Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Affaire Mexès ou arrêt Mexès?

Le litige qui oppose l'AJ Auxerre à Philippe Mexès est singulier, mais révélateur des pratiques sur le marché des joueurs. Il pourrait aussi avoir des conséquences importantes pour celui-ci…

Auteur : Jamel Attal le 2 Sept 2004

 

[NDLR : mis à jour après communication des attendus de la décision de la Chambre de règlement des litiges de la FIFA] "La France en danger", "la loi de la jungle", "une jurisprudence qui mettrait fin à l'économie actuelle du football", "un arrêt Mexès après l'arrêt Bosman"… Guy Roux n'a pas lésiné pour commenter le départ de Philippe Mexès à l'AS Roma dans l'édition de France Football du 27 août. Alors, ce transfert qui n'en est pas un menace-t-il réellement le football, ou bien la réaction auxerroise est-elle celle du dindon dans une farce qui lui coûte la manne d'un transfert escompté? Au surlendemain d'une décision de la Chambre de règlement des litiges de la FIFA qui a fait significativement avancer le dossier, revenons sur "l'affaire Mexès".
 


Une rupture consommée ?

En juin dernier, Philippe Mexès, considérant que son contrat avec l'AJA était rompu, a signé pour quatre ans avec l'AS Rome, sans qu'un accord eut été trouvé entre les deux clubs. Auxerre considère pour sa part que le joueur lui doit encore deux années, mais les conseillers de celui-ci s'appuient sur le règlement des transferts de la FIFA, instituant une "période protégée", dite période de stabilité de trois ans au-delà de laquelle un joueur de moins de vingt-huit ans peut rompre son engagement avec son club, moyennant une indemnité. C'est ce même argument qui avait été à l'origine du précédent conflit entre Mexès et l'AJA l'an passé (1). Cette fois, le différend réside sur la question de savoir si la période de stabilité commence à la signature du contrat initial (auquel cas Mexès était bien libre en juin dernier), ou bien si elle redémarre au moment de la prolongation signée en décembre 2002 (lecture soutenue par le club, qui lierait le joueur jusqu'au début de l'année 2006).


Olivier Jouanneaux, son agent, fait valoir un autre argument: "À partir du moment où Auxerre a expliqué partout que Philippe devait partir à la fin de saison, où Auxerre m’a demandé de lui trouver un club et démarchait les clubs pour qu’il s’en aille, Philippe a estimé que son contrat était rompu". Mexès a alors demandé à la Chambre de règlement des litiges (CRL) de la FIFA de déterminer s'il devait ou non des indemnités à son ancien club et si oui, de quel montant. L'interprétation du règlement FIFA par les conseillers du joueur fait dire à Guy Roux que si elle était validée par les instances, "il suffirait au joueur voulant aller dans un grand club de prendre un appartement dans la ville concernée et d'attendre que les instances lui donnent raison" (FF du 27 août).
 


Une histoire d'argent

Derrière cette controverse juridique, il y a surtout un désaccord sur la destination du joueur et sur le montant du transfert espéré. Car il ne fait aucun doute que le départ de Mexès était programmé par l'AJA, comme en attestent les déclarations de Guy Roux tout au long de la saison. L'entraîneur bourguignon fait en outre preuve d'une bonne dose de mauvaise foi en faisant mine d'accorder une validité absolue à la durée du contrat, en accusant l'agent du joueur de transformer sa prolongation de contrat en "raccourcissement de contrat", alors que cette pratique n'a généralement pour but que d'augmenter la valeur marchande des footballeurs, dans la perspective d'un prochain transfert (dont le montant est théoriquement calculé en fonction des années restantes)…


Selon Olivier Jouanneaux, l'offre de la Roma (4,5 millions d'euros) a en fait été jugée insuffisante par l'AJA, qui aurait fixé la barre à 18 millions d'euros – la somme qui est maintenant demandée par le club à Mexès devant la Chambre de règlement des litiges de la FIFA, au titre du préjudice de la rupture de contrat. "18 millions d’euros, c’est quatre fois le montant du transfert de Pedretti à Marseille. Selon l’AJA, Philippe vaudrait à lui tout seul quatre Pedretti!" Rappelant que Mexès a été arraché au centre de formation du TFC pour "zéro euro", l'agent ironise: "L’AJA essaie de faire croire que le préjudice, c’est un transfert avorté, que Manchester était prêt à payer ce qu'il fallait… Auxerre dit avoir des preuves, mais les fax de Manchester ne parlent pas d’argent, plutôt de la bonne partie de golf qu’ils ont pu faire la veille à Auxerre, du bon plat d’escargots… Le seul club qui voulait Philippe et qui a formulé une offre, c’est la Roma".


