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Dopage : le brusque réveil de la FIFA

La surprise de cette fin d'année, c'est la volte-face de Sepp Blatter et de la FIFA, qui reconnaissent soudainement le problème du dopage dans le football et veulent s'engager dans une politique plus volontariste...
Auteur : Julie Grémillon le 15 Dec 2003

 

Ceinture pour les championnats Difficile d'affirmer qu'il s'agit d'un effet du lobbying des Cahiers du football (voir dans le numéro 1, "La FIFA fait l'autruche"), mais Sepp Blatter semble s'être brutalement réveillé concernant la question du dopage dans le football. Alors que le dernier congrès, à Doha en septembre, avait plutôt confirmé la tendance de la confédération à occulter le problème — notamment en entravant l'action de l'Agence mondiale antidopage (AMA) — elle a d'abord fait des concessions sur l'application du Code mondial (voir L'éternel chantier de la lutte antidopage), avant que son président ne s'attaque à nouveau aux calendriers surchargés. Il a en effet répété son désir de voir les championnats nationaux ne pas comporter plus de 18 clubs (1), et même fixé l'objectif de limiter à 45 le nombre de dates réservées aux compétitions nationales chaque année, avec 30 journées de championnat et 15 autres dates pour les autres compétitions, comme les coupes. Ce quota permettrait aux Ligues de maintenir des championnats à 18 ou 20 clubs, à condition qu'elles réduisent les autres créneaux (en supprimant les Coupes de la Ligue ou en abandonnant les matches par aller-retour). Cette proposition pourrait être adoptée au congrès de mai prochain à Paris, et inscrite dans les statuts pour lui donner un caractère obligatoire. Changement de ton "Il y a trop de football au niveau des clubs. L'offre est trop grande et les recettes baissent aussi. Par ailleurs, en sollicitant trop les joueurs, on les expose à la fatigue mais aussi à la tentation du dopage. C'est le pire qui puisse nous arriver. Ceux qui nient ce danger ferment les yeux devant la réalité. Le produit football doit se faire rare pour garder sa valeur" (AP 02/12). Ces propos de Blatter, tenus à l'occasion d'une table ronde avec les médias précédant le comité exécutif de Francfort, détonnaient déjà par leur évocation explicite des risques de dopage, un argument qui restait jusqu'alors en filigrane, derrière les risques de saturation du public, de déflation des ressources financières et de dégradation du spectacle. Blatter a ensuite précisé ses paroles, déclarant avoir reçu du CE le mandat d'être "plus strict que nous l'avons été dans le passé". "En ce qui concerne le dopage, la situation a changé. J'ai eu tort de dire que le dopage n'était pas un problème. Je croyais que notre sport était propre. Ce n'était pas le cas. Le football est désormais entaché de suspicion" (Reuters, 04/12). Il a même annoncé la publication d'un rapport sur la question avant la fin de l'année… Un changement de ton et un volontarisme que l'on retrouve dans d'autres paroles, qui sonnent un peu plus comme un désaveu des attitudes antérieures des instances: "Nous devons assumer notre responsabilité de contrôler le football et de le protéger des dangers qui le menacent. Alors agissons!" (L'Équipe, 05/12). Des motivations politiques Cette volte-face, surprenante de la part d'un homme qui a presque toujours nié l'exposition du football aux pratiques dopantes, peut s'expliquer de plusieurs façons. D'abord, Blatter a certainement senti que la donne avait changé avec le soutien des gouvernements et du CIO à l'AMA, qui empêche désormais les fédérations sportives de gérer la lutte en solo et qui les expose à des sanctions (comme la perte du statut olympique). Ensuite, les scandales comme celui de la THG indiquent clairement les risques de décrédibilisation auxquels s'exposent les confédérations peu regardantes. Plus ancienne, la crise qui touche le cyclisme depuis le Tour de France 1998 montre que les conséquences peuvent être graves. Un risque que le football, discipline la plus populaire au monde, peut difficilement assumer et qui a été rendu plus concret par la recrudescence des contrôles positifs révélés depuis quelques mois (2). Enfin, Blatter a très certainement compris qu'il tenait là un levier politique pour s'opposer au G14 et à des clubs professionnels dont les aspirations conduisent à la surcharge des calendriers. