Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

L'incertain plaisir d'être pompé

Les Cahiers du foot inspirent notre presse nationale au point que certains journalistes n'hésitent pas à recourir au copiage pour écrire leurs articles. Cette fois, c'est Télérama qui (s'y) colle.
Auteur : La rédaction le 11 Juin 2004

 

Sous le titre "Oulalalala, attention – le subtil métier de commentateur", Télérama vient de publier, dans le numéro de cette semaine, un très bon article sur la confrérie de Thierry Roland, Jean-Michel Larqué ou Charles Biétry. Très bon à plus d'un titre, notamment parce qu'il mentionne "l'excellent magazine les Cahiers du football". Il ne se contente pas de cela, pour être tout à fait exact, puisqu'il reprend — sous des formes allant de la paraphrase à la transcription fidèle — de significatifs extraits de notre neuvième leçon de journalisme sportif, portant sur… le consultant télé. Cette fois sans préciser leur origine. Des emprunts (voir ci-dessous) qui ne manquent pas de sel. Nous sommes en effet particulièrement flattés que des rédacteurs de médias prestigieux suivent au pied de la lettre nos enseignements. Ils les suivent de plus d'une manière, puisqu'un autre épisode de notre célèbre Académie s'intitule Pomper les articles des Cahiers, en référence à un autre plagiat dont nous avions été l'objet (mais qui avait été ultérieurement réglé en toute amitié avec son auteur, inutile de revenir dessus). L'invitation a manifestement été entendue.

Interrogé, l'auteur de cet article n'a évidemment pas nié cette "inspiration" (ou cette aspiration), mais il s'est étonné de notre étonnement. "Je pensais que vous prendriez ça pour le clin d’œil que c’était" nous a-t-il déclaré. D'après lui, les éditeurs [les personnes qui habillent, corrigent et titrent les articles] ont supprimé une mention plus explicite à notre Numéro 7 et à son Guide de l'Euro… Ce qui ne change rien au fond de l'affaire, sauf à ne voir là-dedans qu'un échange de services. Et bien que "navré" et affirmant "adorer" les Cahiers, il considère que nous devrions quand même être satisfaits d'être ainsi cité dans un journal comme Télérama.

Nous avons hésité sur la démarche à suivre, ne tenant pas à donner l'impression de dramatiser à l'excès cet incident, même si nous devons avouer que la pilule est un peu amère (surtout compte tenu des efforts que nous fournissons pour donner un contenu original à un site et un mensuel, avec des moyens modestes). En définitive, il nous semble plus adéquat — et plus en accord avec nos principes — d'exposer les faits à nos lecteurs en les laissant juges, et en posant un certain nombre de questions. Sommes-nous d'incurables naïfs en ignorant les pratiques en vigueur dans le monde de la presse et en nous imaginant qu'un support comme Télérama, fleuron du groupe Le Monde, devrait avoir les moyens de publier des articles véritablement originaux? Quelques emprunts sont-ils la contrepartie normale d'une mention flatteuse d'un canard indépendant dans un hebdomadaire à grand tirage? Notre inimitable génie nous condamne-t-il à recevoir ce genre d'"hommage"? Jamel Attal doit-il résilier son abonnement à Télérama? Et pourquoi n'est-ce jamais L'Équipe qui s'inspire de nous, alors que nous serions trop contents de les laisser faire?

teleramacdf.jpg


Compilation comparative

Précision : les parties reproduites ci-dessous constituent l'intégralité des emprunts effectués par l'article (voir sur l'image les parties surlignées pour se faire une idée de la proportion).

Télérama : Le profil du poste : avoir pratiqué ou entraîné à haut niveau. Savoir conjuguer les principaux verbes et disposer d'un important vocabulaire technico-tactique.
CdF : Le profil du poste : avoir joué et entraîné à haut niveau. (...) Le candidat doit savoir conjuguer les verbes et disposer d'un minimum de vocabulaire technico-tactique.


Télérama : L'un des rôles principaux du consultant est de savoir ce qui se passe dans les vestiaires. Grâce à son réseau dans le monde secret du foot pro, il doit (…) faire des supputations sur la causerie de l'entraîneur à ses troupes : "Jacques Santini a dû remonter les bretelles de ses entraîneurs", entendra-t-on, de préférence à "Je ne sais vraiment rien de ce qui a pu se dire dans les vestiaires".
CdF : L'un des rôles principaux du consultant est de savoir ce qui se passe dans les vestiaires. (...) Fort de sa connaissance du foot professionnel, celui-ci devra fournir des supputations quant à l'éventuel message proféré par l'entraîneur à ses joueurs. Exemple : "Nul doute que Guy Roux leur aura demandé de jouer plus haut". A éviter : "Je suis foutrement incapable de deviner ce que Luis Fernandez va encore nous inventer".


