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Courbis et Louis-Dreyfus sur un bateau…

Au terme de six ans d'instruction, le procès des comptes de l'OM entre 1997 et 1999 s'ouvre ce lundi à Marseille. Roland Courbis et Robert Louis-Dreyfus sont les grandes vedettes d'un procès qui ne devrait faire qu'une seule véritable victime: l'Olympique de Marseille.
Auteur : Antoine Defont le 13 Mars 2006

 

Marseille n'en revient pas. Le propriétaire de son club de football, l'inaltérable Robert Louis-Dreyfus soi-même, s'est installé depuis plusieurs semaines au cœur de la cité. C'est bien de l'honneur pour une ville à qui l'homme s'est toujours refusé jusqu'alors, quand bien même elle le réclamait à corps et à cris. RLD, touché par la grâce, ou par un sermon mystique du frère de Zizou en plein sommeil, a-t-il débarqué pour prendre enfin la destinée de son Bayern du Sud en main? Pas tout de suite, non merci.


Les tongs dans la gadoue
Pour l'heure, Louis-Dreyfus a réuni sur place une bonne poignée de conseils avisés afin de préparer sa défense en vue d'un procès qui menace de plonger ses tongs dans la gadoue. Les charges qui pèsent sur ses épaules ne sont pas anodines: mis en examen (aux côtés de treize personnes) pour abus de bien sociaux, l'homme qui a amené l'OM jusqu'au titre de l'Intertoto 2005, risque, en plus d'une amende de quelques négligeables millions d'anciens francs, une peine de cinq ans de prison. C'est le moment d'enfiler son costume le plus seyant: celui du grand benêt, certes naïf mais ô combien innocent, dont l'entourage a pour principale occupation de frauder dans son dos avec son argent et son joujou en culottes courtes.

L'ordonnance de renvoi signée par le juge Landou indique au contraire que "RLD avait décidé d'obtenir très rapidement des résultats spectaculaires en recrutant des joueurs de grand renom et cela quel qu'en soit le prix, la manière et le préjudice causé à la SAOS OM par les irrégularités commises à ces fins". Au total, ce sont plus de 22 millions d'euros qui ont été détournés à l'occasion d'une quinzaine de transferts (1).


Courbis au milieu du banc
Il y a pourtant des chances pour que la stratégie de la candeur marche. RLD écopera certainement d'une peine avec sursis au terme des deux semaines et demie de procès, comme de coutume dans ce genre de procédure. Il est vrai que les pedigrees de ses futurs colocs du box des accusés font frémir à côté du sien. Parmi eux, un ex-entraîneur habitué des prétoires devrait enflammer les conférences de presse après les auditions. Bien déterminé à ne pas être le seul à porter un chapeau qu'il juge bien trop grand pour sa tête, Rolland Courbis sait bien qu'à la moindre récidive, le sursis dont il a bénéficié – lors de sa dernière condamnation à une peine d'emprisonnement – s'envolera aussi vite que les ambitions de l'OM ces treize dernières années. Mis en examen pour complicité d'abus de biens sociaux, faux et recel d'abus de biens sociaux, concerné par neuf des quinze transferts incriminés, Courbis est celui qui a le plus à perdre.

Le numéro du grand naïf, il le connaît lui aussi sur le bout des orteils, et n'a d'ailleurs pas attendu pour annoncer la couleur de sa défense, en déclarant il y a plusieurs semaines à La Provence: "S'il y a eu des astuces traditionnelles pour économiser les charges et défiscaliser les joueurs, ce n'est pas moi qui pourrait répondre. Il faudrait pouvoir poser la question à d'autres. Je ne vais pas pouvoir répondre à la place des absents".


Casting incomplet
Quelques-uns des invités à cette grande punition collective des anciens élèves devraient toutefois être en mesure de répondre à la question: parmi eux, Jean-Michel Roussier et Yves Marchand, ex-présidents délégués, Marcel Dib, ex-directeur sportif, Gilbert Sau (déjà condamné pour le transfert frauduleux de Pascal Nouma), Lucio D'Onofrio, agents de joueurs ou encore Charles Camporro, tout récent démissionnaire de son poste de directeur sportif des Girondins de Bordeaux… Pourtant, le casting hollywoodien annoncé est raté. Une catégorie de complices présumés sera en effet complètement absente des débats: les joueurs, principaux bénéficiaires des fraudes pointées par la justice, qui n'auront été ni entendus, ni mis en examen. Sur la base d'expertises psychiatriques établissant leur irresponsabilité au moment des faits?

On peut aussi regretter que le cas d'Eduardo Tuzzio n'ait finalement pas été ajouté aux quinze autres, tant il semblait le plus "exemplaire" de tous: arrivé libre au Servette de Genève, l'Argentin avait été revendu à l'OM, deux jours plus tard, pour 6,4 millions d'euros – via un circuit financier impliquant des sociétés-écrans, des rétro-commissions et une flopée d'intermédiaires. Trop épais, et menaçant les délais de l'instruction, le dossier est resté dans les mains du parquet de Marseille et devrait passer au tribunal à l'automne.
Entre-temps, ses éléments ont été communiqués au juge Van Ruymbeke, qui instruit l'affaire des comptes du PSG (entre 1998 et 2003) et qui s'intéresse au club genevois, carrefour de flux financiers douteux dans un grand nombre de transactions...