La loi (implicite) du marché

Le caractère quasiment inédit du conflit qui oppose Philippe Mexès à l'AJA réside dans le fait que le joueur a rompu unilatéralement son contrat, une situation rarissime (2). En effet, si les tensions sont fréquentes entre les footballeurs et leurs clubs — en particulier dans le cas de figure très classique du joueur qui souhaite partir "à tout prix" et opte pour le traditionnel "bras de fer" avec son employeur — elles se concluent généralement par des arrangements qui satisfont à peu près toutes les parties.


Se conformant à l'adage selon lequel "on ne peut pas retenir un joueur qui veut partir", les dirigeants préfèrent en effet négocier au mieux avec les clubs candidats à l'acquisition. Les impasses et les contentieux ne sont donc pas si fréquents. Et si les joueurs endossent souvent l'habit du mercenaire qui va au plus offrant, l'intersaison a permis de vérifier qu'il arrive aussi aux clubs de transférer des joueurs qui n'envisageaient pas de partir (Drogba, Luyindula). Il est tout aussi courant que ce soit les clubs qui décident de la destination des joueurs, simplement parce qu'ils privilégient l'offre la plus élevée. Le principal intéressé est, dans ce cas, invité à réviser ses propres préférences si elles sont différentes.
 


Un "arrêt Mexès" ?

Ce dénouement n'a donc pas été de mise dans le cas de Mexès, qui pose à ce point problème à la FIFA que celle-ci, saisie le 11 juin par le joueur et censée statuer sous trente jours, a tergiversé pendant tout l'été. Il a même fallu que le Tribunal arbitral du sport (TAS), alerté par les conseillers de Mexès, enjoigne à la CRL de prendre une décision finalement prise à l'extrême limite du délai imparti, le jour même de la clôture du marché des transferts (voir plus bas). Entre-temps, la commission juridique de la Ligue avait refusé de délivrer la lettre de sortie du joueur, tout en s'en remettant à l'autorité de la FIFA. Il est vrai qu'en donnant partiellement raison au joueur, la confédération élargirait la marge de liberté de tous ses collègues dans la même situation. Pour autant, Olivier Jouanneaux n'y verrait aucune révolution, et désigne à nouveau les responsabilités auxerroises: "Ce ne sera pas la fin des transferts. Je m’occupe aussi de Mathieu Berson qui a signé à Aston Villa. Il aurait pu mener la même démarche que Philippe, mais cela n’a pas été nécessaire, simplement parce que les dirigeants nantais n’ont pas agi comme ceux d’Auxerre, ils n’ont pas demandé une somme déraisonnable".


L'avenir dira si l'affaire a ou non engendré un bouleversement. En rendant une première décision, mardi dernier, la Chambre de règlement des litiges a donné des indications. Premier constat: Philippe Mexès n'est plus auxerrois et son contrat avec Rome est valable. En revanche, la CRL a considéré que la prolongation du contrat marquait le début d'une nouvelle période de stabilité, donnant raison sur ce point à l'AJA, et surtout limitant les possibles dérives: à ce titre, la "fin du système des transferts" n'est pas à l'ordre du jour. Mexès, qui a donc "rompu son contrat sans juste cause durant le délai de protection", écope d'une suspension de six semaines qui prendra effet le 12 septembre, date du début du championnat italien.


Cette sanction paraît toutefois clémente, même si le joueur va en faire appel devant le TAS. Reste la question de l'indemnité financière, qui est évidemment cruciale et qui est mise en délibéré. En pénalisant lourdement le joueur, la FIFA ferait acte de dissuasion en direction de tous les candidats à l'évasion. Inversement, en se montrant plus modérée, elle s'éviterait la frayeur de recours devant des juridictions civiles qui pourraient aboutir à une nouveau séisme, catégorie Bosman. Et elle inciterait peut-être les clubs à moins prendre leurs joueurs pour de pures valeurs spéculatives.


>> Le dossier "réforme des transferts"
>> L'interview d'Olivier Jouanneaux


(1) En décembre 2002, une prolongation de contrat avait été conclue entre le club et le joueur, assortie d'une prime et d'une augmentation de salaire. Les dirigeants s'étaient aperçus tardivement de l'existence de clauses permettant au défenseur de quitter le club dès la fin de la saison — clauses qui visaient à faire appliquer les dispositions de la FIFA sur la période de stabilité. L'AJA contestant le contrat, l'affaire avait été examinée par pas moins de cinq juridictions sportives et avait donné lieu à diverses pressions des dirigeants auxerrois, dont s'était notamment plaint le président de la Commission juridique de la Ligue, Jean Pierre Camus. Le joueur avait ensuite saisi les Prud'hommes en juillet 2003, réclamant la résiliation de son contrat et 2,5 millions d'euros au titre d'indemnités. Le spectre des juridictions civiles eut alors, semble-t-il, un effet apaisant, puisqu'une conciliation fut finalement trouvée en août 2003.
(2) Début 2003, Ariel Ortega avait quitté Fenerbahce sans préavis au bout de six mois de son contrat — c'est-à-dire à l'intérieur de la période de stabilité. Il avait écopé, en juin de la même années, d'une amende de neuf millions et demi d'euros et d'une suspension de six mois.

