populi, Vox Dei, il faudrait accompagner l'arbitrage vers des solutions qui viennent les aider sans gêner le déroulement du jeu lui-même (les solutions de la puce dans le ballon pour les franchissements de ligne, de la vidéo à postériori pour sanctionner les tricheurs et simulateurs, par exemple, vont dans le bon sens).


    Et il serait bon aussi que Canal utilise les nouvelles technologies qu'ils ont à disposition pour montrer ce qu'a vu l'arbitre au moment de la faute, le tout à vitesse réelle (car comme souligné, le ralenti fausse complètement la "sensation" de contact, la cinétique que l'on perçoit des joueurs).

    Sur le cas Micoud-Hilton, l'arbitre semble caché au moment où Micoud fait tomber Hilton, et les voit à nouveau une fois qu'ils sont par terre. Dans ce sens, sa décision est logique, mais personne ne l'a dit à l'antenne.




  • José-Mickaël le 31/03/2008 à 18h16
    phil
    lundi 31 mars 2008 - 17h56
    > Au début de Téléfoot, un expert se souviendra surement de la date exacte, je me rappelle qu'ils avaient décidé d'arrêter de critiquer les décisions arbitrales sur les hors-jeux, suite à des courriers et à des réactions des arbitres après plusieurs reportages successifs.

    A ce sujet, mes souvenirs c'est qu'un jour, à Téléfoot, ils avaient dit en gros : montrons les buts, les belles actions, etc. mais n'utilisons plus les ralentis pour vérifier les hors-jeux ne menant pas à un but. Et ils avaient annoncé ça de façon ostensible, en montrant bien que c'était une décision importante.

    Ca n'a pas duré longtemps. De toute façon, les autres chaînes ne leur ont pas emboîté le pas et tout le monde a fini par oublier.

  • arnaldo01 le 31/03/2008 à 18h16
    Si vous regardez bien l'action du penalty bordelais, c'est le nanceien qui commence a ceinturer micoud. Micoud profite du fait que celui-ci est accroché à lui pour l'entrainer dans sa chute. Si micoud ne tombe pas, l'arbitre ne siffle jamais penalty alors qu'il y a faute prealable du nanceien. J'ai l'impression qu'il simule pour obtenir le penalty qu'il aurait du avoir. Si il passe en comission de discipline, a la simple vue de ces images, il ne recoltera aucune suspension.

La revue des Cahiers du football