Télérama : Une bonne couverture de match ne saurait se dérouler sans l'intervention d'un troisième homme : le "consultant de terrain". (...) Il a la charge des interviews express… sur le terrain. La question ne doit être ni trop longue, ni trop compliquée.
CdF : On peut également souligner l'existence d'un troisième homme (ou femme). Lui aussi consultant, il doit en effet interroger les joueurs à l'entrée et à la sortie du terrain. Attention, la question ne doit être ni trop longue ni trop compliquée.


Télérama : La mission du consultant de terrain se limite (…) à annoncer des infos sans intérêt, comme les changements de joueur ou le temps additionnel, dont personne ne semble lui avoir dit qu'elles s'affichent à l'écran. Bref, un job ingrat dont certains se tirent avec humour comme l’hirsute et décalé Laurent Paganelli.
CdF : Une fonction de l'homme de terrain est également d'annoncer les changements et le temps additionnel avant que le quatrième arbitre ne lève son panneau. Cette information ne présente aucun intérêt, puisqu'elle est généralement délivrée à l'image une dizaine de secondes auparavant. Reconnaissons tout de même que ce rôle spécifique est interprété par Laurent Paganelli avec un humour assez unique.


Télérama : On note également depuis quelques saisons que le défaitisme congénital de Jean-Michel Larqué a fait des émules.
CdF : Il serait inconvenant d'omettre Jean-Michel Larqué, qui a totalement transcendé le statut du consultant (...) imprégnant de son défaitisme congénital des générations de téléspectateurs.


Exemple bonus, tiré de la Leçon 5 : l'auto-promotion et l'éloge du patron

Télérama : Un match de foot ne saurait plus être complet sans quelques plans des tribunes. Outre une sélection de supporters peinturlurés, (...) on peut également compter sur le réalisateur pour insérer une image du chef de service des sports, voire du Pdg de la chaîne. Charge au commentateur de saluer avec révérence la présence du patron (généralement inconnu du téléspectateur).

CdF : Il faut manifester à l'égard de ses supérieurs hiérarchiques une révérence constante et très appuyée. (...) Les grands chefs, qui ne viennent pas en plateau, seront salués dès qu'ils paraîtront en tribune comme des dignitaires de la plus haute importance. Peu importe que le téléspectateur s'en batte les gonades.


Enfin, pour donner un élément de réflexion, nous conclurons sur une citation de Serge Halimi, extraite de son ouvrage "Les nouveaux chiens de garde" (Editions Liber Raisons d'agir) portant sur le journalisme contemporain.
"Le plagiat, qui constitue une forme de vol intellectuel, n'est presque jamais sanctionné par la profession. Pis, des auteurs déjà convaincus d'avoir eu recours à ce procédé continuent de bénéficier des faveurs médiatiques. En France, la technique la plus courante consiste à piller l'article d'un confrère, son analyse et ses données, tout en le citant une seule fois, en général sur un point tout à fait accessoire. Quand il est confronté à l'évidence de sa rapine, le malfaiteur pris en flagrant délit a même parfois l'audace de répliquer: 'Vous avez vu que je vous ai rendu hommage'... Dans la presse américaine, une pratique de ce type entraîne le discrédit professionnel du coupable ; dans les universités, l'exclusion définitive de l'étudiant ou du professeur".

Réactions

  • mateo le 11/06/2004 à 10h35
    je ne vois pas pourquoi une action en justice mettrait les cahiers au ban de la profession.. je trouve même ça dangereux de dire ça, car un tel type d'arguments dissuade beaucoup de monde de faire valoir leurs droits..

    A l'heure où la propriété intellectuelle prend l'ampleur que l'on sait avec les téléchargements, les cahiers ont tout à fait la possibilité d'intenter une action en contrefaçon (leur article laisse penser qu'ils ont exclu cette possibilité)..

    Je ne les y incite pas, mais je ne trouverais pas ça incroyable et ne pense pas que ça les mettrait au ban de la profession

  • avenida r le 11/06/2004 à 10h37
    Je comprends les problèmes éthiques que peuvent vous poser le recours à une sorte de "délation" (triples guillemets, tapez pas !) ; ces faits étant avérés, indiscutables et reconnus par leur auteur, ils signifient (s'ils étaient portés sur la place publique) que celui-ci risque au mieux un blâme (s'il est rédacteur, et membre de l'équipe des journalistes) et au pire un renvoi pur et simple (s'il est pigiste) ; j'imagine que c'est surtout le 2e cas qui heurte votre conscience, et l'espèce de même sentiment de vague culpabilité et de colère lorsque votre voisin copie sur vous, a une mauvaise note, et oublie de vous remercier (si mon ami Taio lit ça - j'en doute -, rappelle-toi que je t'ai toujours remercié ;) ).
    Je pense en effet que vous êtes tout à fait en droit de protester énergiquement auprès de la rédaction en chef de Télérama, et d'excuser des dédommagements ; certains vous ont suggéré de réquérir une page de pub gratuite dans leur prochain numéro ... cela allant contre vos principes, je ne pense pas que vous utilisiez ce recours.
    Par contre, peut-être est-ce là l'occasion de provoquer un débat, à l'intérieur de ce magazine, voire à l'extérieur, pour évoquer ce problème assez contemporain, qui veut que de plus en plus, les journalistes aient recours au plagiat de dépêches et autres (fait que vous évoquiez me semble-t-il dans une de vos leçons) ?
    Je suggère toutefois, comme d'autres l'ont fait, que les lecteurs des CDFs s'emparent du lien de Dero, et signalent en masse ce manquement à l' "éthique" journalistique, venant de plus de la part d'un magazine qui se dit indépendant et cultive des sommets d'exigence et d'autosatisfaction.