Réactions

  • AJA Net le 02/09/2004 à 17h40
    "À partir du moment où Auxerre a expliqué partout que Philippe devait partir à la fin de saison, où Auxerre m’a demandé de lui trouver un club et démarchait les clubs pour qu’il s’en aille, Philippe a estimé que son contrat était rompu"

    C'est n'importe quoi ! C'est pas parce que les dirigeants cherchent un club pour un joueur que celui-ci est considéré comme "rompu" !! Dans la majorité des cas, et surtout à Auxerre, les joueurs ont un bon de sortie quand il leur reste un an de contrat, de sorte que toutes les parties bénéficient du transfert.
    Mais bon ce Jouanneaux estime beaucoup de choses quand ça l'arrange...

  • Jamel Attal le 02/09/2004 à 18h00
    C'est sûr que ça ne sonne pas très juridique comme argument...

    Mais quand tu dis "généralement les joueurs ont un bon de sortie quand il leur reste un an de contrat", ça fait pas très juridique non plus ;-)
    C'est pas un peu terrifiant cette notion de bon de sortie? A priori, ça s'applique à des objets, non? Ou alors je confonds, c'est un truc pour les permissionnaires à l'armée ;-)

    J'ai l'impression qu'une bonne partie du débat tourne autour du statut d'exception des footballeurs, truffé de paradoxes...

  • Jamel Attal le 02/09/2004 à 18h02
    Et au fait "AJA Net", ça signifie que tu bosses pour le site officiel du club? Que tu es salarié de l'AJA, et donc que ton objectivité est douteuse?
    :-))))

  • MisterK le 02/09/2004 à 18h14
    En tout cas, c'est mieux que AJA wc ......

    Désolé, mais ça faisait longtemps !!

  • Roger Cénisse le 02/09/2004 à 18h15
    Il me semble que le montant de l'indemnité est plus ou moins égal au rachat des dernières années de contrat, non ?

  • loustic is back le 02/09/2004 à 20h23
    Moi, ce que je ne comprends pas, c'est que quand ona un contrat, on puisse le rompre aussi facilement.
    Essayez de démissionner d'un CDD vous verrez le tarif. De même, lorsque l'employeur casse un CDD, ca douille.
    Or dans le cas de Mexes, il décide de partir, l'AJA veut bien mais veut choisir à qui elle le vend. Mexes lui veut partir à la Roma (qui n'a pas un kopec suite à quelque problèmes financiers :-)) mais bon, le decret Sauvons le calcio est la (Milan AC berlusconi)
    Donc Mexes signe un contrat alors qu'il en a deja un : déjà question déontologie, c'est limite pour ne pas dire pire mais bon c'est le coté mercenaire.
    Tout ça pour dire qu'on le voit encore ici, comme pour l'affaire Fiorèse, les joueurs font ce qu'ils veulent (augmentations, transferts), mais par contre, quand ils n'assurent pas un yota sur le terrain (Bakary, boskovic) , il peuvent aussi obliger les clubs à respecter les contracts. Je trouve ça assez limite. Y a que dans le foot qu'on voit ça et ca ne choque personne ici ?
    Et pour le coup du footballeur betail : vous connaissez beaucoup de betails qui ont de tels privilèges ou simplement des employés lambda ?
    (Kalle : demande le transfert le plus elevé, il y a 10% pour le TFC)

  • Ric@rdo Baggio le 02/09/2004 à 22h05
    Si un club des dirigeants de club sont assez bêtes pour faire un contrat de 4 ans à un joueur de 29 controversé.
    Merde, c'est le club que je supporte!;-)

  • Ric@rdo Baggio le 02/09/2004 à 22h05
    Si des dirigeants de club, pardon.

  • gurney le 02/09/2004 à 22h24
    roger cenisse: ce dont tu parle concerne me semble t il les affaires ou un club veut se separter d'un joueur
    Ex: marseille, pour virer bakayoko, a payé 10 des 12 mois de salaires qui lui restait a faire.
    Je ne suis pas sure que cette regle marche dans le cas d'une rupture voulue par le joueur...

  • AJA Net le 03/09/2004 à 03h08
    Que ce soit AJA Net ou PSG WC on s'en fout.

    Quand un club accorde un bon de sortie à un joueur, c'est que le joueur a demandé à partir, MAIS comme il lui reste une ou plusieurs années de contrat, le transfert doit être fait AVEC l'accord de toutes les parties.

    Personne ne peut nier cela... Normalement, un joueur ne peut pas rompre unilatéralement son contrat, comme partout...

    Niveau juridique, on peut appeler ça des ruptures de contrat avec indemintés versées par le nouvel employeur.

    Après, y'a la nouvelle loi sur les transferts et la protection des 3 ans etc... mais bon ça c'est un autre débat. (Je réagissais sur un point précis).

La revue des Cahiers du football