Queues de cerises
La nécessité de boucler l'instruction explique en partie que seule la période 1997/1999 est concernée, alors que celle qui s'étend de 1999 à 2005 – incluant le trépidant intermède Tapie II – a vu le recrutement de pas moins de 119 joueurs (voir Les ressources inhumaines de l'OM). Une enquête préliminaire sur la gestion de Christophe Bouchet (2002/2004) vient cependant d'être ouverte concernant des "droits d'image" versés à certains joueurs ou encore le transfert de Didier Drogba.
Les supporters marseillais pouvaient, à chaque intersaison, se gratter la tête en quête d'une cerise ou d'un numéro dix à l'ancienne afin d'espérer rejoindre un jour le gotha européen. Pendant ce temps, les dirigeants lançaient leurs grandes campagnes de recrutement, concluant des recrutements dont on peut légitimement se demander s'ils servaient les ambitions sportives du club, ou, plus cyniquement, à faire fonctionner le système.

Ce procès pointe en réalité une dérive qui s'étend dans le temps, mais également dans l'espace: l'enquête sur les comptes du PSG et ses arrangements avec Nike est également très "prometteuse". Plusieurs investigations sont par ailleurs en cours depuis plus d'un an sur le monde merveilleux des agents. Elles sont susceptibles de jeter un peu de lumière sur une économie souterraine d'autant plus florissante qu'elle a pu fonctionner très longtemps sans que personne ne la remette en cause... Probablement parce que tout le monde y a trouvé son compte.
Le marché des transferts est bien le versant immergé d'un foot français dont la vertu de façade est compensée par une grande créativité dans les stratégies de compléments de rémunérations ou autres modes défiscalisations, et par une participation active à des réseaux financiers occultes.

Aujourd'hui, Courbis et Louis-Dreyfus sont sur un bateau. À la fin, c'est encore l'OM qui tombe à l'eau…


(1) Ravanelli, Berizzo, Montenegro, Domoraud, Dugarry, Perez, Rojas, Edson, Diawara, De Le Pena, Bakayoko, Makelele, Blanc, Moses et Calandria.

Réactions

  • impoli gone le 13/03/2006 à 12h00
    lien
    je suis pas spécialiste en droit, mais dans le cas où on estime qu'ils en ont profité, sans en être les instigateurs, qu'ils soient inquiétés par le fisc, oui, par la justice, c'est moins clair

  • jeannolfanclub le 13/03/2006 à 12h05
    lien - lundi 13 mars 2006 - 11h52
    Je reviens sur ce que j'ai dit, les joueurs seront entendus comme témoins à partir du 22 mars.

    Source ? Dans l'équipe du jour, l'absence des joueurs est traitée dans un paragraphe ("pourquoi aucun joueur ?") qui dit en substance qu'il y a eu des divergences entre le juge et le parquet à ce sujet. En gros, poser des questions aux joueurs concernés a été envisagé mais aurait retardé considérablement le procès. J'y vois un manque d'ambition dans ce procès qui restera celui des comptes de l'OM à une periode donnée plutôt que celui des pratiques généralisées dans le football européen.

    Sinon totalement d'accord avec toi sur le reste, y en a marre de présenter les joueurs comme des victimes, "on m'a fait une piqure mais je ne savais pas", "j'ai signé un contrat mais je ne savais pas", ad lib.

    Visiblement dans ce dossier les primes à la signature étaient totalement exagérées de sorte à échapper aux impôts sur le revenu. Je pense que beaucoup de joueurs ont sans doute fait leur calcul et compris qu'ils étaient gagnants avec un tel montage. Il n'aurait pas été idiot de leur poser quelques questions.

  • Lescure le 13/03/2006 à 12h10
    Merci Ponda, j'aurais du me douter qu'il y avait du Courbis là dessous. Heureusemnt que Rolando n'a jamais entrainé Bordeaux pendant la période Bez, le clud autait été rétrogadé pour 50 ans en CFA.

  • tessacha le 13/03/2006 à 12h20
    Lescure, ce qui est savoureux, concernant Camporo, c'est que l'identité du joueur concerné par sa vraie-fausse surenchère: Arthur Moses, bon courage à qui voudrait en rédiger la bio.

  • ouais.super le 13/03/2006 à 12h27
    la source demandée :

    lien

    En bas de l'article, la phrase suivante :
    "Les témoins, dont l'ancien international français Christophe Dugarry et l'Italien Fabrizio Ravanelli, doivent être entendus le 22 mars."

  • loustic is back le 13/03/2006 à 12h45
    Sur le coup du fax d'intéret pour faire monter le prix, je ne vois pas cela comme très génant à vouloir faire payer plus cher un club allemand anglais italien ou espagnol.
    Ce n'est pas forcement éthique, encore que, mais je ne vois pas en quoi c'est illégal ?


  • ouais.super le 13/03/2006 à 12h50
    Je ne crois pas que ce procès porte sur un éventuel fax destiné à faire monter le prix d'un joueur.

  • vendek1 le 13/03/2006 à 20h08
    Louis-Dreyfus,"l'homme qui a amené l'OM jusqu'au titre de l'Intertoto 2005" :



    Vous êtes cruels !
    :-P

  • plumitif le 15/03/2006 à 01h01
    Précision concernant Rolland Courbis. En cas de condamnation à une peine avec sursis, le ministère public peut demander à ce que le sursis (simple) de sa peine précédente sur les comptes de Toulon ne soit pas révoqué.

  • tessacha le 15/03/2006 à 10h56
    J'ai peur de t'avoir mal compris, Plum'...
    Est-ce à dire que Courbis pourrait sortir du procès avec une deuxième condamanation avec surcis sans que le premier saute? Ou bien pile le contraire?

La revue des Cahiers du football