SHAKHTAR SYSTEM
Matchbox: Donetsk-Marseille, 2-0 – Des Ukrainiens brillants ont dominé des Marseillais largués.
Auteur : Thibault Lécuyer
le 10 Avr 2009
Une fois n’est pas coutume, l’OM avait pioché le nom le moins ronflant des quarts de finale. Mais solide et cohérent, le Shakhtar Donetsk était finalement le pire tirage pour un Olympique de Marseille qui ne se sublime que lorsqu'on lui oppose une équipe qui fait vibrer sa fibre nostalgique.
La nalyse
Eric Gerets avait décidé de renforcer son milieu de terrain en titularisant Cana, M'Bami et Cheyrou. Signe qu'il craignait la capacité des Ukrainiens à produire du jeu. Le début de la rencontre le conforte: les joueurs de Lucescu enchaînent les centres dangereux, qui passent devant le but de Mandanda sans trouver preneur, comme s'ils cherchaient le fantôme de Brandão. Donetsk se procure une multitude d'occasions par Srna, certainement le seul meneur de jeu au monde évoluant au poste d’arrière droit.
Esseulé à la pointe de l'attaque, Niang peine au sein d'un OM construit pour jouer en contre, mais qui presse de manière trop désordonnée pour se montrer dangereux. Passées les dix premières minutes, le score vierge est un petit miracle pour des Phocéens déboussolés par le jeu collectif de leurs adversaires. C'est au prix d'un réveil de leur milieu qu'ils sortent la tête de l'eau, sans toutefois faire trembler Pilatov, qui se lave un peu les mains des tentatives marseillaises.
Shakhtar à tout faire
Comme dans une opposition franco-italienne des années quatre-vingt, c'est au cours de leur meilleure période, et à la suite de leurs deux plus belles actions – Zenden qui oublie Niang et l’état de ses jambes en tentant un grand pont dans la surface (32e), avant de lancer le Sénégalais qui trouve le poteau (36e) – que les Marseillais encaissent le premier but, sur le soixante-quatrième centre de Srna, côté droit. Les Ukrainiens ont dû analyser de près le jeu de Taiwo: le sachant difficile à prendre sur les duels, ils se sont appliqués à centrer en première intention, avant que le Nigérian n'ait le temps d'arriver sur le ballon.
Marseille peut reprendre le dessus, les occasions se font rares. Donestk semble capable de tout: produire du jeu long, du jeu court, défendre, tenir le ballon ou contrer. Les Ukrainiens ratent peu de chose, contrairement aux Marseillais qui tirent à côté (Koné) ou sur le gardien (Hilton, Cana).
Avant et après le second but d’école Ukrainien, Mandanda aura plusieurs occasions d'éviter une déculottée à ses coéquipiers, qui ont semblé parfois dépassés, parfois peu concernés. À part Cana, qui tenta maladroitement de prendre le jeu à son compte, le milieu de terrain a sombré, alors que Gerets y avait mis toutes ses billes. Dix ans après la finale face à Parme, cinq ans après la finale face à Valence, les supporters de l'OM commencent à avoir du mal à se rappeler du dernier vrai match de coupe d'Europe livré par leurs protégés.
Le champion du monde de Scrabble est ukrainien, mais on le soupçonne de sortir des Y de sa manche.
Les observations en vrac
• Quand il réussit sa mise en plis, Lucescu a des faux airs de Corinne Lagrange.
• Olivier Rouyer a repris Thierry David sur la règle du carton rouge en cas de faute du "dernier défenseur": oui, un autre foot est possible puisque Olivier Rouyer lit les Cahiers. Coucou Olivier!
• Quand on voit Fernandinho, ben il joue vachement bien.
• Si les attaquants de l'OM jouaient à la pointe de Donetsk, ça aurait fait 8-0.
• Pour recueillir la réaction de Pape Diouf par téléphone, OMtv avait lancé un appel d’offres auprès des opérateurs pour la création d’un forfait neo-millenium-eternity.