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Suisse a accompagné l'affirmation de cette nouvelle volonté par de nouvelles critiques contre le G14, avec lequel il refuse tout dialogue… À la rigueur, peu importe la sincérité du président de la FIFA si sa volonté est réelle et si elle constitue les prémices de la mise œuvre d'une politique susceptible de dissuader les dérives potentielles et de révéler celles qui ont cours. On en est encore loin, mais cette inflexion est un indispensable premier pas. Juvamine En fil rouge de cette actualité, le procès de la Juve se poursuit à Turin. Lors de la première audience fin octobre, Gianluca Vialli a confirmé les injections de Samyr (antidépresseur) en intramusculaire, les perfusions d'Esofosfina (reconstituant utilisé contre l'éthylisme), et la prise de Voltarène (anti-inflammatoire) avant les matches... "Neuf fois sur dix, je ne souffrais pas de troubles particuliers, j'en prenais comme ça, pour être plus tranquille, et le médecin était d'accord" (Le Monde, 09/12). Les joueurs suivaient ainsi des "traitements" incluant des anxiolytiques, des stimulants cardiaques ou des médicaments pour lutter contre la malnutrition. Selon les avocats du club, ces substances étaient "en réserve au cas où" et n'ont "jamais été administrés aux joueurs participant aux matches" (Le Monde, idem). Le 19 décembre prochain, Zinédine Zidane, Filippo Inzaghi, Roberto Baggio et Angelo Peruzzi déposeront devant le tribunal afin d'éclairer les pratiques du club turinois entre 1994 et 1998. Ils ne sont pas menacés de poursuite (sauf s'ils sont accusés de faux témoignage, ce qui reste peu probable), au contraire des prévenus de cette affaire, Riccardo Agricola (médecin-chef) et Antonio Giraudo (administrateur délégué). Enfin, pour achever le tableau, renvoyons à un autre article du Monde qui évoque les enquêtes épidémiologiques (menées à l'initiative de la justice italienne) établissant une surmortalité et une fréquence anormalement élevée de pathologies graves chez les anciens footballeurs: Plus de trente joueurs du Calcio sont décédés d'une maladie rare. Si Sepp Blatter peut légitimement considérer que la lutte contre le dopage dans le football est une question urgente, elle n'est pas nouvelle pour autant… (1) En France, l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) a exprimé son opposition à un retour de la L1 à 18 clubs, une mesure qui risquerait d'aggraver le chômage des professionnels — même si la Ligue envisage de la compenser en portant la L2 à 22 clubs et/ou en la divisant en deux groupes. (2) Comme pour mieux illustrer l'ampleur du fléau, deux joueurs ont fait l'objet de contrôles positifs au cours du Mondial des moins de 20 ans (un Égyptien à la nandrolone et un Allemand au THC, ce qui relève plus de la morale que du dopage).

Réactions

  • Pignouf le 18/12/2003 à 08h36
    Quelle hypocrisie de la part de Blatter quand même !!

    D'une part, on ne me fera pas croire que ce mec, qui transite dans les sphères dirigeantes de la FIFA depuis x années n'ait jamais été au courant des différentes rumeurs, scandales et faits avérés dont nous avons tous entendu parler.

    D'autre part, il réclame une diminution du nombre de matchs joués par les footballeurs mais nous sort de sous les fagots un projet de coupe du monde des clubs, une périodicité de la coupe du monde tous les deux ans, etc...
    Moralité, que les championnats nationaux fassent les efforts puisqu'ils sont gérés par les ligues, et que la FIFa, et donc indirectement les fédérations nationales qui sont ses électeurs fassent les profits.

    Bref, tout ça, ce n'est encore et toujours qu'une question de fric et de business. Décidément, le foot devient de plus ne plus pourri, et pas seulement grâce au G14 !!

La revue des Cahiers du football