  • avenida r le 11/06/2004 à 10h39
    correction : bien sûr, le voisin n'a pas une "mauvaise" note, mais bien une "meilleure".

  • tootta le 11/06/2004 à 10h41
    Petit mail à Télérama fait.

    Sur le ton "Whaou, j'ai vu votre article, ça m'a fait penser à un truc vu sur lien. Est-ce que CDF et Télérama font partie du même groupe ? Je le savais pas, cool."

    :-)

  • ina le 11/06/2004 à 10h43
    il serait bon je pense que sa direction sache a quoi monsieur passe ses journées et ou il trouve l'inspiration. mais la c'est de la delation non???? ou alors on ferme sa g... ???? qu'allez vous faire ???

  • mateo le 11/06/2004 à 10h45
    on s'en fout de l'auteur de l'article en personne, ce qui compte c'est que télérama est responsable du contenu de ses publications non?
    je vois pas la délation..

  • ravio le 11/06/2004 à 10h56
    C'est proprement scandaleux ! Cette affaire prouve bien que Télérama est la sombre composante d'une presse nauséabonde et de bas étage. C'est pas Télé 7 Jours qui aurait fait une saloperie pareille...

  • ina le 11/06/2004 à 10h58
    ben si t'ecris au patron plutot qu'au pecheur, elle est la, la lien bon je vais pas me prendre la tete le matin comme ca....

  • loual le 11/06/2004 à 11h00
    " Sommes-nous d'incurables naïfs en ignorant les pratiques en vigueur dans le monde de la presse et en nous imaginant qu'un support comme Télérama, fleuron du groupe Le Monde, devrait avoir les moyens de publier des articles véritablement originaux?"

    Alors là vous rêvez "grave" comme dirait ma fille.
    Déja la presse sportive est proche du zéro absolu alors le groupe "Le Monde"!!!
    Il suffit de lire les articles des spécialistes du Monde (Potet et Constant) pour comprendre qu'il n'y a aucun espoir d'atteindre ne serait ce que le début du commencement d'un propos original. Dailleurs l' invités chargé de commenter cet Euro pour le Monde est...Aimé Jacquet. Plus chiant tu meurs.

    "Quelques emprunts sont-ils la contrepartie normale d'une mention flatteuse d'un canard indépendant dans un hebdomadaire à grand tirage? Notre inimitable génie nous condamne-t-il à recevoir ce genre d'"hommage"? Jamel Attal doit-il résilier son abonnement à Télérama? Et pourquoi n'est-ce jamais L'Équipe qui s'inspire de nous, alors que nous serions trop contents de les laisser faire?"

    Je ne vois pas pourquoi vous ne les obligeriez pas à vous citer?? On en a rien à cirer du prestige (supposé) de Télérama. C'est un des "canards" les plus prétentieux qui existe. Pas de quartier!
    Quand à l'Equipe si un jour elle s'inspire des Cahiers il faudra vraiment commencer à s'inquiêter du contenu de vos articles.
    A propos de journalisme interressant, hier il y avait chez Mermet (France Inter 17 h) un reportage sur la filière africaine des clubs français. On peut se demander parfois si l'esclavage a vraiment été aboli.
    Quand on met ça en relation avec la couleur de peau des joueurs de l'EDF on peut mesurer tout ce que le foot français doit aux Africains. Cela relativise aussi toutes les fanfaronades des dirigeants de la DTN à propos de leurs formidable centres de formation que le monde nous envie.



  • llacerinho le 11/06/2004 à 11h02
    Si la transcription exacte de l'article avait été publiée dans sa mouture(excellente) d'origine, une simple requête les priant de citer l'auteur accompagnée d'un rappel des pratiques déontologiques eut éventuellement suffi....
    Mais....Le fait d'avoir repris le texte à dessein d'originalité est propremen(dégueulassement) scandaleux !!! La preuve d'une volonté de s'approprier les idées et l'humour...Vous ne pouvez pas laisser passer !!!
    Pour mettre un peu d'huile...Ces messieurs de telerama n'ont pas imaginé un instant des abrutis de footeux capables un instant de faire le lien si tant est qu'ils aient eu en main leur précieux magazine pour cause de rupture de télé 7 jours...

La revue des Cahiers du football