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L'angoisse de l'électeur au moment du penalty

À droite, à gauche, plein centre, au ras du poteau, dans la lucarne, à contrepied? L'isoloir ressemble à une surface de réparation lorsqu'il s'agit de mettre son bulletin dans l'enveloppe...
Auteur : Matthieu Belbèze le 21 Avr 2007

 

Dimanche 22 avril 2007, 15h31, quelque part en France.

– "T’es sûr Titi? T’es pas obligé hein! Celui-là, faut pas le rater. Si tu le mets, c’est sûr on y est cette fois."
– "C’est bon? Allez, fonce, on compte sur toi."
– "Vas-y Titi!"

Le con. Le con, le con, le con. Thibaut Duber, Titi sur le terrain, Titou pour les intimes, vient de faire la plus grosse erreur de sa (presque) carrière footballistique, et il s’en veut. Lui, le défenseur central besogneux, l’homme-aux-sept-jongles-maximum-aux-entraînements, 175 matches en district et zéro but, vient de se porter volontaire pour tirer un penalty. Bon, faut dire aussi que le reste de l’équipe n’y a pas vraiment mis du sien. Déjà sept tireurs passés, et y’avait qu’à voir les regards fuyants du reste de l’équipe pour comprendre que celui-là, c’allait pas être le plus simple à mettre. Un tir, et la coupe était à leur équipe. Un tir. Une montagne pour Titi.

En posant le ballon sur le trait à demi-effacé, il continue à se donner mentalement des baffes. Et des bonnes. Lui qui s’est toujours senti très loin des débats des buteurs, de leurs longues discussions sur le meilleur côté et le meilleur angle de tir, voilà qu’il a l’occasion lui aussi d’apporter sa modeste (et souvent non cadrée) contribution au débat. Ses jambes tremblent un peu, mais au moins, IL Y EST. Pour une fois, sa frappe va compter.

"Oublie pas ce que je t’ai dit hein Titi! Ca marche à tous les coups!"

Celui qui vient de parler, c’est Nico. Le genre attaquant opportuniste capable de s’extraire de la masse des défenseurs n’importe quand et de piquer un sprint vers les buts avant tout le monde. Un peu perso, mais il a déjà bien planté cette saison. Il lui a glissé à l’oreille qu’il "fallait toujours viser à droite. Simple, t’es droitier; assure un bon plat du pied à droite, et c’est dedans. La sécurité mon gars, la sécurité!" Mais c’est le même gars qui lui avait dit un jour qu’"être buteur ne s’invente pas, ça doit être un truc dans les gènes, je te le dis". Ça ne le rassure pas forcément. Après tout, il se demande s’il ne devrait pas faire plutôt confiance à son propre instinct. Qui lui crie bien fort d’ailleurs là qu’il va le rater, et qu’il est bien bête d’avoir levé la main quand Ségolain, l’entraîneur, a demandé un volontaire.

Un personnage, Ségolain. La moustache, le crâne chauve, on l’appelle Anigo et ça a le don de l’énerver au plus haut point. "Attends, attends, sans blague, est-ce que je lui ressemble? Hein? Bon! Allez les gars, on se tait et on refait trois tours de terrain pour la peine". Titi sourit. Lui aussi a ses idées. "Vise à gauche. Coup de pied, et boum. C’est là qu’est l’ouverture, et pas ailleurs". Là encore, Titi a des doutes. Faut dire que la gauche, c’est pas trop la direction en vogue: les deux derniers tirs partis à gauche se sont perdus, le premier arrêté par le gardien, le second n’a même pas été cadré, d’ailleurs le pauvre tireur, Lionel, s’en est pris de belles après son raté, il a même préféré quitter le terrain. Il a crié qu’on ne le reverrait pas de sitôt. Enfin, Lio, ça va lui passer, on le connaît va.

En reculant pour prendre son élan, Titi a une idée. Une feinte. Une course d’élan comme pour tirer plat du pied, et puis au dernier moment un bon exter à gauche pour tromper le gardien. Ouais! Pas mal ça! Je frappe, je marque, on gagne, et hop, le tour est joué. Oui. Sauf que. Titi se connaît, et connaît sa technique. Un bon exter du pied droit en visant à gauche, ça va se finir plein centre ça. À choisir, Titi préfère autant que la direction dans laquelle le ballon partira soit nette et tranchée. Appelons ça la conviction.

Tout se stress commence à être pesant. De toute façon, quelle importance! Il n’a qu’à l’envoyer bien haut au-dessus, au moins il aura tiré, on tant pis pour la pression et le résultat. Botter en touche, comme dit Karim, son pote rugbeux. Facile. Et tentant. Mais Titi soupire. Il a levé la main. Il a l’occasion de choisir. Pas question de la gaspiller.
Il prend son élan.

Après tout, c’est jamais que du foot, pense-t-il juste avant de frapper.

Réactions

  • Si le vin vil tord le 23/04/2007 à 11h06
    Le tir était cadré en tout cas. Et le gardien l'a effleuré avant qu'elle rentre dans les cages.
    Enorme cet article en tout cas!

La revue des Cahiers du football